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sur 4361 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Certains classiques ont donné naissance à des personnages si connus qu'on en oublie de les lire! Mary Shelley, femme du poète, a écrit en 1816, alors qu'elle séjournait près de Genève, Frankenstein ou le Prométhée moderne.

Alors qu'on a des images toutes faites de la créature, qu'on a imaginé la relation entre le savant et le monstre qu'il crée (pour moi, c'était des images de laboratoires, de savants fous...), on est véritablement surpris à la lecture de Frankenstein : c'est une oeuvre romantique, écrite à la première personne, avec des récits qui s'enchâssent et qui laisse libre cours aux sentiments. L'oeuvre n'appartient pas au genre fantastique, elle n'en utilise pas les ressorts.
Tout commence par les lettres d'un certain Walton à sa soeur : cet homme a décidé de parcourir le monde, il est en quête de l'inconnu, voudrait réaliser de grandes choses et, pour cela, il a amarré un bateau vers les régions polaires. Lors de son expédition, il fait monter à bord un homme très fatigué, Victor Frankenstein, qui va lui raconter son histoire.

Dans sa jeunesse, passionné par les sciences, Frankenstein a réussi à fabriquer un être vivant. Contrairement à tout ce qu'on imagine, la fabrication de cet être, sa naissance, la technique pour lui donner vie sont très peu développés. On a plutôt les sentiments du jeune homme, son affolement, sa peur dès qu'il se rend compte de ce qu'il a fait, au point que la créature disparaît dès qu'elle naît. Victor Frankenstein rejette sa créature à partir du moment où il est parvenu à la créer. C'est ce rejet qui est le fondement de tout le roman et qui donne sa psychologie au "monstre". En quête de ses semblables humains, il se voit rejeté sans cesse. Il est rempli du désir d'aimer, d'être aimé, apprend très vite tout seul le langage, mais fait l'expérience de la méchanceté humaine.

Las de ces mauvais traitements, il demande à son créateur de lui faire une fiancée à son image : il jure de quitter l'humanité avec elle et de ne plus commettre le mal (qu'il a commis, animé par un sentiment de colère et de vengeance à l'égard de l'humanité).

La personne la plus humaine, dans ce roman, c'est la créature : Victor est lâche, c'est un passionné dont la passion se retourne très vite contre lui, par sa propre faute. Comme tout héros romantique, il pleure beaucoup sur sa condition, clame son amour pour sa famille Elisabeth, mais maudit, au nom de sa morale, sa créature.

Le monstre, obligé de faire le mal pour attirer l'attention des hommes, finit par tenir un discours final, qui fait rejaillir la faute de ses crimes sur une humanité aveugle à son encontre.

Sa laideur l'enferme dans la solitude. Celui qui l'a créé l'a rejeté et livré à un monde hostile.

Impossible de détester ce monstre, au contraire!

Si on a donné par confusion le nom de Frankenstein à la créature, confondant le créateur et le monstre, ce n'est pas un hasard : le "monstre" n'avait pas de nom, il était voué à ne pas être digne d'appartenir au rang des humains. Justice est faite : le maître est mort et la créature, affublée du nom de Frankenstein, a perduré à travers les siècles.
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Cela faisait un moment que je voulais le lire. Maintenant, je peux dire que c'est chose faite. Je m'attendais à quelque chose de bien gore mais pas du tout. Au contraire, le résumé en plus d'être accrocheur montre un style d'écriture très intéressant ce que j'ai beaucoup. L'introduction à l'histoire est vraiment très belle. le monstre est quant à lui tout le contraire de ce que j'aurais pu penser. J'y ai découvert un personnage dotée d'une grande sincérité et d'une douceur que je n'y aurais jamais cru si on me l'avait dit. Je vous conseille de lire ce livre. Pour moi, c'est un chef-d'oeuvre.

