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4,02

sur 5043 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un court mais magnifique récit.
Le vieux (Antonio José Bolivar) après une vie d'aventures au coeur de la forêt amazonienne où il a partagé la vie des habitants, le peuple des shuars, décide de s'installer à El Idilio.
Pour se passer le temps, il lit les romans d'amour que lui rapporte son ami dentiste.
Un jour, les shuars amènent en pirogue la dépouille d'un braconnier, déchiqueté. Celui-ci a tué les petits d'une femelle jaguar qui, pour venger sa colère n'a pas hésité à le déchiqueter.
L'inquiétude s'installe alors à El Idilio car l'animal, décidé à venger ses petits, ne va pas s'arrêter là et n'hésitera pas à continuer à tuer.
Le maire du village, personnage antipathique, obèse, qui transpire sans arrêt (d'où son surnom de limace), décide d'organiser une partie de chasse pour tuer l'animal dangereux , le vieux bien entendu participe à l'aventure. Et la chasse commence .......

Ce livre, bien que court, est très dense, les événements y sont écrits avec beaucoup de détails précis, l'auteur a une belle plume.
Le vieux y est très présent et fait preuve de beaucoup de perspicacité, il est de bon conseil.
J'ai aimé cette lecture, pour moi il s'agit d'un livre d'aventure.
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Pourquoi j'ai lu ce roman me direz-vous ?

Pour deux raisons : la critique de @el_cameleon_barbudo qui m'a rappelé que je détenais ce livre depuis des lustres et le nombre de pages.

Vous me direz, la dernière raison est totalement bizarre, mais je me suis dit autant en finir… Oui, je suis comme ça, un peu imprévisible… un peu ou complètement loufoque… Enfin étrange… Enfin bref…

C'est un ouvrage, très touchant… J'adore ce vieux qui lit des romans d'amour et qui est un connaisseur de la nature.
Je retiendrai de ce livre : la femelle jaguar qui rôde, les gondoles à Venise, et le baiser ardent…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Comment faire apprécier un roman à des catégories de lecteurs dont les goûts et les attentes sont généralement aux antipodes ?

Ouvrez ce roman, lisez-le et vous comprendrez que l'auteur a réussi à combiner une écriture intelligente sans jamais devenir moralisateur, sans jamais sombrer dans le cliché du bon sauvage défenseur de la forêt face aux vilains Blancs qui saccagent tout.

La petite bourgade de El Idilio (Equateur) n'a rien d'idyllique : les bords du fleuve sont noyés de boue, il y a des moustiques, le bateau de ravitaillement ne passe que deux fois l'an (avec le dentiste) et le maire est un emmerdeur de première.

Dans la forêt, c'est encore pire, il faut 3h pour faire 1km et c'est rempli de dangers. Pourtant, des Hommes Blancs y entrent, avec armes et bagages, et massacrent des animaux pour le plaisir, pour leurs peaux, sans jamais se frotter à des prédateurs dignes de ce nom, sans jamais non plus apprendre à connaître cette forêt tropicale.

Ce joli conte est tout de même une baffe dans la gueule de ceux qui pensent qu'avec des armes, on arrive au bout de tout, qu'avec de l'instruction, on est le plus fort, comme se gausse le maire, étalant son savoir sur la ville de Venise que les pauvres bougres ne connaissent pas.

Oui mais, à quoi cela sert de savoir comment s'est construite Venise lorsque l'on se trouve au milieu d'une forêt où il faut maîtriser les codes pour en sortir vivant ? À rien. Vaut mieux savoir où il faut bivouaquer pour survivre à la nuit et ou poser ses pieds pour survivre tout court.

Mais les gens imbus d'eux-mêmes ou possédant une haute opinion d'eux-mêmes n'écouterons jamais les pauvres habitants de ses contrées qui en savent plus qu'eux sur les règles qui prévalent dans la forêt amazonienne. Et de là naissent les emmerdes, les conneries, les erreurs stupides, horribles, bêtes…

Un roman écologique mais pas que… Un conte philosophique, une ode à la nature, qui n'est jamais tendre, un pamphlet sur ceux qui ne respectent rien, le tout sans jamais adopter un ton moralisateur, personne n'étant tout blanc ou tout noir dans ses pages.

