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EAN : 9782841114375
496 pages
Editions Nil (15/03/2012)
3.7/5   626 notes
Résumé :
À Edgecombe Saint Mary, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l'heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger. Désormais veuf, ce parfait gentleman retraité du Royal Sussex a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling et quelques amis du club de golf — tous occupés à fuir leurs dames patronnesses. Et ce n'est guère son fils, dévoré par l'ambition et les jeux du pouvoir de la City, qui saurait être le complice de ses vieux jo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (141) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 626 notes
Insupportable anglais, raide et revêche, qui jette un regard dédaigneux sur tout ce qui ne lui ressemble pas... Soixante-huit ans au compteur, ancien militaire, et nostalgique du grand empire perdu… Un monde moderne qui décidément ne l'intéresse pas. Toute cette agitation, cette frivolité, ce manque de savoir-vivre, ce goût étrange pour tout ce qui est nouveau et neuf, très peu pour lui ! Lui ne se sent bien qu'à Edgecombe Saint Mary, le village de ses aïeux. Lui n'aime que les vieilles choses patinées par les ans, ébréchées ici, rayées là, un peu branlantes sur les bords, mais qui ont toutes une histoire à raconter. Un coeur froissé au souvenir de son épouse partie trop tôt. Un coeur endurci où se cachent pourtant beaucoup de tendresse et de pudeur. Tout cela ! c'est le major Pettigrew.
Et puis il y a madame Ali. Une pakistanaise qui tient l'épicerie du village. Madame Ali est très inquiète, car depuis la mort de son mari tant aimé, sa famille ne cesse de lui rappeler qu'une veuve de son âge devrait rentrer au bercail pour s'occuper de la marmaille du clan. Son indépendance choque et dérange. Elle passerait presque pour une provocation. Comment résister à la pression familiale quand on est seule à cinquante-huit ans ?
Pas besoin d'être grand clerc pour deviner que Madame Ali et le major Pettigrew vont se rencontrer, puis s'aimer. Et pour cela, être contraints de bousculer sérieusement le rituel des convenances, aussi bien pakistanaises qu'anglaises. Ah ! L'émoi du vieux major raide et sarcastique à la vue des foulards aux couleurs éclatantes de Madame Ali et de son sourire radieux. Au moindre de ses soupirs, il faut le voir s'emballer comme un ado boutonneux en train de découvrir pour la toute première fois une poitrine de femme. C'est touchant. C'est drôle. C'est beau.
Difficile de s'aimer quand on a dépassé une certaine limite, et d'ignorer deux familles aussi sensibles que du béton. le major et madame Ali s'enfuiront au bout du monde, et c'est au bout du monde qu'ils feront l'amour pour la première fois. Ils garderont comme un bien précieux ce petit moment d'éternité. Lui et son bonheur tout neuf de jeune écervelé ; elle qui se sent libre aux côtés de cet homme couvert de rides et de cicatrices.
Un beau livre. Un récit d'une grande humanité et d'une grande tendresse. Rien n'est plus beau que la chanson des vieux amants.
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Je viens de passer toutes mes soirées pendant quinze jours avec le délicieux major Pettigrew, et je viens de le quitter, mais rassurez-vous, nous sommes restés en bons termes. C'est qu'il est en de bonnes mains, ce cher homme so british.

Cet homme si raffiné, si old England, si respectueux des bonnes manières, et – ce qui compte le plus – tellement bon malgré son ironie mordante, m'a séduite, comme il a séduit madame Ali, la vendeuse pakistanaise de son petit village du Sussex, au sud de l'Angleterre aux vertes campagnes et aux coquettes stations balnéaires dominant d'abruptes falaises.
Ce veuf se sent d'humeur tendre car madame Ali cache, sous de discrets dehors, une grande intelligence et un humour subtil. Mais madame Ali, veuve elle aussi, a une famille envahissante...
Ces 2 personnages qui s'accordent si bien vont donc devoir faire face aux ragots, aux discriminations (eh oui, le racisme a atteint aussi la campagne anglaise !).

