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4,3

sur 1391 notes
Wow, ce roman est une vraie claque, un livre touchant et émouvant qui nous laisse difficilement indemne.
Quand j'avais regardé le film il y a déjà quelque temps, il m'avait marqué de par les performances des acteurs ainsi que par l'ambiance et l'intrigue du film. Je l'avais tellement adoré que je me suis empressée d'aller chercher le roman en librairie. J'ai tout de même mis un certain temps à finalement me lancer dans cette lecture. Mais c'est sans regret, aucun, que je me suis replongée dans le triste quotidien d'Eva Khatchadourian et de son ignoble fils.

Ce roman n'insuffle pas une seule fois un souffle d'espoir, on est inexorablement plongés tout au long de celui-ci dans une amertume sans fin. La tristesse aussi maussade que cruelle rythme les 607 pages de ce bouquin sans un moment de répit. Je me suis surprise moi-même à chaque fois que je le reposais de me sentir vide et accablée. Et comme Kevin avec ses « Pourquoi faire ? » ou encore « À quoi bon ? » je ne sentais plus l'intérêt de faire quoi ce que soit. La fin, bien que l'on apprenne dès le début que Kevin commet une tuerie dans son lycée est encore plus terrible et inattendue que prévue.

Par le biais des lettres qu'Eva Khatchadourian envoie à son mari Franklin, elle retrace la vie que leur fils Kevin a dès sa naissance prie soin de dévaster. Celui-ci alors qu'il allait avoir seize ans, à tuer neuf personnes dans son lycée.

Dans ses lettres, Eva nous fait part des tourments quotidiens que son fils lui fait subir et des atrocités qu'il commet tandis que son père ferme les yeux sur tout en s'évertuant à le croire innocent. Elle évoque le temps regretté des moments que seuls Franklin et elle pouvait partager ensemble alors que Kevin n'existait encore pas. Quand elle était encore libre…
Une profonde solitude émane d'Eva, la seule a voir le vrai visage de Kevin. Tandis qu'avec Franklin, Kevin ne cesse de jouer le jeune fils à papa et que sa soeur ne fait que l'admirer bien que celui-ci la traite comme une esclave, Eva est la seule à voir clair dans son jeu. Elle a beau clamer la cruauté de son fils et même si ce ne sont pas les preuves qui manquent, Franklin reste sourd à ces dires et la prend pour une mère ingrate et indigne.
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Un livre exceptionnel à plus d'un niveau. Dérangeant, certes, mais absorbant.
Loin d'être un témoignage sur le mal être adolescent comme je le soupçonnais, j'ai découvert avec "Il faut qu'on parle de Kévin" un portrait décomposé d'une maternité. Je ne dis pas "de la maternité", car c'est une expérience bien étrange qu'a vécue Eva Khatchadourian en portant, donnant le jour et élevant son fils Kévin. Je n'avais jamais entendu aucune mère, réelle ou fictive, décrire le fait d'être mère de cette façon.
En fait, si, je mens. Une amie a moi s'est entendue dire de sa mère alcoolique il y a peu "Je ne t'ai jamais aimé. J'ai essayé je te le jure, mais je n'y suis jamais arrivée". Et honnêtement, cela m'horrifie à plusieurs niveaux.
Je ne comprends pas que l'on puisse ne pas ressentir d'amour pour un petit être que l'on a protégé depuis toujours. Moi même pour mes neveux je ressens un attachement quasi maternel.
Mais je suis aussi profondément triste pour cette femme qui a dû chercher en elle cet "instinct maternel" que revendiquent toutes les mères. Il n'existe pas "une maternité" il en existe apparemment une multitude...

Dans ce livre, on ne s'ennuie jamais. Lorsqu'on pense en avoir fait le tour, le personnage de Célia fait son apparition. Et quand de nouveau on pense que ce livre n'a plus rien pour nous surprendre, voilà que les dernières pages nous envoient un poing dans la figure. J'ai adoré lire ce livre du début à la fin et je le conseille à tous et toutes, pour son histoire aboutie autant du point de vue du fond que de la forme, pour sa critique acide de la société américaine et pour toutes les émotions qu'il procure.
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Voilà un mois que j'ai refermé ce livre et il continue toujours à me travailler.

