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4,3

sur 1396 notes
Il faut qu'on parle de Kevin est un livre incroyable, bouleversant. Comme d'habitude, c'est sur Babelio que je l'ai découvert et les nombreuses critiques positives m'ont donné très envie de le lire, de même que le thème de cette histoire, même s'il s'agit quand même d'un sujet terrible : les adolescents auteurs de tueries de masse.

Dans ce livre, on suit l'introspection d'Eva, dont le fils Kevin, 16 ans, est en prison après avoir tué plusieurs élèves, une professeure et un employé de la cafétéria de son lycée. A travers les lettres qu'elle écrit régulièrement au père de son fils, elle retrace la vie de Kevin, depuis sa conception jusqu'à ce fameux JEUDI. On apprend beaucoup de choses sur ce garçon qui n'a donc pas très bien fini, c'est le moins qu'on puisse dire...

Ce roman pose beaucoup de questions – du moins je m'en suis beaucoup posé en le lisant. Et j'ai eu tout le loisir de m'interroger puisque c'est un joli pavé de plus de 600 pages. Parmi ces nombreuses questions, il y en a quelques-unes qui sont revenues plusieurs fois : qu'est-ce qu'être parent/mère (question pas trop compliquée) ? qu'est-ce qu'être un bon parent/une bonne mère (là, ça devient tout de suite beaucoup moins simple) ? Naît-on fondamentalement bon ou mauvais ? Qu'est-ce qui fait qu'un jour tout bascule ? Pourquoi est-il possible de ne pas aimer son enfant/parent ? La liste des questions n'est pas exhaustive, bien sûr. Et c'est la raison pour laquelle j'ai aimé ce livre. C'est très subjectif, évidemment, mais pour moi, Il faut qu'on parle de Kevin est un très bon livre. Il permet de s'interroger – personnellement en tant que maman – et de se pencher sur le phénomène des tueries de masse. Pour les besoins de son roman épistolaire, Lionel Shriver fait référence à des tueries de masse en milieu scolaire réelles, dont Columbine, et l'on se rend compte que le phénomène n'est malheureusement pas si rare. J'en ai découvert bien d'autres dont je n'avais jamais entendu parler. La notion de culpabilisation est aussi beaucoup abordée, notamment du côté de la mère. Eva culpabilise, mais elle est également très culpabilisée : dans quelle mesure l'éducation que Kevin a reçue a fait de lui un tueur de masse ? Que de questions ! Mais je le dis encore : ce livre est extraordinaire.

Il paraît que l'adaptation du roman par Lynne Ramsay est excellente. J'ai très envie de la découvrir pour retrouver un peu les observations et réflexions d'Eva qui sont toujours très profondes et, malgré la difficulté du sujet, enrichissantes.
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Impossible d'accrocher alors même que le sujet m'intéresse vraiment beaucoup.
J'ai tenté mais je pense ne pas avoir adhéré avec le style d'écriture: longueur dans les propos, manque d'intérêt du passé évoqué.
Je regarderai le film pour connaître l'histoire de Kévin.
Une fois de plus nous sommes toujours différents face aux ressentis d'une lecture aussi bien notée.
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C'était une lecture que j'attendais énormément, et qui finalement m'a paru longue et fastidieuse.
Il y a énormément de détails sans importance, les 700 pages sont très longues à lire et même parfois profondément ennuyantes.
J'ai été réellement déçue car je pensais vraiment que cette lecture allait beaucoup me plaire, et j'en ressors très mitigée.
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. Eva est la mère de Kevin, qui a tué plusieurs de ses camarades de lycée . Au travers des lettres qu'elle écrit à Franklin, son mari dont elle est séparée, elle retrace son parcours en tant que mère.
Waouh, cette auteure est incroyable. Il y a une grande précision dans la manière dont elle nous fait revivre le parcours d'Eva, ce qui en fait un livre très dense et très riche. On ne peut pas lâcher la fin.
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Enfin un livre qui ose ! Et quel audace ! Oser parler de sujets si tabous : l'amour maternel et la prédisposition à la criminalité. Et pourtant, ce livre n'est pas un sermon envers les "mauvais parents", ni une tribune à l'indépendance féminine. Ce livre livre une histoire dramatique, avec toutes ses nuances si complexes : rien n'est tout blanc ou tout noir. Personne n'est responsable de tout. Ce livre raconte la vie, et fait réfléchir et déculpabiliser.
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Un JEUDI, Kevin a massacré 9 personnes dans son lycée. Dans une correspondance à sens unique avec son ex-mari, Eva se demande ce qui a mené son fils au meurtre. Elle décortique sa vie, de la décision d'avoir un enfant à l'adolescence de Kevin. Elle s'interroge sur sa responsabilité, celle de son mari et celle de la société américaine des années 1990. Elle se souvient de la difficulté à entrer en communication avec son garçon, des méchancetés envers les autres, et surtout, envers sa petite soeur.
Cette plongée au coeur de la culpabilité d'une mère est à couper le souffle, tellement violente et passionnante ! Pourtant, quand j'ai voulu relire ce roman déjà lu lorsque j'étais toute jeune adulte, j'ai d'abord été déçue. Des phrases un peu longue et complexes, une certaine lenteur pour démarrer. Et finalement, j'ai été happée par le récit. C'est différent de le redécouvrir en tant que mère. le livre a 20 ans, mais on y retrouve des injonctions de la société encore d'actualité, et on a beaucoup de peine pour cette mère, qui sous des aspects de froideur, cherche à faire de son mieux. L'auteur maîtrise l'intrigue, à tel point que j'ai été surprise du dénouement, que j'avais oublié. Je ne pleure pas souvent en lisant, mais ça a été le cas avec Il faut qu'on parle de Kevin. Ma lecture m'a donné envie de voir le film dans quelques temps, pour vivre les émotions de ce roman d'une autre façon.

