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sur 3187 notes
L'histoire se déroule dans la Chine du début des années 70, en pleine Révolution culturelle, et raconte la vie de deux jeunes hommes, Luo et le narrateur, envoyés en rééducation dans un village de paysans de la montagne du Phénix du Ciel. Pendant les presque trois ans de leurs vies qui s'y écoulent, nous plongeons dans la majesté et la dangerosité des montagnes, nous assistons à la dureté de leur nouveau quotidien, à leurs rencontres avec des gens réels - les paysans, un autre rééduqué, le meunier, le tailleur, sa fille - mais aussi avec les personnages de romans occidentaux interdits, qui auront au moins autant d'impact, sinon plus, sur leur existence, que les vraies personnes.
Ce roman (largement autobiographique) parle de l'âpreté de la vie, mais aussi de sa beauté. de l'amour de l'Art, qui peut aider chacun à découvrir le monde et à se découvrir lui-même. Et particulièrement l'amour de la littérature, qui a cette faculté quasi magique de nous rendre proche et familier ce qui est au premier abord lointain et étranger. Exactement comme ce livre-ci, qui nous transporte véritablement dans cette Chine des années 70 et sa curieuse réalité, ses montagnes, et nous laisse avec l'impression d'avoir nous aussi rencontré les personnages de ce roman.
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C'est un livre qui figurait sur la liste de ceux à acheter pour la rentrée de seconde, en français.
Il était encore dans son emballage, et je m'ennuyais dans la salle d'attente, chez le dentiste. Je l'ai ouvert...
Et alors, je me suis littéralement laissée emporter par ce magnifique et dérangeant récit, qui ressemblerait presque à un conte, avec une description de la chine des années 70 telle que l'on a tant de mal à concevoir dans nos pays démocratiques..., mais aussi une belle histoire d'amour et finalement de liberté, de splendides descriptions, des personnages auxquels on s'attache profondément.
Si vous n'en avez qu'un à lire, choisissez vite celui-ci !!!
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Dans ce roman court plein de poésie, nous suivons l'histoire de deux jeunes hommes envoyés en montagne (dans un coin reculé) pour être rééduqués (décision politique de Mao mise en place à partir de 1968). Outre le contexte historique passionnant (oppression communiste, censure, réorganisation de la société), les personnages sont très attachants. J'ai beaucoup aimé l'évolution de la petite tailleuse chinoise, transformée par la littérature (le pouvoir de l'éducation) et le dépaysement complet offert par cette lecture. Seul bémol: la phrase de fin qui ne rend pas justice à l'évolution de nos personnages. L'auteur est aussi cinéaste, j'ai très envie de découvrir maintenant ces oeuvres cinématographiques, notamment son adaptation De Balzac et la Petite Tailleuse chinoise.
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Imaginez-vous risquer la mort parce que vous possédez un livre ?
Porter des dizaines de kilos sur les épaules en traversant la montagne dans l'espoir d'en lire un ?
Vous faire passer pour quelqu'un que vous n'êtes pas, marcher pendant plusieurs jours pour récupérer des informations et revenir, tout raconter, pour en obtenir un ? le graal, la récompense suprême en lisant un Balzac ?
Le livre, l'abîme dans lequel il nous plonge, le pouvoir de ses mots sont au coeur de cet ouvrage de Dai Sijie. le livre, banni de la Chine pendant la Révolution Culturelle, en dehors du Petit Livre Rouge de Mao, le livre symbole d'espoir mais surtout de peur pour le gouvernement communiste, pour ce qu'il représente, pour ce qu'il peut amener la population à penser, et surtout, pour éviter que le peuple ne pense par lui-même et puisse un jour avoir un regard critique sur ses politiques.
Deux jeunes hommes de 17 ans, à qui ont a volé la jeunesse mais aussi l'éducation, qui auraient aimé plus que tout avoir cours au lycée mais dont le contenu était tellement vide de sens à cause de la politique qu'il en perdait tout intérêt, ces deux jeunes se retrouvent perdu à la campagne dans la montagne en rééducation. Leur faute ? Être fils de "réactionnaires", "d'anti-révolutionnaires". Être fils de dentiste et de médecin... trop intelligents et cultivés pour être de bons révolutionnaires.
Ils vont passer des mois comme les paysans du coin, à s'ennuyer chaque jour un peu plus. Bons conteurs, ils vont avoir le privilège de pouvoir voir des films (révolutionnaires bien sûr) à la ville pour revenir ensuite les conter aux paysans du village et les distraire.
C'est ainsi qu'ils feront également la connaissance de la petite tailleuse chinoise, une jeune couturière sans culture littéraire, qu'ils subjugueront elle aussi par leur talent, et dont ils seront épris tous les deux.
L'amour des jeunes, la passion des livres, se recoupent ici et sont intimement liés. Trouver une échappatoire pendant cette période terrible, à quoi se raccrocher pour ne pas devenir fou, en cela il m'a rappelé "la rivière et son secret" de Zhu Xiaomei.
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Dans les années 70, deux jeunes gens, à peine sortis de l'adolescence sont envoyés dans un village de rééducation car la révolution culturelle décidée par Mao oblige tous les jeunes ayant fait un tant soit peu d'étude à venir passer un temps indéfini dans une campagne chinoise afin de réapprendre des valeurs politiquement tronquées de la terre au sein d'une communauté paysanne traditionnelle. Conscient du fait que lorsque ces jeunes ont la malchance d'avoir des parents déclarés « ennemis du peuple », ce temps indéfini peut être fort long.

