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EAN : 9782226172792
128 pages
Albin Michel (25/04/2006)
3.96/5   24 notes
Résumé :

Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'implacable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, notre siècle porte les stigmates avec sa cohorte de charniers et génocides. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance et la banalité du mal demeure d'actualité. C'est le point de départ de cette belle m&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'implacable écho."

A ce questionnement spirituel si souvent, si douloureusement posé, du "silence de Dieu" face à la souffrance, l'injustice et la barbarie, Sylvie Germain répond à son tour avec "Les échos du silence".

Dans ce petit texte d'une centaine de pages elle nous entraîne, dans cette langue inspirée et superbe qui est la sienne, au fil d'une méditation incandescente où l'on croise Job, Elie, Jésus, Thérèse de Lisieux, Etty Hillesum ou le roi Lear, dans une démonstration à l'issue de laquelle se trouve renversée la proposition initiale de l'absence de Dieu et de son silence en un cheminement de haute spiritualité à l'écoute de Dieu DANS le silence...

Car "Dieu mendie sa demeure dans l'esprit des hommes. Mais parce qu'il mendie comme les plus pauvres parmi les pauvres, sans faire spectacle, sans haranguer et encore moins invectiver, rares sont ceux qui le perçoivent ainsi enfoui dans un obscur recoin de leur être. Or c'est pourtant du fond de ce sombre réduit qu'irradie la lumière, et sourd le chant de fin silence."

Que de fulgurances, que de profondeur, que de pépites et que de beauté dans ce livre que j'ai quitté avec regrets, reconnaissante et bouleversée !

Un livre important. A lire. Tout simplement.
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Je reste un peu déçu par ce livre. Un peu dans le sillage de Christiane Singer ou Christine Rincé, Sylvie Germain nous amène à nous questionner sur la présence ou absence de Dieu. La question que l'on se pose souvent : pourquoi si Dieu existe, la souffrance, l'injustice, le malheur… sont-ils autant présents ? Elle étaie sa réflexion en puisant des exemples dans la Bible, dans « Le roi Lear », la pièce de Shakespeare… Je ne connais pas trop cette pièce, et ces comparaisons ne m'ont pas franchement aidé. Pour autant, au-delà de ces connaissances culturelles, il se dégage de ce questionnement quelques pistes de réflexion et d'éléments de réponse. Si Dieu ne se manifeste pas, c'est qu'il a peut-être laissé la gestion de sa Création aux hommes. Avec tout ce qui s'en suit. Mais à travers les « silences » de Dieu, en étant suffisamment attentif, on peut en percevoir quelques échos… Aux hommes d'être dignes de cet encombrant mais magnifique héritage. Moi qui ne croit pas vraiment à Dieu de cette manière biblique, je me retrouve pourtant très bien dans ce questionnement autour de l'agencement de cet univers, laissé à la gestion des hommes, mais ce me semble un tantinet réducteur. Il y manque d'autres sources, d'autres références pour mieux comprendre l'univers.
Il en reste un livre, pas toujours facile à lire, s'appuyant sur des références que l'on n'a pas toujours. de plus, l'écriture, très choisie et assez poétique ne facilite pas la compréhension du propos, qui sur le fond, me semble assez réducteur.
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Le monde va mal. Depuis des millénaires, l'homme agonise entre guerres et génocides. Il crie vers le Seigneur, mais rarement, très rarement, ce dernier répond. « Comment pourraient-ils savoir où va la gloire de Dieu quand la pitié de celui-ci ne s'est jamais manifestée à eux aux heures les plus vides et esseulées de leur souffrance ? » (p. 18) de ce silence étourdissant, l'homme tire diverses conclusions. Soit qu'il n'est pas digne d'entendre la parole de Dieu. Soit que Dieu ne se préoccupe pas de lui. Soit que Dieu n'a pas les moyens de lui répondre favorablement. Soit que Dieu n'existe pas. « Ça suffit, ce silence a tant duré qu'il ne peut qu'être la preuve de l'inexistence de Dieu – la signature acide du néant. » (p. 21) Comme Job qui crie au désert, révolté et injuste dans ses adresses au Dieu muet, l'homme exige des réponses et des preuves au lieu de se laisser envahir par le silence qui est le témoignage absolu de l'amour de Dieu.

