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4,3

sur 1396 notes
Une claque. Voilà ce qu'est cette oeuvre , une sacré claque.
Ce livre m'a fait mal au coeur , mal au ventre, détourner les yeux, embrasser plus fort mes enfants le soir (et le matin et tout le temps !).
Le côté épistolaire ajoute de l'authenticité au récit. Cette histoire racontée donc par la mère de Kevin dit « KK » , jeune meurtrier aux USA, nous fait balayer sa vie de couple puis de famille afin de trouver LA réponse à LA question : POURQUOI ?
Difficile d'en dire plus sans spoiler mais si vous êtes à la recherche d'un texte poignant je vous le conseille vivement !
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Livre pesant, dérangeant... Mais c'est sûrement ce qui fait son intérêt !! J'ai failli lâcher plusieurs fois. Et en même temps c'est un livre qui ne peut que marquer et qu'on ne peut pas oublier. La fin est surprenante. Ça vaut le coup de tenir jusqu'au bout…

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Parfois difficile à lire, l'originalité de ce livre repose sur le sujet, et sa forme. Quand ce genre de fait divers arrive, on parle beaucoup de l'auteur, on s'en indigne, mais on ne pense pas à l'horreur que peuvent vivre les parents de l'auteur. La narratrice du livre est la mère d'un tueur de 16 ans, qui a tué 7 personnes ce fameux JEUDI. Elle s'adresse au père de son fils, ce meurtrier sous forme de lettres, et raconte leur vie. On ne sait d'ailleurs pas si ces lettres dont réellement transmises à Franklin.
Cela commence avant la naissance de Kevin. On croit comprendre comment cet enfant, est devenu un tueur. On se demande à quel moment cela a dérapé. Cela nous interroge sur la façon d'élever nos enfants notre responsabilité en tant que parents. Comme c'est difficile d'élever un monstre en herbe…
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J'avais déjà lu ce livre plus jeune. Je pensais que mon avis pourrait changer maintenant que je suis moi même maman. Et finalement non.
Ce livre fait parti des meilleures lectures que j'ai pu lire.
Une petite brique de 600 pages, très dense, très dur, qui ne se lit pas facilement, mais qui me parrait nécessaire.
Dès le début, on sait que Kévin a assassiné neuf personnes de son lycée. Et à travers les yeux de sa mère, Lionel Shriver va embarquer le lecteur dans ce qu'est la vie de ce gamin, ses envies, ses déviances , son quotidien, ses relations avec ses parents.
Le récit est glaçant, on croit Eva dénuée d'émotion alors qu'en fait elle est à fleur de peau tout au long du récit.
J'ai très envie de spoiler toute l'histoire, pour exposer mon point de vu, entrer dans les détails. Mais ça serait vraiment vous gâcher la découverte.
Alors lisez ce livre, accrochez vous, les premières pages sont longues mais la suite vaut vraiment la peine.
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Quelle lecture terrible !

L'une des particularités de ce roman tient à sa forme : il s'agit en effet d'une série de lettres adressés par une femme, Eva, à son mari Franklin. Des lettres qu'il ne lira jamais.
Leur fils, Kevin, a tué à l'arbalète sept camarades de lycée, un professeur et un employé de la cafétéria à la veille de ses seize ans.
Sa mère est la seule à lui rendre visite en prison. Elle se lance en parallèle dans une longue introspection, et éprouve le besoin irrépressible de coucher par écrit ses souvenirs, ses doutes et ses interrogations de mère.
Une mère qui l'est devenue pour faire plaisir à son mari, et n'a jamais ressenti d'instinct maternel. Une mère qui s'est retrouvée avec un petit garçon, puis un adolescent tantôt introverti et atone, tantôt sournois et machiavélique.
Une mère qui semble la seule à percevoir la rage froide sous cette enveloppe trop lisse.

Ce point de vue unique est fatalement dépourvu d'objectivité, mais c'est aussi ce qui fait la force incroyable du récit. Eva se livre sans concessions, elle ne triche pas, elle dissèque pour tenter de comprendre. le ton se veut précis, presque clinique par moment. Et le lecteur se demande avec elle si le drame aurait pu être évité, si Eva parviendra à pardonner à son fils et -ce sera le plus difficile- à se pardonner à elle-même.

En tout cas, Eva aura réussi, d'une certaine façon, à aimer Kevin.

