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4,02

sur 5015 notes
Une couverture qui dévoile un décor de jungle et un fauve, un titre à rallonge qui ne semble pas du tout coller à l'illustration, voilà ma première impression du "Vieux qui lisait des romans d'amour".

De jungle, il est en effet question, d'amour un peu moins. En tout cas pas d'amour entre deux personnes humaines mais entre un vieux colon d'Amazonie et la terre luxuriante qui l'a accueilli sur son sol et qu'il a dû apprendre à connaître, à respecter et à protéger.

Pour autant, n'allez pas croire qu'il s'agit d'un livre militant dénonçant la déforestation écrit par un activiste suédois vivant nu dans la pampa - laquelle se trouve d'ailleurs plus au sud sur le continent latino. Non, il est bien question ici d'un roman avec des personnages bien campés et un fil narratif bien structuré. La brièveté du récit lui donne des allures de conte philosophique et le lecteur est amené à réfléchir sur les conséquences des actions humaines sur son environnement, sur cette nature vierge et riche qui est prodigue de ses fruits si tant est que ses enfants ne cherchent pas à la dominer et à lui nuire. Une réaction très humaine, en fin de compte, non ?

"Le vieux qui lisait des romans d'amour" est l'histoire d'une vie et d'un combat. Une vie dans la jungle amazonienne avec ses secrets qui permettent de (sur)vivre. Un combat contre un jaguar meurtrier, une femelle privée de ses petits et assoiffée de vengeance.

J'ai été sensible à la profondeur du texte qui résonne comme un enseignement doublé d'un avertissement. le style dépouillé et le peu de pages rendent la lecture très fluide, même si personnellement j'ai trouvé au texte un caractère trop hâtif pour qu'il marque durablement ma mémoire. Je serai bien restée plus longtemps en compagnie d'Antonio, un vieux aussi sage qu'attachant.


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Antonio José Bolivar vit tranquillement dans sa cabane à El Idilio, une bourgade située sur les rives du Nangaritza, au fin fond de l'Amazonie équatorienne. Avant de s'installer à El Idilio, il a vécu pendant de longues années dans la jungle, au milieu des Indiens Shuars, qui lui ont appris tous les secrets de la forêt. Aujourd'hui, vieux, solitaire et romantique, Antonio José Bolivar passe le temps en lisant des romans d'amour.

Un jour, quand des Shuars amènent au village le cadavre d'un homme blanc, chercheur d'or dans la région, Antonio José Bolivar comprend très vite que le type, braconnier stupide et donc suicidaire, a eu la grande idée de s'en prendre à une famille de jaguars, dont il a dépiauté les cinq petits, sans penser un seul instant que la mère de ceux-ci pourrait l'attaquer pour se venger. Antonio José Bolivar comprend presque aussi vite que la maman jaguar, qui a désormais goûté au sang humain en plus d'être folle de rage et de douleur après la mort de ses petits, ne se contentera pas d'une seule victime. le maire du village le comprend aussi, et met sur pied une expédition pour aller abattre l'animal.

A cause de sa science de la forêt, Antonio José Bolivar est engagé dans l'aventure un peu malgré lui, alors qu'il préférerait lire tranquillement ses romans et s'évader ainsi dans une bulle préservée de ce monde bête et méchant.

"Le vieux qui lisait des romans d'amour" est un conte écologique, le premier roman écrit (en 1988) par Luis Sepúlveda, et qui lui a été inspiré par la rencontre d'un vieil homme blanc dans la forêt amazonienne, alors qu'il avait lui-même élu domicile chez les Shuars pour quelques mois, après être sorti des geôles de Pinochet.

Ce roman rend un triple hommage : à la forêt amazonienne dévastée par la cupidité des Blancs, à Chico Mendes, ardent défenseur de cette forêt et assassiné en 1988, et à la littérature, cet "antidote contre le redoutable venin de la vieillesse". Avec tout ça, sa fausse simplicité, sa poésie, son personnage attachant et le talent de conteur de Luis Sepúlveda, comment s'étonner du succès de ce roman et ne pas l'aimer ?
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Cela faisait un petit temps que j'avais envie de découvrir cet auteur chilien décédé le 16 avril 2020, des suites du Covid-19. C'est chose faite avec ce premier roman, datant de 1988 et rendant hommage à son ami brésilien Chico Mendès, grand défenseur de la forêt amazonienne…et qui le paya de sa vie !

