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René Lathière (Traducteur)
EAN : 9782253052500
Le Livre de Poche (31/03/1998)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Carjaval est l'homme qui sait absolument tout de l'avenir. Jusqu'à l'heure et la circonstance de sa mort. Il est le prophète de l'homme à venir, l'homme stochastique.
Et il va le prouver à Lew Nichols qui se croit maître dans l'art de la prévision, de l'accumulation des informations, de la manipulation des statistiques.
En l' entraînant dans un ballet forcené avec la liberté, la nécessité et les probabilités, l'amour, le pouvoir et la mort.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La première fois que j'ai lu ce livre, c'était dans les années 1980. le titre en était alors L'Homme Stochastique. Pourquoi avoir changé de titre ? Parce que peu de gens savent – ou savaient – ce que signifie « stochastique » et que cela nuisait aux ventes ? Allez-donc savoir…
Ce qui est sûr, c'est que je l'avais beaucoup apprécié à l'époque, et que je l'ai à nouveau beaucoup apprécié aujourd'hui. Pour les mêmes raisons ? Pas facile à dire ; c'est loin les années 1980. Allez donc savoir…
Je ne « sais » pas grand-chose hein ? A l'opposé des personnages du roman…

Lew Nichols s'adresse à nous ; il nous raconte son histoire, nous prend à témoin. Il est un spécialiste des extrapolations statistiques : il est capable de trouver des schémas directeurs dans un gros paquet de données et d'extrapoler le prochain coup que ses clients doivent jouer. Un spécialiste des big data avant l'heure quoi. Un jour, on lui propose de mettre ses talents au service d'un potentiel candidat à la mairie de New York : Paul Quinn. Hypnotisé par l'aura de Quinn, il accepte et se lance dans la prospective politique : Quinn a un destin national, c'est sûr ! Quelques temps plus tard, Lew rencontre Carvajal, un bonhomme qui n'a l'air de rien mais qui semble encore plus doué que lui pour « lire l'avenir » et qui va bouleverser sa façon d'appréhender l'existence …

Robert Silverberg nous guide dans la vie de Lew Nichols, mixant à merveille la politique New Yorkaise puis nationale sur laquelle plane l'ombre vivace de John Fitzgerald Kennedy – d'une manière que suivra un jour Brian K. Vaughan dans Ex-Machina –, la vie domestique harmonieuse puis tourmentée de Lew – à la manière que suivra un jour Robert Charles Wilson –, l'émergence d'un don et son influence sur le destin national – proche de ce que Stephen King écrira dans Dead Zone – et une vision sans concession du futur proche. Lors de ma première lecture, ce futur proche était encore à venir et je pouvais m'exalter à contempler la peinture que l'auteur proposait. Aujourd'hui les années 1990-2000 sont derrière moi et je m'exalte à contempler dans quelle mesure il s'est trompé : sur la mode vestimentaire qui n'est pas devenue aussi débridée, sur la liberté sexuelle qui s'est plutôt racornie, sur la violence urbaine qui, si elle existe, n'a pas atteint les sommets prophétisés ici.

Silverberg excelle dans la caractérisation de ses personnages ; ils semblent tellement vivants. Je marche dans l'évolution du comportement de Lew, qui petit à petit perd le contrôle. J'applaudis en voyant le couple fusionnel qu'il forme avec Sundara se mettre à diverger essentiellement pour des raisons de paradigme à la base de la nature de l'existence, Lew se dirigeant vers le déterminisme total et Sundara vers le chaos global. Je suis émerveillé par la caractérisation de Carvajal, que son don a poussé à devenir la marionnette de sa propre vie et dont on perçoit la détresse poignante derrière le calme apparent teinté d'abattement.

