Roscoe Arbuckle n'est pas encore Fatty quand il se retrouve sur les routes des États-Unis , jeté hors du domicile familial par son père alcoolique et violent alors qu'il n'a qu'une dizaine d'années .
De petits boulots en représentations théâtrales, il va commencer à se faire une réputation .
Le succès balbutiant, il se rend à Hollywood où il débute devant et derrière la caméra.
Son succès fera des envieux et le conduira face à la justice , soupçonné de viol et meurtre; le tout n'étant qu'une machination contre Hollywood devenu le centre des débordements en tout genre, drogue, procès , manipulations, dessous de table et pratiques répréhensibles même à l'époque et dans ce milieu.
Fatty vivra une vie pleine de violence, d'argent, de célébrité, d'abus d'alcool et de drogue( la morphine étant " distribuée " aussi facilement qu'un doliprane), et de souffrances tant physiques que psychologique .
il mourra à 46 ans après avoir retrouvé un semblant de popularité mais en étant resté celui qu'il fut toute sa vie, un homme fragile , qui se disait naïf et même un peu simplet.
L'auteur a écrit à la première personne du Singulier, prenant le temps du récit la place de Fatty et comparant sa situation juridique à celle d'O.J Simpson.
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L'auteur s'est glissé dans la peau de Fatty pour relater cette vie "extraordinaire" avec beaucoup de pudeur et d'humanisme. Tantôt drôle, tantôt triste; Fatty se révèle sous la plume de l'auteur.
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Tout autant comique que tragique, Moi, Fatty nous plonge, avec une ironie grinçante, dans les arrière-fonds des débuts de l'industrie cinématographique.
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J'étais aussi heureux qu'on peut l'être quand on est un SDF prépubère de la taille d'un ours polaire.
À la vérité, j’étais toujours très soucieux de mon apparence. Une vie entière passée à être dévisagé comme une bête de cirque, ça finit par avoir des effets secondaires. Plus je devenais monstrueux, plus j’essayais d’avoir l’air normal. Présentable. Je ne sortais jamais de chez moi – ou de ma chambre d’hôtel – sans m’assurer que mes chaussures étaient cirées, mon costume repassé, mon visage et mes ongles d’une propreté méticuleuse, et mon nœud pap’ dans le bon sens. Les gros ont tendance à paraître crasseux même quand ils ne le sont pas.
« Vous avez un bon visage de gros », dit Selig, la voix empreinte d’un contentement sincère, comme si un visage de gros était quelque chose qui captait l’attention des inconnus et dont on soit désireux de se vanter.
Il n’y a pas de déodorant pour le désespoir. Et apparemment aucune façon de se débarrasser du parfum de la prison.
Entretien avec Jerry Stahl
Jerry Stahl revient de loin. Scénariste pour la télévision et junkie notoire dans les années 1980 et 1990, il raconte son addiction à l'héroïne dans "Mémoires des Ténèbres", voyage au bout de la nuit hollywoodienne teinté d'ironie, traduit aux éditions 13e note.
Initialement paru en 1995, le livre a été adapté au cinéma sous son titre original "Permanent Midnight" en 1998 (avec notamment Ben Stiller). Personnage intense, pince sans rire, Stahl revient pour Fluctuat sur ses années noires, ses héros littéraires, sa carrière à Hollywood.