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“Il faut qu'on parle”. Voilà bien la phrase que l'on redoute d'entendre quand on vit en couple. Ces quelques mots suffisent généralement à vous signifier que votre vie ne sera plus jamais comme avant.

Pourtant, en voulant parler de Kevin à son mari, Eva ne va rien bouleverser dans la vie de sa famille, son fils s'étant déjà chargé de la pulvériser.

En voulant mettre des mots sur les actes effroyables que son adolescent a commis, Eva ne cherche ni à l'excuser, ni à minimiser sa propre responsabilité. Elle veut juste tenter de comprendre comment le pire a pu se produire pendant que Kevin, du fond de sa cellule, lui refuse toute explication.

A qui d'autre qu'à son mari peut-elle avouer son incompréhension, son incrédulité et son désarroi ? A qui d'autre peut-elle faire part de son malaise face à cet enfant qu'elle n'est jamais parvenue à comprendre ?

Eva a besoin de parler et de vider son sac alors que tout le monde la fuit et c'est à travers des lettres adressées à cet époux absent qu'elle y parvient. Elle ne profite pas de cette communication à sens unique pour s'octroyer le beau rôle et se positionner en victime. Elle est la mère de l'assassin, de ce tueur de masse qui a abattu de sang froid sept de ses camarades, un professeur et un employé se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. Elle est et sera jusqu'à la fin de sa vie la mère de Kevin Khatchadourian, la mère du monstre. Elle l'assume, quel autre choix a-t-elle de toute façon ?

En replongeant dans ses souvenirs, Eva met en lumière tous ces instants où la vie auprès de Kevin n'avait rien d'un conte de fée. Elle se rappelle de toutes les fois où son mari lui a reproché sa froideur vis-à-vis de leur fils. Elle se souvient de ces petits incidents qui lui ont glacé le sang pendant que son mari n'y voyait que du feu, aveuglé par un amour paternel débordant. Elle démontre à force d'exemples circonstanciés la singularité des agissements et des réflexions de leur fils. Car non, Kevin n'était pas un enfant comme les autres. Non, ce qui s'est produit n'aurait pas pu arriver à n'importe quelle famille.

C'est avec une précision chirurgicale que cette mère dévastée dresse le portrait d'une famille américaine qui avait tout pour être heureuse jusqu'à l'arrivée de cet enfant pourtant désiré. Elle démontre par ses mots et par ses anecdotes qu'une éducation bienveillante et un cadre de vie privilégié ne représentent pas à coup sûr la recette gagnante pour élever de futurs adultes responsables.

Dans ce roman épistolaire considéré comme le chef d'oeuvre de Lionel Shriver, le lecteur se heurte de plein fouet au pire cauchemar de tout parent : avoir enfanté un monstre. Si certains parents ont fait part de leur malaise à la lecture de ce livre coup de poing en n'y voyant qu'une noirceur plombante, j'y ai vu pour ma part un message étonnamment déculpabilisant. Car finalement, que nous dit l'auteure à part que l'être humain n'est qu'une somme d'inné et d'acquis et que la destinée de chacun ne repose pas uniquement sur les frêles épaules de ses parents ? Quelles que soient vos erreurs, vos manquements, vos attentions et votre amour, ils ne suffiront pas à faire de vos enfants des êtres bons ou mauvais, une part de l'équation est tapie au fond d'eux et vous n'en avez pas la clé. Déculpabilisant mais aussi responsabilisant car, en tant qu'enfant, on ne peut pas non plus se cacher perpétuellement derrière les maux de ses parents pour trouver des excuses à ses propres comportements. C'est donc pour moi un roman éminemment psychologique en plus d'être sociologique puisqu'il traite de l'un des maux majeurs de la société américaine.