Lionel Shriver choisit de dévoiler des passages de la vie de Kevin raconté par sa mère, Eva. On a un aperçu de la vie de celle-ci avant la naissance de son fils, de son indépendance, de ses interrogations sur sa vie de femme et future vie de mère. La naissance de Kevin est une grande claque autant pour elle que pour nous lecteurs. Parce qu'on sent arriver le drame dès les premiers pleurs de son fils.

C'est une histoire difficile à digérer mais ce qui en ressort le plus, ce sont les interrogations et pensées d'Eva décortiquées en profondeur et son amour maternel complexe et intense. L'incompréhension engendrée par les actes de Kevin est vraiment terrible. J'ai également été regardé le film, par curiosité, qui je trouve reflète plutôt bien les passages clés du livre.
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Kevin, le fils d'Eva et de Franklin, à 3 jours de son 16ème anniversaire, le 8 avril 1999, massacre, au sein de son lycée, 9 personnes : 7 camarades de classe, une enseignante et le serveur de la cafétéria.
Eva tente de comprendre comment il a pu en arriver à une telle horreur ; elle le fait sous forme de lettres à son mari, dont elle est séparée, du 8 novembre 2000 au 8 avril 2001, dans une forme de thérapie. Nous n'aurons que le point de vue de la mère.
Eva retrace ce que fut sa jeunesse, le couple qu'elle formait avec Franklin lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Elle ne souhaitait pas d'enfant car sa vie était agréable, avec un travail épanouissant ; elle ne se sentait pas prête à être mère ; c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle accepte l'idée d'un enfant alors qu'elle a 37 ans. Mais dès la naissance, un rejet mutuel s'installe : Kevin refuse le sein et Eva ne ressent rien pour Kevin alors qu'on le pose sur sa poitrine. Les 18 années qui suivent vont être un combat sans trêve entre mère et fils, le fils refusant tout ce qui vient de sa mère, détruisant tout ce qui peut être important pour elle, la mère ne pouvant créer de lien avec son fils, malgré des efforts, le prenant en grippe. Une petite fille, Celia, naît alors que Kevin à 7 ans et Eva ressent enfin le sentiment maternel. Mais rien ne s'arrange, bien au contraire. On sent, de façon palpable, la peur d'Eva, face à son fils, qu'elle sent et sait dangereux.

Ce livre est bien sûr un réquisitoire contre la violence de la société américaine, où chacun est libre de détenir des armes et de potentiellement s'en servir, et en particulier contre les massacres en milieu scolaire qui frappent régulièrement et dramatiquement les États-Unis. C'est aussi une peinture du système éducatif : le père est très à l'écoute, copain plutôt que père, permissif, la mère est plus stricte ; nous pénétrons également dans une école Montessori dont les faiblesses sont soulignées.
Mais c'est surtout un roman qui interroge sur ce qu'est être une femme, une épouse, une mère et ce qui est attendu dans chacun de ces rôles par la société. Il brise principalement deux tabous profondément ancrés dans notre inconscient : celui de l'instinct maternel inné et celui de l'enfant, par essence, innocent. Ce livre est une illustration fictionnelle mais convaincante d'une théorie défendue par Elizabeth Badinter : « on ne naît pas mère, on le devient » (ou pas), paraphrasant la célèbre formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». le sentiment maternel ne serait pas inné mais acquis, imposé subrepticement aux femmes par la société au fil des siècles.
Le personnage incarné par Eva est d'une sincérité absolue en ce qu'elle admet et revendique ses émotions, ses sentiments même si ce ne sont pas ceux qui sont attendus culturellement. Elle fait montre de beaucoup de courage car il est toujours douloureux d'aller à contre-courant de la pensée générale. Elle se révolte contre l'idée que, si quelque chose ne va pas chez un enfant, c'est forcément de la faute de la mère même si la culpabilité de n'avoir pas su communiquer avec son fils l'habite.
« Il faut qu'on parle de Kevin » est percutant, dérangeant et fait profondément réfléchir sur tous les sujets évoqués. L'écriture est brillante, l'ironie mordante, la fin est glaçante. J'ai eu du mal à rentrer dans le roman car le rythme est lent mais cependant nécessaire pour établir la profondeur psychologique des personnages, quelques longueurs auraient probablement pu être évitées, mais j'ai fini par me laisser happer par le destin d'Eva et je ressors secouée de ma lecture.


