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sur 10076 notes
Page Choc au debut. Ensuite bien écrit. Entre roman policier suspens et étude descriptive d'une vie triste
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Ce roman est le prix Goncourt 2016. C'est l'histoire d'un couple, avec deux enfants qui cherche une nounou pour les garder à domicile. En effet, la mère décide de reprendre son activité professionnelle parce qu'elle se sent un peu inutile à la maison à s'occuper des enfants, cette frustration la perturbe beaucoup au quotidien et elle a l'envie de retrouver une vie sociale pour être plus épanouie. Cependant, la nounou est choisie mais un drame survient, je ne vous en dis pas plus, dans tous les cas ces informations vous l'avez dès les premières lignes du roman.

J'ai trouvé ce livre, cette histoire assez troublante. Histoire de cette famille avec deux enfants, qui a tout pour être heureuse et cette nounou dépressive envieuse qui gâche tout. Ce roman dépeint avec réalisme les travers de notre société. En effet, une mère qui est cantonnée à s'occuper des enfants, et qui a envie de reprendre une vie professionnelle même si elle aime ses enfants.

Tout au long du roman, on voit l'évolution de la relation entre le couple et la nounou. En effet, Dès le début du roman on sait ce qu'il va se passer et tout le reste du roman est consacré à la description de situations qui ont pu conduire à cette descente aux enfers et à ce drame. C'était un roman que j'ai trouvé un peu sordide, qui décrit cette descente aux enfers que les parents ressentent, mais ils ne veulent pas intervenir rapidement, ils veulent se donner du temps par confort et égoïsme. On se rend compte que la nounou prend de plus en plus de place, elle se mêle de plus en plus dans l'éducation des enfants et que les parents n'arrive pas la remettre à sa place de peur de la perdre.

Il est vrai que dans ce récit là on ne s'attache pas trop aux personnages parce qu'on sait d'entrée ce qu'il va se passer. On essaye simplement de comprendre comment un tel drame a pu survenir et s'il y avait une possibilité de l'éviter. On cherche donc tout au long du roman des indices qui auraient pu nous interpeller, permettre d'éviter ce drame, et c'est vrai qu'on est un peu frustré.

Le rythme de l'histoire est assez fluide, les chapitres sont assez courts, et la plume de l'auteure est assez accessible. Ce qui est assez étonnant pour un prix Goncourt. Après, il est vrai que je n'ai pas eu l'occasion d'en lire beaucoup.

Ce que j'ai trouvé aussi intéressant dans ce livre, c'est le fait que quelques chapitres sont consacrés à d'autres personnages qui ont aussi connu la nounou, et qui donc nous donne une certaine perception de ce personnage.

Il y a très peu de dialogue, c'est un roman qui est surtout basé sur la description des personnages, des lieux, des situations. L'auteur s'attache également à décrire des détails qui semblent un peu inutiles, futiles, qui peuvent justement alourdir le récit et laisser penser aux lecteurs que ça ne sert à rien, mais finalement, je trouve que chaque détail compte pour décrypter un petit peu l'évolution de l'histoire.

