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Livre trouvé dans une boîte à livre. Comme quoi on peut y faire de belles découvertes !

Première rencontre pour moi avec le commissaire Maigret. Taciturne et tenace, très peu est dit sur son personnage, mais énormément nous est montré, au paroxysme du conseil d'écriture « Show don't tell! ».

À la manière particulière dont les dialogues sont rapportés, sans cesse coupés par des points de suspension et présentés presque comme une liste d'indices, on devine l'esprit du commissaire qui se concentre sur l'essentiel. Tout ce qui est futile ne faisant pas avancer l'affaire ne mérite pas son attention, et donc ne nous est pas relaté.

D'autre part, on sent son instinct de policier, directement intégré à la narration. À chaque action décrite, le narrateur précise son sens caché et ce que cela implique.
Ainsi on voit bien les ficelles de l'enquête, et dans le cas où on les aurait manquées Maigret se remémore régulièrement tous les indices amassés pour faire le point sur l'affaire.
Après un début où un mystère insoluble est posé, la fin emboîte parfaitement chaque pièce du puzzle.

Ce roman n'offre pas jusqu'à une réflexion, mais un constat que la pauvreté peut détruire des vies qui auraient pu être heureuses... et vécues.

En bref, un bon petit polar.
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Voici une enquête de Maigret assez inattendue car elle démarre par un délit du commissaire lui-même. Celui-ci dérobe une valise à un homme qui lui semble suspect mais qui a priori n'a commis aucun délit. Ce début retire un peu de vraisemblance à l'ensemble, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'intrigue. Mais en même temps cela fait de ce roman un Simenon un peu particulier et original. Pour le reste on retrouve le côté sombre et bas-quartiers cher à Simenon, qui nous emmène dans sa ville natale, Liège. En effet, l'intrigue du Pendu de Saint-Pholien est basée sur un fait divers : la pendaison d'un homme à la clinche de la porte d'une église liégeoise en 1922.
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M'étant promené à Liège la semaine dernière, dans le quartier Outremeuse au pied de l'église St Pholien, je me suis retrouvé sur les pas de Simenon.
Intrigué par les informations sur Simenon et le quartier, je me suis laissé tenté par ce roman qui était dans ma bibliothèque et que je n'avais pas encore lu.
Ni une ni deux, voilà c'est chose faite et je ne le regrette absolument pas. Une excellent de Maigret mêlant intrigue policière et psychologie des personnages.
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Dans ce roman, Maigret est mis à mal : il est responsable de la mort d'un homme qu'il ne connaît pas. le commissaire se jette alors dans une course contre la montre pour rassembler toutes les pièces du puzzle qui entoure cet inconnu. Mais dans cette chasse aux indices, il pourrait laisser bien plus que sa culpabilité.

Je n'avais jamais lu de Simenon. Et de Maigret, je ne connaissais que l'incarnation télévisuelle de Jean Richard. Difficile de prétendre donc à un avis éclairé sans risquer de déclencher les foudres des amoureux d'un écrivain qui a écrit pas loin de 400 romans et donné naissance à un personnage qu'on ne présente plus.

Pourtant, cette lecture-rencontre restera pour moi en demi-teinte. Si j'ai bien aimé retrouver l'ambiance un brin surannée d'un épisode aux couleurs sombres diffusé au siècle dernier (eh oui, déjà !), j'ai eu plus de mal avec la conscience de Maigret ; à sa façon de gérer sa responsabilité dans le drame. Il semble en retrait de toute émotion, comme pour chaque enquête alors qu'ici, il est tout de même à l'origine du drame.

Je n'aurais peut-être pas dû rencontrer Georges Simenon et son héros à travers ce titre. Je suis clairement passée à côté de l'attente littéraire que j'espérais.
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Tout commence dans la petite gare de Neuschanz, à l'extrême nord de la Hollande, sur la frontière allemande. Un homme massif et large d'épaules, silhouette familière aux lecteurs de Simenon, observe un voyageur, intrigué par son allure négligée et son comportement agité. Il le file jusque dans une chambre d'hôtel où a lieu un événement aussi spectaculaire qu'imprévu. C'est le début de la 4ème enquête de Maigret.
Une construction savante, un rythme captivant et une langue sobre, charnelle, envoûtante. Et surtout, des personnages finement décrits. Encore une fois séduit par l'art de Simenon. Il n'y a rien à ôter, rien à ajouter. Dire qu'il écrivait 4 romans de ce calibre par an. Respect !
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Une enquête de bric et de broc, qui ne part de rien tout en laissant le sentiment de n'arriver nulle part. Avec un commissaire qui ne sait pas trop derrière quoi il court, en Belgique, alors que la personne qu'il suivait se suicide d'une balle de revolver tirée dans la bouche.

