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45 degré à l'ombre,
Chaud, chaud le Simenon, Chaud !
Je l'ai trouvé en nage, en pleine canicule,
à la devanture d'une bouquinerie.
Cette jaquette orange me faisait de l'oeil.
Je me suis laissé tenter par la libraire rigolarde
qui m'a dit qu'il tombait à pic...entre mes mains moites.
Le Simenon d'occas' dans le sac.. de plage
l'aventure maritime pouvait commencer
à bord du paquebot Aquitaine reliant le Congo à Bordeaux.
Donadieu, médecin navigant aguerri
vieux loup solitaire
passe le plus clair de son temps,
quand il ne fume pas de pipes d'opium,
ou ne soigne pas,
à suivre de près la vie des passagers.
Particulièrement attentif à ceux qui dénotent.
Il remarque plusieurs fausses notes
dont un couple muni d'un billet de 2nde classe avec un bébé malade
qui atterrissent dans une cabine de 1ère classe,
le début d'un imbroglio à bord du paquebot...
Simenon s'avère toujours aussi fortiche
dans ses romans noirs psychologiques.
Ici, il nous plonge dans l'ambiance des colonies.
Dans la cale, les esclaves des chemins de fer
au second le petit peuple
et en première les gros propriétaires
les fonctionnaires, les aventurières etc...
Une flopée de coloniaux retournant à Bordeaux
qui partagent dans ce paquebot huis clos
bien plus qu'une partie de pêche...
45 degrés à l'ombre, pas suant du tout !
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Si vous cherchez de l'action, du rythme, un scénario excitant avec du suspense, passez votre chemin et choisissez un meilleur roman. Depuis le début on assiste à l'auscultation classique de Simenon pour identifier les personnages et leurs mouvements. Mais c'est seulement cela jusqu'à la fin dans une attente insatisfaite. Heureusement la prose est bien écrite, mais c'est d'un ennui ....
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45 degré à l'ombre, et même quarante huit d'après l'alcool rosé du thermomètre que Simenon nous fait lire dès la première page.

Ingrédient majeur de ce roman d'atmosphère, la chaleur accompagne les passagers de l'Aquitaine de l'embouchure du Congo jusqu'à Bordeaux. Elle nourrit ce quasi huis-clos qui s'écoule comme un sirop et que l'on suit par l'entremise du docteur Donadieu, médecin de bord à l'humanité un peu usée par le trop long cotoiement des viscicitudes et tragédies des différentes classes d'acteurs de la vie coloniale.

Un roman dur que la chaleur, les passions et des drames n'attendrissent pas.
Pour ma part, l'absence d'intrigue et d'empathie pour les personnages ont un peu altéré le plaisir de lecture que me sucite toujours la plume de Simenon.
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Atmosphère torride et pesante sur un bateau qui remonte les fleuves d'Afrique jusqu'en Europe, composant un microcosme social complet depuis les "nègres et les jaunes" abandonnés à leur sort misérable en fond de cale jusqu'aux nantis des étages supérieurs, de l'arriviste puant au polytechnicien hautain et industrieux (ils n'ont pas changé!) accompagné de sa femme belle et volage. Rien à faire pour ces deux classes extrêmes, la première compte ses morts et la seconde est, de par son statut social, hors d'atteinte.
Veillant sur les corps et les âmes, le médecin de bord Donnadieu, calmant son impuissance sous quelques pipes nocturnes de morphine, concentre son attention sur un couple improbable de l'interclasse, admis parmi les premières classes en raison de leur jeune enfant moribond. Celui-là au moins, il voudrait le sauver...
Je prends de plus en plus goût aux romans noirs de Simenon, celui-là ayant des accents d'Au coeur des ténèbres de Conrad et la moiteur fétide des années coloniales. Donnadieu est un personnage d'une belle épaisseur et le tableau social animé du roman est particulièrement réussi. Toujours est-il que quitter ce bateau à son arrivée en France est une délivrance.
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L'Aquitaine est en route pour Bordeaux. Il traverse le Congo et longe l'Afrique colonial. Il embarque des gens qui ont beaucoup souffert des colonies, ou, au contraire, certains, très peu, y montent avec suffisamment d'or pour subvenir aux besoins de trois générations.

