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EAN : 9782205167245
192 pages
Dargaud (22/08/2014)
3.45/5   28 notes
Résumé :
Avec La Ligue des économistes extraordinaires, Benoist Simmat et Vincent Caut imaginent un manuel présentant les plus grandes figures du monde économique qui s'adresse à tous. Ce manuel à l'usage des économistes en herbe présente la vie et l'oeuvre des quarante personnalités les plus importantes dans le domaine de l'économie. Des planches, des strips et de nombreux textes racontent, expliquent, analysent pourquoi, oui, pourquoi les économistes sont plus passionnants... >Voir plus
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On peut investir sur soi-même comme un chef d'entreprise investit sur une machine ou sur un nouvel employé.
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Cet ouvrage paru en 2014 apparaît classé dans les bandes dessinées : en fait il s'agit de textes, chacun consacrés à un capitaliste différent, accompagnés d'un ou deux gags en bande dessinée, avec une répartition d'environ 80% texte, 20% BD. Il a été réalisé par Benoist Simmat, journaliste économique et essayiste, et par Vincent Caut bédéiste. Ils passent en revue trente-sept économistes remarquables, répartis en trois grands chapitres : les classiques (XIXe siècle avec treize économistes), les révolutionnaires (XXe siècle, avec onze économistes), les contemporains (XXIe siècle, avec treize économistes). Chaque chapitre s'ouvre avec une introduction : les impairs de nos pères pour le XIXe siècle, le temps des dynamiteurs pour le XXe, Vive la crise ! pour le XXIe. L'ouvrage débute avec une préface de deux pages, écrite par Jean-Marc Daniel (spécialiste de la politique économique et professeur), une introduction de quatre pages : la science économique est née ce jour-là… Il se termine avec une conclusion de deux pages, un glossaire de cinq pages, un index d'une page, et une page de références et de remerciements. Ces deux auteurs ont ensuite réalisé un ouvrage consacré à La ligue des capitalistes extraordinaires (2015).

Introduction. En l'an de grâce 1764, au cours d'un dimanche de fin d'été, deux gentlemen eurent une longue et passionnante conversation au premier étage d'une auberge de Compiègne. L'un, Adam Smith, était un Écossais, célèbre en Angleterre pour son oeuvre de philosophe où tout le monde connaissait son faciès disgracieux reproduit sur les gazettes du pays. L'autre, François Quesnay, un Français très connu lui aussi, mais dans la France de Louis XIV, était un physicien courtisé qui exerçait la fonction très symbolique de barbier du roi, c'est-à-dire médecin personnel de sa Majesté. Ils parlent économie.

Adam Smith (1723-1790) : le saint patron de la productivité. Sa Main Invisible est devenue la parabole de tous les capitalistes du monde. Adam Smith porte un prénom rêvé pour être le premier des économistes extraordinaires. Ce natif de la petite ville de Kirkcaldy (nord-est de l'Écosse), qui souffrait d'une maladie nerveuse lui faisant sans cesse opiner du menton, sera toute sa vie un professeur totalement farfelu, à la distraction légendaire. Malgré, cela, quelques années avant la Révolution française, l'Europe entière accourait à Glasgow pour écouter les leçons magistrales de ce professeur de morale – discipline universitaire des temps anciens, mélange de théologie, de philosophie et d'économie politique. Voltaire ou Hume commentaient son oeuvre ; Benjamin Franklin en personne lui avait rendu visite. Un jour, un premier ministre de sa majesté s'était même levé alors qu'il entrait dans une pièce. Smith est l'homme d'un ouvrage célébrissime, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, grande fresque théorique sur l'émergence de la société marchande. Pourtant rien, mais alors vraiment rien ne destinait le jeune Adam à devenir cette figure légendaire dont les traders analphabètes actuels s'offrent encore le maître livre (pour caler leur armoire ?).

