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sur 4079 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la rue bleue qui n'est pas bleue, il y a cette épicerie arabe. Ibrahim, son gérant, toujours vêtu d'une blouse grise et vissé sur son tabouret du matin jusque tard dans la nuit fait partie du décor depuis une éternité. Les gens le voient sans le voir, le connaissent sans le connaître.
Pour Moïse, jeune ado juif plein de rêves d'évasion et de plus en plus tracassé par les « choses de la vie », il n'est guère plus qu'une antiquité poussiéreuse sans intérêt. Moïse est un amputé de l'amour. Abandonné par sa mère dès son plus son jeune âge, et méprisé par un père arrogant et distant, il se morfond dans son grand appartement sombre et froid qui « sentait le passé, pas le beau passé, non, le vieux passé, le rance, celui qui pue comme une vieille serpillière. »
Et pourtant, ces deux-là vont se rencontrer. Une amitié inébranlable va réunir Momo, notre ado à la quéquette chatouilleuse, tout prêt à dévorer comme un enragé le monde, et Ibrahim, le vieux sage madré qui cache si bien son jeu, le sphinx poussiéreux.
Grâce à cette amitié, Momo sortira de la grisaille pour entrer de plein pied dans la vie. En bon passeur de témoin, Ibrahim lui apprendra à sourire, à charmer, à admirer… A filouter aussi… Il lui enseignera le pardon, la magnanimité et la lenteur. Dans ce monde hyper-vitaminé et surexcité, comme il m'a fait du bien cet éloge de la lenteur…
Quant à Ibrahim, il se lèvera de son tabouret, retrouvera son esprit fantasque, et entreprendra avec Momo son ultime voyage, celui du retour aux sources, vers le Croissant d'Or, lieu de son enfance. Avant de boucler la boucle, de terminer le long parcours de sa vie, ce seront les derniers rires pour Ibrahim, les dernières roublardises, les derniers suze anis dégustés lentement à l'ombre des arbres, les derniers beaux paysages, les derniers tours avec les derviches…
Un court roman d'à peine 80 pages rempli de joie, de drôleries, de sérénité et d'optimisme. Les sceptiques diront « Trop de bons sentiments…Trop simpliste… » Et alors ! Moi, j'ai accompagné Momo et Ibrahim jusqu'au Croissant d'Or, et j'ai refermé le livre sourire aux lèvres et apaisé. C'est pas le principal, non ?


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M.Schmitt, il faut que je sois honnête, si j'ai acheté ce livre c'est uniquement pour valider l'item n°9 du challenge multi-défis de Babelio : Lire un livre de moins de 100 pages.
Je préfère le dire parce que j'ai peur. Dans votre roman M.Ibrahim entend les pensées de Momo, un ado juif et découvre qu'il lui dérobe des boîtes de conserve dans l'épicerie que vous tenez rue Bleue. Et moi, j'ai une peur bleue que vous ne découvriez que je n'ai pas acheté ce livre pour vos talents de conteurs aux 220 critiques quasiment toutes dithyrambiques sur Babelio justement.
J'espère que vous me pardonnerez comme M.Ibrahim pardonne à Momo en vendant plus cher des boites de conserve à Brigitte Bardot pour combler les pertes.
Pour ça moi, je vous ferai une bonne critique pour que vous vendiez encore plus de ce très bon livre où j'ai pris un plaisir fou à découvrir vos tournures de phrases déliées ou l'on rie sans retenue quand vous dites en parlant d'Ibrahim : « Alors pourquoi on dit que vous êtes l'arabe de la rue, si vous êtes pas arabe ? – Arabe, Momo ça veut dire ; ouvert de 8h du matin jusqu'à minuit et même le dimanche, dans l'épicerie. »
Vous êtes touchant aussi : « Pourquoi es-ce que tu ne souries jamais Momo ?- le sourire, c'est un truc pour les gens heureux. – Eh bien c'est là que tu te trompes, c'est sourire qui rend heureux. »
Très très touchant même : Momo se retrouve tout seul après le départ et le suicide de son père. « Ses parents ils avaient été emportés par un train pour aller mourir. Lui, il cherchait peut-être son train depuis toujours. »
Autant l'avouer, vous êtes un magicien M.Schmitt. Faire entrer ce concentré de sentiments, de justesse, de compassion dans 75 petites pages, c'est prodigieux !
Momo va grandir, Ibrahim va vieillir. Ils vont se lier pour ne passer à côté du bonheur qu'il leur a toujours manqué.
En fait, c'est une parabole universelle (courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. Merci Wiki.) pour toutes les religions, pour toutes les races, pour tous.
Il me reste à vous remercier M.Schmitt, pour la validation de mon item et surtout pour ce joli moment d'amitié aussi improbable entre un arabe et un juif que l'amitié entre un grand écrivain et un petit lecteur, Quoique !
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Ce roman court est un véritable petit bijou. L'auteur use d'une plume philosophique, poétique, tout est finesse, justesse, il joue avec la sensibilité des lecteurs, Une nouvelle qui m' a touchée en plein coeur, j'ai pris une véritable claque , nous sommes prêts du chef d'oeuvre, Un roman de générosité, de tendresse, de sagesse , des mots qui résument à merveilles , le contenu du récit. La rencontre de deux êtres, celle de Momo et de Monsieur Ibrahim. Mono, alias Moise, abandonné par sa mère, un père qui l'élève seul, élever est un bien grand mot.Monsieur Ibrahim épicier de la rue bleue,lui apprend les valeurs de la vie à Momo. Une amitié fusionnelle se crée rapidement, leur relation forte comme celle d'un fils et un père. Une histoire où Momo peut être Moise ou Mohammed, aucune distinction , une belle pensée. Une empathie pour ses deux personnages, Ibrahim lui enseigne le coté positive de la vie , la simplicité, un rien suffit pour être heureux. Une histoire avec une touche d'humour et de tendresse. Cette histoire est une ode à la vie ,l'amour à l'amitié. Tout est beau , tout est tendre , un message fort que l'auteur a retranscrit avec pudeur.
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On devrait tous avoir la chance de rencontrer un Monsieur Ibrahim dans notre vie. Cet homme discret, avare de paroles mais pas de sourires, que les années d'expérience combinées à une grande bonté, poussent à regarder le monde avec des yeux emprunts de sagesse, et qui devient une sorte de guide spirituel au bon sens qui ne relève d'aucune religion, parce qu'« avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule. »

