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4,3

sur 1391 notes
Je connaissais le sujet de ce livre avant de le commencer : un jeune garçon commet un carnage dans son lycée quelques jours avant ses 16 ans. Sa mère revient sur les événements :

Voici ma lecture sur 4 jours

JOUR 1
Une femme, Eva la cinquantaine, écrit à son mari Franklin.
Le sujet de ses lettres : essayer de comprendre comment Kevin, leur fils de 16 ans, est parti pour le lycée avec une arme et a tué 7 lycéens, un prof et une personne de la cantine. (2 survivants lors de cette attaque)
L'horreur absolue pour des parents ! Ceux de l'enfant assassin et ceux des victimes…

JOUR 2
L'auteur dissèque dans ses lettres ce qui s'est passé depuis le début «Tomber enceinte » jusqu'au jour fatal le fameux « JEUDI », et ce de façon chronologique.
L'écriture est très directe, très abrupte, sans concession : ni pour elle (elle n'a jamais réellement désiré cet enfant), ni pour son mari (mais on n'a pas la réponse du mari aux lettres) ni pour le fameux Kevin, ni pour la société américaine pour laquelle il est normal que les armes soient en vente libre …

L'auteure (Lionel Shriver est le pseudo de Margaret Ann Shriver) alterne des passages dans le passé et des compte-rendus des visites qu'Eva rend à son fils incarcéré.
Son fils dès la maternelle présente une incapacité à se sociabiliser …Pour la mère, elle craque et en arrive à le brutaliser : une seule fois lorsqu'il a 6 ans (et porte encore des couches !).

En parallèle, Eva en dit plus sur son enfance : sa mère est agoraphobe, son père est mort en 1945 avant sa naissance, la grande partie de la famille de son père est morte pendant le génocide arménien … Qu'elle est lourde cette enfance qui n'en était pas une : cela rend Eva plus compréhensible : comment aimer un fils alors qu'elle même a été si peu aimée…

JOUR 3
Le mari et père de Kevin est totalement absent. Je crois qu'elle écrit à un mort. Les face-à-faces en prison avec son fils sont très durs : on sent la haine qu'il a pour l'humanité entière et sa mère en particulier : il est fier de son carnage (et ne regrette qu'une chose que la tuerie de Columbine, qui s'est produite juste après, ait fait plus de morts que « sa tuerie à lui ».)

JOUR 4
Kevin est de plus en plus antipathique, jusqu'au carnage final, qui est raconté de façon presque chirurgicale …
Un livre effrayant…et marquant…
Kevin est-il né psychopathe ou l'est-il devenu parce qu'il a été négligé affectivement par sa mère et son père ? A chacun de se faire son avis…
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Il faut qu'on parle de KevinLionel Shriver

À la veille de ses seize ans, Kévin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de cafétéria et un professeur. Dans des lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva sa mère, retrace l'itinéraire meurtrier de son fils. (Synopsis)

Et pour ce faire, Eva remontera aux origines, avant même la conception de Kevin.
Ce qui l'a amené à vouloir un enfant puis ne plus le vouloir, la grossesse, la naissance, l'enfance de Kevin puis l'adolescence jusqu'au drame. Elle décortiquera en profondeur sa famille, analysera sa relation complexe avec son fils. Kevin était-il mauvais dès sa naissance, est-elle coupable des agissements de son fils ?

Autant de questions qui soulèveront des sujets sensibles que sont le non-désir de maternité et le désamour maternel.
Mais aussi le poids de la culpabilité des mères, cette culpabilité que la société nous impose :

« C'est toujours la faute des mères […] ce gamin a mal tourné parce que sa mère elle est alcoolo, oui ou accro à la drogue. Elle le laisse à l'abandon, elle lui apprend pas la différence entre le bien et le mal. Elle est jamais à la maison quand il rentre de l'école. Personne ne va jamais dire que le père est un poivrot, ou qu'il est pas à la maison quand il revient de l'école. Et personne ne va jamais dire qu'il y a des enfants qu'ont la méchanceté. »

Un peu désarçonnée au départ par le style épistolaire de ce roman, je l'avais mis en pause. Pourtant, il était toujours là dans un coin de ma tête, il m'appelait. Et que j'ai bien fait de le reprendre car quelle erreur ça aurait été de passer à côté de cette pépite qui s'est révélée être une lecture intense, éprouvante et ô combien excellente !

Encore un roman qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Coup de foudre pour « Il faut qu'on parle de Kevin », roman d'une noirceur implacable.
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Cinq étoiles parce que définitivement ce livre m'aura marquée...
Et pourtant, j'ai mis du temps à rentrer dedans, les cinquante premières m'ont déroutée, voir agacée, et puis peu à peu, j'ai été happée.
Une lecture difficile, voire pénible, parce qu'elle nous confronte à nos pires cauchemars.
Comment ne pas se mettre à la place de cette mère qui essaie de comprendre l'incompréhensible?
Un livre qui claque comme une gifle et dont l'écho résonne longtemps après avoir tourné la dernière page.
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Inoubliable !