La tâche est rude pour ces deux garçons non préparés aux travaux manuels et à l'absence de toute référence aux valeurs ancestrales de la Chine et à la Culture avec un grand « C ». A l'empire de la pensée unique, de la pensée politiquement correcte. Mais ils vont bientôt faire deux rencontres déterminantes : un binoclard, jeune en rééducation comme eux et heureux possesseur d'une valise pleine de livres interdits (des romans occidentaux) et une belle jeune fille dont le père est tailleur. Deux rencontres qui vont bouleverser leur existence.

Dai Sijie nous décrit dans ce court roman un monde âpre, austère et extrêmement difficile. Un monde politiquement dur mais également empreint d'une naïveté déconcertante. Où la liberté se gagne pour peu qu'elle demeure cachée. J'ai ressenti cet univers comme un univers qui, pour moi, est un univers propice à la désespérance car comparable aux vieilles mines de charbons que Zola conte si bien dans Germinal. La vie y est harassante. Les distractions presque inexistantes. Et l'atmosphère dangereuse : sont à évoquer les dangers de la montagne, les dangers de la mine (car il y en a également une dans ces montagnes chinoises) et les dangers du pouvoir communiste et de ses sbires toujours prêts à dénoncer quiconque aux autorités compétentes. Pour un oui ou pour un non. Et pourtant !....

Et pourtant la richesse de certains coeurs conduit le lecteur à espérer qu'une issue est possible ? Que cette vie qui n'en est pas vraiment une, la lecture et la musique étant seules à permettre le rêve, peut se transformer par le biais de la transmission de données culturelle. le monde des robots demeurant vulnérable face à la magie des mots hérités des grands auteurs et compositeurs. Les corps, la langue, les gestes sont prisonniers. Mais grâce au Savoir, la pensée reste libre et n'attend que le bon moment pour s'exprimer. Heureusement, L Histoire permettra à ces jeunes gens de s'exprimer, mais sur un ton mélancolique. La petite histoire ayant tué une petite part d'eux-mêmes mais également une part de leur lumière attachée à la petite tailleuse.

L'écriture est agréable. Belle tout en restant simple. La Petite Tailleuse chinoise est un livre qui se lit rapidement et grâce auquel le lecteur que je suis a passé un bon moment de littérature.

Corrélativement, cet ouvrage et son adaptation cinématographique, vue une fois de plus cette semaine, me permettent de m'interroger sur l'époque que nous vivons actuellement. Sur le XXIème siècle, sur 2023. Epoque orwellienne où la pensée unique réduit l'intellect à sa plus simple expression pour transformer les peuples en troupeaux passifs. Comme les personnages de ce roman j'en suis conduit à l'automne de ma vie à réaliser que les travers du monde moderne ont tué une partie de moi mais que ma liberté de pensée conservatrice, malgré l'opprobre des progressistes à mon égard, va survivre à travers le leg culturel que je fais à mes enfants ? Un héritage politiquement incorrect mais qui consiste à leur permettre de discerner le Beau au-delà du Chaos !
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Je suis toujours curieuse de lire les oeuvres étudiées par ma fille lycéenne. Celle-ci nous plonge dans la Chine de Mao et sa révolution culturelle. L'auteur ne rentre pas trop dans les détails alors si l'on n'a pas les références, c'est un peu compliqué. Luo est le fils d'un dentiste et le narrateur a des parents médecins: ce sont des "garçons de la ville", des "jeunes intellectuels" et à ce titre, ils sont envoyés travailler auprès de paysans pauvres pour deux ans de "rééducation".