Oser le silence, c'est oser la foi la plus pure. Accepter que le silence est à la fois la réponse et le message demande du courage, mais c'est ainsi que l'homme peut vraiment approcher de Dieu. « Se risquer dans une voie qui consent au silence sans le sommer de se briser ; sans le clore sous vide définitif. Une voie de pure errance dans le désert en expansion dans ce silence même. » (p. 26) C'est dans un murmure que Dieu est le plus loquace. S'il se tait, c'est qu'il s'est retiré du monde qu'il a créé, qu'il l'a confié aux hommes et n'attend désormais que leur amour. Pas leur reconnaissance ou leur gratitude : seulement leur amour, sans déclaration enflammée, ni hauts faits d'armes. L'amour vrai se niche dans le silence. « C'est pourquoi, alors même que son Verbe s'est incarné et exprimé à voix d'homme vivant temporel, à voix d'homme souffrant, Dieu continue à s'évaser en silence tout autour de ce Verbe fait chair. » (p. 63) Finalement, quand les hommes se désespèrent d'entendre Dieu, c'est Dieu qui les écoute, non pas mutique, mais muet par amour. Et son silence dit beaucoup à celui qui prête l'oreille du coeur et de la foi, sans impatience ni exigence. « C'est pourquoi il faut indéfiniment se remettre à l'écoute du silence de Dieu, envers et malgré tout. » (p. 98)

Moins de cent pages d'une beauté profonde, d'une prose presque poétique et affolante, d'une voix vibrante, d'un message puissant. Moins de cent pages qui appellent au silence, à la méditation, à la contemplation, au voyage intérieur et spirituel. Moins de cent pages légères comme un soupir et fortes comme un coup de tonnerre. Nourrie d'extraits de la Bible, de poésies de Paul Celan, de textes de Simone Weil, d'Etty Hillesum, de William Shakespeare et de Thérèse de Lisieux, cette réflexion n'assène aucune réponse. Elle tente une interprétation du silence millénaire de Dieu. Sylvie Germain ne lit pas entre les lignes, mais entre les non-dits qui ne sont pas un refus de communiquer, mais une invitation à croire, à aimer et à progresser sur le chemin de la foi.

Je suis une nouvelle fois éblouie par la façon dont Sylvie Germain parle de la Bible et par la façon dont elle propose de la vivre aujourd'hui. Déjà, avec Mourir un peu, elle m'avait donné l'impression d'être une nouvelle figure parmi les pères de l'Église. Sentiment renouvelé ici avec cet appel au silence, à l'oraison intérieure et au cri d'amour muet. La dédicace aux sept moines de Notre-Dame de l'Atlas est appropriée et résonne longuement. J'ai récemment vu le film Des dieux et des hommes : la beauté et la valeur du silence ne sauraient être rompues par les cris de haine, seulement renforcées et rehaussées de gloire.
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La question de "Dieu et de la souffrance" hante beaucoup de livres de Sylvie Germain. Elle pose ici ouvertement ces questionnements et pistes de réponse.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Dieu mendie sa demeure dans l'esprit des hommes. Mais parce qu'il mendie comme les plus pauvres parmi les pauvres, sans faire spectacle, sans haranguer et encore moins invectiver, rares sont ceux qui le perçoivent ainsi enfoui dans un obscur recoin de leur être.
Or c'est pourtant du fond de ce sombre réduit qu'irradie la lumière, et sourd le chant de fin silence.
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Tout intégrisme hait le mouvement, l'ombre, l'errance et le silence ; le fanatisme exècre l'étonnement et l'inquiétude de la pensée, le mystère et l'inachevé. Il leur faut du robuste, du tranché net et de l'immuable. ils ont besoin, par indigence d'âme et d'esprit, d'un prêt-à-croire bien ourlé et boutonné, garanti pure vérité, doublé haine et le tout amidonné de bonne conscience.
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Il faut s'attendre au pire, qui n'est jamais atteint, ne s'avoue jamais repu et sans cesse récidive. Et c'est pourquoi il faut indéfiniment se remettre à l'écoute du silence de Dieu, envers et malgré tout.
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Dieu offre la terre comme un lieu de passage, de lente et attentive pérégrination, la vie comme un travail de l'esprit ayant à faire mémoire, à se soucier de sens et de valeur, le temps comme une oeuvre de l'âme ayant à s'enfanter.
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« Comment pourraient-ils savoir où va la gloire de Dieu quand la pitié de celui-ci ne s’est jamais manifestée à eux aux heures les plus vides et esseulées de leur souffrance ? » (p. 18)
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Lecture de Sylvie Germain : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
Saison 5 : Jean Lancri, Gaëlle Obiégly, Sylvie Germain et Michel Simonot
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Sylvie Germain

Née à Châteauroux en ?

1934
1944
1954
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