Et le major Pettigrew a des ennuis familiaux, également : un fils âpre au gain et d'une dureté de coeur peu commune, un frère qui décède, lui laissant une belle-soeur également cupide...Et ses chers fusils de chasse, qu'il aurait bien voulu garder et dorloter dans leur luxueux écrin, tout le monde les veut !
Du coup, ses parties de golf suivies de verres pris au club, ses parties de chasse, et même le bal de l'année dirigé par ces dames patronnesses sont empoisonnés par une ambiance de plus en plus amère.

J'ai donc pris le thé avec Ernest Pettigrew de nombreuses fois, et je me suis vraiment imprégnée de cette atmosphère toujours si feutrée. Eviter au possible tout ce qui est shocking, c'est le but ultime du major, mais en arrivant à ses fins. Vaste programme !

Helen Simonson s'est manifestement bien amusée à dépeindre tous ces gens, les ruraux comme les snobs, les étrangers voraces comme les autochtones à l'esprit souvent restreint, les immigrés pakistanais comme les purs produits de l'Angleterre adeptes du thé pris le petit doigt en l'air.

Delicious !
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Le major Ernest Pettigrew, retraité du régiment du Royal Sussex, apprend la mort de son frère Bertie. Au-delà de la douleur, il reste la solitude. Veuf depuis plusieurs années, le major constate que les chers liens de l'existence se rompent les uns après les autres. Et ce n'est pas auprès de son fils, l'ambitieux Roger, qu'il sait pouvoir trouver du réconfort et de l'affection. L'avenir du major semble devoir se résumer à des parcours de golf, des invitations à prendre le thé et des parties de chasse avec la fine fleur des fusils d'Edgecombe Saint Mary.
Le petit village de la campagne anglaise vit doucement à des kilomètres d'une Londres chatoyante, bruyante, moderne et un brin vulgaire. Seule la boutique de Mme Ali, d'origine pakistanaise, rompt la monotonie traditionnelle du village. Veuve depuis peu, Mme Ali a recueilli un grand neveu, Abdul Wahid, et essaie de lui faire oublier ses idées trop religieuses. Indépendante et radieuse, cette femme touche le coeur engourdi du major. Dernière toquade ou véritable amour ? C'est ce que dira ce roman où les senteurs poussiéreuses sont électrisées par des épices et des couleurs orientales.
Le major Ernest Pettigrew est un homme selon mon coeur, un parfait gentleman anglais. Attaché aux traditions, fidèle à certains principes et valeurs, il n'est cependant pas engoncé dans une attitude austère. « Je crois fermement qu'il existe encore quelques rares individus qui continuent de croire en l'Angleterre que Kipling aimait. Malheureusement, nous sommes une poignée de reliques poussiéreuses. » (p. 154) le coeur et l'esprit ouverts, il ne tolère pas que Mme Ali soit considérée comme une simple marchande. Les sarcasmes de son fils et le qu'en-dira-t-on des membres du club d'Edgecombe Saint Mary n'étouffent pas la flamme qu'il nourrit pour la belle veuve. « le major fut une fois de plus sidéré de constater le nombre de gens animés de cette envie de perdre leur temps et leur énergie à juger défavorablement les autres. » (p. 220)
Avec Rudyard Kipling et ses livres pour chaperons bienveillants, cette histoire d'amour se décline en pudeurs et en délicatesses vraiment charmantes. « Il eut le sentiment de ne pas avoir de mission plus importante et plus épanouissante que de faire rire Mme Ali. » (p. 94) La séduction est douce, mais parfois traversée de folles initiatives. le major a passé l'âge des emportements irréfléchis et pas question de se conduire à la hussarde, mais il se laisse aller à la tendre folie de cette dernière passion, tout en respectant, peut-être à outrance, l'honneur de Mme Ali. « Il se rendit compte qu'il lui inspirait à la fois confiance et le sentiment d'être son obligé – ce qui interdisait à un homme honorable de tenter avant longtemps de l'embrasser. Il se maudit de sa sottise. » (p. 238) Lentement, le major se libère de certaines craintes et ose alors revendiquer le doux sentiment qu'il porte à Mme Ali. C'est une fameuse paire de fusils Churchill qui représente tout ce dont le major aura à se libérer pour être enfin prêt à aimer une dernière fois.