Le récit débute par la découverte d'un braconnier, tué par une femelle jaguar. Devenue enragée à la découverte de ses petits assassinés par ce chasseur blanc, elle représente dorénavant un grand danger pour tous les habitants du petit village équatorien d'El Idilio. Afin d'éviter un carnage, le maire sollicite l'aide d'Antonio José Bolivar, un vieux ayant jadis vécu parmi les Shuars et qui connaît la forêt et ses animaux mieux que personne…

« le vieux qui lisait des romans d'amour » nous emmène donc au coeur d'une jungle fourmillant de dangers et de merveilles, afin d'y suivre les pas d'un septuagénaire plein de sagesse, obligé de mener une chasse qu'il aurait préféré éviter. Il ne faut que quelques pages pour s'attacher à ce personnage romanesque qui passe son temps à lire des romans à l'eau de rose au fond de sa cabane en bambou, afin d'échapper à la bêtise humaine…

En partageant le regard d'un vieux profondément humain, qui aime non seulement les romans d'amour, mais également la forêt amazonienne et ses défenseurs, Luis Sepúlveda livre un conte écologique dépaysant non dépourvu d'humour, qui dénonce la destruction systématique de la forêt amazonienne et l'annihilation progressive des populations indigènes.

Pour échapper à la bêtise des hommes, lisez des romans d'amour… ou cette fable écologique chilienne d'une grande justesse!
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Je ne peux m'empêcher de penser, quand je lis un roman sud américain, de le comparer à « Cent ans de Solitude » de Gabriel Garcia Marquez, livre que je place au sommet du panthéon de la littérature. Et bien chez Sepulveda, on retrouve ces personnages de têtes brûlée, à moitié sauvage, à moitié sage, où la poésie cotoie la dureté de l'Amazone, avec toute cette faune extravagante et pourtant bien réelle, alors même si dans ce roman on ne dérape pas au-delà des limites entre l'imaginaire et le réel comme chez Marquez, l'ambiance est pourtant magique, l'écriture est belle, simple et le personnage du vieux tellement touchant qu'on aimerait aller le voir pour lui offrir un roman d'amour à ajouter à sa collection. Un grand moment d'aventure et d'exotisme et de poésie avec une petite leçon d'écologie en bonus.
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Un homme a été assassiné, du moins c'est ce qu'on croit jusqu'à ce que le vieux affirme que non, c'est un jaguar qui l'a tué. Une femelle rendue folle de douleur parce que l'homme avait tué ses petits et blessé son mâle. Cette femelle jaguar est désormais dangereuse, elle pourrait s'approcher du village.

C'est une histoire violente dans un univers qui l'est naturellement, un univers que les hommes cherchent à s'approprier à des prix insupportables, mais pas toujours pour eux-mêmes.

L'histoire se déroule en Amazonie, dans un village appelé El Idilio. L'auteur décrit la vie des colons et des indigènes dans une nature qui ne fait pas de cadeaux.

Âgé d'environ soixante-dix ans, Antonio José Bolivar, le vieux, a vécu parmi les Shuars (que nous appelons les Jivaros) et il a appris d'eux à respecter la nature.

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J'ai eu un immense plaisir mêlé de tristesse à la relecture de ce magnifique roman dont l'auteur, Luis Sepulveda, vient de nous quitter emporté par le Covid 19.

Je ne savais rien de ce livre lorsqu'il y a presque trente ans, la beauté de la couverture et du titre m'a convaincue d'en faire l'acquisition.
J'avais aimé découvrir Antonio José Bolivar, sa passion pour les histoires d'amour, les vraies, celles qui font souffrir.
J'avais aimé suivre cet homme au coeur de la forêt amazonienne, à la poursuite d'un fauve coupable de la mort d'un homme blond retrouvé dans une pirogue, alors que tout accusait les indigènes.

Aujourd'hui rien n'a changé à mon ressenti. Ce livre est un instant de rêve et de poésie.
A savourer doucement, tant les 120 pages de cet hymne à la nature sont des moments de pur bonheur.


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Plus besoin de présenter ce grand écrivain, cet humaniste d'une générosité infinie qui a connu les geôles de Pinochet, a participé à la révolution au Nicaragua.

C'était avant que les écrivains ne s'affichent dans les magazines avec un sourire Colgate et signent des pétitions.

Bêtement, ce grand Monsieur nous a salués. Si bêtement que je me retourne encore dans mon lit en me disant que c'est injuste. Mais pourquoi lui ? Ma grand-mère disait, ce sont les meilleurs qui partent les premiers car ils pensent d'abord aux autres avant de penser à eux.

Elle avait peut-être raison, ma grand-mère.

La bassesse humaine, Luis Sepulveda l'a toujours dénoncée. Cette bassesse qui s'attaque toujours aux bêtes les plus faibles, qui détruit la nature. Ces hommes dont la bêtise ne cesse d'alimenter les grands drames qui nous traversent.