La langue de Momo a l'âpreté, la dureté d'une vie qui n'épargne pas ses onze années. Obligé de grandir trop vite, il croise la route de Monsieur Ibrahim, l'Arabe de la rue Bleue, parce qu' « Arabe, ça veut dire « ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche » dans l'épicerie », parce qu'il faut voir au-delà des apparences.

J'ai donc poursuivi ce Cycle de l'invisible (Milarepa, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Oscar et la Dame rose, L'Enfant de Noé, le Sumo qui ne pouvait pas grossir et Les Dix Enfants que madame Ming n'a jamais eus) avec cette nouvelle, et si certains lui ont reproché des considérations beaucoup trop faciles, voire trop enfantines et des conceptions peu originales, je suis encore une fois conquise. Certes, c'est facile, l'on sait où l'on va. Mais c'est rassurant, c'est réconfortant… Et c'est une jolie leçon de tolérance qu'il nous livre, et ça, ça fait du bien.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran est une petite merveille ! Ce roman, bien que court, nous offre une magnifique histoire à travers le personnage de Momo, jeune garçon juif délaissé par son père, solitaire, qui commence à fréquenter les bordels, et qui finira par faire plus ample connaissance avec Monsieur Ibrahim, le commerçant arabe du quartier. La relation amicale, paternelle, qui se crée entre ces deux personnages si opposés –par leur âge, leur religion, leurs expériences…- mais finalement complémentaires est extrêmement touchante, et permet de véhiculer de nombreuses valeurs comme la tolérance, la générosité, l'ouverture d'esprit, la fraternité et bien d'autres encore, qui ne sont pas légion de nos jours.

Momo –ou plutôt Moïse- est un garçon très attachant, qui se distingue par sa sincérité, sa fraîcheur, sa soif de connaissance, sa maturité. Monsieur Ibrahim, quant à lui, est sage, simple, cultivé, sait profiter de l'instant présent et de ce que la vie lui offre. Bref, leurs échanges sont passionnants et permettent à chacun d'évoluer, de « grandir » au contact de l'autre.

Enfin, l'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt est fluide, l'utilisation du « je » permet au lecteur de s'identifier à Momo, de partager ses émotions, de découvrir le « monde » avec lui et en compagnie de Monsieur Ibrahim ; bref, c'est un récit qui nous dépayse et surtout une belle réflexion sur la jeunesse, le bonheur et les relations humaines, donc sur la Vie.