En bref, c'est un livre qui m'a beaucoup intéressé, que j'avais vraiment envie de lire, que la curiosité m'a poussé le faire, et je ne regrette pas ce choix parce que c'est vrai que même si c'est un roman qui est assez angoissant, frustrant, qui met assez mal à l'aise en faite, c'est intéressant de voir comment notre société fonctionne, comment certaines personnes sont laissées de côté, comment faire passer le confort avant la sécurité, comment certains drames peuvent survenir sans qu'on le voit arriver.
Lien : http://leschroniquesdenounet..
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Très bon livre, qui a été très agréable à lire pour moi, je me suis complètement laissé porter par cette histoire de nourrice qui commence à travailler pour une petite famille : deux enfants, Mila et Adam et les parents, Myriam et Paul. J'ai particulièrement aimé le début (on rentre dans les habitudes de la famille, on commence à connaître un peu la mère, Myriam, son quotidien de femme au foyer qui devient étouffant) car la fin devient de plus en plus difficile et pesante. J'ai été contente de pouvoir referme ce livre, c'était le bon moment. Dès le début nous savons à quoi nous attendre : Louise a tué les deux enfants qu'elle gardait. Il s'agira d'en connaître la raison tout au long du roman. Comment ce drame a-t-il pu se produire ?
Leïla Slimani écrit extrêmement bien, son style est simple mais les mots choisis sont justes et précis. Il n'y a pas de parti pris dans son écriture, pas de jugement, juste une histoire et des personnages à raconter, à connaître, à tenter de comprendre.
Progressivement, nous entrons dans l'univers de cette femme, Louise, qui a été nourrice toute sa vie. A petite touche, entremêlé à sa vie quotidienne de nounou de Mila et Adam, le narrateur revient sur la vie de Louise en parlant de son mari, son travail, sa fille, les autres enfants qu'elle a gardés. On commence à voir le portrait de Louise se dresser. Personnage inquiétant, nous ne savons pas comment nous placer par rapport à elle : décrite de nombreuses fois comme une nourrice idéale (attentive aux enfants, parvenant à totalement les fasciner, sachant rentrer dans leurs jeux, elle nettoie également l'appartement, s'occupe de la cuisine, des vêtements à reprise…), elle a néanmoins des comportements inquiétants (cette manière de jouer à cache-cache avec les enfants, de ne pas parler aux autres nourrices dans le parc). Même les parents sont mal à l'aise et ne savent pas comment se situer par rapport à cette femme (quand le père rentre et trouve Mila maquillée comme une … Il n'ose pas dire le mot. Ou quand Myriam la voit en train de jouer avec ses petits et pense qu'elle est soule).
C'est également une histoire de classe sociale, de patrons et d'employés. Comment traiter une personne qui travaille pour soi ? Quelle place lui réserver ? Comment l'inclure dans notre milieu ? Est-ce même possible ? Doit-on lui donner les vieux vêtements ? Cela peut être perçu comme une humiliation pour l'employée : je te donne les vêtements dont je ne me sers plus comme je sais que tu n'auras jamais les moyens de t'en acheter. Louise est mal à l'aise dans le milieu de Paul et Myriam. Quand ils essaient de l'inclure, elle ne sait pas comment se comporter ou même engager une conversation. Même eux ne savent pas de quoi ils pourraient lui parler. Se pose ensuite cette question : quelle est la place de Louise ? Elle qui passe de famille en famille. Elle a peur que les enfants grandissent et qu'elle se retrouve sans rien. Elle vit dans un monde enfantin, elle est seule, très seule. Elle se sacrifie pour que d'autres parviennent à réaliser leur soif de travail, de connaissance, de création. Elle vit dans l'ombre des autres.
Ce roman traite de la place de la femme dans la société. En effet, Myriam refuse d'être femme au foyer, situation qu'elle juge dégradante pour elle qui était si brillante (elle ne s'occupe plus d'elle physiquement, les journées deviennent lourdes avec ses deux enfants, elle commence à avoir des idées noires et elle est humiliée quand elle rencontre par hasard en compagnie de ses enfants un ancien collègue de travail). Elle choisit finalement de reprendre le travail, un travail extrêmement prenant. Où doit-être la femme ? Avec ses enfants ? Au travail ? Comment trouver ce juste milieu ? Et donner la tâche d'élever ses enfants à une autre femme, d'une autre classe sociale, d'origine étrangère, ou n'ayant pas de papiers français, n'est-ce pas dégradant pour cette femme-là également ?








