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3,83

sur 3187 notes
C'est une très belle histoire de livres et d'amour que vivent ces deux garçons. Comment les livres leur permettent de s'évader d'un monde de censure...
Un récit poétique, drôle, émouvant.
où les grands thèmes de la littérature y sont abordés avec finesse.
Ce livre est un petit bijou !
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Quel roman doux et poétique ! Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est une évasion pour le lecteur qui, entraîné dès les premières pages par une scène de curiosité autour d'un objet : un violon, se voit ensuite emporté par une vague musicale: la plume de Dai Sijie.

Tout au long de son voyage, le lecteur suit deux jeunes garçons : « Luo » et le narrateur dont on ne connaîtra pas le nom. Cette part de mystère amène alors facilement le processus d'identification et d'adoption du point de vue de ce « moi » omniprésent, grâce auquel le lecteur vit cette lecture.

Ensuite, vient une rencontre. Celle d'une jeune fille : la petite tailleuse. Celle d'un objet : la valise. Celle d'une soif : la Culture.



Il est difficile pour moi de vous en dire plus. Mais il est aussi important de ne pas vous dévoiler les autres éléments qui constituent cette histoire (notamment le contexte historique et politique).

A dire vrai, ce qui a fait de ce roman un coup de coeur est l'effet de surprise, omniprésent tout au long de ma lecture. Intensifié par le fait que la quatrième de couverture ne dévoile, en fin de compte, presque rien de cette histoire (mise à part la mention d'une valise et de la petite tailleuse). Ce qui est une chose merveilleuse ! Grâce à laquelle, je suis allée de découverte en découverte, et je me suis laisser guidée par la plume enivrante de l'auteur.

C'est un roman fort, animé d'une puissance délicate qu'est celle des mots, de la littérature et des sentiments que je vous conseille donc de découvrir.
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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J'ai lu ce roman du 14/09/2016 au 15/09/2016.
Un roman lu pour les cours. C'est pour le moment celui que j'apprécie le plus et aussi une première venant d'un auteur chinois. Ce roman est son 1er roman écrit en français, j'ai apprécié car ce n'est pas vraiment un roman autobiographique mais plutôt un roman d'apprentissage (cela nous rappelle pas Balzac déjà ?).
J'ai adoré suivre les pensées de notre narrateur qui doit être "rééduqué" (période chinoise où Mao interdit l'éducation en envoyant les jeunes dans la campagne pour bosser durement pour soit 2-3 ans soit à vie si les parents sont des "ennemis du peuple" ou les enfants).
Pour notre narrateur et son ami, Luo, passent du stade d'enfant à adulte en découvrant le sentiment du désir, de l'amour grâce à la petite Tailleuse.
Mais surtout grâce à la littérature française (où tous les livres occidentaux étaient interdits sous le régime de Mao) qui leur fait prendre des risques de se faire dénoncer, attraper.
Ainsi, j'ai apprécié l'impact de la littérature sur nos protagonistes et surtout sur la petite tailleuse chinoise car on le voit à la fin avec une chute surprenante
Mais aussi voir la vie de ces jeunes sous le régime qui est très cruel avec eux.
Donc je vous conseille de le lire si vous aimez lire, si vous êtes curieux de découvrir le régime de Mao en Chine.

Ma note : 7.5/10
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Encore un livre partagé avec un adolescent, un lycéen en première, cette fois-ci
Durant la Révolution culturelle en Chine, deux jeunes adolescents Léo et le narrateur (beaucoup de Dai Sijie) sont envoyés en rééducation dans un petit village situé dans la province du Sichuan. Ils vont découvrir et dérober une malle, (celle du binoclard) un vrai trésor car elle contient des livres – bien sûr interdits - et grâce à ces livres (des romans De Balzac beaucoup, d'où le titre, mais aussi Flaubert, Romain Rolland, Dumas…), ils vont pouvoir échapper à leur enfermement intellectuel. Pour eux, la littérature sera source de liberté :