Un récit dense aux longues phrases travaillées et aux détails foisonnants qui nous peignent un tableau aussi complet que possible des années qui ont précédé, et suivi la naissance de Kevin jusqu'à l' « affaire », jusqu'à ce JEUDI qui a fait définitivement basculer la vie d'Eva.
600 pages et aucun temps mort, une lecture qui nous prend aux tripes pour nous laisser K.O. une fois la dernière page tournée.
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Décevant

J'ai lu attentivement les 150 premières pages malgré le style d'écriture incroyablement lent et snob, lu en diagonale jusqu'à la page 350 pour finir par sauter des chapitres entiers jusqu'à la fin...
Ce bouquin aurait pu être génial, j'ai adoré les sujets abordés et c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'à la moitié, mais la lenteur de l'histoire, le style de narration, les détails inutiles et tous les personnages absolument pas attachants ont fait que ça a été un échec et une grosse perte de temps.
Hormis quelques rares passages, ce roman m'a profondément ennuyée
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JEUDI Kevin a commis l'innommable. Eva, sa maman revient sur les 16 années qui on séparé sa naissance de ce JEUDI. Avec en toile de fond la culbabilité, celle de n'avoir rien vu venir, celle de n'avoir pas été la mère aimante qu'elle aurait dû être, celle de n'avoir jamais vraiment désiré cet enfant.

Cet enfant est-il né avec avec cette nature ou l'a-t-il acquise? Au fil du récit sous forme de lettres au père de Kevin, on retrace ces années de doutes, de découragement face à un enfant bien particulier.

Très loin d'un récit feel good, un livre dense, très bien construit, qui nous capte et nous vide de toute joie de vivre.

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Voilà un roman que j'ai découvert lors de son adaptation cinématographique : j'adore Tilda Swinton et l'affiche m'avait forcément tapé dans l'oeil ! le thème abordé dans ce roman n'est pas un sujet facile et en tant que mère, j'avoue qu'il m'attirait autant qu'il m'effrayait. Il m'aura fallu un peu de temps et une critique enthousiaste de Stoner pour me décider à le lire enfin !

Car dans ce roman, l'auteure se penche sur un thème difficile : les tueries commises par des adolescents, notamment aux Etats-Unis. L'angle d'approche de ces drames est dur et sans concession puisque le récit nous est conté au travers de lettres écrites par Eva Khatchadourian, la mère de Kevin, jeune adolescent incarcéré pour une de ces tueries. Et dans ses lettres, Eva va remonter le fil du temps, s'interroger sur le pourquoi de ce drame, les raisons, les signes, les erreurs. Elle se pose la question de ses sentiments à l'égard de son fils et sans doute n'a-t-elle pas été une mère aimante et attentive. Mais cela peut-il suffire à expliquer l'horreur commise par son fils ?

Je trouve que ce qui fait la force et l'intensité de ce livre est le style, la plume de Lionel SHRIVER. Je suis admirative de la façon avec laquelle l'auteure a été capable d'imaginer et de restituer les pensées et les sentiments d'Eva. C'est magnifiquement bien écrit, empli d'une tension sous-jacente mais bien palpable, d'une émotion juste et mesurée, d'une tristesse et de regrets à peine voilés. Je retiens la lucidité et l'honnêteté avec lesquelles Eva revient sur les faits, sur son histoire et celle de son fils, comment elle perçoit Kevin, la méchanceté, la duplicité, la froideur et l'intelligence qu'elle pressent en lui dès son plus jeune âge, sans toutefois aller jusqu'à imaginer ce dont il finira par se rendre coupable. Et à l'inverse, l'aveuglement dont est capable Franklin, le père, son impossibilité à croire Eva dans l'analyse de différents événements impliquant Kevin, dont certains sont pourtant graves. Tout cela est magnifiquement mis en scène par l'auteure qui livre dans cette série de lettres écrites par Eva, les souvenirs, les anecdotes, les incidents, les réflexions, le tout raconté avec le recul du crime commis par Kevin bien sûr, mais avec une sincérité et une clairvoyance émouvantes. La fin, la véritable fin se laisse deviner ; elle est évidemment terrible et ce qui en ressort est que Kevin n'était vrai et sincère qu'avec sa mère, et que c'était là, l'expression, la preuve de ses sentiments pour elle, de l'amour qu'il lui portait, malgré elle et peut-être même malgré lui.

