Les réservistes en avaient assez de ce fusil qui les embarrassait comme un lourd bâton inutile, assez de leurs bottes neuves et dures, et ils profitaient de l'inattention des officiers pour les retirer, les accrocher à une ficelle qu'ils passaient sur une épaule et continuer la route nu-pieds. Leur bataillon s'étirait sur une verte, leur régiment... mieux valait ne pas y penser ; les officiers perdaient leurs hommes qu’ils n'avaient pas encore dans l’œil et complétaient leurs rangs avec des soldats d'autres bataillons à qui ils faisaient la leçon. Dans cette pagaille s'insinuaient le train des équipages, qui avaient le même itinéraire, et les troupeaux des vaches de l'intendance assurant l'approvisionnement de leur division en viande fraîche.
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Histoire de la conception, du parcours...jusqu'en France en 1968 du livre .
Nombreux témoignages de personnalités en France et aussi en URSS.