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“La littérature n'est pas là que pour faire plaisir mais aussi pour déranger, questionner, émouvoir, remuer.”
Philippe Besson qui parlait de la littérature en général a résumé inconsciemment en quelques mots le propos du livre de Lionel Shriver.
L'a t-il écrit après cette lecture, j'en doute, mais ses mots s'adaptent tout à fait à ce titre.
Après la lecture de "Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes", j'avais besoin d'en savoir un peu plus sur Lionel Shriver, d'être dérangé par le regard qu'elle porte sur cette Amérique donneuse de leçons au monde...
À aucun moment, je n'ai été déçu par cette lecture! Certes, j'ai été dérangé, mal à l'aise...mais fortement intéressé par ce regard, par cette lecture.
Eva Katchadourian est la mère de Kevin, un gamin qui lui causa de nombreux problèmes quand il était jeune enfant. Elle aurait tout pour être heureuse, mais non! Elle est mal dans sa peau et culpabilise, et ressasse le passé, tous ces petits riens, qu'elle dut supporter du fait de l'état psychique de Kevin....
Elle doit se bourrer de somnifères pour pouvoir enfin dormir....Kevin son fils est en prison, il est l'un de ces gamins américains, qui dans un accès de folie a tué d'autres gamins dans son lycée...
Il n'est pas le premier à commettre ce geste
Pourquoi, pourquoi ? Cette question la hante, et hante chacun de nous. Elle savait que Kevin présentait des troubles psychologiques, elle nous en parle, mais de là à commettre de tels crime!
Pourquoi des gamins "pètent-ils les plombs" subitement -en apparence - et tuent certains de ceux qui étaient leurs camarades...les exemples américains ne manquent pas: fusillade de Columbine, lycée Saugus de Santa Clarita, en Californie, Lycée Marjory Stoneman Douglas, Université d'Umpqua...et ce n'est qu'une toute petite partie de la longue liste que chaque lecteur pourra trouver en quelques clics sur Internet.
Certains rejetteront ce livre pas toujours facile, rejetteront ce regard sans complaisance, cette analyse du fonctionnement de certains gamins, de certaines familles et de la société américaine.
Kevin a quant à lui tué 9 gamins...la fin du livre nous dévoilera son machiavélisme.
Quand des enfants commettent de tels gestes, de telles atrocité, il est facile d'en rechercher la cause dans l'éducation donnée, de stigmatiser les erreurs commises par les parents, mais finalement, ne seraient-ils pas le mal incarné ? La réponse est sans détour : Kevin est malade, mal à l'aise, mal aimé !
Cette mère écrit dans cette longue lettre à son mari : "personne ne peut supporter Kevin plus de quelques semaines", c'est elle qui le dit, elle ne l'aime pas, elle préfère sa fille...que Kevin hait. le lecteur sera fortement dérangé par les actes commis par Kevin sur sa soeur!
Partant de ce fait divers, Lionel Shriver, se met à la place de cette mère qui écrit à son mari, et crie au monde sa souffrance, son incompréhension, et nous livre un diagnostic sans complaisance de la mentalité, de la violence de cette société américaine. Cette mère ne s'en cache pas, et affirme en toute conscience qu'elle n'aime pas Kevin, qu'elle lui préfère sa fille....que Kévin porte tous les motifs de rejet! Un malaise entre la mère et Kevin présent bien avant le drame
Mais son cri va au-delà de la description des problèmes entre membres de la famille !... Non, la cause est ailleurs.
Elle se trouve peut-être dans la politique, voire dans l'âme américaine, dans l'organisation de la société, dans cette notion de supériorité, présente inconsciemment dans l'esprit de tout américain.
Elle possède un sens aigu de la description des personnages, de leurs états-d'âme et de la vie des couples américains. Mais après tout n'est pas lié et étroitement dépendant du fonctionnement de la Nation américaine, donneuse de leçons au monde? Son regard est sévère, fortement dérangeant.
Oui, certains seront dérangés et rejetteront cette noirceur, rejetteront ce livre qui évoque les notions de culpabilité, de responsabilité, d'éducation, de parentalité, de conscience, de violence, de punition....
Alors me sont revenus à l'esprit ces mots de Nelson Mandela : "Nous devons à nos enfants -les êtres les plus vulnérables de toute société- une vie exempte de violence et de peur"
Un gros chantier pour les USA!
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Il faut qu'on parle de Kevin, Kévin Khatchadourian qui, à la veille de ses seize ans, a tué 9 personnes dans son lycée. Dans des lettres adressées à Franklin, le père dont elle est séparée, Eva sa mère, tente de comprendre comment cette tragédie est arrivée.