A lire !
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Un texte prend une dimension différente lorsqu'on y revient quelques années plus tard et les tensions actuelles dans le monde donnent encore plus d'urgence à cette fable biographique

J'avais rencontré Monsieur Ibrahim dans un roman il y a quelques années, mais je viens de faire plus ample connaissance dans une relecture bien spéciale, car faite par l'auteur sur une scène de théâtre. Un des auteurs français les plus vendus au monde, Éric Emmanuel Schmitt n'a sûrement pas besoin de faire le tour des petites villes du Québec pour assurer sa subsistance. Il vient pourtant nous livrer son texte avec une belle générosité. Pendant un peu plus d'une heure et demie, il devient Momo, un gamin juif dans la rue Bleue, un enfant qui découvre ce qu'on peut voir lorsqu'on lève le voile des apparences trompeuses des préjugés.

Comme des voeux de fin d'année, ce monsieur Ibrahim apporte un message de paix, d'amour et de bonheur et nous rappelle la valeur d'un sourire et l'importance du pardon et de la réconciliation. J'ai passé un très bon moment en sa compagnie!
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J'ai terminé ce livre il y a maintenant dix jours, et comme chaque fois que je n'écris pas un avis de suite, plus les jours passent, plus c'est difficile. Mais je vais tenter quand même.

Momo a 11 ans, il est juif, et habite dans la rue Bleue. Il se lit d'amitié avec Monsieur Ibrahim, l'épicier arable du coin. Quand le père de Momo disparaît Monsieur Ibrahim décide de l'adopter, et de lui transmettre sa façon de voir les choses et la vie.

Il m'aura fallu moins d'une heure pour dévorer la centaine de pages de ce court roman. Ma lecture m'aura fait traverser un monde empli de poésie. Tout n'est que douceur, délicatesse, beauté, magie, musique. Musique des mots, mots en couleur, couleurs de la vie. Voilà une histoire, certes courte, mais qui en dit long, avec sa philosophie de vie et sa belle histoire d'amitié, le tout dépassant les clivages sociaux-culturels. Je ne parle pas de l'écriture, qui pour moi sonne juste : parfois chantante, parfois douce comme un murmure, parfois triste. Une centaine de pages et pas une fausse note, juste une belle mélodie.

En résumé : pas besoin de longs discours pour faire passer de belles idées. C'est un gros coup de coeur !
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Coup de coeur !
J'ai adoré ce roman très court ! Il m'a fait penser à La vie de devant soi de Roman Gary qui fait partie de mon Top 10 (livres préférés) intemporel.
Ce roman qui raconte l'amitié entre un jeune Juif Moïse et son voisin l'Arabe de la rue bleue nous livre une belle leçon de tolérance, avec plein de bons sentiments, et ça fait du bien !
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Ce livre nous raconte l'histoire d'un jeune garçon de 12 ans, Momo, et de l'épicier arabe du quartier, monsieur Ibrahim, qui deviennent amis.
Eric-Emmanuel Schmitt fait tomber les clichés, notamment sur les musulmans. Les personnages sont réalistes, ce qui rend le récit très vivant et fait que chacun peut se sentir concerné. Il nous montre que l'on peut pratiquer une religion assidument sans diminuer notre ouverture aux autres. Par les temps qui courent, cela est utile de rappeler que la tolérance est tout à fait compatible avec une croyance religieuse.
Ce livre m'a donné envie d'en lire d'autres du même auteur, dont j'avais déjà apprécié Oscar et la dame rose.
Ce roman a beau être court, il nous relate une histoire très riche et intéressante.
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Dès les premières lignes, j'ai retrouvé la magie de la vie devant soi de Romain Gary, le petit Momo, à douze ans, va voir les prostituées. Sauf que Momo, ce n'est pas Mohammed comme chez Gary mais Moïse, un juif donc. Dès que l'épicier arabe apparaît, je pense cette fois à l'épicier du fabuleux destin d'Amélie Poulain et je me dis d'emblée que ce petit bouquin va me plaire. Un enfant juif est délaissé par son père, un avocat grisâtre et dépressif, alors, l'adolescent se réfugie dans la petite épicerie de l'arabe du coin de la rue, plus précisément un musulman d'Anatolie qui va progressivement devenir son père de substitution. Monsieur Ibrahim se tue au travail dans son épicerie minuscule sept jours sur sept de huit heures à minuit. Alors quand Momo vient l'air de rien lui piquer quelques boites de conserves, c'est l'occasion pour l'épicier, toujours l'air de rien de parfaire son éducation.Il va lui apprendre l'importance du sourire et de la lenteur, de la tolérance et de la bienveillance, au diable le carcan des religions, c'est d'humanité dont il est question ici, pas de chapelles, mosquées ou synagogues. “Avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule”.
Une leçon de vie condensée en 60 pages dans la lignée du Petit Prince de Saint-Exupéry ou de Harold et Maude de Colin Higgins.
Bref, un petit bijou !

Challenge Multi-Défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.

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