Cet ouvrage brosse donc le portrait de trente-sept économistes d'Adam Smith à Thomas Picketty. Chaque entrée est structurée de la même manière. D'abord le nom de l'économiste, ses dates de naissance et de mort (s'il est décédé), une formule pour le qualifier, une courte phrase pour synthétiser son apport. Un exemple : Karl Marx (1818-1883), le pervers narcissique de la plus-value. Son pavé de 2.500 pages a mis la moitié du monde à la corvée de patates. Puis le chapitre qui lui est consacré se compose de trois parties intitulées : Vis sa vie, Thèse antithèse foutaise, Pourquoi il s'est planté, merci ! En fonction de l'importance de l'économiste, de sa renommée ou de ce qu'il a laissé dans l'histoire de cette discipline, l'entrée peut compter de deux à six pages. Elle comprend un ou deux gags sous forme de bande dessinée. Les entrées les plus longues peuvent comprendre également un cas pratique (toujours pour Marx : le marxisme appliqué à la crise de 2008) et une anecdote qui tue (les péripéties de l'édition du Capital de 1867 pour le livre I, à 1910 pour le livre IV, et même une adaptation en manga par la suite). Chaque entrée se termine avec la référence de l'ouvrage de l'économiste, passé à la postérité. Comme les titres en exemple ci-dessus l'indiquent, la tonalité de la rédaction comporte une fibre moqueuse ou insolente. Les bandes dessinées s'inscrivent également dans un registre comique, faisant la part belle à la dérision, à partir d'une anecdote ou d'un trait de caractère réel ou supposé, ces économistes pouvant se montrer mesquins, capricieux, infantiles, colériques, ou bien sûr près de leurs sous. Ces gags font office de respiration illustrée plaisante et bienvenue, sans avoir la prétention d'être révélatrices ou pénétrantes.

Une entreprise particulièrement ambitieuse que de vouloir faire connaître l'histoire de cette discipline, l'économie, au travers de textes synthétiques et vivant, présentant la vie, la thèse principale et ses limites d'un économiste remarquable. Dans la conclusion, l'auteur présente les questions auxquelles il a voulu répondre, ou plutôt la problématique qui s'est imposée à lui. L'économie est-elle une science ou un débat ? Est-ce une discipline promouvant une méthode réfutable pour faire avancer la connaissance ? Ou une confrontation entre outils et potions devant entrer dans la composition des politiques économiques et sociales ? Il conclut par le fait qu'il s'agit d'une discipline encore jeune, qui n'a pas atteint l'âge de maturité et que bien souvent elle ne sait fournir que des explications a posteriori, bien loin de pouvoir produire des théories sur la base d'expériences reproductibles, qui serait capables de prévoir quoi que ce soit. le lecteur en ressort avec cette impression que la balance penche fortement du côté Débat, surtout par le fait que la dernière partie de chaque entrée s'intitule Pourquoi il s'est planté, merci !

L'auteur a mis le nom des trois économistes les plus célèbres en couverture : Adam Smith et sa Main Invisible, Karl Marx et son Capital, John Maynard Keynes et l‘absence de mécanisme menant au plein emploi. Pas sûr que le lecteur en connaisse beaucoup d'autres, et c'est d'ailleurs un ouvrage qui s'adresse plutôt aux novices ou débutants en la matière, un ouvrage de vulgarisation. Pour autant chaque entrée est dense et la matière en elle-même induit un bon niveau de conceptualisation. de fait, le lecteur se rend vite compte qu'il apprécie les respirations apportées par les bandes dessinées, même leur humour qui repose sur des mécanismes basiques. Il apprécie également l'impertinence des textes, apportant là aussi une forme de dédramatisation bienvenue, et souvent très savoureuse. Par exemple, dans le glossaire, la définition de la Main Invisible, concept formulé par Adam Smith : magie intrinsèque au marché où la confrontation des égoïsmes et la recherche frénétique des intérêts particuliers aboutit à la satisfaction générale. Pour autant, de temps à autre, le lecteur revient sur un économiste précédent ou sur un paragraphe pour se remettre en tête l'exacte formulation de l'auteur, et en réévaluer le sens au vu de ce qu'il a lu par la suite. Les trois parties consacrées à chaque économiste prennent tout leur sens : la partie biographique pour comprendre le contexte historique dans lequel il a développé ses concepts, la partie théorique très synthétique sur son apport à la discipline, et la mise en perspective au regard de l'évolution de l'économie dans les décennies qui ont suivi. À chaque fois, l'auteur trouve facilement à redire, c'est-à-dire des événements, des évolutions des comportements qui ont contredit la théorie de l'économiste.