Relation épistolaire à sens unique puisque nous n'aurons que le point de vue d'Eva, le roman se présente comme une longue introspection revenant sur les 20 années précédant le drame : leur vie de couple sans enfant, la naissance et l'enfance de Kevin, l'adolescence jusqu'à ce fameux JEUDI et la descente aux enfers qui a suivi, le tout entrecoupé des visites qu'elle rend régulièrement à son fils en prison.

J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire : j'ai trouvé le début un peu long avec les querelles des époux à propos du travail d'Eva et de son peu d'enthousiasme à envisager une maternité. Et puis on rentre petit à petit dans le vif du sujet , avec la naissance du petit Kevin, et on ne lâche plus l'affaire.

C'est un livre dérangeant, qui aborde des thèmes souvent tabous comme l'absence d'amour maternel, les relations parfois très conflictuelles entre un parent et son enfant, la déliquescence d'un couple après l'arrivée des enfants, surtout si les enfants en question ont un comportement « problématique » que chaque parent analyse différemment.
Kevin est-il un adolescent américain banal injustement accusé , comme le pense son père, ou un jeune manipulateur , sournois et intrinsèquement mauvais comme le voit sa mère ? Et une mère peut-elle porter un tel jugement sur son propre enfant ? N'est-elle pas responsable, finalement, par son manque d'amour, de ce qui est arrivé ?

Eva se pose ces questions avec honnêteté, elle analyse froidement son comportement, ses relations avec son fils, ses sentiments, elle rembobine toute l'histoire pour essayer de trouver des réponses.

Le livre est aussi, au passage, un violent réquisitoire contre la société américaine et la vente et la détention libre des armes qui a notamment entraîné les nombreux massacres dans les écoles et lycées (l'énumération faite par l'auteure est impressionnante).

Un récit implacable et une fin terrible, servis par une écriture brillante avec la causticité habituelle de Lionel Schriver.
De loin le livre le plus noir que j'ai lu de cette auteure.
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A la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la cafétéria et un professeur...