Le major Pettigrew et Mme Ali ne sont pas les seuls à connaître les errements du coeur. Abdul Wahid et Roger, incarnation de la génération future, se débrouillent aussi mal que leurs aïeux. « L'espèce humaine est partout la même, dès lors qu'il s'agit des relations de coeur. [...] Une absence saisissante de maîtrise des pulsions associée à une totale myopie. » (p. 256) Toutefois, le roman d'Helen Simonson déborde d'un bel optimisme : au diable la raison quand il s'agit d'amour, au diable la tentaculaire famille pakistanaise et ses codes, au diable l'étroitesse pincée des dames patronnesses ! le choc des cultures est particulièrement bien rendu. Edgecombe Saint Mary est un village typique de la campagne anglaise. Mme Ali est une représentante discrète de la culture pakistanaise et musulmane. C'est en organisant un bal foutraque sur le thème des derniers jours de l'Empire moghol que le si digne club du village met le feu aux poudres. Tous les regards se tournent alors avec le digne major et la belle épicière. La dernière conquête du major Pettigrew n'est pas qu'amoureuse, elle est sociale et personnelle.
Détail anecdotique, mais qui a amorcé ma lecture sous de bons auspices : j'ai trouvé la première de couverture particulièrement belle. Il y a tant de promesses dans ces deux pardessus enlacés ! En dépit de quelques phrases maladroites et de coquilles, j'ai été happée par ce roman d'amour. le major Pettigrew a fait une autre conquête en ma personne et je gage que de nombreuses lectrices succomberont au charme tout britannique de ce gentleman.
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Découvrez vite ce beau petit roman d'amour, d'humour et de tolérance !

Je suis tombée sous le charme du Major Pettigrew, ce gentleman british à l'ancienne qui ne comprend pas bien, en vrac, la vulgarité, son fils, le monde moderne, malgré son intelligence, sa culture et sa finesse...
J'ai bien aimé aussi Mme Ali, l'épicière pakistanaise, avec sa révolte tranquille face aux conventions et aux préjugés, sa passion des livres et sa grande générosité...

Alors, même si on comprend tout de suite que ces deux-là vont s'aimer (beaucoup) et se déchirer (un peu), même si la fin est tirée par les cheveux, même s'il n'y a rien de révolutionnaire dans cet hymne à la tolérance, ça vaut le coup de plonger dans cette lecture !

Parce que ça sonne juste. Parce que certaines phrases sont de petites pépites. Parce que c'est joyeux et délicat. Parce que ça donne envie de croire à l'amour et à la vie. Parce que la satire sociale est délicieuse et n'épargne personne, des dames patronnesses bien-pensantes à la famille pakistanaise bornée, en passant par le ridicule absolu du grand bal indien... Et surtout parce que c'est un livre qui vous donnera le sourire et vous fera du bien au moral.
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La dernière conquête du major Pettigrew est le premier roman d'une certaine Helen Simonson, auteure anglaise.
Nous sommes à Edgecombe Saint Mary, en Angleterre, dans le Sussex, bien avant le Brexit, mais je suis persuadé que rien n'a changé depuis lors là-bas. Ernest Pettigrew est un charmant jeune homme de soixante-huit printemps. Il s'apprête à tomber amoureux de Madame Ali, l'épicière du village, sa cadette de dix ans, mais il ne le sait pas encore, elle non plus.
Ce roman n'est pas la conquête littéraire du siècle, mais il s'en dégage un charme ineffable et désuet à souhait. Pour autant, même si parfois je me suis un peu ennuyé dans cette lecture, j'ai aimé deux voix très belles qui me restent après la lecture de ce roman.