Une tragédie qui fait du bien au moral, une incursion dans un univers impitoyable et dans une société que nous connaissons peu, les Shuars (Jivaros pour nous). Un magnifique voyage, court et intense à la fois, beau et tragique, intelligent et facilement compréhensible par tous. Voilà pourquoi il a rassemblé des lecteurs qui ne lisent pas les mêmes romans habituellement.

PS : Ce court roman de Sepúlveda a reçu deux prix littéraires considérés comme antinomiques : celui, à vocation populaire des Relais H (qui assurait sa présence dans toutes les librairies de gares), et celui, fort élitiste, de France-Culture, qui l'ornait d'un incontestable label intellectuel.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Court roman racontant la vie d'Antonio José Bolivar, habitant la petite ville d'Amazonie, El Idilio.
Lorsque le cadavre d'un vieil homme est découvert dans une pirogue, le maire et les habitants de la petite ville accusent les Indiens Shuars, mais Antonio est le seul à y voir la marque d'un félin.
C'est ainsi que débute cet ouvrage avant que l'auteur ne se plonge dans ce qu'a été la vie d' Antonio José Bolivar. Il évoque la conquête des hommes blancs dans cette région de l'Amazonie et leur affrontement avec les indigènes. Antonio, lui, se lie d'amitié avec ces derniers et assiste impuissant à la cruauté et à le barbarie des hommes. Lorsqu'il perd sa femme, victime de la malaria, Antonio part pour El Dorado afin d'y acheter des romans d'amour. Il se recueille ainsi dans sa vieille pirogue afin de lire ces derniers et d'oublier un tant soit peu la cruauté de la vie et la barbarie des hommes. Il s'évade dans ses livres et veut de nouveau croire en La Vie.
Magnifique roman décrivant la beauté des livres et leur pouvoir sur l'esprit humain. C'est pour cela qu'il faut encore lire des «contes de fées» car si on fait uniquement front à la réalité, on peut très vite être écoeuré par la nature humaine.
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J'ai beaucoup aimé le roman et je dois dire que l'auteur est très habile à nous faire ressentir les sensations d'étouffement et de danger permanent liées à la chaleur, l'humidité, la boue, la végétation luxuriante, l'omniprésence menaçante de la faune locale. Les personnages, dès qu'ils quittent la relative sécurité de leur village, évoluent dans un milieu véritablement hostile.
De la même manière, l'auteur nous fait découvrir le quotidien des villageois "blancs" sur le bord de l'Amazone aussi bien que les coutumes des indiens Shuars, ou le comportement inconscient des visiteurs venant de contrées dites plus civilisées.
Le personnage principal, c'est à dire le vieux qui lit des romans d'amour, est très touchant. C'est un véritable puits de science pour tout ce qui concerne son territoire : il maîtrise le terrain et comprend le comportement des animaux au point de penser comme un jaguar. Et à côté de cela, il est très ignorant du monde extérieur auquel ses lectures le confronte (j'ai trouvé amusant et émouvant de le voir essayer d'imaginer ce que pouvait être une ville comme Venise, avec des canaux, des gondoles,…). Et puis, il aime les romans d'amour : je ne peux que l'apprécier.
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En un mot : magnifique !

Quand j'ai commencé la lecture, ça débutait mal : nous assistons à une scène d'arrachage de dents par un dentiste itinérant dans un petit village perdu sur les bords de l'Amazone. Je n'ai pas supporté cette scène plus ou moins de torture, mais qui est banalisée et même tournée en dérision avec un « C'était le bon temps quand les jeunes pariaient de se faire arracher les dents sans crier ». Comme ça, pour le fun. Ben voyons. J'ai eu très envie de reposer le bouquin. Mais, bon je me suis quand même forcée à continuer.

Et j'ai eu raison. Passé ce premier aperçu assez glauque de la vie misérable dans ce village, nous découvrons un monde dur et simple à la fois, où vivre dans la forêt signifie malédiction et chance en même temps.

Mais cet équilibre est sur le point d'être rompu par les européens, avec leurs armes, et leur irrespect pour la nature qui les entoure. Ils accusent les aborigènes du coin d'être les auteurs d'un meurtre.

Le Vieux qui lisait des romans d'amour, c'est le héros de l'histoire. Celui qui connait les lois dans la jungle, ses dangers mais aussi ses bénéfices. Selon lui, il n'y a pas de doute, le meurtrier est tout autre et seul celui qui a su écouter et vibrer au rythme de la forêt peut le connaitre et comprendre son geste.