Un livre qui parle des remords et de la justice avec un commissaire plus intéressé par une énigme que par sa déontologie professionnelle
Lien : https://www.noid.ch/le-pendu..
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Ah Maigret... Pendant longtemps, pour moi, Maigret, c'étaient les téléfilms avec Bruno Cremer, que je regardais parfois chez mon père. Avec la fameuse pipe...

Pourtant, jusqu'à récemment, je n'avais jamais lu de Maigret. Je n'en avais jamais eu l'occasion, ni spécialement l'envie d'ailleurs. Et puis j'ai appris que Pierre Lemaitre était un inconditionnel de Simenon, et étant moi-même un inconditionnel de Pierre Lemaitre, je me suis dit que par transitivité, j'avais de grandes chances d'apprécier Simenon (notez que cette logique est infondée, puisque je n'ai pas aimé "Bondrée" que Pierre Lemaitre a, semble-t-il, apprécié, mais passons). J'ai donc décidé de me lancer, et, pour ce faire, j'ai choisi l'oeuvre qui reste la plus connue de Simenon, et que les Éditions Omnibus ont regroupée en plusieurs volumes : me voilà donc à lire "Pietr-le-Letton".

Pour être honnête, je suis sorti mitigé de ma lecture. Je reconnais volontiers à Simenon la capacité à peindre, d'un coup de crayon, un décor, une ambiance, une atmosphère ; j'ai par ailleurs apprécié le travail effectué concernant la psychologie des personnages. Je décrirais le style de simple, sans être simpliste : écrire de cette façon est très difficile et demande une grande dextérité. Pourtant, le livre ne m'a pas emballé parce qu'il est insuffisamment riche en action, en rebondissements ou en suspense (ce que j'attends d'un policier). Mitigé donc... J'ai eu la même sensation en poursuivant avec la lecture des tomes suivants : "Le Charretier de "La Providence"" et "Monsieur Gallet, décédé". Je commençais à croire que Maigret, ce n'était tout simplement pas pour moi...

J'ai quand même persévéré avec "Le Pendu de Saint-Pholien", parce que malgré tout, les livres sont courts et se lisent rapidement. Bien m'en a pris. J'ai cette fois-ci totalement accroché, et je serais bien peu aise d'expliquer pourquoi. Essayons quand même. L'histoire déjà, est originale, en ce sens que Maigret en est l'élément déclencheur. Ensuite, le suspense est très présent, en tout cas j'avais très envie d'avoir le fin mot de l'histoire. Les personnages enfin, sont plus vrais que nature...

Dans sa préface, Pierre Assouline indique : "à chacun son Maigret". Je ne peux qu'être d'accord avec lui, puisque je viens de trouver "mon" Maigret. En espérant que ce soit le premier d'une longue liste...
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Le pendu de Saint-Pholien est le roman "belge" de Simenon, né à Liège, et qui choisit ici sa ville natale comme décor de son roman.
J'ai aimé ce portrait d'une jeunesse qui flirte avec les interdits. Elle le fait comme on le faisait en 1920, mais ressemble assez à une certaine jeunesse d'aujourd'hui, qui s'autoconvainc de détenir une vérité caché au plus grand nombre et se situe au dessus de la justice conventionnelle.
J'ai aimé la description du réveil brutal et du remords qui s'en suit, décliné différemment selon chaque individu.
Enfin j'ai aimé une intrigue plus soutenue que dans d'autres Maigret et plus surprenante.
Bref, c'est un très bon Maigret!
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J'avais tort !!

Oui, bon, il me faut bien l'avouer, je suis imparfait, perfectible, mais je le reconnais, l'avoue, l'assume.

Je suis passionné de littérature populaire du début du XXe siècle. Jusque là, rien à me reprocher.

Je suis un fanatique du roman policier au point de ne lire qu'exclusivement ce genre qui, heureusement, est suffisamment poreux et perméable qu'il peut être miscible avec n'importe quel autre genre. Là non plus, il n'y a pas de quoi me tenir grief.

Je ne lis plus qu'exclusivement des textes écrits en langue française (quel que soit le pays de l'auteur). Mais ne voyez pas là une quelconque xénophobie, un rejet des cultures étrangères, mais juste une volonté de lire l'exact produit de la plume de l'auteur, sans que celle-ci soit, au mieux, interprétée, au pire, pervertie par un traducteur si talentueux soit-il. Vous m'en voulez pour cela ? Bien sûr que non.

