Quand un homme s’ennuie, il a besoin d’être stimulé. Mais, quand une femme s’ennuie, elle a besoin d’être retenue.
Les moments de bonheur ne sont finalement que les silences du malheur.
Un enfant demandait un jour à sa mère: "Comment écrit-on le mot 'Caresse'? Avec un R ou deux?". Elle lui a répondu: "Avec deux mains."
Tu es le maître des paroles que tu n’as pas prononcées ; tu es l’esclave de celles que tu laisses échapper.
Une tradition absurde et inepte. Contraindre deux êtres à passer toute une vie sous le même toit, dans le même lit et à la même table est proche de l’hérésie.
— L’union des pays arabes ? Quels pays arabes ? Quelle union ?
Il énuméra sur les doigts de la main.
— Le Liban de Chamoun et les chrétiens maronites tremblent de se voir dévorer par la communauté musulmane, et mangent comme des moineaux dans la main de l’Occident. Le gouvernement libanais s’est même refusé à condamner l’attaque de Suez, Chamoun se limitant à déclarer : « Je retire mes ambassadeurs, mais je ne romps pas les relations diplomatiques avec l’Angleterre et la France. » En Irak, ce pantin de roi Fayçal II, qui vient à peine de se libérer de la régence de son oncle, est la poupée des Britanniques. L’Arabie Saoudite flotte dans son pétrole, et son roi, Ibn Séoud, n’a d’yeux que pour les États-Unis, qui sont ses premiers clients. Il hait Nasser et meurt de peur de voir la monarchie renversée à son tour. Quant au roi Hussein de Jordanie, il n’a que vingt et un ans, il tremble pour son trône, tout l’oppose à l’Égypte, et je me méfie des princes qui – à l’exemple du roi Farouk – ont fait leurs études en Angleterre.
La foule est une masse d'individus réunis par les circonstances. Le peuple est une entité permanente, façonnée par l'Histoire.
Au fond, jamais elle ne se résoudrait à accepter le machisme de la société arabe, ses carcans, ses rituels d'un autre temps.
- Méfiez-vous, Chahida, la passion est à l'amour ce que le vent est au feu. Elle attise, elle exacerbe, mais, à la longue, elle ne souffle plus que sur des cendres. (p. 125)
Souviens-toi qu’au milieu du xixe siècle, fuyant les massacres déclenchés par les Turcs, c’est ici, en Égypte, que ces minorités chrétiennes se sont réfugiées. Dans cette Égypte où régnait alors un climat de tolérance et d’harmonie entre les trois religions du Livre. À peine installées, elles ont été confrontées à un dilemme : soit demeurer pro-occidentales et chrétiennes, soit se convertir à l’Islam. Eh bien, ces communautés inventèrent une troisième voie : le nationalisme arabe.