Personne n'incarne avec autant d'absolu l'abandon total à Dieu que Charles de Foucault. Ces lettres et carnet, bien que dans un langage suranné, décrivent une quête d'absolu comme on en voit rarement. Il y a quelque chose de pathétique dans ces efforts pour véritablement anéantir tout autre désir que de tout donner au Christ, et dans cette vie qui s'enfonce de plus plus dans le désert pour un tête à tête ineffable d'adoration et de silence.
Quand je dis pathétique, je ne veux pas être désobligeant car en réalité, Charles atteint dans ces efforts démesurés et cette adoration sans limite un degré de gratuité dans l'amour et le don de soi qui est inégalé. Aussi, un don de soi, à tous égards pathétique et insensé selon le regard de notre société individualiste se révèle incroyablement exemplaire et édifiant avec le recul du temps.
Il y a beaucoup de croyants admirables qui ont réuni autour de leur personne des oeuvres de charité (orphelinats, accueil des plus démunis, accompagnement des handicap, éducation, soins…), tout cela porte des fruits visibles et par bien des égards obtient une reconnaissance du monde. Ce que Charles accomplit, dans la lignée de nombreux anachorètes avant lui, c'est un don total de sa personne dans une relation unique avec le « père absent », le « dieu silence » qu'il reconnaît au coeur de ce désert comme source de toutes graces. Cette gratuité dans le don, cette confiance absolue sont stupéfiantes.
C'est profondément mystique, c'est incroyable et les notes en tête de chapitre mettent chaque texte en relation avec les étapes de cette vie d'absolu.
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On trouve qu'on n'aime pas assez : comme c'est vrai, on n'aimera jamais assez.
Lettre de Charles de Foucauld à Marie Bondy 1er décembre 1916, jour de sa mort
Connaissons-nous vraiment celui que le pape François va canoniser ?
Charles de Foucauld (1848-1916) a vécu un itinéraire spirituel hors du commun et pourtant très actuel. Après une jeunesse dissipée, le soldat géographe retrouve la foi chrétienne et ne veut vivre que pour Dieu. de Nazareth à Tamanrasset, il choisit d'imiter la vie cachée de Jésus et de crier l'Évangile par sa vie. Sa soif d'absolu le conduit jusqu'au désert où il vit avec les Touaregs.