Pour autant, chaque entrée se révèle intéressante et instructive. Au fil des trente-sept présentations, le lecteur retrouve ou découvre de grandes notions d'économie, depuis la Main Invisible jusqu'au constat que la machine capitaliste fabrique des inégalités (Thomas Pikkety), en passant par les projections d'accroissement de la population (Thomas R. Maltus), la rente foncière (David Ricardo), l'utilité marginale (Léon Walras), l'optimum de Pareto (la loi des 80/20 de Vilfredo Pareto), le processus de destruction créatrice (Joseph Schumpeter), le développement de la bureaucratie au détriment du profit (John K. Galbraith), la théorie du capital humain (Gary Stanley Becker), les inégalités en termes d'information (Joseph Stiglitz), l'indice de développement humain (IDH, Amartya Sen), la place et le rôle des oligopoles (Jean Tirole), etc. Par exemple, il peut savourer la théorie du capital humain. le beckerisme, ou théorie du capital humain, est universellement discuté car son postulat repose sur une évidence rarement étudiée par ces fainéants d'économistes : on peut investir sur soi-même comme un chef d'entreprise investit sur une machine ou sur un nouvel employé. Avec cet éclairage, il comprend mieux certaines visées du développement personnel en provenance des États-Unis, en particulier sur la façon d'envisager ses amitiés, à l'aune de ce qu'elles apportent, pour ne pas dire du potentiel de ce qu'elles peuvent rapporter.

Les auteurs attirent le lecteur potentiel avec un titre référentiel (La ligue des Gentlemen Extraordinaires, d'Alan Moore & Kevin O'Neill), des bandes dessinées humoristiques. L'ouvrage commence tranquillement avec une préface, une introduction, et passe au premier de tous : Adam Smith. La forme retenue fait sens très rapidement, à la fois les notes d'humour pour aérer un propos concis et dense sur une discipline conceptuelle, la volonté de donner un minimum de personnalité à chaque économiste, le propos à la tonalité parfois railleuse, mais toujours compensé par un exposé synthétique et clair de l'apport de l'économiste considéré à la compréhension de mécanismes complexes, sa filiation dans l'histoire de la discipline, et les limites d'application de sa théorie. Un ouvrage très instructif et très édifiant, enrichissant la culture personnelle sur un sujet qui entretient des relations avec la politique, la sociologie, la philosophie, et qui parle franchement.
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Soyons honnêtes, toutes choses étant égales par ailleurs, le principe même de présenter deux siècles d'économie en bande dessinée est une idée brillante. Tellement brillante qu'il n'y a pas à débattre là-dessus.
Du coup, je peux me permettre d'être sévère : oui, j'aurais bien aimé qu'il y ait moins de descriptions et un peu plus de BD (d'autant plus que les dessins sont géniaux) ; en effet, les strips n'apportent pas grand chose à l'ouvrage, hormis une dimension humoristique un peu facile et une place en rayon BD. Par ailleurs, je me demande s'il était vraiment judicieux d'introduire autant de concepts relativement complexes tout en résumant à l'extrême la pensée des auteurs… Résultat, ceux qui ont quelques connaissances en économie rigolent un peu mais n'en apprennent pas plus, et ceux qui n'en ont pas gagnent tout juste quelques références.
Dommage donc que ce projet n'ait pas été plus abouti ; il parvient néanmoins à démystifier l'économie, ce qui est déjà pas mal. de toute façon, il n'est jamais inutile de relire ses classiques, et, comme le disent les auteurs, « le débat économique est partout », alors pourquoi pas là ?
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On est en plein festival de la Bande Dessinée d'Angoulème, un festival forcément spécial puisqu'il intervient juste après la tuerie des dessinateurs de Charlie Hebdo, et il était donc normal que j'en parle un petit peu à travers une BD que j'ai particulièrement aimé ces dernières semaines.