J'aime beaucoup les romans courts, les préférant aux pavés, si ce n'est indigestes, du moins interminables, de la littérature policière actuelle. Là encore, pas grand-chose à redire là-dessus.

Enfin, j'affectionne tout particulièrement les personnages récurrents, que je retrouve avec un grand plaisir d'épisode en épisode.

Aussi, me direz-vous, il serait tout naturel que j'apprécie tout particulièrement la série « Commissaire Maigret » de l'illustre Georges Simenon, composés de textes qui réunissent à la perfection tous les éléments précités.

Oui, mais non !! du moins, pas jusqu'à très récemment. Et c'est là qu'entre en jeu mon mea culpa.

Très longtemps, je ne m'étais fié qu'à ma première impression suite à la lecture du tout premier épisode de la série, « Pietr-le-Letton », qui m'avait fortement déplu. Et, du coup, je considérais la série surfaite et l'auteur nettement surestimé, lui préférant, et de très loin, ses confrères plus obscurs, voire, inconnus.

Mais voilà qu'il y a quelques semaines, je décidais d'offrir enfin une seconde chance au personnage et à son auteur en lisant « le chien jaune ».

Sans que cette lecture m'enthousiasme outre mesure, elle était suffisamment agréable pour que je renouvelle l'expérience.

C'est chose faite avec la lecture de « le pendu de Saint-Pholien », une lecture qui, me poussant à revenir sur mon jugement par trop catégorique sur l'auteur, m'aura, vous l'aurez compris, plutôt été agréable.

Et pourtant, moi qui déteste lire des romans par petites tranches (moins d'une demi-heure de lecture), mais qui ne lis, pour ma détente (en opposition avec mes lectures professionnelles), que la nuit, dans mon plumard (pour éviter la fausse répétition de « lit » que je fais pourtant en expliquant pourquoi je ne la fais pas) avant de m'endormir.

Or, ces derniers jours, levé très tôt, couché très tard, et étant en retard de sommeil, mon temps de lecture s'est réduit à peau de chagrin, ce qui, généralement, nuit au plaisir que je peux tirer de ma découverte d'un roman.

Et, malgré tout, la lecture de « le pendu de Saint-Pholien » s'est révélée très agréable, c'est dire ce qu'elle aurait été dans des conditions optimales.

D'autant que tout m'a plu, dans ce livre : l'histoire, la narration, la structure du roman, le personnage, le contexte et la conclusion...

Le Commissaire Maigret porte son regard sur un individu qui, immédiatement, lui paraît suspect. Il surprend celui-ci envoyant une grosse liasse de billets par la Poste. Il continue à le suivre, le voit acheter une valise, achète la même et, à la gare, fait l'échange sans que l'homme s'en aperçoive.

Maigret suit sa cible dans le train, puis dans un hôtel où il loue la chambre voisine. Alors qu'il observe l'homme par la serrure de la porte séparant les deux chambres, il le voit ouvrir la valise, rager, puis se suicider d'une balle dans la bouche...

D'abord rongé par les remords d'être responsable de la mort de l'homme, Maigret décide d'enquêter à son compte pour comprendre pourquoi cet homme s'est suicidé, d'autant que sa valise ne contenait qu'un vieux costume élimé et taché de sang.

Lors de son enquête, il ne va cesser de croiser un jovial homme d'affaires, bien trop sympathique pour être honnête.

Je mettais déjà en avant, dans « le chien jaune » la capacité de Simenon à disséminer, au sein d'une intrigue et d'un roman en apparences simples, une foultitude d'éléments.

Je ne peux que réitérer cette constatation à la lecture de « le pendu de Saint-Pholien ».

Car là encore, si l'intrigue n'est pas d'une efficacité extrême (mais ce n'est pas ce que l'on recherche dans ce genre d'ouvrages), Simenon la développe de manière intelligente à travers les découvertes de son personnage.

On retrouve alors un commissaire Maigret qui, lui aussi, sous des allures pataudes, parfois lymphatiques, se révèle être plus complexe qu'il n'y paraît. On retrouve chez lui les qualités et les défauts déjà entrevus dans « le chien jaune » avec, en point d'orgue, cette particularité qu'a le policier à se concentrer sur un détail, détail parfois futile, mais qui va guider son enquête, commander ses gestes.

Cette fois-ci ce seront les enfants, les enfants qu'il ne cesse de compter, les enfants qui vont guider ses choix sans que le lecteur ne le comprenne immédiatement.

