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Plus qu'une critique, un souvenir personnel.
Je me souviens précisément avoir lu ce livre en Avril 1980. Je faisais mon service militaire à l'école de santé de Nantes (école aujourd'hui disparue) J'étais mordu de photo (pas de disparition de ce côté là !)C'était le premier ouvrage traitant de la photo, qui ne soit pas technique, que je lisais. Je me souviens de quelque chose de profond, de complexe qui m'aida à mieux pénétrer ce monde de l'image même si le sujet n'était pas traité que sous son versant artistique. de bons souvenirs; le livre, la ville de Nantes, les copains, le service militaire....
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Quelle claque. Il y a peu de livres qui marquent de façon indélébile un lecteur, eh bien, je pressens que celui-ci est un de ceux-là pour moi. Il m'a déjà beaucoup touché. À peine cet essai refermé qu'il me manque déjà, et je sais qu'il me faudra attendre encore longtemps avant de recroiser une lecture aussi forte.

Le livre est comme son nom l'indique un essai sur la photographie, écrit par Susan Sontag dans les années 1970. Pourtant court, le texte offre une étude très complète de la photographie principalement américaine, ainsi qu'une analyse des comportements sociaux induits par la photographie : à la fois le comportement du photographe et celui des sujets est analysé. Elle évoque l'omniprésence (déjà donc dans les années 70') des photographies et l'impact qu'elle imagine que ce phénomène peut avoir sur les populations occidentalisées. En effet, au moment où est écrit l'ouvrage, l'appareil photo n'est pas encore démocratisé partout autour du globe, et cela donne d'ailleurs des réflexions très intéressantes sur les sujets qui sont habitués au fait de passer sous l'objectif et ceux qui ne le sont pas.

La photo m'obsède. Je ne suis pas photographe professionnel, pour autant, j'en fais tout le temps, je ne vais nulle part sans mon appareil photo, je photographie tout : principalement de l'urbex, mais aussi des portraits, des mariages, des combats de boxe. Entre autres. Et tout le quotidien que j'ai envie d'embellir. Avec la lecture de cet essai, j'ai eu l'impression à la fois d'apprendre beaucoup de choses sur l'histoire de la photo, de mieux comprendre les ressorts qui animent à la fois les sujets photographiés et les photographes, mais, quelque part aussi, de faire une petite psychanalyse.

Madame Susan Sontag n'est plus de ce monde depuis le début des années 2000, et je suis profondément attristée qu'elle ne puisse plus poser son regard aiguisé sur la place de la photo au vingt-et-unième siècle. Sûrement que d'autres analystes feront du très bon travail à ce sujet, mais je regrette déjà la sensibilité et la clairvoyance de cet auteur.