Après deux lectures, ce roman va donc figurer parmi mes préférés de l'auteur, ce qui est peut-être une position minoritaire, mais je l'assume. Il y a longtemps qu'on ne le trouve plus qu'en occasion. Il mériterait à coup sûr une deuxième chance.
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Roman lu une première fois à la fin des années 80 et non apprécié. Lu à nouveau en 2019 et confirmation de la première évaluation : roman qui ne m'a absolument pas intéressé. L'un des sujet principaux du roman est l'anticipation et l'étude des probabilités. Manifestement, l'auteur est dénué de toute connaissance en la matière et n'arrive pas de ce fait à produire des personnages et des évènements crédibles, même dans le cadre de pure fable dans lequel évolue le roman.
Evidemment, c'est facile de sourire en 2019 sur un roman d'anticipation écrit dans les années 70 et se déroulant autour de l'année 2000. Mais j'avais eu le même sentiment après ma première lecture à la fin des années 80.
On notera également que l'auteur semble penser que les USA sont le seul pays de globe alors qu'il avait de multiples moyens d'élargir le propos d'un sujet de départ qui ne semblait pas dénué d'intérêt. Ça m'a semblé dénoté un manque d'ouverture et de curiosité chez cet auteur paradoxalement renommé dans le domaine de la science-fiction. Cette seconde lecture du roman ne m'encouragera pas à découvrir le reste de l'oeuvre de cet auteur.
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Lew Nichols est le conseiller particulier de Quinn, un homme politique particulièrement ambitieux, maire de New-York et futur candidat à la Présidence des Etats-Unis. Lew se croit maître dans l'art de la prévision, de l'accumulation des informations et de la manipulation des statistiques jusqu'à ce qu'il rencontre Carjaval, un homme étrange qui sait absolument tout de l'avenir y compris l'heure et les circonstances de sa propre mort. Mais, paradoxalement, son aide ne va faire que perturber la vie de Nichols. Il va être obligé de se séparer de Sundara, son épouse, alors qu'il l'aime encore et se retrouver renvoyé par Quinn qui ne comprendra plus l'intérêt des conseils qu'il lui prodigue.
Ce livre, classé « Science-Fiction » bien abusivement, relève plutôt du genre étrange et fantastique. Avec un arrière-plan purement politique (la course aux investitures puis à la Maison-Blanche avec ses quelques grandeurs et ses innombrables misères et coups fourrés), c'est plutôt une fable philosophico-politique qui amène le lecteur à réfléchir sur le problème de la liberté, du déterminisme, de la prédestination, de l'amour, du pouvoir et de la mort. Bien écrit et assez passionnant, ce texte, publié en 1975, a un peu vieilli car il anticipe sur les premières années du XXIème siècle (2004) qui sont déjà du passé pour nous.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'alcoolique - ou l'optiomane, ou le cocaïnomane, à votre choix - est au sens le plus strict du terme un personnage égaré. Autrement dit, l'on ne peut faire état ni de ses propos ni de ses actes. Il a beau jurer qu'il vous aime, hurler à tous les échos qu'il vous déteste, répéter combien il admire votre œuvre, s'incliner devant votre honnêteté ou partager vos opinions, vous ne saurez jamais s'il est sincère, puisque c'est l'alcool ou le stupéfiant qui a mis ces mots dans sa bouche. Qu'il vous propose une affaire et vous ne pouvez prévoir s'il s'en souviendra une fois que son esprit aura retrouvé l'équilibre. L'accord que vous concluez avec lui lorsqu'il est sous influence de la drogue est donc parfaitement nul.
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J'étais plongé depuis six ans dans les probabilités sans avoir entendu une seule fois le nom de Martin Carvajal. A partir de 1992, mon travail consista en extrapolations. Je peux regarder le gland et voir immédiatement les stères de bois de chauffage - c'est un don que je possède. Moyennant honoraires je vous aurais dit si j'estimais bonne votre idée d'ouvrir un salon de tatouage à Topeka, ou si la mode des crânes en boules de billard (qui faisait fureur) durerait assez longtemps pour qu’il soit rentable d'agrandir votre usine de produits épilatoires installée à San José. Et la suite me donnait raison.
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