Au premier abord, les personnages masculins m'ont révulsé. Mais j'ai bien compris que c'était voulu par l'auteure.
Nous découvrons une communauté masculine insupportable au possible, qui fréquente le Golf Club du coin, pratique la chasse avec des airs arrogants à l'encontre d'un voisinage soucieux de protection animale, vénère le cricket comme le seul sport international digne de ce nom et qui bien sûr a des opinions bien arrêtées sur certains sujets, partant d'un principe que les amitiés masculines sont le fondement d'une vie paisible...
Certains personnages féminins ne sont pas en reste non plus. Je pense aux dames patronnesses du même village, se mêlant du sort de chaque paroissien, et Helen Simonson se plaît à les dépeindre dans leur authenticité agaçante et parfois même raciste. Bref ! le charme d'Edgecombe Saint Mary tient à son caractère universel.
Cependant, ce roman a la saveur d'une gorgée de thé, ou plutôt la saveur d'un instant où il est plaisant de boire un thé en charmante compagnie.
Ernest Pettigrew, retraité du régiment du Royal Sussex, veuf depuis quelques années, vient d'apprendre le décès de son frère Bertie. C'est l'occasion pour lui de faire un pas de côté sur son existence. À la faveur de cet événement, il apprend à mieux connaître une certaine Madame Ali, qui tient l'épicerie du village. Pour la première fois, une conversation se noue entre eux, ils découvrent tous deux qu'ils ont plusieurs points communs : ils sont veufs, Madame Ali vient de perdre son mari tout récemment, ont une passion commune pour les ouvrages De Rudyard Kipling et ont une manière si proche de poser un regard tendre et non dénué d'un humour pince-sans-rire sur leurs contemporains. Une amitié se noue et plus car affinité...
Mais cette relation n'est pas du goût de tout le monde. Pensez donc, Madame Ali est pakistanaise, alors que le major Pettigrew est un digne sujet de la couronne britannique. Aujourd'hui on parlerait de couple mixte, ce qui est un crime de lèse-majesté dans le microcosme d'Edgecombe Saint Mary.
Les préjugés racistes y ont la peau dure, mais dans les familles respectives d'Ernest Pettigrew et de Jasmina Ali aussi. La belle-famille de Madame Ali est musulmane comme elle d'ailleurs, mais pratique un islam dur, proche de l'obscurantisme, ils ont eux aussi une opinion bien arrêtée et veulent sceller son destin de femme tel qu'ils l'imaginent : qu'elle cesse son activité d'épicière et qu'elle ne sorte plus de chez elle.
Le major souffre, quant à lui de l'attitude de son fils Roger, un jeune loup désinvolte et ingrat, qui s'indigne de l'attitude amoureuse de son père.
J'adore lorsque la littérature s'attelle par des récits romanesques à fissurer des certitudes et faire tomber des forteresses d'idioties.
Mais j'ai trouvé ce roman long et parfois ennuyeux. Deux cents pages de moins auraient suffi pour transmettre le même message et conquérir mon âme de lecteur.
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critiques presse (2)
Lexpress
06 juin 2013
Le premier roman d'Helen Simonson édité en poche. Délicieusement anglais...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
11 avril 2012
Pétri de bons sentiments, arrosé de tea parties, ponctué de promenades dans l'East Sussex pittoresque et verdoyant, mené d'une plume alerte, ce chouette roman dégage un parfum éminemment british, délicieusement désuet. Un vrai bonheur de lecture.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (128) Voir plus Ajouter une citation
Ils avaient l'habitude de faire l'amour dans la lumière vive de l'après-midi, étouffant leurs gloussements sous le dessus-de-lit en batik chaque fois que la logeuse faisait délibérément craquer les lames du parquet devant leur porte. Mais ce jour-là, la chambre était bien rangée, le fatras habituel de livres et de toiles proprement débarrassé, et Nancy, le cheveu lisse et tiré en queue-de-cheval, leur avait préparé ce breuvage dans des tasses magnifiques et translucides, qui conservaient une chaleur brûlante dans leur porcelaine ancienne et faisaient luire leur thé ordinaire en vrac comme de l'ambre. Elle lui avait versé du lait d'un petit verre à alcool, en veillant à ne rien renverser, avec des mouvements d'une lenteur de cérémonie. Il avait levé sa tasse et compris, avec une soudaine clarté qui ne l'avait pas effrayé autant qu'il aurait pu s'y attendre, qu'il était temps de lui demander sa main.