Au départ, je trouvais ce roman trop "bavard", je trouvais que malgré un style hyper maitrisé et agréable, c'était trop détaillé, trop complet, "trop" quoi.
Puis, je me suis habituée, et j'ai été rapidement prise par l'histoire, et surtout le ton employé par la narratrice. Quel coup de poing, effectivement !
Certains passages m'ont littéralement laissée pantoise !
Ils sont vraiment très très rares, les romans à me laisser une telle impression !
Il me reste un tout petit chapitre à lire, mais je vais avoir du mal : je n'ai pas envie de le terminer.

Je ne peux que vous le conseiller, mais attention, ce n'est pas une histoire facile.

Je suis admirative de l'écriture de l'auteure (oui, Lionel Shriver est une femme) qui est incroyable. Elle raconte des atrocités avec une facilité, un recul, qui sont bien plus impressionnants que des superlatifs en cascade.

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Ce livre interroge l'instinct maternel, et particulièrement son absence, la violence meurtrière adolescente mais aussi l'aveuglement d'un père et, par son inaction, sa certaine complaisance au (x)crime(s).
L'histoire est extrêmement bien écrite. de la plume d'un homme pour raconter les sentiments, les ressentiments et l'histoire d'une femme et d'une famille. L'amour qu'Eva ressent pour son mari est intense, un dévouement qui expliquerait qu'elle renonce à sa carrière professionnelle pour faire plaisir à son mari en lui offrant sa paternité.
Une femme indépendante qui pourtant se soumet au souhait de son mari adoré,basculant ainsi leur vie de couple dans une sorte d'affrontement permanent au sujet de leur fils.
On se demande qui de l'oeuf (un enfant haineux) ou de la poule (le rejet de son fils par une mère) est arrivé le premier.

Les mots sont choisis avec soin, cela fait du bien de lire un livre avec un vocabulaire recherché et une syntaxe travaillée et complexe.
J'ai beaucoup aimé cette histoire même elle me glace du point de vue de la mère et du rejet qu'elle ressent vis à vis de son enfant, son incapacité à communiquer avec son mari et qui si elle avait pu exprimer son point de vue aurait peut être permis d'éviter la naissance de son fils ou encore l'issue fatale.

Deux bémols : le récit traîne un peu en longueur autour et après la naissance de Célia.
La teneur des lettres et leur précision entachent un peu le réalisme de l'histoire.
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Un livre à couper le souffle sur un type de tragédie bien connu des Américains, même si Kevin Khatchadourian, le lycéen meurtrier, est un personnage fictif.
Ce roman est une suite de lettres adressées par la mère de Kevin, Eva, à son mari, Franklin. Alertée dès la naissance de son fils par un "problème" dans la personnalité du bébé, Eva prend la peine d'analyser rationnellement ce qui a pu se passer. Elle part chronologiquement de sa rencontre avec Franklin, évoque ses questionnements sur une éventuelle maternité, ... puis arrive Kevin, et le trouble s'installe au quotidien entre une mère inquiète et un père abusivement confiant.
Le suspense du livre est remarquablement maîtrisé, les lettres effectuant un aller-retour entre présent et passé... présent où Eva se rend en prison pour visiter son fils, et passé avec l'enfance de Kevin.
La fin... eh bien... réserve des surprises, même si on sait depuis le début ce qui s'est passé. Et ces surprises éclairent encore plus sur le projet d'Eva.
Bref... une lecture prenante, qui permet de s'interroger sur l'éducation, les valeurs américaines, et une remise en question de ce qui compose notre monde occidental.
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Livre extraordinaire d'une autrice extraordinaire. Cette histoire d'un adolescent américain "mass murderer" est absolument édifiante, pleine de rebondissements et psychologiquement extrêmement bien construite. La narration est excellente, soutenue par un haut niveau de langue (lu en anglais). Livre difficile mais envoutant, qui analyse et dénonce tous les travers de l'Amérique moderne. Une magnifique découverte.
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Je l'ai "fini", un bien grand mot : après la 200 ième page j'ai lu en pointillé. J'ai eu très vite l'impression de lire sans avancer! de gadouiller...
Kevin a tué neuf personnes dans son lycée, il a été jugé et condamné.
Après ce massacre, Ava la mère, va écrire une multitude de lettres à Franklin, le père, pour expliquer à sa façon la monstruosité de son fils.
Un soir Ava et Franklin font l'amour sans préservatif, Ava le regrette très vite, trop tard Kevin est "en route". Franklin désirait un enfant, Ava pas vraiment.
Elle parcourt le monde pour le guide touristique qu'elle a créé, lui fait un travail beaucoup moins passionnant. Elle est démocrate, lui républicain, ils n'ont pas la même vision du monde.
En attendant Kevin, puis à sa naissance, elle ne ressent strictement rien. Elle n'aime pas son fils, il le lui rend bien. Il se détourne du sein, puis de la totalité de sa mère. Franklin, lui est heureux !
Commence alors l'histoire de Kévin : de la naissance jusqu'au drame et même après, Kevin va mener une vie infernale à sa mère, alors qu'avec son père tout va bien.
du début à la fin du livre Ava énumère toutes les "actions, réactions " de leur relation : elle le nourrit, il vomit, elle le prend dans ses bras, il hurle...et ainsi de suite. Ça devient très vite lassant.
Elle raconte surtout l'histoire de son couple, ses distorsions. Kevin est au milieu de deux êtres que tout sépare. La démonstration de la monstruosité de Kevin est très tirée par les cheveux : la mauvaise mère a engendré un mauvais fils ! Très simpliste tout ça ! . Je m'attendais à tout autre chose!
1175 notes, une moyenne de 4,30 . C'est bien !
Je n'ai pas ressenti ce livre comme une révélation. J'ai trouvé sans aucune nuance.