Je remercie les éditions Christian Bourgois et mon cher Babelio pour l'envoi de ce livre. Quelle découverte. Merci.
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L'ouvrage "Sur la photographie" de Susan Sontag comporte 6 essais (suivis d'une "Petite anthologie de citations") publiés ensemble sous ce titre pour la première fois aux USA en 1977 et en traduction française en 1982 par Christian Bourgois.
Il m'a été envoyé dans le cadre de l'opération Masse Critique non-fiction. J'en remercie chaleureusement les Éditions Bourgois ainsi que Babelio.
Ce livre est décrit comme « culte. » Il est en effet souvent cité dans les ouvrages de photographie. C'est un incontournable qui m'a paru assez aride d'accès. Pas vraiment parce qu'il n'est pas illustré, même si je dois prévenir qu'il est préférable d'avoir regardé vraiment les oeuvres d'un certain nombre de photographes pour suivre sa pensée. Avec le temps, cela commence à être mon cas, même si je suis dilettante. Alors que j'avais pu lire sans problème « La Chambre claire » à 20 ans et l'adorer même si ma culture photographique était alors inexistante. Certes, les photographies que Barthes évoque sont reproduites dans son ouvrage. Mais surtout _ c'est ce qui me fait parler d'aridité_ Sontag est moins limpide que son maître, on peut le dire, moins séduisante, ou alors d'une séduction d'un style plus rugueux, qui porte davantage les marques des années 70, théoriques et parfois péremptoires. Même si son exigence, sa pugnacité soupçonneuse sont intéressantes, son style est parfois lourd, ses références accumulées un peu bourratives. L'humour est absent. On lit une intellectuelle, une intelligence, sans esprit de légèreté. J'ai vu qu'elle a écrit aussi des romans, je me demande si son style est différent dans ce genre.
Enfin, Susan Sontag se méfie de la photographie au point qu'on se demande par moments si elle l'aime, ou si elle a écrit ces essais tout simplement parce que nous sommes entourés de photographies, que nous devons vivre avec et que par conséquent penser cette relation est essentiel.
Un ouvrage à relire fréquemment tant il est riche. On se prend à rêver de savoir ce que sa clairvoyance aurait pu dire des réseaux sociaux aujourd'hui.
Je m'aperçois que ma synthèse essai par essai est interminable. C'est pourquoi j'ai donné mes impressions en premier, vous pouvez vous arrêter là. Sinon voici ma lecture détaillée :
"Dans la caverne de Platon" décrit les changements que l'apparition de la photographie et sa démocratisation ont opéré sur les êtres humains : leur façon de ressentir, de penser, de vivre leur vie et de se représenter le monde.
Dans l'expérience du voyage, tout d'abord, parce que la démocratisation de la pratique photographique a accompagné l'essor du tourisme. Sontag écrit cette phrase percutante : "Manière de certifier le vécu, prendre des photos est aussi une manière de le refuser, en le limitant à la recherche du photogénique, en le convertissant en image, en "souvenir". (p. 24)
Mais, plus terrible, " prendre une photographie, c'est s'intéresser aux choses telles quelles sont, à la permanence du « statu quo » (au moins le temps nécessaire pour obtenir une "bonne" photo), c'est être complice de tout ce qui rend un sujet intéressant, digne d'être photographié, y compris, quand c'est là que réside l'intérêt, de la souffrance ou du malheur d'un autre." (p. 28) Conséquence, p. 38 : "Les photographies produisent un choc dans la mesure où elles montrent du jamais vu. Malheureusement, la barre ne cesse d'être relevée, en partie à cause de la prolifération même de ces images de l'horreur. »
"L'Amérique à travers le miroir obscur des photographies" retrace comme son titre l'indique l'histoire des USA par le prisme de la photographie et l'histoire de la photographie aux USA : inspirée au début du XXème siècle par « l'humanisme euphorique » du poète Whitman puis dominée par une forme de réalisme social (une des figures emblématique en est Walker Evans) jusqu'au années 1950. Enfin, c'est sur l'oeuvre de Diane Arbus, dont la première rétrospective a lieu en 1977, que Susan Sontag s'arrête longuement, en l'interprétant d'une façon qui m'a décontenancée. D'après elle, « son oeuvre montre des gens pathétiques, pitoyables autant que repoussants, mais elle ne suscite aucun sentiment de compassion. » (p. 56) Pour ma part, ce que je connais de l'oeuvre de Diane Arbus m'a troublée, dérangée quelquefois, mais je n'ai pas trouvé ses modèles repoussants, ou vraiment rarement. Ce deuxième essai mérite donc d'être relu aussi, après observé d'autres photos de Diane Arbus sans doute.
Dans le troisième essai, "Objets mélancoliques", elle aborde les liens entre photographie et surréalisme, en évoquant Walter Benjamin et Baudelaire et elle conclue avec cette phrase frappante, p.120 : « Les photographes, travaillant à l'intérieur du cadre de la sensibilité surréaliste, laissent entendre qu'essayer de comprendre le monde est déjà une entreprise vaine et nous proposent à la place de le collectionner. »
L'essai suivant, « L'héroïsme de la vision », s'intéresse aux différences entre peinture et photographie et approfondit le questionnement sur les liens ou l'absence de lien entre photographie et vérité, poursuivant sur ce constat, p.157, que « quelque valeur morale qu'on veuille attribuer à la photographie, elle n'en aboutit pas moins essentiellement à faire du monde un grand magasin ou un musée sans murs dans lequel tout est soit ravalé au rang d'objet de consommation, soit élevé à celui d'objet d'un jugement esthétique. »
Dans « Évangiles photographiques », elle étudie la façon dont les grands photographes théorisent leur art, le considérant grosso modo comme « tantôt une activité lucide et précise de connaissance », « tantôt un mode de rencontre pré-intellectuel, intuitif ». (p.164), tantôt une expression de soi, tantôt un regard détaché sur le monde. Elle insiste sur le fait que l'acte photographique est en un sens une « prédation », ce que peu de photographes admettent.
Dans « le monde de l'image » enfin, Susan Sontag observe un autre couple problématique : photographie et réalité, en s'appuyant cette fois davantage sur les écrivains et leur pratique, Balzac, Thomas Hardy, Cocteau, Genet, J. G. Ballard, Thomas Mann, Proust, Melville, Nabokov. Elle le répète : « les images photographiques tendent à anesthésier l'expérience directe que nous avons des choses » (p.233), avant d'aborder le documentaire d'Antonioni « Chung Kuo », très contesté en Chine en 1974, pour approfondir les thématiques qu'elle a précédemment abordées.
« Les pouvoirs de la photographie ont bel et bien détruit la dimension platonicienne de notre compréhension de la réalité » conclue-t-elle enfin p. 248. Elle achève son ouvrage sur le constat du retournement de ce qu'elle abordait dans son premier essai : « Il convenait à l'attitude dépréciative de Platon à l'égard des images de les comparer à des ombres […] mais la force des images photographiques tient à leur statut de réalités matérielles, à ce qu'elles sont […] un puissant moyen de retrouver l'avantage contre la réalité, de la transformer en ombre à son tour. » Ce final brillant ouvre sur un appel dans la toute dernière phrase à s'engager sur le chemin d'une « écologie appliquée non seulement aux choses réelles mais encore aux images. »
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Souvenir lointain d'une lecture à l'époque où j'avais lu quelques livres de réflexion sur la photographie. Avec celui-ci j'étais servi ! Je me rappelle vaguement que j'avais trouvé celui-là très "intello", probablement parce que je n'y avais pas compris grand-chose (on dit ça quand on ne comprend pas, on dit "c'est intello") et que cela ne m'avait donc guère apporté.
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Sur la photographie est un recueil d'essais de Susan Sontag. La plupart de ces essais ont été publiés dans le New York Times entre 1973 et 1977 - à l'époque où la photographie était encore un domaine spécialisé, et pas comme au XXIe siècle, où tout le monde possède virtuellement un appareil photo sur son smartphone.

