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EAN : 9782377292066
258 pages
Libertalia (21/05/2021)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Depuis un siècle, des hommes font le choix de la vasectomie. Louée pour ses prétendues vertus rajeunissantes par des médecins, prônée comme réponse à la question sociale par des eugénistes et des néomalthusiens, adoptée comme méthode de contraception clandestine par des anarchistes, la stérilisation masculine fait parler d’elle en Europe dès les années 1920. Grâce à la simplicité de sa technique, elle est envisagée après la Seconde Guerre mondiale comme une solution... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Docteure en histoire contemporaine, Élodie Serna raconte un siècle de pratique de la vasectomie. En effet, dès les années 1920, elle est tout à tour louée par des médecins pour ses vertus rajeunissantes, prônées par des eugénistes et des néomalthusiens comme réponse à la question sociale, adoptée clandestinement comme méthode de contraception par des anarchistes. Elle interroge à la fois la place des hommes dans la maîtrise de la fertilité et leur relation à la virilité.
(...)
Étude complète qui retrace l'histoire déjà ancienne, en France et dans le reste du monde, d'une pratique qui mérite d'être mieux connue, ne serait-ce que pour répondre aux campagnes de « réarmement démographique ».

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En offrant un panorama historique depuis la fin du XIX ème siècle jusqu'à aujourd'hui d'une pratique méconnue, Élodie Serna ouvre une discussion passionnante sur la contraception masculine et plus spécifiquement sur la vasectomie et ses conceptions à travers plusieurs décennies. On se rend compte que cette pratique est peu répandue en raison de la sacro sainte virilité des hommes qui la bannie mais aussi, et c'est une raison moins connue, en raison d'un désavantage certain pour les laboratoires qui produisent et vendent des contraceptifs féminins (oraux notamment). Pour faire court, ils n'ont aucun intérêts financiers à rendre courante une pratique chirurgicale qui coûte peu et qui ferait de la concurrence à leurs contraceptifs oraux et autres. La vasectomie soulève donc plusieurs questions, d'ordre physiologiques, historiques, économiques mais aussi d'ordre sociales lorsque l'autrice met en exergue les rapports inégaux entre les hommes et les femmes que ce soit dans la sphère intime ou au-delà. Quel sens donner au regard que l'on porte sur cette pratique dans la société ? Quelle place donner à la question de la contraception dans un couple ? Dans quelles mesures l'homme prend ses responsabilités ? Poser la question c'est déjà y répondre en partie et évidemment vous avez une petite idée. Cet essai aborde un sujet rare et important avec beaucoup de clarté. On peut remercier Élodie Serna et les éditions Libertalia pour ce super boulot.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Concernant la vasectomie contraceptive, les femmes restent très prudente à son égard puisqu'elle interfère d'une certaine manière sur ce qu'elles ont acquis des haute lutte : accéder à la contraception, la choisir, pouvoir avorter et disposer de son corps, se le réapproprier. Penser la fertilité des femmes à travers celle de leurs partenaires suppose de les enchaîner au couple.
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De plus, la contraception féminine hormonale rapporte autour de 17 milliards de dollars par an, avec des bénéfices toujours croissants, et l'industrie pharmaceutique ne veut ni saborder son propre marché ni investir dans des substances moins connues et donc plus chères.
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Conditions primordiale de l’émancipation pour les femmes, la contraception s'est aussi révélée comme un outil de correction des tendances contradictoires du capitalisme – l’accumulation du profit s’accompagnant d'une production de la misère (qui touche les femmes en premier lieu en raison de la place qui leur est assignée dans la reproduction sociale), d'un prolétariat surnuméraire et de l’émergence des conditions sociales de la révolte.
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Bien que la France soit souvent considéré comme un pays épargné par l’eugénisme, l'affaire des stérilisations de Bordeaux montre qu'au milieu des années 1930 les médecins réformateurs sont encore davantage imprégnés de cette idéologie que déjà tournés vers la liberté de contraception.
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Ce livre est la première narration d'une histoire sociale de la vasectomie. Il vise à questionner les préjugés que cette méthode suscite mais aussi à l'intégrer dans l'écriture de l'histoire de la contraception. Décaler le regard vers les hommes ne signifie en aucun cas faire ombrage aux femmes et aux luttes qu'elles ont menées et mènent constamment pour la libre disposition de leur corps. Bien au contraire, il s'agit d'interpeller sur les raisons du désengagement des hommes en matière d'usage de la contraception et de montrer que, dans ce domaine comme en tout autre, il n'y a pas de fatalité mais un processus historique de construction et de reformulation des inégalités. (9)
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