Dans ces quatorze nouvelles fantastiques,
Marcel Schneider convie souvent les fantômes.
Les vivants ont bien du mal à accepter la mort et les frontières finissent par s'estomper entre vie et mort, notamment à la lumière des couleurs de la nuit.
L'ombre de la guerre se retrouve souvent, entre autre celle des deux guerres mondiales (le recueil date de 1955).
Il est aussi question des liens qui unissent les êtres, des relations parfois violentes, souvent difficiles et vécues de manières différentes suivant chacun.
Marcel Schneider manie une langue d'abord simple, limpide, qui sert à merveille ses histoires aux accents romantiques, qui s'inscrivent toujours dans un monde bien réel, marqué dans l'espace et le temps. Par exemple, l'auteur, dans "Le cardinal de Virginie", met en scène le marquis de
Sade, emprisonné à Vincennes, en proie à l'amour; ce dernier thème est par ailleurs bien présent au fil du livre, amour impossible entre deux personnes, amour filial ou fraternel, amour incompris ou bafoué...
Et toujours la musique est présente, dans la langue en premier lieu, mais aussi au sein même de certaines nouvelles, telles "Le bigoudi rose" ou "Dans la grotte aux coquillages", musique dont
Marcel Schneider était un fin connaisseur.