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Le major avala une gorgée de thé, en buvant à grand bruit, un bruit malvenu. C'était embarrassant, mais cela lui servit à réprimer le "Moi, si !" qui s'était rué spontanément à ses lèvres. Mme Ali leva les yeux de son livre et sourit.
- Il crée des personnages d'un tel idéalisme, fit-elle. Etre aussi ronchon et aussi matérialiste que ce chevalier, et en même temps si clair dans sa passion et son devoir envers son pays. Est-ce même possible ?
- S'il est possible d'aimer son pays au-delà de toute considération personnelle, s'enquit le Major ? Il leva les yeux vers le plafond, réfléchissant à sa réponse. Il remarqua une tache brune, discrète mais alarmante, qui n'était pas présente la semaine dernière, dans l'angle entre la fenêtre et l'entrée côté rue. Le patriotisme se trouva momentanément en balance avec d'urgents soucis de plomberie.
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Il était souvent réveillé vers les petites heures du jour, cloué à son matelas par une insomnie qui semblait à la fois un état de veille et de mort, à parts égales. Il sentait son sang courir dans ses veines, et pourtant, il se sentait incapable de remuer un doigt ou un orteil. Il restait allongé, éveillé, les yeux irrités, à observer le contour obscur de la fenêtre, guettant la moindre apparition de lumière. Avant les premiers signes de pâleur, les oiseaux commençaient. D'abord quelques pépiements communs ; ensuite, les gazouillis et les babils se muaient en cascade musicale, un chœur qui montait des buissons et des arbres. Ces sonorités lui détendaient les membres, il réussissait à se tourner, à s'étirer, à chasser toute sensation de panique. Il regardait vers la fenêtre, à présent blanchie par ces chants, et se retournait pour s'endormir.
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L'amour, c'est cela, Roger. C'est quand une femme chasse toute pensée lucide de ton esprit, quand tu es incapable d'échafauder des stratagèmes de séduction et quand les manipulations habituelles t'échappent, quand tous tes plans soigneusement élaborés n'ont plus aucun sens et tout ce que tu peux faire, c'est rester muet en sa présence. Tu espères qu'elle ait pitié de toi et tu lâches quelques mots gentils dans le vide de ton esprit.
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"Aimez-vous marcher ? lui demanda-t-il .
- Oui, j'essaie de sortir tôt trois ou quatre fois par semaine. La dame folle qui rôde par les ruelles au milieu du choeur de l'aube, c'est moi.
- Nous devrions tous nous joindre à vous, remarqua-t-il. Ces oiseaux accomplissent un miracle, tous les matins, et le monde devrait se lever et les écouter."
Il était souvent réveillé vers les petites heures du jour, cloué à son matelas par une insomnie qui lui semblait à la fois un état de veille et de mort, à parts égales. Il sentait son sang courir dans ses veines, et pourtant, il se sentait incapable de remuer un doigt ou un orteil. Il restait allongé, éveillé, les yeux irrités, à observer le contour obscur de la fenêtre, guettant la moindre apparition de lumière. Avant les premiers signes de pâleur, les oiseaux commençaient. D'abord quelques pépiements communs (de moineaux et autres) ; ensuite, les gazouillis et les babils se muaient en cascade musicale, un choeur qui montait des buissons et des arbres. Ces sonorités lui détendaient les membres, il réussissait à se tourner, à s'étirer, à chasser toute sensation de panique. Il regardait vers la fenêtre, à présent blanchie par ces chants, et se retournait pour s'endormir.
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La dernière conquête du major Pettigrew - Helen SIMONSON
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