Il s'agit de la ligue des économistes extraordinaires, publié chez Dargaud en septembre dernier, et qui constitue un bien joli moyen de rendre léger et ludique un sujet qui l'est moins sur le papier, je veux parler de l'économie.
vec La Ligue des économistes extraordinaires, Benoist Simmat et Vincent Caut imaginent un manuel présentant les plus grandes figures du monde économique qui s'adresse à tous.

Ce manuel à l'usage des économistes en herbe présente la vie et l'oeuvre des quarante personnalités les plus importantes dans le domaine de l'économie.
L'idée de la BD focaliser sur les vies des économistes, porte d'entrée idéale pour parler de leurs théories et l'on voit que ces économistes sont bien plus funs et déjantés que l'image que l'on en a priori.

oici un bien joli projet que ce bel album humoristique, mêlant courts articles et bandes dessinées, et qui met en avant la pensée des uns et des autres en les replaçant dans leur contexte historique.

On peut dire que Benoist Simmat et Vincent Caut ont réussi leur pari: faire un album intelligent et drôle et qui donne une vraie envie à l'arrivée : de vaincre les résistances naturelles contre les textes économiques et surtout celle de retourner aux textes originaux.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De l'économie à petites doses : la richesses des rations ?

Attention, n'espérez pas trouver avec ce livre, un essai à la hauteur du formidable Economix : la première histoire de l'économie en BD qui reste un modèle du genre. Ici, l'ambition des auteurs est beaucoup plus modeste.

Ils nous présentent sur environ 180 pages et divisés en "classiques", révolutionnaires" et "contemporains", 35 économistes plus ou moins connus, en adoptant pour chacun, le même découpage, à savoir : "Vis sa vie" (aperçu rapide de sa vie), "Thèse, antithèse, foutaise" (aperçu rapide de la thèse de l'économiste) et "Pourquoi il s'est planté, merci !" (les éléments qui ont infirmé la théorie).

Chaque description est accompagnée par une petite planche dessinée qui cherche davantage à introduire un peu d'humour, qu'à renforcer les propos.

Le ton est décontracté, ça n'est pas désagréable et ça se lit assez vite (mais pas trop quand même), tout en donnant un aperçu plutôt satisfaisant.

En revanche, l'approche reste relativement superficielle et on pourra trouver un peu étonnant de voir apparaître des guignols comme Charles Fourier, Frédéric Bastiat ou Arthur Laffer, à côté des géants de la discipline comme Adam Smith, Ricardo, Marx, Keynes, Allais...même si la longueur des notices permet de relativiser un peu les importances respectives.