Les deux garçons sont bien malheureux à travailler aux champs et dans les mines sans aucune autre distraction que le violon de l'un et les talents de conteur de l'autre. J'ai beaucoup aimé les séances de cinéma oral au cours desquelles Luo raconte aux villageois le film vu en "ville". Et voilà qu'ils font la connaissance du Binoclard dont le père, écrivain, et la mère, poétesse, n'ont pas pu se résoudre à se laisser confisquer (et brûler!) leur collection de littérature occidentale. Dans sa chambre, le Binoclard détient une valise remplie de "livres interdits" qu'il cache précieusement...

Luo et son acolyte découvrent tout d'abord l'histoire d'Ursule Mirouët. Ce roman De Balzac les séduit tant que le narrateur en recopie un extrait à l'intérieur de sa veste de mouton. Aujourd'hui, il semble incroyable que la lecture ait pu être une activité à ce point illicite! Avec ce livre, tout un univers, inconnu jusque là, s'ouvre devant eux ("Je n'avais jamais connu que les blabla révolutionnaires sur le patriotisme, le communisme, l'idéologie et la propagande"). Lire Balzac, Dumas, Flaubert et Romain Rolland, c'est être "conquis par le mystère du monde extérieur, surtout celui de la femme, de l'amour, du sexe". L'oeuvre devient également un atout séduction auprès de la jolie petite tailleuse dont tous les garçons sont amoureux ("Balzac lui apportait bonheur et intelligence.", "Elle était métamorphosée.").

Dès lors, les deux jeunes sont prêts à tout pour obtenir d'autres livres ("Je hais tous ceux qui nous ont interdit ces livres."). Mais le Binoclard veille sur son trésor! Et il est dangereux de passer pour un "conteur d'histoires réactionnaires"... Au final, celle qui connaîtra la transformation la plus impressionnante à travers Balzac, c'est la Petite Tailleuse: "Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde", ça c'est sûr!
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J'ai lu ce roman il y a des années. J'aime le décalage culturel entre la France et la Chine. Me plonger dans son histoire me passionne. Je ne peux pas résister dès qu'il y a un roman qui aborde des thèmes d'histoire concernant la civilisation chinoise je me plonge dedans. Ce roman aborde un pan de l'histoire chinoise la rééducation des intellectuels c'est un grand mot c'est à dire des étudiants qui étaient envoyés par Mao à la campagne. Lui même fils de paysan, il pensait qu'il n'y avait pas meilleure école. Point de vue largement à nuancer. Mais quoiqu'il en soit c'est un très beau roman et un beau voyage vers une culture très éloignée de la notre mais selon moi passionnante.
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À la lecture de la quatrième de couverture, je me suis véritablement demandée si j'allais apprécier ce type de récit. Quelle agréable surprise j'ai eu ! Cette histoire nous plonge dans la révolution culturelle au temps de Mao Zetong. Nos deux héros, intellectuels, vont être envoyés en "rééducation" au fin fond des campagnes chinoises afin de leur inculquer les métiers de la terre. Aucun livre étranger n'est autorisé durant cette période et la découverte d'une malle contenant une multitude d'ouvrages inconnus pour eux, va bouleverser leur existence.

Un beau roman avec une morale de fin que j'ai grandement apprécié. Ce livre m'a rappelé certains passages/aspects du classique Fahrenheit 451 de Bradbury. Une très jolie découverte !
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Bon petit livre sympa, qui "fait le job" comme on dit. on se prend d'empathie pour ces deux jeunes rééduqués qui ne sont pas en camp de vacances; plusieurs belles "images" suggérées par l'auteur. Où l'on comprend l'importance de la littérature de quelque culture que l'on soit!
Et ce message est déjà important !
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La lecture, la littérature, les écrivains, tout ce monde rempli de trésors donnent non seulement à nos jeunes personnages l'occasion de s'évader du quotidien mais également permettent le changement de leur existence.
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