Un seul petit bémol : le dernier tiers, voire le dernier quart, du livre m'a semblé un peu long et certains passages, très détaillés, un peu redondants, auraient pu être raccourcis sans nuire à la qualité et à l'émotion du récit. Mais exception faite de ce bémol, c'est un livre choc mené par une écriture puissante et vraie ; une lecture qui m'a un peu malmenée, beaucoup interrogée et qui m'a beaucoup plu ! Bref, c'est un livre à lire !
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Voilà qui est bien compliqué.... C'est un livre dont j'ai beaucoup entendu parler. En bien. J'avais donc envie de le découvrir.

Une mère qui raconte son fils qui a commis une tuerie de masse aux USA, la veille de ses 16 ans, franchement ça m'intriguait. Je m'attendais à ce que la psychologie du "héros" soit décortiquée, analysée....
En fait au début du livre la mère ne fait que se raconter, elle. Sa jeunesse, ses voyages.... Il nous faudra attendre un peu avant de voir arriver le fameux Kevin. Oui mais attention les premiers mois de Kevin, que dis-je ses premières semaines de vie même.... Et oui car manifestement ce Kevin a été un être maléfique dès sa naissance. Au début je pensais que cette description était censée symboliser une espèce de post-partum... Ah bin non c'est à prendre au 1er degré.
Là j'avoue j'étais perplexe : un bébé qui ne vise que l'un de ses parents à qui il ferait vivre un enfer pour les séparer.
Plus que perplexe, consternée.... Là on serait dans le gêne du Mal en fait.
J'ai quand même continué le livre espérant rapidement atteindre l'adolescence et donc comprendre le pourquoi du comment de la tuerie.
Alors je l'avoue ça m'a échappé.
Je suis désolée de ne pas avoir apprécié ce roman qui semble réunir tant de suffrages positifs. Manifestement je suis passée à côté. J'ai toujours, dans ce cas-là, l'impression que c'est moi qui ai raté quelque chose. Là franchement le livre complet m'a échappé.
Je vais de ce pas lire quelques critiques afin de comprendre mon désarroi...
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(avril 2007)

L'histoire commence par un anodin "Je ne sais trop pour quelle raison un incident mineur survenu cet après-midi m'a poussée à t'écrire." et dont on ne comprend la dimension dramatique qu'à la fin du roman. Et je vous avoue dès maintenant que j'ai refermé ce livre la gorge sèche, et tendue, de celle qui accompagne toute "lecture-choc".

J'ai aimé l'intensité dramatique de ce livre
J'ai même re-pensé à ce jour où, tendant ma main à une bohémienne, celle-ci l'a prise et subrepticement relâchée, comme si elle y avait vu le diable. de son regard inquiet, j'ai conservé un malaise intérieur me disant d'une petite voix "que va-t-il donc t'arriver d'irréversible, d'incontrôlable, d'inexorable …?", comme si le destin pouvait s'imposer à nous avec une force telle que nous ne puissions qu'assister vaincus à notre défaite annoncée …. Tantôt chronologique, tantôt à rebours, Lionel Shriver nous tient en haleine et nous emmène vers le plus probable de l'improbable.

L'Amérique dépeinte ici n'est pas celle qui nourrit le "dream", c'est plutôt 'l'enfer du décor". "Il faut qu'on parle de Kevin" s'inspire du très grand émoi provoqué aux États-Unis par la fusillade du lycée Columbine (le 20 avril 1999, deux adolescents perpétrèrent un massacre avec des armes à feu, cette fusillade écolière a été la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis jusqu'en 2007). Ce drame créa une psychose sociale sur le terrorisme et souleva de nombreux débats sur le contrôle des armes à feu, la sécurité dans les écoles, l'impact des jeux vidéo, de la musique et des films considérés comme violents aux États-Unis.

Lionel Shriver ne nourrit pas les polémiques, et laisse en l'état les nombreuses questions sans réponses certaines. L'auteur se place en tant que mère, en mère ordinaire, en mère même dévouée … Et oui, de l'eau a suffisamment coulé sous les ponts de Lacan et de Bettelheim pour savoir qu'un enfant ne s'explique pas que par sa mère …, que "maternité" rime avec "responsabilité" au même titre que "paternité" et "société" …

Et en tant que mère, je le dis sans ambages, cela fait peur. (…) Notre argumentation reposait sur l'idée que j'avais été une mère normale, ayant déployé une affection maternelle normale, et pris les précautions normales pour être sûre d'élever un enfant normal. Déterminer si nous avions été des victimes de la malchance, de mauvais gènes, ou d'une culture fautive relevait de la compétence de chamans, de biologistes ou d'anthropologues, mais pas d'une cour de justice. Harvey cherchait à jouer sur la crainte, latente chez tous les parents, qu'il était possible de faire absolument tout ce qu'il fallait, et de plonger néanmoins dans un cauchemar dont on ne se réveille pas. (…)