Ici, la face de brute est le maire d'un village au nom idyllique, « El Idilio », surnommé la limace tant sa transpiration dégouline du matin au soir. Ce maire a une particularité : il a le cerveau de la taille d'un minuscule caillou, aime commander, et a une facilité déconcertante à appuyer sur la gâchette. Eh oui, Luis Sepulveda n'aime pas les technocrates tyranniques. Il engendre catastrophe sur catastrophe. Eh oui, un technocrate tyrannique est un danger public. Et le seul qui réfléchit dans ce village est un homme qui sait lire, un vieux qui lit des romans d'amour à s'en arracher des larmes. Eh oui, un homme qui a du savoir est une menace pour le technocrate tyrannique.

Alors, les sujets abordés sont sérieux. Mais quel humour, quelle causticité, quel voyage, quelle parures et animaux aux morsures sauvages. Quelle bassesse ! Quelle bravoure !

Sa plume enlevée et féroce est un délice, une jouissance, et comme souvent dans la littérature sud-américaine, le dépaysement est tel que l'on pense être émerveillé par cette verve, par cette nature sauvage, par ces couleurs, ces musiques lancinantes et rites hallucinants. Mais en réalité, Luis Sepulveda nous guide et nous donne une véritable leçon sociale, politique, philosophique – tout en nous émerveillant.

Et donc, comment s'appelle quelqu'un qui sait faire tout ça en peu de pages ?

Bingo ! Un écrivain extraordinaire !

Je vous souhaite une belle lecture puisque le poche aux Editions Points est distribué depuis peu. Et que la plume chatoyante de ce grand homme vous colore la cervelle de plaisirs éternels ! Que cette jolie fable où l'homme blanc, le gringo moins intelligent que la bête stable et instinctive, vous apporte une once d'apaisement !

PS : Roman dédié à Chico Mendes qui a lutté pour la connaissance de la forêt naturelle avec peu de connaissance, et qui un jour a été assassiné.

4,5/5
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Antonio José Bolivar a toujours vécu le long de son Amazonie. La forêt, il la connaît comme sa poche, pour avoir partagé la vie des indiens Shuars, appris leurs rites, leurs coutumes, la chasse mêlée de respect pour l'animal. Dans la jungle, nul besoin de s'entourer du superficiel, la forêt offre la vie en même temps qu'elle la prend.
Un beau jour, vers ses 60 ans, Antonio s'aperçoit qu'il sait lire. Un peu. Et cette capacité, il va la développer avec des romans d'amour. Mais attention, le vrai amour ! Celui qui fait souffrir et tirer les larmes aux yeux. Même lorsqu'il sera chargé de mener un groupe poursuivre un félin tueur d'hommes, il n'oubliera pas d'emporter un livre.

J'ai aimé Antonio, cet homme fort et vulnérable, ayant une connaissance stupéfiante sur les habitants de la forêt et une ignorance colossale de la vie moderne telle que nous la connaissons. Son intelligence aiguisée et son intuition, l'amour de son environnement et le rejet naïf de la méchanceté et la médiocrité font de lui une âme noble.

Lui est sa forêt emplissent ce court roman qui peut paraître tout simple au premier abord mais pourquoi me reste-t-il en tête plusieurs jours après l'avoir lu ? Les romans d'amour d'Antonio Bolivar ne sont qu'un prétexte à un sujet pour lequel l'auteur s'est battu toute sa vie : les droits des peuples. Il y dénonce la colonisation des indiens et de la nature dont ils font parti au nom de la convoitise des petits cailloux si précieux. Et il les connaît bien ces indiens Shuars pour avoir partagé leur vie pendant un an. Et la forêt semble être sa seconde maison.

Un livre et un auteur à découvrir.
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Avant-hier j'ai découvert la lecture commune de juin, hier j'ai été emprunter le livre à la bibliothèque et aujourd'hui je l'ai lu ^^

Quel bon moment de lecture! Une petite pépite tombée dans ma PAL. Merci pour ce choix.

Au début j'ai eu un peu peur... du dentiste! Ensuite, j'ai fait la connaissance d'Antonio et j'ai été conquise par ce personnage. Pas parce qu'il lit des romans d'amour, mais par le vécu qui a forgé l'homme.

J'ai été émue par l'histoire de cette femelle jaguar et son baroud d'honneur.

"Parfois sur le rivage de la mer Cantabrique, je laisse mon regard se perdre à l'horizon. Je sais que de l'autre côté, en remontant le grand fleuve Amazone et les mille fleuves qui l'alimentent, au coeur de la forêt, Antonio José Bolivar Proano, avec vingt ans de plus sur les épaules, est debout, un livre ouvert sur sa table, en train de lire lentement ses romans d'amour, à l'abri de l'infatigable barbarie humaine."

Un livre à avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Une longue nouvelle ou un court roman curieusement nommé qui pourrait, peut-être, rater un public qui n'imaginerait, a priori, qu'il ne s'agit, encore, que d'un récit à l'eau de rose. On en est très très loin et la lecture en est vraiment savoureuse. le personnage principal est très vite très attachant. On regrette même de le laisser là sur les bords du fleuve à la fin du livre...
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