On sent que
Simenon a dû se délecter à écrire ces nouvelles. Quatorze historiettes plutôt, vantant les mérites et le talent d'une agence de détectives privés dirigée (officiellement du moins) par l'ex-inspecteur Torrence. Un sacré bonhomme ce Torrence, qui est un peu le pendant de
Maigret (stature et corpulence, pipe) ! Tué en service commandé dans
Pietr le Letton, il réapparaitra un peu plus tard au côté du commissaire. On le retrouve également dans Matricule 12 (signé
Georges Sim) où il est sous les ordres du commissaire Lucas et bien sûr, dans
Les dossiers de l'agence O. Belle carrière ! Ceux qui s'intéressent aux collaborateurs de
Maigret liront avec intérêt les analyses de Murielle Wenger (lien ci-dessous).
Cela dit,
Simenon n'a pas vraiment forcé son talent dans cette série. Les histoires sont simples (crime passionnel, escroqueries, drame de la jalousie, vols de bijoux) et leurs résolutions un peu téléphonées. Mais le trio qui constitue l'agence O est sympathique et ses méthodes à la limite de la légalité ne manquent pas de piquant : Torrence, qui a pris
Maigret pour modèle, ne parvient finalement pas à grand-chose ; Emile, officiellement son collaborateur, tient plus de Rouletabille que d'un inspecteur ; le troisième larron est un ancien pickpocket dont les compétences sont souvent utiles. Finalement, de la légèreté et beaucoup d'humour, comme si
Georges Simenon cherchait à s'échapper de la noirceur des romans qu'il écrit alors, comme
Signé Picpus ou, surtout, L'inspecteur cadavre.
Lien :
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