À bord du navire, il y a une belle brochette de personnages. Bassot, un médecin devenu fou, et sa femme qui ne cesse de flirter avec des officiers, le couple Huret, malchanceux et désabusé, dont l'enfant se meurt, Mme Dassonville qui n'hésite pas à faire porter les cornes à son mari, sans oublier le modéré fumeur d'opium qu'est le docteur Bonadieu. N'oublions pas tous les autres qui peuplent les deuxième et troisième classes. Ce qui forme un savoureux microcosme de la société.

Le temps est bien dur dans cette chaleur africaine. À bord, on s'inquiète; le bateau prend de l'eau, dans la cale des Chinois meurent de la fièvre, on s'épie, on enferme le fou qui tournait autour des enfants, le mal de mer s'attache aux gens, l'ennui ankylose parfois cette petite société, on s'amuse comme on peut. Mais il ne faut jamais sous-estimer ce qui se trame dans l'ombre. Enfin, les catastrophes ne sont qu'une vilaine succession de faits insignifiants, donc souvent prévisibles...
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Un paquebot quitte Brazzaville et le Congo pour regagner l'Europe ... et vous savez déjà ce que je vais écrire : les océans réussissent à Simenon. Pratiquement aussi long que l'inoubliable "Long Cours" et que "Le Testament Donadieu", sur lequel je me suis précipitée, sans respecter l'intervalle habituel, en raison du lien existant entre les deux ouvrages, "45° A L'Ombre" adopte le thème tant chéri par l'écrivain belge : un groupe d'hommes et de femmes, de différentes conditions sociales, réunis par le hasard en un espace qu'on ne saurait prétendre clos (peut-on dire que la mer est close sans sombrer dans le ridicule ? ) mais, en dépit de sa taille imposante de liner, pour le moins réduit - et tout ce qui est susceptible d'en sortir. D'autant que, à l'époque, les troisièmes classes existent encore avec toute une flopée d'Anamites qu'on embarque sur le chemin du retour et dont deux mourront en cours de route, victimes de la fièvre jaune ou d'une maladie similaire.

Personnage d'autant plus important qu'on le retrouvera, beaucoup plus jeune, dans "Le Testament Donadieu", sorti deux ans plus tard, en 1936, le médecin du bord, le Dr Oscar Donadieu est un homme qui nous devient vite attachant, avec l'humanité dont il déborde et aussi l'ambiance un peu mystérieuse qui l'entoure. C'est un homme toujours à l'écoute, pour qui, quel que soit le pont qui l'abrite, n'importe qui a droit aux soins et qui ne semble avoir qu'un seul défaut - encore le contrôle-t-il comme le faisait le Holmes de Conan Doyle. Mais lui, c'est carrément la pipe à opium qui, le soir, quand il est seul dans sa cabine, le fait oublier que le monde est rarement joli, joli.

Rarement cynique cependant, le Dr Donadieu, qui ne semble pas dépasser les quarante ans, en connaît visiblement un bout - et un bon, et un bien noir - sur l'existence. Et ce n'est pas précisément le plus joyeux ... Aimé du personnel de bord et, en général, de l'ensemble des passagers, il a quelques antipathies irréductibles, comme celle qu'il confesse sans fard envers Lachaux, personnage hargneux, égrotant, qui a toujours quelque chose de désagréable à dire ou quelque bâton bien pointu à glisser dans les roues des autres et pour qui l'argent, le statut social sont tout. En revanche, Donadieu éprouve assez vite de la sympathie pour un employé maigrichon de l'une des compagnies coloniales (compagnie à laquelle appartient d'ailleurs le bateau, "L'Aquitaine"), le timide et étriqué Jacques Huret, doté d'une femme et d'un enfant et que l'on rapatrie sans salaire parce que, en raison de la santé fragile de son fils (encore un nourrisson), il lui était impossible de respecter les termes de son contrat.