Donc agréable et suffisant pour qui souhaite un résumé simple et relativement pertinent, mais limité si on cherche à aller plus loin.
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Un panorama de l'histoire de la pensée économique en bande dessinée, pour tous les nuls en économie, comme moi. Enfin, on ne peut pas vraiment parler de bande dessinée. Disons plutôt qu'un chapitre est consacré à chaque économiste, dans l'ordre chronologique, avec à chaque fois, quelques éléments biographiques, un petit texte expliquant les grands principes de la pensée de chacun, et puis une page de BD mettant en scène le personnage de manière assez ludique, pas hilarante, mais plaisante, et puis un dernier paragraphe consacré aux limites des théories du personnage, et parfois à des anecdotes. Les explications techniques restent succinctes, et bien qu'elles soient assez simples, ça ne suffit pas toujours à comprendre, ce qui est bien le problème de tous les ouvrages de vulgarisation, mais ça permet sans doute une première approche par laquelle on peut se familiariser avec l'économie sans trop se prendre la tête, et le découpage en petits chapitres rend la lecture très facile et abordable.
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critiques presse (4)
BDGest
19 décembre 2014
Ce « manuel » sorti des sentiers battus constitue une parfaite alternative aux pensums assommant pour ceux qui voudraient apprendre en s’amusant. Il permet au commun des mortels de se plonger dans une discipline hermétique au premier abord.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
10 décembre 2014
On rit, on apprend, c'est une leçon de relativité, une charge contre les théories économiques aussi, si douées pour prévoir le passé, mais une charge pleine de tendresse. Car ces hommes qui ont tenté de mettre l'homme et ses paradoxes en équations sont follement extraordinaires !
Lire la critique sur le site : Telerama
Sceneario
17 septembre 2014
L'ouvrage est passionnant et parfait pour casser certains préjugés. On n'en ressort pas pour autant économiste en herbe, néanmoins les pistes de réflexion qui nous sont proposées sont essentielles.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
01 septembre 2014
Enseigner n’est pas distraire, les auteurs semblent l’oublier. Cette "histoire de l’économie pour les nuls" n’est pas davantage sauvée par le dessin de Vincent Caut qui mérite mieux que ce travail de commande. À aucun moment, il ne se saisit de son sujet pour en faire une création à part entière, comme le fait si bien un Scott McCloud par exemple.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Samuelson, lobbyiste maniaque de l'interprofession, agit en coulisse dès les années cinquante pour créer un Nobel de l'économie, prix qui n'avait pas été prévu par Alfred Nobel (inventeur du célèbre prix). Samuelson constate que la médaille Clark créée en 1947 pour récompenser des chercheurs américains, dessert l'économie car elle la fait passer pour une justification de l'idéologie dominante américaine plutôt que pour une science.
Il faudra des années avant que le gouvernement suédois accepte que soit remis en janvier 1969 le premier prix Nobel d'économie, plus précisément le prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel (l'astuce de ses promoteurs était de célébrer le tricentenaire de la première banque centrale du monde, qui est suédoise). Très solidaire de ses obligés à l'université, Samuelson intriguera immédiatement pour que ce soient eux qui remportent les récompenses (lui-même se dépatouille pour se faire attribuer le Nobel dès 1970, chapeau bas !).
Avec le temps, le prix va honorer nombre de nos économistes extraordinaires (Hayek, Friedman, Tobin, Allais, Sen, Stiglitz, Krugman). Mais ce vivier va s'épuiser rapidement. Le prix récompensera peu à peu de parfaits inconnus.
Pis, il a été calculé que près de 70% des primés sont en définitive... américains. Quant à la première femme à avoir été honorée par l'académie, Elinor Ostrom (2009), elle ne se disait pas économiste mais... sociologue.
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Ricardo développe une vision très pessimiste de l'économie de marché en gestation. Pour lui, le péril majeur de l'époque n'est pas la surpopulation, mais ce qu'il nomme la rente foncière. L'Anglais décrit son pays comme un système bloqué par la coexistence de trois acteurs, dont deux subissent les vices du troisième : les propriétaires fonciers (les grands aristocrates de l'époque, propriétaires des terres) qui encaissent, bien calés dans leur fauteuil, un loyer foncier sans rien faire. Dans le même temps, les ouvriers touchent le fruit de leur travail (le salaire) et les entrepreneurs — les capitalistes — le résultat de leurs investissements (le profit). Pis, l'absence de concurrence entre rentiers — qui touchent leur rente en lisant le Times — et la concurrence exacerbée entre capitalistes anglais naissants aboutit à une situation paradoxale : les profits des capitalistes baissent. Les solutions ? En bloc : ouvrir les frontières, importer des céréales (et autres denrées) moins chères, ruiner un peu plus les rentiers, donc enrichir les capitalistes, c'est-à-dire doper les investissements et, au final, diffuser le progrès technique et assurer la richesse des nations (la croissance).