L'auteure a abordé en détail l'évolution de la photographie au fil des ans et a discuté des clichés de photographes célèbres tels que Brassaï, Diane Arbus, etc. Mais le problème que j'ai ressenti dans ces essais est que l'auteure suppose que le lecteur connaît parfaitement les oeuvres de ces photographes, ce qui n'est pas le cas du lect.eur.ice moyen.ne. Je connais ces photographes principalement parce que je vis à Paris, et ceux qui ont travaillé à prendre des photos de Paris, comme Brassaï ou Diane Arbus, je pouvais faire le lien avec leurs clichés et comprendre ce dont l'auteur parlait. Mais pour les autres, j'étais complètement dans le noir, et l'éditeur du livre aurait pu ajouter les photos pour que nous puissions nous y référer, plutôt que de laisser les choses à notre imagination.

En outre, l'auteur a idéalisé la photographie comme une forme d'art unique, la seule forme d'art où tout ce qui est fait "aujourd'hui" sera considéré comme de l'"art" à l'avenir, mais cela n'est pas exclusif à la photographie, mais à la plupart des formes d'art - celles qui étaient considérées comme ordinaires ou la norme, devenant des antiquités et une forme d'art à l'avenir. En fait, plusieurs artistes, comme Van Gogh, n'ont pas été reconnus de leur vivant.

Pour conclure sur ces essais, je n'ai pas apprécié ce livre, en tant que lecteur moyen, et si j'avais été un passionné de photographie et de son histoire et si j'avais connu les oeuvres de tous les photographes célèbres dont elle a parlé, j'aurais peut-être eu une opinion différente. de plus, une grande partie des sujets abordés dans ce livre sont dépassés, étant donné que les photos peuvent être prises par n'importe qui presque instantanément. Sur ce, j'attribue à ce livre une note de 2 sur 5.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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"Ecrire sur la photographie, c'est écrire sur le monde", cet essai de Susan Sontag sur l'image dans notre monde moderne est une réédition de 1977. Son immense travail et ses recherches sur la photographie sont étayés de nombreux exemples évocateurs qui suscitent l'envie de découvrir les grands noms de la photo. Devenu culte pour les passionnés de photographie, ce recueil est riche et plutôt accessible, il ne s'adressent pas seulement aux personnes maîtrisant le sujet.
Petit bémol, j'aurais aimé trouver des photos en illustration de ce recueil, c'est assez frustrant d'évoquer l'image sans en voir au fil des pages, heureusement il y a la couverture, très belle.
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