A aucun moment de lecture ne nous viennent les causes évidentes du drame; de même qu'à aucun moment nous ne sommes en mesure de nous dire que cela ne peut pas arriver chez nous. Toutes les conditions pour que le meilleur advienne étaient réunies : un couple uni d'amour, des moyens financiers, un environnement socio-culturel non carencé, même plutôt favorisé, une mère qui met entre parenthèses son activité professionnelle pour élever ses enfants, et le faire avec motivation … Où le bât a-t-il donc blessé ?


Alors je m'interroge sur nos attentes contemporaines de notre société …

Le XXème siècle s'est ouvert à la psyché, et l'individu y a gagné la responsabilité de son droit au bonheur. Revers de la médaille oblige, le XXIème consolide le pourvoi en révision de cette responsabilité individuelle grâce aux découvertes neurobiologiques. Pour caricaturer, nous découvrons que des "légumes" du XIXème , devenus des "malades mentaux" familialement mal entourés au XXème , sont possiblement victimes de prédisposition génétique et/ou de lésion cérébrale au XXIème . Maintenant que nous savons que les maladies ne sont plus purement psychologiques, que nous découvrons la complexité des interactions entre les facteurs de prédisposition génique et des facteurs environnementaux, cela devient tabou. Comment cela se fait-il ?

Et ici semble s'opérer comme une distinction entre victimes et bourreaux. Les victimes d'Halhzeimer, de sclérose en plaques, d'épilepsie, de Parkinson, d'autisme sont plus ou moins bien acceptées dans nos sociétés, car l'idée de la "maladie" rend prudent chacun. En revanche, évoquer une prédisposition génétique est très mal vécue s'agissant des bourreaux coupables de troubles du comportement aussi gravissimes que la pédophilie ou les meurtres en série comme ceux commis par ces adolescents de Columbine.

Et pourtant … Si, à matériel génétique égal, personnalité et habileté à faire face comparable, c'était la sévérité des stress psychosociaux issus de l'environnement qui déterminerait le risque pour un individu vulnérable de développer une maladie mentale … cela pourrait revenir à dire que nos sociétés sont aussi responsables de leurs maux.

Et d'un pas, nos valeurs judéo-chrétiennes a priori culpabilisantes sont déstabilisées en partageant la responsabilité entre l'individu et la collectivité. Et pourtant, cela paraît non seulement acceptable, mais de bon augure pour notre liberté ….


Parlons aussi de la violence ordinaire …

A plus petite échelle, quand la violence s'est installée dans nos petites écoles d'Europe, les réflexions, les débats, les émois ont tous mené à la même conclusion : "la violence engendre la violence". Et de combattre la violence ordinaire à l'école en interdisant le châtiment corporel dans l'élémentaire et toute forme de sanction en maternelle. Et de prouver que la violence physique peut être, en réalité, plus dangereuse pour la santé de l'individu que la violence morale.

L'adulte ignore souvent que le sentiment d'empathie n'est pas expérimenté avant l'âge de 11 – 13 ans. S'il est nécessaire, par l'éducation, d'apprendre aux enfants l'importance de "se mettre à la place de l'autre", ils ne le ressentent que plus tard. Focalisé sur les seules choses qu'il connaît, ses sentiments et ses sensations, l'enfant doit être protégé par l'adulte pour grandir dans la fierté d'être ce qu'il est.

Et si tout ceci revenait à rappeler que toute activité intellectuelle, et notamment philosophique, doit s'adapter à la réalité, et non l'inverse ? ….


Vous l'aimerez aussi
En laissant un instant de côté le tragique dénouement de la déviance, j'ai aimé la description sans concession des pensées – taboues – des femmes actives, libres et modernes, qui enceintes deviennent "habitées", et qui mères ne sont plus femmes. Oui, faire un enfant, c'est aussi perdre un temps un mari. Oui, donner la vie, c'est beaucoup donner de la sienne … Et la reconstruction d'un couple et d'un foyer est un projet en tant que tel, une histoire de vie. Et au nombre de divorces atteint par nos sociétés libres – et il n'y a pas à le regretter, il serait hasardeux d'affirmer que les (+) l'emportent facilement sur les (-) …

A noter que cet ouvrage a obtenu le Prix Orange Prize en 2005
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