- Liberté par l'évasion virtuelle en découvrant d'autres horizons, en s'ouvrant à d'autres mondes, d'autres pays, d'autres civilisations, d'autres cultures, notamment celle de la France, connue justement comme terre de Liberté « L'histoire d'Ursule me parut aussi vraie que celle de mes voisins ».
- La liberté d'échapper au quotidien, dans lequel ils vivent : un environnement pauvre, sale, hostile, très matérialiste. La lecture leur offre le rêve, et le rêve permet de se projeter ailleurs par la pensée, par la grâce évocatrice des mots, qui leur permettent de se sentir en pays connu.
- Liberté de ressentir par soi-même, de découvrir des sentiments nouveaux . Grâce à la lecture De Balzac, le narrateur découvre l'amour, la sensualité, des sensations nouvelles , la sexualité.
- Liberté de transgresser les consignes : lire un livre d'un auteur occidental interdit, en recopier de larges extraits, découvrir que l'écriture lui apporte aussi une liberté, celle
Ils mettront dans la confidence la petite tailleuse chinoise, et elle aussi grâce aux livres découvrira sa liberté , celle d'être une jeune fille moderne, épanouie, voulant vivre une autre vie, celle de la ville.
Un livre émouvant, plein d'enseignements
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Pendant la révolution culturelle de Mao, dans une triste époque où les livres sont interdits, un bel hymne à la lecture des grands écrivains occidentaux, à la découverte culturelle et à l'amitié. Ce court roman nous fait prendre conscience de la chance que nous avons de pouvoir ouvrir un livre sans se cacher...
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Pur et beau. Ce livre, déjà très commenté, raconte l'histoire de trois adolescents exilés à la campagne, en Chine, lors de la Révolution culturelle. Luo et le narrateur se retrouvent contraints de mener une vie difficile dans une partie rurale de la Chine de Mao mais leur peine se change en joie quand ils rencontrent d'une part le Binoclard, un autre exilé qui a une valise pleine d grands romans ayant marqué l'histoire de la littérature et de l'autre, une jeune sauvageonne qui a des talents de couturière. La vie s'écoule et une histoire se noue entre Luo et la jeune fille. Celle-ci finit, au terme du roman, par gagner une ville importante. Belle évocation bucolique d'un trio qui se défera, ce roman fait aussi le rappel d'une période sombre de l'histoire chinoise. Belle écriture poétique et nostalgique.
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Il paraît, finit par dire Dai Sijie, que « Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix ». Voilà bien mon malaise à la lecture de ce roman pourtant plaisant. de quelle liberté faut-il prendre la défense ? Celle qu'encenserait nos grands auteurs classiques ? Quel contre sens me semble-t-il, a fortiori concernant Balzac. Je n'en suis pas un grand spécialiste mais le trilogie du père Goriot, des Illusions perdues et de Splendeur des Courtisanes me semble démontrer l'exact contraire de cette assertion finale chez Dai Sijie. Et Balzac ne fut pas le seul à montrer la face sombre de notre soi-disant progrès vers plus de liberté : liberté pour qui, dans ces régimes de classes ?