Ce livre nous emporte au fin fond de la forêt amazonienne. Un très bel hommage à la nature et à la simplicité. Je le conseille vivement.
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Luis Sepulvera, qui a aujourd'hui 68 ans, a connu les geôles de Pinochet pour son engagement politique, la lutte armée sandiniste au Nicaragua, un an d'immersion auprès du peuple Shuar, et le militantisme auprès de Greenpeace, puis de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.
Mon propos n'est pas de paraphraser wikipedia, mais bien d'introduire à ce court roman de 110 pages en insistant sur ses deux versants qui m'ont attiré a piori et se sont confirmés à la lecture : son caractère philosophique engagé, mais aussi son goût de sang et de sueur, l'évocation d'une amazonie dure, où ne vivent réellement parmi les hommes que ceux qui se plient aux forces naturelles -sans quoi El Idilio est un enfer-. Il est évident que Luis Sepulvera fait partie de ces penseurs engagés que j'affectionne : une main qui écrit , l'autre qui s'active à faire avancer la pirogue sur le fleuve et à préserver sa vie...

Les personnages, à commencer par cet incroyable vieux, héros "classique" au coeur de la fable, synthèse idéale de force, de sagesse et de sensiblité, poli par la vie, nous saisissent immédiatement, efficacement. le petit côté manichéen (militant, vous disais je : les gentils / les méchants...) agace un peu, mais comment ne pas adhérer à ce jeu amoureux du vieux avec la nature sauvage, jusqu'à la lutte paroxistique avec la reine des jaguars.
Les chercheurs d'or, et surtout le Maire, dont la vanité n'a d'égal que la bêtise, sont bien sûr l'antithèse du vieux, et l'image des êtres "civilisés", dégénérés en fait, ayant perdu l'état de nature cher aux Rousseau (Jean Jacques et le Douanier) et Sepulvera.

En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette histoire efficace, bien écrite, y retrouvant l'engagement un peu naïf -je dis ça avec beaucoup d'affection-, brut, et empreint de liberté d'auteurs comme Cendrars et Jack London ; elle nous invite à réfléchir sur le respect dû à la nature... ce qui ne gâche rien... hélas, depuis la parution du roman en 1992, la prise de conscience des puissants est toujours aussi poussive...

J'ajoute une petie dédicace personnelle à François Maspero, mort en avril 2015: notamment traducteur de Joseph Konrad, de Arturo Perez Reverte, Carlos Luiz Zafon et... Luis Sepulvera... nous lui devons beaucoup, nous autres, lecteurs français.
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Si Nicolas Hulot était Luis Sepulveda, EELV serait au pouvoir.

A travers l'histoire d'Antonio Jose Bolivar, c'est de l'Amazonie dont nous parle Sepulveda ; des ravages qui y sont commis au nom du progrès, de l'équilibre fragile qui relie l'homme et son environnement, de l'importance des ethnies qui y vivent, dans sa préservation.

Mais loin du pamphlet virulent, l'auteur choisit de nous raconter une histoire ; celle du vieux Bolivar, ancien colon venu peuplé comme tant d'autres les bords du fleuve Nangaritza .Mais cet enfer vert ne se cultive pas comme les terres de la Cordillère et c'est grâce à l'amitié du peuple Shuar qui lui transmet son savoir, qu'Antonio Jose Bolivar apprendra à s'y fondre et y survivre.

Ce conte philosophique est vif, drôle et exotique à souhait. L'écriture concise de Sepulveda est puissamment évocatrice de cet univers végétal luxuriant aux pluies torrentielles, où rode le jaguar et où se tapit le chasseur Shuar. Les personnages sont pittoresques et le vieux Bolivar très attachant ; lui qui, dans sa grande sagesse, lit des romans d'amour pour oublier la barbarie des hommes et enlève son dentier quand il veut avoir la paix.

Sepulveda est un conteur talentueux: subtilement il transmet des messages forts tout en nous faisant rêver. D'où le clin d'oeil de mon accroche.
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Dépaysant, poétique et passionnant.
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Une très belle histoire, simple, qui dénonce la barbarie des Hommes, leur bêtise dans la destruction de leur milieu naturel. le personnage du vieux est très attachant, j'ai particulièrement apprécié sa lecture des romans d'amour.
Un petit bijou de texte, plein d'humanité.
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