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C'est une de mes collègues qui me l'a prêté et je l'ai dévoré en un week-end. Un cri déchirant, une mère penchée sur deux petits corps tandis qu'un troisième se trouve un peu plus loin. Mais qu'a-t-il bien pu se passer ici ? Tout commence quand Myriam, mère au foyer, décide de reprendre son travail d'avocat. Malgré les réticences de son mari, ils se mettent en quête de la nounou parfaite pour garder leurs deux jeunes enfants. Ils tombent alors sur Louise, une Mary Poppins des temps modernes. La personne est dévouée, prévenante, gentille, elle s'entend très bien avec les enfants, bref, la baby-sitter idéale. Peut-être un peu trop idéale, car c'est alors qu'une dépendance mutuelle s'installe petit à petit sans que personne ne s'en aperçoive. Myriam et Paul, les patrons, bien qu'essayant de garder la bonne distance avec leur « employée », vont lui confier tout d'abord, les enfants, les repas puis les loisirs, leur maison et même jusqu'à leur intimité, tant ils sont chacun occupés par leur travail. Des parents qui sont bien contents d'avoir cette femme qui gère tout et qui prend de plus en plus d'initiatives dans la vie de la famille. Ils ont besoin de Louise tout comme Louise a besoin d'eux car il est hors de question qu'elle se retrouve au chômage. C'est la que malaise malsain commence et qu'elle bascule dans la folie. Cette relation employeurs/employée est très très présente et importante pour l'histoire, il existe une tension rapidement entre les deux. Mais ce n'est que lorsqu'il sera déjà trop tard, qu'ils s'en apercevront. On découvre au fil du roman l'histoire de Louise, comment elle a pu en arriver là.
Ce n'est pas vraiment un roman policier parce qu'on sait ce qu'il se passe dès le début. Je trouve que mettre la fin au début et un gros risque qui passe ou qui casse, dans mon cas c'est passé directement. Les premières pages sont très violentes et déchirantes. Je crois bien que si j'avais eu des enfants, il m'aurait été impossible de lire ce livre. J'ai vraiment accroché à ce style assez simple et neutre, sec mais en même temps très sensible. Leïla Slimani arrive à restituer toutes les émotions de manière très particulière et forte. Malgré tout, le suspense est là et la menace qui pèse s'approfondit petit à petit. Ce qui fait peur, quand les faits divers comme celui-ci arrivent, on le voit pas venir. Ces gens sont des gens comme tout le monde, cela pourrait être nos voisins, nos amis, notre famille. Des gens tellement ordinaires qu'ils ne peuvent pas être suspects et pourtant…
Bref, ce livre a été un vrai choc pour moi et une véritable découverte. J'ai complètement adhéré à cette histoire aussi terrifiante et oppressante que réaliste.
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Nouvelle actualité pour Leïla SLIMANI... Prix Goncourt 2016, elle est nommée à la Francophonie par le président. Si ce n'est déjà fait, découvrez son envoûtant roman "Chanson douce", c'est une pépite, vraiment.
"Dans son petit carnet à la couverture fleurie, elle a noté le terme qu'avait utilisé un médecin de l'hôpital Henri-Mondor. "Mélancolie délirante". Louise avait trouvé ça beau et dans sa tristesse s'était subitement introduite une touche de poésie, une évasion. Elle l'a noté, de son écriture étrange, faite de majuscules tordues et appuyées. Sur les feuilles de ce petit carnet, les mots ressemblent à ces branlants édifices en bois qu'Adam construit pour le seul plaisir de les voir s'écrouler". (p.159)
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L'histoire ordinaire d'un couple qui cherche une nourrice de confiance et Myriam est la parfaite candidate : une vraie Mary Poppins, du moins en apparence. Une oeuvre glaçante dont la tension ne cesse de monter. Une ambiance angoissante, un crime atroce, la peur de tout parent.
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Lu à la sortie du roman (2016). Un roman au prix littéraire amplement mérité, qui m'avait à la fois bousculée et pétrie d'effroi, m laissant démunie face à mes émotions et mes questionnements (conscience, jugement). L'on s'identifie en fait aisément à l'enquêtrice de la fin du roman, dans une impasse et totalement impuissante.