Je n'avais pas prévu que l'actualité allait tristement être en raccord avec ce livre que j'avais prévu de lire en décembre. Un livre bouleversant qui m'a énormément secoué. Au travers des lettres qu'Éva, la mère de Kevin, écrit à son mari, nous retraçons avec elle la vie de cet enfant jusqu'à son macabre carnage. Forçée de constater que Kevin n'a pas du tout le profil psychologique que l'on retrouve habituellement chez les meurtriers-Colombine, à savoir "victime qui en veut à la terre entière". Kevin est, au contraire, un enfant qui a tout pour être heureux. Pourtant, depuis sa naissance, je n'ai pas eu l'impression de voir en lui un enfant mais le diable en personne, et j'ai plains de tout mon coeur cette maman qui n'a jamais réussi a déceler une parcelle d'amour chez son fils alors qu'elle a tout fait pour lui et a toujours été là. Comment peut-on être à ce point différent de ses parents et de l'éducation qu'on a reçu? Kevin n'a rien d'une victime. Il est extrêment intelligent au point que personne n'ait réussi à déceler la tuerie qu'il a minutieusement préparer. Même Éva, alors qu'elle a toujours été sur ses gardes avec son fils, contrairement à Franklin, le père, qui minimisait les nombreuses malveillances de son enfant. Seulement, Kevin n'a rien d'un diablotin, bien au contraire. Son seul but est de nuire et sa haine n'épargne personne. Comment des parents peuvent-ils vivre après l'acte horrible qu'à commis leur enfant? Peut-on toujours l'aimer malgré tout? L'auteure m'a fait me poser pleins de questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponses en fermant ce livre brillament écrit.
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Pour moi, le plus grand livre que j'ai pu lire au cours de l'année 2008.
Il faut qu'on parle de Kevin se compose exclusivement de lettres écrites à son mari, une femme qui y retrace la vie avant même sa conception ,pendant et après de son fils responsable d'un carnage dans son école.

Eblouissant de maitrise et de perfection, c'est un livre qui ne peut laisser personne indemne après la lecture. On ressent comme un vrai coup de poing aux tripes devant cette histoire parfaitement menée dont les rouages vous broient petit à petit le coeur.

Face à cette peinture sans concession aucune ,mais également pleine de sensibilité de l'héroïne de sa relation avec son fils, le roman n'oublie pas également d'aborder en toile de fond la société américaine en général, et notamment le port d'armes gratuit et cette violence banalisée qui fait qu'un adolescent peut entrer dans un lycée et y ouvrir le feu, mais tout cela est décrit sans aucun manichéisme et simplisme, ce qui rend ce livre poignant de bout en bout, jusqu'à un final absolument bouleversant.
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Ce livre est particulièrement sombre, on s'en doute dès la quatrième de couverture. Malgré cela j'y suis restée scotchée grâce au talent de Lionel Shriver pour nous narrer cette histoire. C'est comme regarder en vidéo un accident de voiture au ralenti, après les faits: on peut relever les indices du drame à venir, mettre en lumière les torts de chacun, mais le dénouement est inéluctable. On peut seulement essayer de comprendre ce qui y a conduit.

Nait-on sociopathe comme semble le penser Eva ou le devient-on ? L'ancien profiler du FBI Jim Clemente dit à ce sujet: la génétique charge l'arme, la personnalité et la psychologie vise, l'expérience (les événements vécus) appuie sur la détente.
Le point de vue d'Eva sur son fils est forcément subjectif, pourtant je ne l'ai jamais remis en question. Son récit du développement de Kevin est ponctué de nombreux événements dérangeants, voir glaçants. On dirait presque un roman d'horreur au sujet d'un enfant possédé.

Au début, j'ai eu un peu de mal avec le choix de proposer cette histoire sous forme de lettres à sens unique. Cette impression s'est vite atténuée car Eva semble être la seule à avoir deviné la nature de son fils et il est donc pertinent d'axer sur son point de vue. de plus dans ses lettres elle détaille aussi la manière dont son mari percevait Kevin, ce qui nous permet d'avoir un autre point de vue. La différence de point de vue entre les parents semble avoir été abyssale, au moins jusqu'à ce que l'adolescent passe à l'action de manière dramatique.
Ce procédé narratif prend tout son sens à la fin du récit. Cette dernière est à la hauteur du reste: choquante, glaçante et malgré tout très réussie.
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Un an qu'il était dans ma PAL.
Et là. C'était LE moment pour le lire.
❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

Nan mais. .. Il FAUT QU ON PARLE DE KEVIN !!!