Mais Simenon parvient ici à rythmer son récit avec lenteur ce qui, chez un autre, s'avérerait probablement une contradiction.

Je m'explique.

Maigret n'est pas réputé pour être un hyper actif, du moins en apparence, ni même un policier pressé. Ses enquêtes avancent aussi lentement que la péniche de « L'homme du Picardie », métaphore que seuls les plus anciens d'entre vous pourront saisir.

Et, pourtant, Simenon rend l'enquête, si ce n'est exaltante, du moins candencée par l'intermédiaire de ce personnage que Maigret croise sans cesse durant son enquête. Ce rythme finit même par être imposé au policier qui doit se presser pour devancer son adversaire...

On retrouve également chez l'auteur cette obsession de la « confrérie » qui, me semble-t-il, constelle l'entièreté de son oeuvre (du moins était-elle déjà présente dans « le chien jaune »).

Du coup, l'impression de retrouver le personnage tout en le découvrant un peu plus à chaque fois est omniprésente et cela rend les lectures bougrement intéressantes.

Si on ajoute une écriture à la fois précise et humaine et que l'intrigue puise son essence dans le passé de l'auteur, tant à travers la confrérie d'artistes très inspirée de celle à laquelle Simenon a appartenu jeune (La Caque) que dans le fameux pendu, un des membres de la Caque, Joseph Kleine, qui s'est pendu à la poignée de l'église Saint-Pholien, en 1922... on obtient un excellent roman.

Au final, un très bon livre dans lequel l'auteur met beaucoup de lui.
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Personne ne s'aperçut de ce qui se passait. Personne ne se douta que c'était un drame qui se jouait dans la salle d'attente de la petite gare où six voyageurs seulement attendaient, l'air morne, dans une odeur de café, de bière et de limonade. Il était cinq heures de l'après-midi et la nuit tombait. Les lampes avaient été allumées mais, à travers les vitres, on distinguait encore dans la grisaille du quai les fonctionnaires allemands et hollandais, de la douane et du chemin de fer, qui battaient la semelle. Car la gare de Neuschanz est plantée à l'extrême nord de la Hollande, sur la frontière allemande. Une gare sans importance. Neuschanz est à peine un village. Aucune grande ligne ne passe par là. Il n'y a guère de trains que le matin et le soir, pour les ouvriers allemands qui, attirés par les gros salaires, travaillent dans les usines des Pays-Bas

Mon avis :

L'histoire débute à la frontière hollandaise et l'enquête emmène Maigret à Brême, Reims… et Liège. Ville natale de Simenon.
On y découvre un Maigret pris de remords devant le suicide d'un jeune homme et cherchant à en comprendre les raisons. On le sent plus humain, plus impliqué dans ce récit que dans d'autres. Au fil de l'enquête minutieuse qu'il mène, il finira par faire resurgir une histoire ancienne qui nous éclairera sur la personnalité de la victime et des personnages du roman. Mais pour bien en saisir tous les aspects, Maigret doit se rendre à Liège où tout a commencé.
C'est pour l'auteur l'occasion de décrire avec le talent qu'on lui connait, la vie de bohème de ces années-là et quelques rues de la cité ardente à l'ambiance particulière. On se perd dans les impasses et les venelles grouillant d'odeurs et de sensations diverses. On découvre des rues et des magasins aujourd'hui disparus que Simenon prend plaisir à décrire. On le sent chez lui et on se laisse guider.

Ce roman prend naissance au coeur d'un fait divers réel.
En 1922, Joseph Kleine, un jeune peintre âgé de 20 ans, s'est pendu avec son écharpe à la poignée du portail d'entrée de l'église Saint-Pholien, alors qu'il était sous l'emprise de la boisson. Cette nuit-là, le jeune Georges Simenon l'avait soutenu dans les rues de Liège. Ils fréquentaient alors un club d'artistes, « La Claque » situé derrière l'église St-Pholien, dans l'impasse de la Houppe, au-dessus d'un atelier de menuiserie.
La place de L'Yser, coeur d'Outremeuse, s'étend entre l'église Saint-Nicolas (celle de Simenon) et l'église Saint-Pholien. A l'époque, une forte rivalité opposait les deux paroisses au point que si un jeune de Saint-Nicolas osait s'aventurer près de Saint-Pholien, il risquait d'être pris à partie voire tabassé.

Un bon Maigret à l'écriture fine et précise ; un style qui, dans la deuxième partie du roman, est plus intimiste, teinté de souvenirs et d'émotion.
Un récit qui oscille entre le policier et le roman dramatique.
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