Après avoir lu - Après la nuit - dont j'avais dit du bien, je m'étais promis de revenir vers cette auteure canadienne (petit clin d'oeil amical à Ghislaine Lavoie), ex agent immobilier reconvertie, pour notre plus grand plaisir, dans l'écriture de polars.
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Séquestrée - porte bien son nom, car il s'agit évidemment du thème de la séquestration subie par une jeune femme agent immobilier de son état (tiens donc…) lors d'une journée portes ouvertes organisée à Clayton Falls sur l'île de Vancouver (tiens donc), laquelle va vivre l'enfer durant un an entre les mains d'un tueur psychopathe… dans une cabane en rondins au milieu de nulle part.
L'histoire, sa structure narrative est écrite sous forme d'une vingtaine de séances chez une psychiatre au cours desquelles Annie, la
séquestrée, se raconte au présent et au passé, ce qui semble assez banal et d'évidence chez un psy, mais qui dans le cas présent se révèle être d'une réelle efficacité sur l'histoire et sur le lecteur.
Annie est une poly
séquestrée :
séquestrée de par son enlèvement, mais
séquestrée de par sa mère qui ne lui a jamais pardonné la mort de sa soeur aînée tuée par un chauffard (tiens donc… la relation entre soeurs est un thème a priori récurrent chez
Chevy Stevens… rappelez-vous "Après la nuit"),
séquestrée par des secrets de famille,
séquestrée par une vie et un boulot mal assumés (elle se destinait aux beaux-arts), et enfin
séquestrée par les conséquences de sa séquestration.
C'est plutôt bien écrit, l'histoire est portée par des moments très forts (je pense en particulier à Annie et à sa fille… dont elle nous révèle prénom à la fin du roman), et le tout se lit de manière fluide et haletante.
Le seul reproche que je ferais à Miss Stevens, c'est (et je n'ai lu que deux de ses bouquins) qu'il y a beaucoup d'éléments autobiographiques qui reviennent dans ses histoires, sans que le lecteur leur fasse la chasse : l'île de Vancouver, les relations plus que conflictuelles avec la mère, la soeur morte, l'amour et la présence d'un chien de même race, le jogging, la prison...
J'essaierai de continuer à suivre cette écrivaine, mais en laissant à mon cerveau la possibilité de se dépayser dans d'autres univers.