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EAN : 9782267022780
175 pages
Christian Bourgois Editeur (05/01/2012)
3.85/5   31 notes
Résumé :
Avec ces dix récits, ancrés dans la région du lac de Constance, Peter Stamm renoue avec le genre de la nouvelle, dans lequel il excelle. Variations autour du couple et de la solitude, ces textes conçus comme des instantanés photographiques cadrent un moment de vie sans jamais imposer de jugement ou de résolution définitive : ils capturent quelques pensées et événements flottants au sein d'existences en perpétuel état de tension et d'incertitude.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Au-delà du lac » est un recueil de dix nouvelles.
Peter Stamm écrit et inscrit ces histoires à proximité du lac de Constance, la région d'où il vient. On y perçoit un lien étroit avec la nature, les éléments naturels, les choses simples de la nature humaine.
L'auteur a cette aisance d'observer la vie, les rapports humains, les rapports conjugaux ou l'introspection relative à la solitude.
Sans jamais dévier dans le jugement, Peter Stamm transmet ce qu'il observe, ce qu'il a vécu.
Ces dix nouvelles traitent de thèmes différents touchant le questionnement, la description de pensées intimes que chacun a en lui.
L'écriture est simple sans fioritures ni dentelles assurant une lecture paisible.
Un auteur qui ne me déçoit jamais.
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Les nouvelles de Peter Stamm paraissent baigner dans le halo d'une attente, comme si l'on y sondait une eau trouble – mais rien de glauque –, où les faits et choses ordinaires prennent une dimension exceptionnelle, imperceptiblement dérangeante, enveloppée dans un malaise prégnant, sourd et insipide.

Que tous ces récits se situent autour du lac de Constance a peu d'incidence sur la nature réelle des textes proposés, car on va bien au-delà du lac... L'auteur germanophone, citoyen de Winterthur, y a trouvé matière, parmi quelques souvenirs personnels, à des moments littéraires exclusifs ainsi qu'il l'explique dans un épatant français. Les dix récits du recueil sont très variés dans leur schéma, leur longueur et leur thème : un écrivain en mal d'endroit calme pour travailler découvre une villégiature sans eau, ni électricité, rien à manger et une hôtesse peu accommodante (Les estivants); un prêtre au bord de l'exaspération, mal accepté et pris à partie par ses paroissiens (Le repas du Seigneur); un couple amoureux dans un autobus observé par un homme bizarre, revu le soir dans une interview télévisée (Sweet dreams); un jeune fermier travailleur, un peu gauche, voit un chapiteau de rock s'installer sur son terrain (Le 27 juin); ... Coney Island, instant bref minutieusement décrit, comporte deux pages.

La science de Stamm est de donner de l'importance à des événements anecdotiques, à peine faits-divers, et, exception de toute nouvelle réussie, à son terme, la décision, le dernier mot revient toujours au lecteur qui désire en faire «son» histoire, remplir les interlignes, élaborer définitivement la sienne parmi une libre collection de possibles.

Parvenir à cet idéal requiert évidemment la rétention d'information, et tout l'art est que cette économie au niveau de l'écriture induise l'attente et le trouble à partir de l'essentiel, le nerf, fuyant tout remplissage qui sera senti comme excès de poids. Parfois Stamm nous conduit par les mots vers une révélation que l'on a perçue dès le début, qui attend son moment, ou bien il nous met face à un éparpillement qui, le dernier mot tombé, dessine sur la page une forme évocatrice que nous saisissons, ébahis, comblés peut-être, pour la brandir limpide, congrue.

[...]
Merci l'écriture minimaliste, ici encore. Ce n'est pas «du Carver» fort axé sur le dialogue, on y reconnaîtra plutôt la ligne épurée d'un Yves Ravey, sans rechercher le suspens comme ce dernier. Dans un entretien, Stamm dit de la vie qu'il n'essaie plus de l'expliquer mais qu'il la regarde. C'est vraisemblablement un des secrets de cet homme pour parvenir à un beau résultat littéraire, lui qui laisse planer un léger sourire entendu lorsqu'il mentionne ses études en psychologie à l'université, «parce ce qu'il fallait quand même bien comprendre comment fonctionnent les personnes, puisque la littérature parle d'elles».

