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EAN : 9782246785965
224 pages
Grasset (11/05/2011)
2.5/5   2 notes
Résumé :

"Les mouvements révolutionnaires qui firent notre histoire commencent souvent dans l'intimidation pour s'achever bientôt en fureur. Loin des champs de batailles qui attendrissent les nostalgiques de la guerre et du clairon, n'est-il pas concevable d'imaginer que ce qui est vraiment révolutionnaire avance "sur des pattes de colombe" ? Et n'ait pas grand-chose à voir avec les fusillades et les charniers qui fascinent tant les intellectue... >Voir plus
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Sichère Bernard – «Ce grand soleil qui ne meurt pas» - Grasset, 2011 (ISBN 978-2246785965)

Né en 1944, issu d'une famille très aisée aux opinions politiques proches de l'extrême-droite, l'auteur relate ici dans un premier temps (environ les deux tiers de l'ouvrage) son engagement au sein de l'extrême-gauche d'obédience maoïste dans les années qui suivirent mai-1968.

Qui connaît un peu l'historique de la nébuleuse maoïste n'apprendra pas grand-chose de nouveau : l'auteur s'était inféodé au minusculissime groupuscule groupé autour du «philosophe» Alain Badiou, dénommé UCF-ml, qui n'eut jamais – l'auteur le souligne – le moindre retentissement significatif, surtout dans l'ombre de la mythique «Gauche Prolétarienne».
Cette partie est d'autant moins intéressante que l'auteur ne fut guère impliqué que dans les activités cultureuses des cercles d'intellectuels des quartiers dorés (quel frisson que de faire lire Sade à des élèves rupins du lycée Jeanson-de-Sailly, on en tremble d'effroi) ainsi que dans les fariboles du groupe de maoïstes des salons huppés, faisant leur cour à l'inénarrable couple narcissique (le terme est faible) Philippe Sollers - Julia Kristeva, si tant plein prestigieux animateurs de la revue «Tel Quel» qui faisait les délices de cette jeunesse dorée dont est issue la plus grande part de nos brillantissimes bien-pensants d'aujourd'hui.
N'oublions pas le «Groupe foudre d'intervention marxiste-léniniste dans l'art et la culture» : tout cela aujourd'hui ne prête plus qu'à rire amèrement. Tous ces «dirigeants des masses» prolétariennes – disciples du pape Althusser – trouvaient un repos estival bien mérité dans un tout beau château situé dans un décor grandiose.

Bref, la lecture des deux premiers tiers de ce témoignage confirme ce que tous les autres témoignages du même genre énoncent : ces groupuscules d'extrême-gauche étaient manipulés par des gourous tout droit sortis des milieux privilégiés et des plus prestigieuses écoles de notre République égalitariste en diable, versés dans l'art de la manipulation intellectuelle et psychologique de la piétaille recrutée. Qui n'oublièrent jamais de bien gérer leur carrière académique, ce qui leur permet aujourd'hui encore de bénéficier de revenus substantiels ainsi que d'une bonne aura médiatique… Ces gaillard(-e)s-là n'éprouvent aucune gêne, aucune honte, aucune pudeur…

Par ailleurs, l'auteur ne semble nullement avoir pris conscience du phénomène ultérieur de récupération, de réutilisation détournée de cette agitation, qui engendra cet hédonisme matérialiste égocentrique devenu l'alpha et l'oméga des cercles dirigeants actuels, surtout – mais pas seulement – dans cette gôôôche caviar bobo incapable aujourd'hui de contrer l'offensive idéologique de l'extrême-droite. Il passe complètement à côté de cet aspect de l'héritage soixante-huitard.

L'ouvrage prend brusquement un tout autre intérêt lorsque l'auteur en vient à se demander «que reste-t-il de cet engagement ?» ou encore «comment le penser à la lumière des remises en cause ultérieures ?» (du genre massacres commis pendant la pseudo Grande Révolution Culturelle Prolétarienne maoïste, pendant l'ère du fabuleux Kampuchea démocratique des khmers rouges, après les assassinats odieux des groupes terroristes allemand ou italien, et la renonciation de la GP de les suivre, désavouant les exactions ultérieurs du groupe «Action directe»).
Comme de nombreux autres «agitateurs» intellectuels de cette époque (Benny Lévy et autres), l'auteur redécouvre alors son héritage spirituel familial, à savoir le catholicisme, auquel il mélange curieusement la référence au mouvement hippy états-unisien… Il lui semble possible de réinterpréter son engagement d'extrême-gauche dans le cadre d'un « messianisme » imposant – évidemment – de «repartir de zéro».
Ce dernier tiers de l'ouvrage réunit les pages de loin les plus intéressantes, même si l'on est, bien entendu, nullement obligé de partager le point de vue de l'auteur.
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