Mais quelle que soit la manière dont vous recevrez ce livre, une chose est sûre, vous le fermerez estomaqué. Il faut être allé au bout du supplice de cette mère pour comprendre toute la portée de ce roman. Ca n'est malheureusement pas un livre que l'on peut mettre entre toutes les mains mais si vous vous sentez en capacité de faire face, foncez ! Vous aurez rarement l'occasion dans votre vie de lecteur d'être à ce point marqué par un roman. Vous ne pourrez jamais oublier Kevin et sa famille, ça je vous le garantis !

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Ce livre interroge l'instinct maternel, et particulièrement son absence, la violence meurtrière adolescente mais aussi l'aveuglement d'un père et, par son inaction, sa certaine complaisance au (x)crime(s).
L'histoire est extrêmement bien écrite. de la plume d'un homme pour raconter les sentiments, les ressentiments et l'histoire d'une femme et d'une famille. L'amour qu'Eva ressent pour son mari est intense, un dévouement qui expliquerait qu'elle renonce à sa carrière professionnelle pour faire plaisir à son mari en lui offrant sa paternité.
Une femme indépendante qui pourtant se soumet au souhait de son mari adoré,basculant ainsi leur vie de couple dans une sorte d'affrontement permanent au sujet de leur fils.
On se demande qui de l'oeuf (un enfant haineux) ou de la poule (le rejet de son fils par une mère) est arrivé le premier.

Les mots sont choisis avec soin, cela fait du bien de lire un livre avec un vocabulaire recherché et une syntaxe travaillée et complexe.
J'ai beaucoup aimé cette histoire même elle me glace du point de vue de la mère et du rejet qu'elle ressent vis à vis de son enfant, son incapacité à communiquer avec son mari et qui si elle avait pu exprimer son point de vue aurait peut être permis d'éviter la naissance de son fils ou encore l'issue fatale.

Deux bémols : le récit traîne un peu en longueur autour et après la naissance de Célia.
La teneur des lettres et leur précision entachent un peu le réalisme de l'histoire.
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Il faut qu'on parle de Kevin, Kévin Khatchadourian qui, à la veille de ses seize ans, a tué 9 personnes dans son lycée. Dans des lettres adressées à Franklin, le père dont elle est séparée, Eva sa mère, tente de comprendre comment cette tragédie est arrivée.

Relation épistolaire à sens unique puisque nous n'aurons que le point de vue d'Eva, le roman se présente comme une longue introspection revenant sur les 20 années précédant le drame : leur vie de couple sans enfant, la naissance et l'enfance de Kevin, l'adolescence jusqu'à ce fameux JEUDI et la descente aux enfers qui a suivi, le tout entrecoupé des visites qu'elle rend régulièrement à son fils en prison.

J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire : j'ai trouvé le début un peu long avec les querelles des époux à propos du travail d'Eva et de son peu d'enthousiasme à envisager une maternité. Et puis on rentre petit à petit dans le vif du sujet , avec la naissance du petit Kevin, et on ne lâche plus l'affaire.

C'est un livre dérangeant, qui aborde des thèmes souvent tabous comme l'absence d'amour maternel, les relations parfois très conflictuelles entre un parent et son enfant, la déliquescence d'un couple après l'arrivée des enfants, surtout si les enfants en question ont un comportement « problématique » que chaque parent analyse différemment.
Kevin est-il un adolescent américain banal injustement accusé , comme le pense son père, ou un jeune manipulateur , sournois et intrinsèquement mauvais comme le voit sa mère ? Et une mère peut-elle porter un tel jugement sur son propre enfant ? N'est-elle pas responsable, finalement, par son manque d'amour, de ce qui est arrivé ?

Eva se pose ces questions avec honnêteté, elle analyse froidement son comportement, ses relations avec son fils, ses sentiments, elle rembobine toute l'histoire pour essayer de trouver des réponses.

Le livre est aussi, au passage, un violent réquisitoire contre la société américaine et la vente et la détention libre des armes qui a notamment entraîné les nombreux massacres dans les écoles et lycées (l'énumération faite par l'auteure est impressionnante).

Un récit implacable et une fin terrible, servis par une écriture brillante avec la causticité habituelle de Lionel Schriver.
De loin le livre le plus noir que j'ai lu de cette auteure.
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Il s'agit d'un roman épistolaire dans lequel une une femme écrit à son époux pour parler de leur fils Kévin qui a fait quelque chose de terrible.
Le livre est dur dans son thème et parfois dans la lecture car certains décryptages psychologiques peuvent être difficiles à comprendre.
C'est une oeuvre ambitieuse sur la maternité, le féminisme, la société américaine, le sens de la vie. le pendant de la difficulté de lecture est que certains passages sont éblouissants d'intelligence avec une analyse psychologique ou sociologique qui peut être virtuose.
Si vous avez le courage d'aller au bout, c'est une claque. Ça fait donc mal mais on en sort plus éveillé.
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