Certes Michel Bonnin a montré dans son étude du xiaxiang, (Génération perdue : le mouvement d'envoi des jeunes instruits à la campagne en Chine, 1968-1980) qui, je crois, fit date, le sort des zhiqing, envoyés à la campagne non par nécessité économique ou démographique, mais parce que Mao voulait rééduquer ces jeunes intellectuels, transformer leur mentalité, les amener à s'unir aux masses afin d'empêcher qu'ils ne trahissent sa révolution (en cela, il connaissait l'histoire). Ce faisant, les arrachants à leurs familles, à leurs projets, à un avenir qu'ils voulaient se construire par eux-mêmes.
Ainsi, le xiaxiang a-ttil entraîné, pour Bonnin, la formation d'une « génération perdue » : celle qui perdit illusions et espoirs, ainsi que pour la grande majorité, jusqu'à la possibilité même de faire des études. Mais, dit-il encore, elle fut aussi une génération « réfléchie », lucide, avec une expérience sociale et politique exceptionnelle, qui a appris à mettre en question les fausses évidences, les décisions les plus arbitraires, qui compte aujourd'hui notamment des artistes, des écrivains et des chercheurs en nombre significatif, sachant puiser dans leur expérience pour proposer des analyses et créer des oeuvres originales. Li Yinhe, une ancienne jeune instruite, aujourd'hui sociologue, en témoigne, qui explique comment à partir du xiaxiang, les jeunes instruits ont préféré s'en tenir à ce qu'elle appelle une "vérité d'expérience" : « Nous n'avons plus fait confiance trop facilement à quiconque. Au début, la personne qui nous a dit d'aller "dans le vaste monde" pour y être "rééduqués", n'avait sans doute pas imaginé quel serait l'effet de cette cruelle décision, quel genre de personnes elle forgerait ainsi. Son idéalisme a formé notre réalisme ; son dogmatisme a engendré notre liberté de pensée ; sa politique d'abrutissement du peuple a été à l'origine de notre indépendance d'esprit ». Moins Balzac, donc, que, paradoxalement, Mao. Et moins la découverte qu'il faut jouer le jeu du développement piloté par une élite que la conscience de ses dangers.

Faut-il donc toujours ramener, et (faire) croire que toute émancipation vient de l'occident ? N'est-ce pas là aussi un endoctrinement ? Plus : n'est-ce pas tronquer l'histoire que d'en oublier certains ressorts ? Ne fallait-il pas que la Chine ait à rompre avec les idées que nos invasions et guerres d'opium avaient inoculées de force pour que le traitement ne puisse être envisagé qu'ainsi : une désintoxication au grand air ? de même que la Russie soviétique n'a cessé d'être une Union de républiques socialistes assiégée, ayant à lutter contre les assauts militaires (et cela dès 1918), les suspicions et coups durs diplomatiques, les sanctions économiques, du monde dit « libre », une Chine qui voulait extirper le mal en elle avait peu de recours.
« On dit d'un fleuve qu'il est violent, mais nul ne taxe de violence les rives qui l'enserrent » disait Bertolt Brecht. Cela ne diminue en rien les souffrances qui ont pu exister c'est absolument vrai. Mais le romancier qui veut servir L Histoire doit être juste. Faute de quoi il se sert d'un récit pour écrire sa version de l'Histoire.
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1970, en Chine c'est la révolution culturelle enfin plutôt son musèlement. C'est à cette époque que les intellectuels sont « ré éduqués » par des paysans pauvres dans des campagnes reculées. le narrateur et son ami Lao assistent impuissamment à leur sort mais gardent en tête les grandes oeuvres qu'ils ont étudiés à l'université comme mantra de résistance. Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est une merveilleuse histoire d'amitié, de fraternité ; et restitue à la perfection cette sombre période historique.
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Voici une relecture que j'ai particulièrement appréciée. Nous suivons pendant qqs années 3 jeunes : le narrateur, Luo et la petite tailleuse au temps de Mao où la culture et les intellectuels sont ennemis du régime. La 'rééducation' est bien au coeur de ce roman, à découvrir ou redécouvrir !
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Luo et le narrateur, deux adolescents pris dans la tourmente maoïste, envoyés en camp de rééducation. La vie y est dure si ce n'est que ces deux gamins ont plus d'un tour dans leur sac pour échapper de temps à autres aux corvées. Que ce soit par le biais de la musique ou par leur talent de conteurs, ils s'échappent de la dure réalité.
Mais et surtout, il y a les livres !! Non, pas ceux préconisés par le grand timonier mais ceux de la valise secrète du binoclard. Toute la belle littérature française est là, qui leur tend les bras ou presque... Car, il faut parfois commettre des méfaits pour arriver à son but, mais rien de bien méchant.

Et me croiriez-vous, les livres permettent aussi de rencontrer l'amour. Comment ? Je vous le laissé découvrir.

La lecture, vecteur de liberté, encore une fois !
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