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Voilà un roman que j'ai découvert lors de son adaptation cinématographique : j'adore Tilda Swinton et l'affiche m'avait forcément tapé dans l'oeil ! le thème abordé dans ce roman n'est pas un sujet facile et en tant que mère, j'avoue qu'il m'attirait autant qu'il m'effrayait. Il m'aura fallu un peu de temps et une critique enthousiaste de Stoner pour me décider à le lire enfin !

Car dans ce roman, l'auteure se penche sur un thème difficile : les tueries commises par des adolescents, notamment aux Etats-Unis. L'angle d'approche de ces drames est dur et sans concession puisque le récit nous est conté au travers de lettres écrites par Eva Khatchadourian, la mère de Kevin, jeune adolescent incarcéré pour une de ces tueries. Et dans ses lettres, Eva va remonter le fil du temps, s'interroger sur le pourquoi de ce drame, les raisons, les signes, les erreurs. Elle se pose la question de ses sentiments à l'égard de son fils et sans doute n'a-t-elle pas été une mère aimante et attentive. Mais cela peut-il suffire à expliquer l'horreur commise par son fils ?

Je trouve que ce qui fait la force et l'intensité de ce livre est le style, la plume de Lionel SHRIVER. Je suis admirative de la façon avec laquelle l'auteure a été capable d'imaginer et de restituer les pensées et les sentiments d'Eva. C'est magnifiquement bien écrit, empli d'une tension sous-jacente mais bien palpable, d'une émotion juste et mesurée, d'une tristesse et de regrets à peine voilés. Je retiens la lucidité et l'honnêteté avec lesquelles Eva revient sur les faits, sur son histoire et celle de son fils, comment elle perçoit Kevin, la méchanceté, la duplicité, la froideur et l'intelligence qu'elle pressent en lui dès son plus jeune âge, sans toutefois aller jusqu'à imaginer ce dont il finira par se rendre coupable. Et à l'inverse, l'aveuglement dont est capable Franklin, le père, son impossibilité à croire Eva dans l'analyse de différents événements impliquant Kevin, dont certains sont pourtant graves. Tout cela est magnifiquement mis en scène par l'auteure qui livre dans cette série de lettres écrites par Eva, les souvenirs, les anecdotes, les incidents, les réflexions, le tout raconté avec le recul du crime commis par Kevin bien sûr, mais avec une sincérité et une clairvoyance émouvantes. La fin, la véritable fin se laisse deviner ; elle est évidemment terrible et ce qui en ressort est que Kevin n'était vrai et sincère qu'avec sa mère, et que c'était là, l'expression, la preuve de ses sentiments pour elle, de l'amour qu'il lui portait, malgré elle et peut-être même malgré lui.

Un seul petit bémol : le dernier tiers, voire le dernier quart, du livre m'a semblé un peu long et certains passages, très détaillés, un peu redondants, auraient pu être raccourcis sans nuire à la qualité et à l'émotion du récit. Mais exception faite de ce bémol, c'est un livre choc mené par une écriture puissante et vraie ; une lecture qui m'a un peu malmenée, beaucoup interrogée et qui m'a beaucoup plu ! Bref, c'est un livre à lire !
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A 16 ans, Kevin a tué plusieurs personnes lors d'un massacre dans son lycée.

Le roman est construit en lettres que Eva, sa mère, adresse à Franklin, son père.
Elle raconte les visites au parloir et se souvient de ce qui a mené au drame.

Pour ma part, j'ai pris une claque à la lecture de ce remarquable roman de l'Amérique contemporaine.

A lire !
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