Eva & Franklin Katchadourian (oé à tes souhaits, Minou)
Un couple heureux et riche. Elle ne vit que pour les voyages, son boulot.
Lui, rêve de fonder une famille. >> Go.
L'équilibre vacille avec l'arrivée du bébé.
K.E.V.I.N.
Fini le job de rêve, fini l'appart à N.Y.C. place à la vie de Mère et à la maison en banlieue avec jardin.
*
Elle revient sur le massacre qu'a fait son fils, Kevin, 2 ans plus tôt, le jeudi 8 avril 1999.
Kevin, 16 ans, a pris 7 ans de prison pour avoir tué et blessé plusieurs personnes de son lycée.

Elle retrace les moments de la vie de son fils dans des lettres adressées à son ex-mari.
Elle lui raconte son désarroi, ses émotions, de la naissance de K. au jeudi de l'horreur.

Un fils qu'elle n'aura jamais compris et qu'elle a eu du mal à aimer.
L'Instinct maternel aurait dû -t-il percevoir le côté malfaisant de son enfant ?
En avait-elle conscience sans s'en rendre compte !?
Comment un bébé innocent peut-il devenir un tueur ?

LE DÉBUT
Un seul mot : DIFFICILE. Mon dieuuuuuuuu que c'est loooong.
GNé.
Me fais chier à mourir. Des phrases inteeeeermiiinaaables, une diarrhée écrite sans intérêt. Les lamentations d'une mère que d'emblée tu détestes.
(sachant qu'elle écrit à son ex-mari, tu te dis que ça devait bien le saouler, tiens)

J'ai lutté de ouf pour ne pas stopper ma lecture. Merte, un an dans ma PAL pour ça ?!?

MAIS FRANCHEMENT... tiens bon Minou.
>> allez ! tiens jusqu'à la page 150 pour que cela devienne intéressant.
SI SI. Courage.💪😏
Une fois que Kevin entre en jeu, cela change TOUT.

❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

AVOIR UN ENFANT- Déjà que ce n'était pas trop pour moi à la base, ce livre m'a donnée encore moins envie !!

Pour Eva ; la naissance de son fils ne lui procure rien. La grossesse est bof, et l'instinct maternel n'est pas au rdv.
Tout ce qu'Eva retient c'est la perte des kiffs de sa vie d'avant. >> VDM.

Kevin est aussi un enfant bizarre. Un enfant aux yeux noirs, amorphe. Qui enchaine les nounous. Qui pleure et crie pour rien. Il fait des bêtises horribles et les gens se méfient de lui… (tu m'étonnes)

Une mère froide et un père qui ne voit rien, un enfant qui joue un rôle différent selon le parent avec qui il est.

C'est simple : Tu ne vas aimer personne. Eva est détestable, Kevin pareil & Son père a des (putain) d'oeillères.
Quand tu lis ce que raconte Eva, tu te demandes Comment personne n'a rien vu.

La Relation complexe mère/fils est très bien écrite. Par moment tu oublies même que c'est une pure fiction, tellement les pensées et comportements paraissent réels.

LA SUITE >> DÉVORÉ DUNE TRAITE ‼️
En mode fusée ! Les pages se sont tournées toutes seules, le jour fatidique approchant.
Brrrrrr
J'ai dû finir par m'habituer au style, je me suis même radoucie concernant Eva qui a un humour décapant au final.

LE FINAL : PUTAIN – LA CLAQUE‼️
Tu sais dès le début que ça finit mal. Tu sais que tu approches doucement du JOUR J enfin, M (comme massacre)
Tu pensais tout savoir de la tuerie… QUE NENNI.
J'ai fini glacée.
Tellement ça paraissait réel.
La dernière page refermée je suis restée prostrée dans mon canapé.
Besoin de souffler.
Kevin m'a hantée quelques jours, à rôder dans mes pensées. Eva aussi.

>> BONUS 🎬
Si tu as la flemme, il y a le film. Récompensé à Cannes.

* *** *

Après des débuts difficiles ce livre est une pépite. Alors ne te laisse pas décourager, Minou et FONCE.

❤️ ALERTE COUP DE COeUR
(mais je te l'ai déjà dit je crois)
Hé bonnes vacances hein !

* A TANTOT ~ BISOUS LES MINOUS *
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