De la sympathie ou plutôt une de l'empathie. Car Donadieu voit bien que Huret, qui laisse sa femme s'occuper du bébé souffrant sans jamais la relever de sa garde étouffante, au fond d'une cabine surchauffée par les Tropiques, puis entame une liaison avec la belle et désormais disponible Mme Dassonville, qui voyage avec sa fille, la nurse de celle-ci mais sans son époux, possède un fond de lâcheté irrécupérable. Ce qui l'irrite profondément car il est clair que, aux yeux du médecin, en pareille situation, et bien que le commandant et le commissaire de bord eussent pris sur eux de faire voyager les Huret dans le confort des Premières en raison de la santé du bébé, Huret, claustrophobe comme il l'affirme ou pas, pourrait de temps à autre (et même régulièrement), alterner la garde de leur enfant avec sa femme, ce qui permettrait à celle-ci non seulement de conserver un peu de santé mais surtout de ne pas déprimer à mort.

Sur le pont des Premières, tout est luxe et confort et on s'amuse plutôt bien. Mme Dassonville et Mme Bassot, qui ramène en métropole son mari, médecin lui aussi mais qui n'a pu supporter les touffeurs inquiétantes du climat africain (un peu comme dans "Le Coup de Lune" si vous voulez) assurent, chacune à sa façon, la première plus discrète jusqu'au débarquement de son époux, la seconde sans se cacher un instant (elle ne le faisait déjà pas à Brazzaville, pourquoi le faire maintenant ? ) l'amusement et le délassement des officiers et de certains passagers - les plus séduisants ou les plus riches. le climat est exécrable de chaleur et devrait le rester jusqu'à l'Equateur, parfois cependant l'océan se met en colère, les hommes s'énervent (ou meurent) et le Dr Donadieu, chaque matin, fait trente fois le tour du pont pour ménager sa forme. Il est très rare que, avec son opium, il aille jusqu'à la "gueule de bois." Donadieu est un monument d'équilibre.

L'intérêt et la politesse qu'il lui témoigne poussent même Huret à chercher à lui emprunter mille francs (des années trente, rappelons-le) parce que, pour complaire à Mme Dassonville, il s'est mis à dépenser un peu plus, sans se gêner de dîner fin à sa table tandis que, dans leur cabine, sa femme grignote deux radis entre les cris du bébé et une couche à changer. Après lui avoir fait la leçon, Donadieu qui, on le devine, n'a pas dû lui non plus manger tous les jours à sa faim, lui prête les mille francs contre un chèque dont il n'ignore pas qu'il restera de bois jusqu'à ce que Huret ait remporté son procès contre la Compagnie - s'il le gagne . Huret n'y comprend pas grand chose mais part avec les mille francs (dettes de jeu à régler, car il joue, cet imbécile, en plus, les cocktails à offrir à Mme Dassonville, etc ... nul doute que la somme ne fera pas long feu ...)

Et c'est le lendemain que cette blatte répugnante qui s'appelle Lachaux - et qui a appris entretemps que la famille Huret voyageait en Première alors que la Compagnie ne leur payait que la Seconde classe - se fait voler son portefeuille. Quasi en public, dans une partie de belote ou de poker. Dedans, des papiers "importants" (bien sûr, avec Lachaux, tout ce qui concerne sa petite personne haineuse est important) et quelques billets de cent francs. Au passage, Lachaux en profite pour demander des explications sur l'installation des Huret en Première et menace d'en parler aux cadors de la Compagnie, qu'il connaît intimement ...

Immédiatement (ou presque) redescendue en Seconde classe malgré les tentatives de conciliation du Commandant, du Commissaire et de Donadieu, la famille Huret tourne de plus en plus en rond. de l'amour qui a présidé à l'union des deux jeunes gens, s'il a existé, en tous cas, il a dû, depuis belle lurette, ou s'égarer dans la brousse ou piquer une tête dans le Pacifique, et la jeune femme - mais peut-on la blâmer ? - ne supporte plus ni la présence, ni l'égoïsme de son époux.