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Le postulat sur lequel est basé ce roman imaginaire a été considéré par Darwin comme n'appartenant pas au domaine de l'impossible.
Qui est Frankenstein ?
S'il est un savant maudit, il n'est en aucun cas un farfelu, un savant fou comme certaines adaptations le montrèrent ultérieurement.
En 1818, paraît à Londres "Frankenstein ou le Prométhée moderne".
Son auteur est Mary Shelley.
Elle vient peut-être d'écrire le premier roman de science-fiction.
La science pourra-t-elle créer la vie ? Cette question sera souvent reprise dans des ouvrages du genre. Comme Wells avec les voyages dans le temps, Mary Shelley invente un pan de déclinaison de la SF moderne. C'est assurément le plus audacieux, celui qui touche le plus profondément l'essence de l'être humain.
Frankenstein cristallise un des vieux rêves de l'alchimie, un fantasme qui remonte du fond des âges, peut-être engendré par la peur de la mort. Cet ouvrage est devenu dans la littérature mondiale le point d'origine d'un mythe fertile en adaptations.
Si il a fait quelques apparitions au théâtre - dont certaines assez récentes - c'est surtout le cinéma qui s'est emparé "du savant et de sa créature" -
1931 Frankenstein, 1935 la fiancée de Frankenstein, 1939 le fils de Frankenstein, 1942 le spectre de Frankenstein, 1943 Frankenstein rencontre le loup-garou, 1944 la maison de Frankenstein, 1948 Abbot et Costello contre Frankenstein, 1957 Frankenstein s'est échappé, 1958 Frankenstein 1970 et la revanche de Frankenstein, 1960 la fille de Frankenstein.....jusqu'au désopilant "Frankenstein junior" réalisé par Mels Brook en 1974 et le navrant "Frankenstein 90" sorti en 1984.
De ces films, des romans, presque toujours de mauvaise qualité, ont été tirés. Seules quelques nouvelles de science-fiction moderne, formidables pour certaines, ont tiré leur épingle du jeu.
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On présente ce livre comme une des premiers romans de SF. C'est possible, bien que l'on puisse trouver des réflexions bien plus anciennes sur le rapport de l'homme et de sa "technique" le rendant tout puissant. Je pense au mythe d'Icare par exemple.

Mais il s'agit ici avant tout d'un roman gothique et romantique : la forme épistolaire, les personnages sont tous de "beaux esprits" même dans leurs crimes et tourments, la nature est magnifiée... tous les ingrédients sont là!

Si j'ai cité plus haut le mythe d'Icare, l'histoire m'a fait surtout penser à un autre mythe qui est celui de la boite de Pandore (mais on peut aussi penser à la "chute" d'Adam et Ève) ou comment une décision provoque un enchaînement de catastrophes.

Bref, si on aime le style romantique, on se régalera de ce livre, avec tout de même un petit bémol pour le début du roman qui parait dispensable et où on a un peu l'impression que l'auteure cherchait surtout une solution pour introduire le véritable récit.
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A la lecture de ce bouquin, Mary Shelley est apparue, à mes yeux, comme une femme de lettres extrêmement douée. Rappelons-le, ce roman a été écrit en 1818 et il n'a presque pas vieilli.

Shelley nous raconte ici une histoire fantastique qui donne froid dans le dos. L'auteure utilise différents effets : plusieurs mises en abyme (un autre récit s'intercale dans le récit initial) ainsi qu'une narration polyphonique (différents narrateurs se partagent l'histoire). On commence donc le récit avec Walton, explorateur, qui, comme dans un roman épistolaire envoie des lettres à sa soeur. Puis arrive Victor Frankenstein qui, à bout de force et perdu au milieu de nulle part a été recueilli par Walton et son équipage. Enfin, un troisième récit s'immisce : le "démon" prend à son tour la parole.

Ces procédés ne brouillent pas tant les pistes que cela car chacun des personnages respecte un espace bien définit (la narration ne passe jamais d'un personnage à l'autre sans que le lecteur n'en soit prévenu). Ces techniques apportent au roman un mélange de sensations étonnant. Les émotions des personnages ne sont jamais occultées et le lecteur se met à éprouver de l'empathie pour chacun. Les sentiments sont tellement changeants que cela donne un véritable dynamisme au livre. J'ai trouvé à Mary Shelley un véritable don pour nous transmettre l'état d'esprit de ses protagonistes.

L'auteure va tout de même un peu loin dans ce langage soutenu qu'elle utilise (métaphores, poésie et bonnes manières). Non pas que les mots soient complexes, mais ils ne sont pas toujours adaptés aux situations. Pour exemple, lorsque la créature prend la parole, elle s'exprime avec tant d'aisance que cela en devient improbable. Elle, qui ne savait pas parler et qui a appris par elle-même (grâce à l'aide involontaire d'une famille), ne pourrait pas ausi bien utiliser le langage.