DAVID RICARDO.
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ADAM SMITH (en conférence) : Le revenu annuel de toute société est toujours précisément égal à la valeur échangeable de tout produit annuel de son industrie. Par conséquent, puisque chaque individu tâche d'employer son capital à faire valoir l'industrie nationale et de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, il travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société.
LE PUBLIC : Clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, clap, — J'ai rien compris. — Moi non plus. — Moi non plus. — Moi non plus. — Moi non plus.
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Thèse, antithèse, foutaise. Le beckerisme, ou théorie du capital humain, est universellement discuté car son postulat repose sur une évidence rarement étudiée par ces fainéants d’économistes : on peut investir sur soi-même comme un chef d’entreprise investit sur une machine ou sur un nouvel employé. Chez Adam Smith, les termes du contrat étaient simples : tous les hommes sont égoïstes cherchant à promouvoir leurs intérêts propres, mais c’est justement l’étrange convergence de ces égoïsmes qui allait promouvoir un intérêt collectif inattendu. Chez Becker, les hommes sont individualistes, certes, mais aussi lâches, déloyaux, malhonnêtes, ou alors empathiques, droits, vertueux, etc. : il y en a pour tous les goûts et tous les caractères. Et c'est justement cette incroyable diversité qui formera le creuset de leurs choix rationnels : en tant qu’agents économiques, ils feront des choix tenant compte du jugement qu’ils ont sur eux-mêmes, leurs capacités propres, ce qu’ils imaginent être leur destinée. L’exemple de l’étudiant est parlant : un jeune rêvant de devenir avocat et un rien imbu de lui-même (donc persuadé de réussir) va s’engager dans des études longues, avec pour objectif de renoncer volontairement pendant plusieurs années aux revenus d’un travail moins qualifié (qu’avocat). Il compte évidemment multiplier sa mise une fois la robe revêtue. Becker applique son raisonnement aux criminels, initiative qui l’a rendu célèbre : ceux-ci sont d’autant plus actifs que la répression policière et pénale est faible (car les potentialités de gain sont démultipliées) ; en revanche ils sont moins nombreux à poursuivre leurs activités quand les pouvoirs publics prennent le taureau par les cornes (là, il vaut mieux se ranger des voitures, au moins temporairement). Chez Becker, un divorce ou un braquage raté peuvent effectivement coûter très chers.
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Keynes expose à ses contemporains une découverte terrifiante : une économie en crise peut tout à fait le rester éternellement. Le contraire, en somme, de ce que ses prédécesseurs estimaient jusqu'alors : il y avait toujours selon les classiques un mécanisme régulateur capable de faire repartir la machine économique, même si celle-ci toussotait. […] Pour Keynes, ce mécanisme peut ne pas fonctionner.
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Vidéo de Benoist Simmat
Dans le 152e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La sage-femme du roi, album que l'on doit au scénario d'Adeline Laffitte, au dessin d'Hervé Duphot et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Deviens quelqu’un ! Que l’on doit à Daniel Blancou et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album Dehors ! que l’on doit au scénario de Ludovic Piétu, au dessin de Jika et c’est sorti aux éditions Rouquemoute - La sortie du cinquième tome de la série Stern que l’on doit au scénario de Frédéric Maffre, au dessin de son frère Julien Maffre, un cinquième tome baptisé Une simple formalité qu’édite la maison Dargaud - La sortie de l’album L’animateur que l’on doit à Juanungo et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing - La sortie de L’incroyable histoire de la bière que l’on doit au scénario de Benoist Simmat, au dessin de Lucas Landais et c’est sortie aux Arènes BD - La sortie de l’intégrale de War ans dreams que l’on doit au scénario conjoint de Maryse et Jean-François Charles dont ce dernier en signe aussi le dessin, une intégrale sortie chez Casterman.
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