En décembre 1999,
Eric-Emmanuel Schmitt a mis sa plume au service de
Bruno Abraham-Kremer, qui a crée, mis en scène et interprété une pièce de théâtre au nom de
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. le succès fut immédiat. de ce monologue est né un petit et passionnant roman racontant la vie de Momo à Paris.
Le livre débute ainsi "A onze ans, j'ai cassé mon cochon et je suis allé voir les putes". On est directement dans l'histoire, dans la vie de Moïse dit Momo. Il est élevé par son père, qui ne l'aime guère et qui n'arrête pas de dire que son grand frère Popol, valait mieux que lui. Il le néglige complètement. Sa mère est partie, soit disant avec son grand frère, il ne l'a connaît pas.
Son père, chaque jour, lui laisse de l'argent sur la table pour qu'il achète de quoi faire à manger le soir. Il l'accuse de voler la monnaie. Puisque c'est ainsi, il a décidé d'économiser de l'argent, surtout pour revoir les prostitués de la rue du paradis et pour cela, il va voler. Mais pas n'importe qui, l'arabe en bas de la rue, de la rue Bleue. "Après tout, ce n'est qu'un Arabe!" se dit-il. Monsieur Ibrahim le voyait bien et s'est prie de sympathie pour ce petit. Chaque jour, ils se sont mis à échanger des mots.
"Arabe, Momo, ça veut dire "ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche" dans l'épicerie". C'est à partir de cette phrase que Momo voulu découvrir M. Ibrahim. Il lui parla de sa religion, le soufisme de son coran et de la valoir des choix que l'on fait. Chaque soir, lorsque son père va se coucher il descend discuter de la vie avec son ami l'épicier. Même lorsque son père l'abandonne, il va donner le change, jusqu'au passage de la police.
"Momo,
Excuse-moi, je suis parti. Je n'ai rien en moi pour faire un père. "
Monsieur Ibrahim va adopter Momo et lui faire découvrir ces racines. "On fera des voyages, Momo. Et cet été, on ira ensemble dans le Croissant d'Or, je te montrerai la mer, la mer unique, la mer d'où je viens." Ce voyage va lui apprendre à s'ouvrir au monde, à pardonner et à se connaître. Il va renouer avec sa mère aussi, une partie de ces racines.
Il va devenir un homme, car son père spirituel l'avait emancipé et avec son apprentissage, il va découvrir l'amour et le vrai sens de la famille. L'ensemble de l'histoire se lit avec plaisir non dissimulé, car un léger ne m'a pas quitter au fur et à mesure de ma lecture. J'ai apprécié l'échange avec une vielle dame autour de la pièce qu'elle avait adoré, elle ne savait pas qu'il existait en livre, elle va l'acheter pour son petit fils. Sans jugement, sans apriori avec une grande douceur et innocence, on s'attache à tous les personnages. Un vrai hymne à l'amour et à la tolérance.
Avec un certain émoi et un grand sourire, j'ai lu ce livre qui se complète avec le très bon souvenir de la pièce, vu il y a fort longtemps. Depuis, je ne passe plus devant l'arabe à côté de chez moi avec un grand sourire et me disant que peut-être monsieur Ibrahim est assis sur son tabouret.