Malgré ce point qui m'a un peu dérangée, j'ai trouvé ce livre prenant, déstabilisant et émouvant.
Lien : http://ulaz.vefblog.net/
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Suite à un pari perdu, à un rêve et certainement une bonne dose d'opium,Mary Shelley à donné le jours à un monstre de la littérature anglaise du 19ème siècle et du cinéma du 20ème : Frankenstein. Entre les deux siècles, il y à tout de même une différence de taille, pour Mary Shelley c'est le docteur qui s'appelle Frankenstein et pour nous pauvre télévore (enfin plus pour moi) c'est hideuse créature qui porte ce nom. Quoiqu'il en soit la créature va rester dans nos imaginaires, a tel point de devenir un mythe moderne. Comme le sous titre de Prométhée moderne était visionnaire !
Venons en à l'histoire. le docteur Frankenstein marqué par la mort de sa mère a décidé de trouver le secret de la vie. Effrayé par son oeuvre, il fuit, mais la créature va survivre et se rebellé contre son créateur qui l'a abandonné lâchement.
Quand elle imagine et donne corps à ce roman Mary Shelley vit dans un 19ème siècle débutant, plein d'espoirs. La science et la technique révolutionnent la société, la dureté de la vie et rien ne semple plus impossible. C'est dans cette période de changement que naît cette histoire aux thèmes si multiple.
Il y a bien sûr le mythe de Prométhée, Frankenstein va se brûler au soleil de la connaissance et tout y perdre comme le premier. Mais sous ce mythe se cache une réflexion beaucoup plus profonde. Une réflexion sur l'abandon encore très pratiqué dans les basses classes, sur la difficulté de se construire dans un environnement inapproprié sans les repères que sont la famille. Cet abandon est aussi plus théologique, en abordant le sentiment d'absence de Dieu face aux malheureux de ses créature, car Frankenstein est bien devenu un dieu en insufflant l'étincelle de la vie, en créant un nouveau type d'homme qui malgré sa laideur est intelligent, n'apprend il pas à lire et écrire tout seul et mieux adapté au monde par sa force et son insensibilité au climat. Frankenstein horrifié abandonne sa créature, la laisse tout seul, souffrir de faim, de chaleur, d'amour. Comment ne pas se rebeller contre son créateur dans de telles circonstances ! Mary Shelley justifie par-là l'abandon de la religion.
Elle pose aussi la question du mal. La créature devient violente pas par plaisir, elle n'aime pas cela. Elle est même végétarienne. C'est tout dire. La violence est engendrée par l'absence de reconnaissance de son père qui lui refuse même une femme qui pourrait le combler, l'absence d'amour des autres humain qui le rejette pour son physique.
C'est plus qu'un roman, c'est une véritable interrogation sur le monde, le mal et le bien et Dieu.

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Tout d'abord, remarquons que ce roman a été écrit par une femme. A l'époque (1818), ce n'était pas rien ! Voilà, c'était la minute féministe...

Moi aussi, lorsque j'ai décidé de lire ce livre (les années 1990), je croyais tout savoir sur Frankenstein. Et bien, comme on dit chez nous, j'aurais mieux fait de laisser croire les bonnes soeurs, elles sont quand même là pour ça...

J'avais tout faux ! Mais vraiment tout faux. Une claque que je me suis prise dans la figure. Mon jeune âge de l'époque était sans doute la cause.

Maintenant, je sais qu'il ne faut pas confondre le Professeur Frankenstein et la créature du Professeur Frankenstein, cette même créature composée de divers fragments de cadavres.

Oui, je croyais tout savoir, je ne savais rien et je sais qu'on ne sait rien...

Fichtre, quel livre. Il a remis mes pendules à l'heure.

Mary Shelley n'est pas tout à fait contemporaine à Conan Doyle, pourtant, son livre a un petit rapport avec Sherlock Holmes et c'est une amie qui m'a ouvert les yeux dernièrement.

Quel rapport ? me demandez-vous...

La science, bande de béotiens !

L'incroyable génie de ce professeur Frankenstein qui aura été capable de faire vivre des bouts de chair cousus grâce à des décharges électriques.

La morale de ce livre pourrait se traduire par une phrase de Rabelais : «science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».

Pour être encore plus clair, les scientifiques doivent réfléchir aux conséquences de leurs actes plutôt qu'à la gloire. Ce que le professeur ne fit pas... et qui paya les pots cassés ? Sa pauvre créature. Oui, pauvre créature, je le dis haut et fort.

Moi qui croyait le connaître et moi qui "pensais" la haïr, et bien, ce fut tout le contraire. Non, la créature n'est pas à blâmer, mais son créateur, oui !

Tout comme Icare, le professeur Frankenstein a voulu s'approcher de Dieu, mais en créant ce « monstre », ses ailes ont brûlé et il s'est écrasé au sol.