Finalement, ce ne sera que pur miracle si le pire est épargné autant aux responsables du navire qu'aux pauvres Huret. Et cela le sera grâce à Oscar Donadieu, un homme qui porte avec panache son patronyme, même s'il en sourit parfois dans les vapeurs de l'opium.

Un grand roman ? Oui. L'un des meilleurs, l'un de ceux qu'il ne faut surtout pas manquer dans la série des "Romans durs" de Simenon, pas plus qu'il ne vous faudra manquer - nous en reparlerons - "Le Testament Donadieu" qui explique en partie le caractère très particulier et très attachant d'Oscar Donadieu, dont Simenon paraît être en quelque sorte (et en tout bien tout honneur ) "tombé amoureux" comme cela arrive aux écrivains face à certaines de leurs créatures. Courez vite : vous avez encore quelques jours pour vos cadeaux de Noël aux amateurs des romans "psychologiques", "noirs" ou "durs" de Georges Simenon. ;o)
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Parfois, le hasard me réserve de jolies surprises….Au terme de 2 Simenon choisis au hasard et lus dans la foulée, les points communs s'imposent. En vacances sur terre ferme, j'apprécie de partager 2 expéditions en mer, certes bien différentes.
Ecrit en 1934, « 45°à l'ombre » me transporte de l'équateur à Bordeaux à bord de l'Aquitaine, en compagnie du Docteur Donadieu. C'est le temps des colonies et Simenon parle de nègres, de jaunes comme il était admis à l'époque. On observe les petits tracas de la vie à bord à travers le regard du bon docteur. Les personnages sont variés et chacun est analysé au niveau psychologique. le voyage est parfois mouvementé et le paquebot prend l'eau au sens propre et au sens figuré…
« Les Pitard » a été écrit peu après en 1935. Il s'agit aussi d'une histoire de marin mais, cette fois-ci, on baisse la température et on prend la direction du nord à bord du « Tonnerre de Dieu » avec des marins pur-jus.Le commandant Lannec vient d'acquérir son bateau et sa femme, Mathilde née Pitard, fait parti du voyage. On partage la vie à bord et l'atmosphère y est sombre : le froid, la tempête, les problèmes du couple et un bateau en perdition… Suite à des malentendus, un drame survient à bord. Lannec cherche les responsabilités.
Les thèmes chers à Simenon sautent aux yeux après ces 2 moments de lecture : la mer que l'on retrouve dans de multiples ouvrages et surtout la description psychologique des personnages. Les climats diffèrent mais l'être humain reste le même, capable du bien comme Donadieu ou du mal comme Mme Pitard.
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Livre d ambiance. C est pour la retrouver que j ai de nouveau embarqué. Pas d histoire serrée d enquêtes de meurtres de suspense. Non. Mais la chaleur la moiteur le long du Congo du Sénégal, la mer d huile, la gîte du bateau, et des personnages, dont le principal, qui s inscrivent totalement dans cette ambiance quelque peu délétère, vivant ou tentant de survivre jusqu'à destination. Bordeaux.
Mais si vous n êtes pas sensible au climat (lol) d une histoire, de l ambiance, ou si vous recherchez du polar, vous pouvez admirer la belle photo de couverture, mais lisez autre chose..enfin, c est mon humble conseil.
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j'ai embarqué sans problème avec le docteur Donadieu.
Le voyage était agréable.
Avec le médecin opiomane j'ai fait la traversée Brazzaville Europe.
J'ai beaucoup aimé l'étude des caractères des passagers.
C'est quand même une autre époque, tout au moins je l'espère.
J'ai fait deux voyages un en mer et l'autre dans le temps. Tout cela me ramène à m'interroger sur le comportement des passagers de l'an 2022 qui traversent les mers aujourd'hui. Et vous?
À lire aussi pour le dépaysement en tous les cas, si comme moi, vous n'avez jamais fait de transatlantique.
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