Une plume ciselée que j'ai vraiment appréciée - grâce à une narration judicieusement construite - pour "tout" ce qui se tait en surface et se raconte vraiment en profondeur : cette atmosphère malsaine, une situation devenant intenable, des indices obscurs puis peu à peu évidents et glaçants. Bref, c'est une escalade sourde, muette et insidieuse de dangerosité palpable, mais détectée trop tard... Quand "le ver est déjà dans la pomme", la bombe prête à exploser (!)
L'auteure nous parle de violence sociale, d'attente affective, de quête de reconnaissance, d'illusions et de frustration, d'humiliation et de colère enfouie, de fuite et de solitude, ce "tout" menant à la désespérance, la dichotomie des sentiments, la névrose et la psychose aggravées.
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Prix Goncourt ? Pourquoi ? La qualité d'écriture est moyenne. le thème ? Hypnotique sûrement car on veut savoir comment on en arrive à la scène du début. Je l'ai lu très vite pour cette raison. Les relations entre personnages sont irréalistes. Un couple très occupé qui laisse à ce point entrer une personne dans leur vie, l'exploite aussi, se pose des questions seulement quand eux mêmes sont inquiétés. Une nounou qui semble flotter. Pas d'épaisseur des personnages. Et la ritournelle en filigrane sur les étrangers exploités par les français ou encore une phrase qui m'a choqué sur les nounous voilées dont on attend encore plus de propreté que les autres « il y a les jeunes filles voilées de noir qui doivent être encore plus ponctuelles, plus douces, plus propres que les autres ». Victimisation mon ami. Je ne conserve de ma lecture aucune phrase percutante. Ça se lit comme du Dicker. Un page Turner de 250 pages. Lu et oublié. Comme quoi le Goncourt c est une affaire aussi politique.
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Connaissant Slimani de réputation comme une écrivaine convenue, pour ne pas dire facile, j'ai voulu me faire moi-même un avis personnel. Assez rapidement, je me suis rendu compte que le livre que je tenais était tout sauf un livre de grande littérature, pourtant goncourisé.

Mais là aussi, après tout, je me suis accroché à la lecture du livre, car je voulais, sans désir ardent, connaître le fin mot de ce court roman. Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je me demandais, sérieusement, comment on a pu passer de lauréats du prix Goncourt comme Julien Gracq, Malraux, ou Proust, pour ne citer que ceux-là, à Slimani ? Oui, la littérature de nos jours, n'est pas comme elle a toujours été, auparavant. J'en conçois. Même s'il existe toujours, des écrivains et écrivaines, qui construisent, oubliés des radars médiatiques, une oeuvre de qualité. Mais là, on chute dans un livre qui ne brille ni par ses personnages insipides, ni par le style (ou plutôt le non-style) du livre, encore moins à travers des envolées réflexives. le néant du néant.

Pourtant il y a juste deux ans environ paraissait La plus secrète mémoire des hommes, de Sarr, envers lequel on a étiqueté de sots sobriquets pour la difficulté, volontaire d'ailleurs, de son excellent roman. Car ce que beaucoup ignorent, c'est que le narrateur, se livre à un jeu d'émulation, pour l'écrivain fictif Elimane, pour qui il a une vénération sans bornes. Et que la seconde moitié du livre, est écrite différemment de la première, dans le cadre d'une volonté narrative. Une fois qu'un écrivain souhaite écrire avec une style, peu conventionnel, recherché sans être pédant, on jette un voile sur lui. Pourtant, au-delà du style, La plus secrète mémoire des hommes est un livre qui propose une myriades de réflexions intéressantes sur l'écriture, le rôle de l'auteur etc.

Chanson douce est creux, et ne propose rien d'intéressant. Même dans la plus impartiale des positions, je ne lui trouve rien de passionnant. Je n'ai pas lu les autres ouvrages de Leila Slimani. Mais honnêtement, cela ne donne pas beaucoup envie… Autant le prix Pulitzer accorde une sacralité à la littérature et de l'importance, le prix Goncourt, lui, a perdu de son prestige. Je me demande, comment les deux frères Goncourt, auraient réagi face à pareille petitesse. Mais cela, malheureusement, on ne le saura jamais.
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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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Thème : Chanson douce de Leïla SlimaniCréer un quiz sur ce livre

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