Le vent l'emportera : publié en 2010 en Norvège ( titre original "Vi skal arve vinden" ) et en France en septembre 2017 , Gaïa Editions.
C'est le quatorzième roman qui jalonne la vie de Varg Veum. Habilement,
Gunnar Staalesen consacre le premier chapitre au passé de son héros, sa grave blessure à Oslo quatre années auparavant, sa carrière à la Protection de l'enfance qui lui a permis de rencontrer Karin Bjørge en 1971.
Septembre 1998, Varg Veum a demandé à Karin de l'épouser. Mais c'était avant qu'elle ne soit mourante à l'hôpital d'Haukeland à Bergen.
Karin avait présenté à Varg une amie d'adolescence, Ranveig, dont le mari Mons a disparu alors qu'il séjournait dans sa maison de loisirs face au fjord de Bergen. Mons a disparu sans laisser de trace, comme emporté par le vent.
Mons Maeland est un riche entrepreneur, son dernier projet allait se concrétiser sur les terrains qu'il avait acquis en 1980 sur l'île de Brennøy, un bout de terre battu par les vents où ne vit qu'une poignée d'habitants. le site est idéal pour y installer un parc éolien d'un intérêt inestimable en prévision de l'époque où le fond de la mer serait privé de pétrole. Mons travaillait avec son fils Kristoffer, sa fille Else est opposée au projet. Kristoffer et Else sont les deux enfants que Mons a eu avec sa première épouse qui en 1982 a également disparu au même endroit que Mons, comme emportée par le vent.
L'énergie éolienne divise, y compris les organisations écologistes. L'auteur insiste sur ce sujet ( chapitre 6), un aspect de la Norvège qu'il est instructif de découvrir. Dans le roman, l'opposition écologiste est représentée par Ole Rørdal qui est originaire de l'île de Brennøy. L'énergie éolienne divise aussi les élus locaux, Même Mons Maeland avait émis des doutes sur le projet qu'il avait imaginé et que son fils Kristoffer défendait vigoureusement notamment face à l'énergie marémotrice.
Varg Veum chargé par Rangveig de retrouver Mons se rend sur l'île de Brennøy. Un
face-à-face y oppose industriels favorables aux éoliennes et opposants, il tourne au drame. Varg Veum choisit de se rapprocher de la population locale, une micro-société insulaire dans laquelle tout le monde se connait depuis l'enfance. Varg n'a pas son pareil pour déterrer de vieilles histoires et pour déranger ceux qui ont quelque chose à cacher. Sa perspicacité lui permet de poser la question susceptible de déstabiliser le suspect le plus réfractaire. le lecteur est entraîné dans une affaire complexe où les criminels ne sont pas les seuls à détenir des secrets. Et Varg parle et parle encore, cela peut être dangereux pour lui et ses proches, comme dans un chemin de croix.
Quel excellent roman ! Varg Veum au mieux de sa forme . Bravo à
Gunnar Staalesen qui ravit ses lecteurs français depuis 1977 !
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