[Chronique complète sur Marque-pages (adresse ci-dessous)]

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Prenez un lac, sa surface est lisse, à peine ridée par le vent. Mais, en-dessous, des remous l'agitent sans doute, sans que personne ne s'en aperçoive. Invisibles. Les histoires de Peter Stamm sont de la même eau, si l'on peut dire, d'autant plus dans un recueil de nouvelles comme Au-delà du lac où presque tous les récits se déroulent aux abords du lac de Constance. L'impression première est d'entrer dans l'intimité de ses personnages, à un moment donné de leur vie. Ces hommes et ces femmes, en solitaire ou en couple, ont des contours incertains, ils se cherchent, tentent de contrôler leurs existences sans y parvenir tout à fait. Ce qui fait la beauté diaprée des nouvelles de Stamm, c'est non seulement leur caractère flottant et énigmatique, mais aussi leur ouverture vers un futur indéchiffrable. Chaque récit pourrait se terminer par des points de suspension, liberté est donnée au lecteur d'imaginer une (des) suite(s) possible(s). le rapport à la nature y est très fort et certaines nouvelles flirtent avec un fantastique éthéré qui se marie étonnamment avec des évènements et des gestes d'apparence ordinaires. Nous sommes en Suisse et il y a parfois une union surprenante entre un peu d'exubérance italienne et une dose de rigueur allemande. Ce qui ne veut pas dire que la tonalité est neutre. Plutôt de l'ordre de la mélancolie, ce sentiment dont Victor Hugo écrivait qu'il représentait "le bonheur d'être triste." Au-delà du lac, ce sont dix nouvelles et pas une seule n'est ratée. Cet auteur est vraiment précieux quelque part dans sa subtile constance (et autour du lac éponyme).
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Peter Stamm est décidémment l'écrivain de l'intime, de la fêlure !
Dans un cadre bucolique et d'apparence très paisible, la région du lac de Constance en Suisse, il nous fait partager, à travers dix nouvelles, l'intimité de personnages à la fois ordinaires et magnifiques.
Le style est au service d'une écriture toute en finesse. Stamm y dépeint l'impossibilité de communiquer, la difficulté d'être aux autres et à soi-même. le temps y est comme suspendu, ralenti.
Une lecture qui laisse une empreinte rémanente.
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Les recueils de nouvelles portent avec eux le défi de convaincre à chaque histoire le lecteur qui pourrait, le cas contraire, suspendre sa lecture. Au-delà du lac a réussi à garder ma curiosité éveillée, c'est une découverte que je vous recommande de faire.
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critiques presse (3)
Lexpress
12 mars 2012
En dix nouvelles pleines de nuances, Peter Stamm parle d'existences ordinaires où nostalgie et amertume affleurent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
27 février 2012
Il y a une obsession de la sincérité et beaucoup de générosité dans l’écriture de l’auteur.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
27 janvier 2012
Le regard de Peter Stamm est aussi subjectif que peut l'être l'objectif d'un appareil photo. On sent que tout est vrai et que tout s'échappe […].
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On ne doit rien attendre, c'est la seule façon de tenir le coup. La patience ne sert à rien puisque rien n'arrive.
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Les animaux avaient cet avantage sur les humains que leur souvenir n'était qu'expérience et non un autre monde dans lequel on risquait de se perdre.
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Videos de Peter Stamm (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Stamm
Ancien documentaliste, le narrateur passe son temps à découper des articles de presse qu'il archive dans sa cave – tous soigneusement rangés dans des dossiers. L'un d'entre eux est dédié à Franziska, alias Fabienne, une ex-chanteuse de variétés à succès. Il ne pèse pas moins de deux kilos, un poids à la mesure de l'amour que le narrateur lui porte depuis l'enfance. Ils se sont connus sur les bancs de l'école et ont même été de proches amis. le temps passant, ils se sont perdus de vue. Mais un jour, le narrateur décide de reprendre contact avec elle et, après s'être procuré son adresse mail, lui envoie un message.
Avec humour et tendresse, la voix du narrateur se déploie ici pour déjouer les codes du roman sentimental, et nous conter une histoire d'amour singulière. Est-il possible de conserver intacts les sentiments pour l'être aimé, de les mettre à l'abri du temps comme on classe un dossier? La réponse à ces questions ne manque ni de charme ni de poésie.
« Les Archives des sentiments » de Peter Stamm Traduit de l'allemand (Suisse) par Pierre Deshusses
EN LIBRAIRIE
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