Si ça s'arrêtait là, encore, ça irait. Mais Mary Shelley va plus loin en montrant que la créature elle-même est une victime de la mégalomanie du professeur.

Elle souffre, cette créature, d'être fuie par les humains. Sa souffrance suinte de toutes les pages du roman. J'ai eu mal avec elle. Oui, elle a tué... mais le professeur l'avait abandonné à son triste sort. Que pouvait-elle faire ?

Donc, à la différence : Conan Doyle en bon médecin, prône la science et Mary Shelley en dénonce les mauvais aspects. Et elle a eu bien raison.

Deux visions différentes d'une même force...

Mettez vos a priori sur le côté, laissez croire les bonnes soeurs et ne pensez pas tout savoir d'une oeuvre avant de vous être penchée dessus parce que ce roman vous remettra à votre place.

Un livre de plus qui m'a marqué au fer rouge.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Bien que l'ayant lu l y a déjà plusieurs années déjà, je garde un très bon souvenir de cet ouvrage. Bien que l'étant pas particulièrement attirée par la science-fiction, j'avoue que sue ce coup là, Mary Shelly m'a complètement bluffée.

L'histoire est celle d'un savant, Victor Frankenstein qui ne tient plus beaucoup à la vie en raison de ses erreurs passées et de la disparition de ses proches dans des conditions assez dramatiques.
En effet, s'il a retenu une leçon au cours de ses aventures, c'est bien que la science, autant elle peut être une prodigieuse invention de la part de l'homme, autant elle peut avoir des effets dévastateurs et faire plus de mal que de bien. Il aura également retenu, tout comme le lecteur d'ailleurs, que si la Nature est ainsi faite, c'est qu'elle a parfois ses raisons et que l'homme doit apprendre à se retrouver impuissant face à elle, sans essayer de la combattre. En effet, passionné par la pierre philosophale et par le pouvoir d'éternité, Victor Frankenstein a alors essayé de créer la vie par la voie de la science et a ainsi réussi à mettre au jour une créature, capable de penser par elle-même, d'agir mais, ce qu'il ignorait, était aussi douée d'intelligence et de sentiments.
Là où le bas blesse, c'est que Victor, se retrouvant effrayé devant la monstruosité de cette dernière, décide de l'abandonner à son triste sort. Grosse erreur de sa part puisque ses proches en paieront de leur vie.

J'ai été extrêmement touchée par cette aventure car, derrière les crimes atroces commis par "le monstre", comme se plait à l'appeler son créateur, se cache une intelligence et une sensibilité hors du commun qui ne demande qu'une chose : à être aimé.

L'écriture de Mary Shelley est très agréable à lire et je peux affirmer que son célèbre anti-héros, la créature de Frankenstein, que l'on a coutume d'appeler par le nom de son créateur, est rentré dans nos moeurs car, même si l'on n'a pas lu le livre, petits et grands ont tous, à un moment ou à un autre, entendu parler du terrifiant Frankenstein. A lire sans faute !
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Je l'ai lu il y a longtemps, mais il me reste le souvenir d'un livres sensationnel, bourré de suspens, de peur. A lire, sans aucun doute !
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Malgré quelques longueurs et répétitions sur les sentiments de Victor Frankenstein en particulier, ce livre a été pour moi un coup de coeur.

Tout d'abord il faut savoir que j'ai ouvert ce livre parce que c'était un ique, et non spécialement une envie de connaître l'histoire. Cependant et pour mon plus grand étonnement, j'ai apprécié la lecture de ce dernier. Je dis "grand étonnement" car je dois avouer que ne connaissant aucunement l'histoire de Frankenstein avant cette lecture, (je savais juste que le livre parlait d'un monstre, et je pensais comme beaucoup que Fankenstein était le monstre alors que non c'est son créateur) j'étais partie sur une idée fausse de l'histoire. Je m'attendais à une ambiance glauque, sordide et grandement morbide alors que ce n'est absolument pas le cas. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tout cela, car ça serait faux ; mais moi qui pensais trouver en ouvrant ces pages un lieu majoritairement sombre et fermé, je dois dire que j'ai été stupéfaite de trouver le contraire. Dans ce livre on voit une Suisse verte ou flamboyante, des lacs, des villes, ou encore d'autres pays, etc etc. Comme vous le constatez c'est en fait assez loin de la vision que j'avais...

La suite ici : http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2011/02/21/20431122.html
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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