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3,89

sur 4869 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est en flânant dans les rayons de ma librairie que je suis tombée sur le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Et j'ai été très surprise par la petite taille du roman. Sur le moment, j'ai cru qu'il ne s'agissait que d'extraits avant de m'apercevoir que c'était bien l'oeuvre complète.

J'avais toujours pensé que cette histoire était aussi épaisse que le Dracula de Bram Stocker. Comme quoi, un récit très court peut marquer les esprits, traverser les siècles sans problème et être le sujet d'une multitude d'adaptations cinématographiques de près de deux heures.

Cela s'explique facilement : le roman est génial, c'est un vrai coup de coeur.
Le thème est fascinant : le dédoublement de personnalité et l'affrontement entre le bon et le mauvais côté d'un même individu sont des sujets intrinsèquement intéressants. Et en plus, Stevenson les traite d'une manière intelligente et passionnante.

En passant par le prisme du fantastique et du polar, l'auteur a crée une atmosphère unique qui happe le lecteur dès les premières pages.
Parce que si j'ai aimé l'histoire, c'est l'atmosphère du roman qui m'a le plus enthousiasmée.

On se retrouve dans un Londres humide, où le brouillard enveloppe les passants et affaibli la lumière des réverbères. Les feux crépitent dans des cheminées cossues. le thé, fumant, attend de réchauffer les vieux os des protagonistes. La nuit, les monstres s'éveillent et font perdre la raison aux notables.

Et l'apprenti sorcier se fait prendre à son propre piège, comme Victor Frankenstein en son temps ou Dorian Gray dans une autre mesure. Car c'est le message de Stevenson : si on joue avec des allumettes, on se brûle. Rangez vos poudres de perlimpinpin, vous ne serez jamais aussi fort que Mère Nature.

L'air de rien, ce petit roman, m'a mise mal à l'aise car il m'a obligée à réfléchir sur ma propre nature. Si moi aussi, je prenais cette potion, quel visage aurait mon double ? Sûrement pas celui d'un ange.
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Je me suis régalée. Psychologie, psychanalyse, dédoublement de personnalité... je trouve que le psychisme est un sujet passionnant et j'aime lire des choses là-dessus, documentaire comme fiction. Il y a encore tellement à découvrir à ce propos!
Stevenson s'est ici inspiré de sa propre histoire, suite à un cauchemar dans lequel il vivait un dédoublement de personnalité. Quand les rêves inspirent des romans...encore un sujet à creuser :-)
L'écriture est travaillée, c'est un style d'époque antérieure et j'apprécie vraiment ces belles phrases bien tournées et recherchées.
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Un conte enchanteur aux multiples identités, intrigues et zones de flou, qui n'en finit pas d'intriguer, alors que tout le monde pense connaître la fin et les personnalités opposées du docteur et de sa "créature". Faux roman policier, fausse manipulation psychologique mais véritable beauté littéraire au service de l'imagination.
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Sombre. Glaçant. Dérangeant. Terrifiant. Humain...
Chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvres
Le meilleur Stevenson
Et totalement indémodable. Cette folie-là est totalement contemporaine.
troisième lecture, troisième coup de poignard. Chapeau
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Une nuit, un homme désagréable heurte par mégarde une fillette qu'il piétine avant de s'en aller. Rattrapé par les parents de l'enfant qui hurle, il se voit contraint de leur donner un chèque pour les apaiser et finit par retourner chez lui, dans une maison délabrée à Soho. Cette anecdote insolite, échangée entre deux personnages pour le moins ennuyeux, au moment où ils passent devant ladite maison, marque le commencement de L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr. Hyde. Haletant, déroutant, terrifiant, fascinant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce roman dont on peine à croire qu'il ait été écrit par le même auteur que L'île au trésor.

C'est à travers les yeux de Mr. Utterson, notaire tout ce qu'il y a de plus banal, que l'on entre peu à peu dans l'histoire du docteur Jekyll et de Mr. Hyde. Quel lien peut-il exister entre le respectable médecin et le détestable inconnu ? L'un est grand et généreux, l'autre petit et mesquin. le notaire, les serviteurs et les amis de Jekyll ne poussent pas la curiosité au-delà des bornes de la bienséance, se refusant à mener une enquête aussi étrange. C'est ce qui fait tout le paradoxe du récit, saturé de personnages bien-pensants : d'énigmes en indices, il faudra en passer par le meurtre et attendre le dernier chapitre pour que le mystère soit dévoilé.

Incarnation de la double personnalité manichéenne qui hanterait chaque être humain, dénonciation subliminale de l'hypocrisie victorienne, allégorie de la descente aux enfers d'un toxicomane, L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr. Hyde peut être interprété de bien des manières. On ignore jusqu'au bout en quoi consiste le vice qui causera la perte de Jekyll : lui-même admet comme unique particularité dans son caractère « une vive propension à la joie », difficilement conciliable avec le sérieux des études qui l'attirent et l'idéal qu'il s'impose. le narrateur n'interprète pas ces paroles, livrées en l'état au lecteur : libre à chacun de voir dans le texte de Stevenson une condamnation, une mise en garde ou un questionnement.

Cette histoire dénuée de morale est ouverte à de nombreuses interprétations. J'ai beaucoup aimé le dernier chapitre, écrit par un Jekyll chaotique qui ne sait plus s'il faut dire « je » ou « il » : ce livre invite à l'introspection et au respect de l'antique maxime du temple de Delphes : « Connais-toi toi-même. » Ce texte n'est pas sans rappeler le Diable dans la bouteille, qui ne va cependant pas aussi loin dans l'introspection.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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"L'étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde" est un roman à la fois court et extrêmement riche. Vite lu mais dont les thèmes infusent longtemps après avoir tourné la dernière page. La double personnalité, évidemment, mais aussi l'acceptation de soi dans toute sa complexité, son rapport aux autres, ses pulsions, l'amitié, la perte de contrôle... Les sujets abordés sont foisonnants, et bien que tous ne soient pas exploités de manière très approfondie, les pistes de réflexion sont nombreuses et intéressantes. Et c'est précisément ce qui me plaît dans ce roman : il bouscule nos certitudes et rend tangible la banalité selon laquelle l'être humain est constitué d'une part de bien et d'une part de mal. Comme dans la légende amérindienne, le loup qui gagne est celui que l'on nourri.
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Ce cauchemar que Stevenson a couché sur papier est un petit bijou de la littérature fantastique que j'ai tardé à découvrir ! Assortie d'une analyse passionnante de Maurice Mourier (maître de conférences de littérature française à l'université de Paris X) sur les non-dits et les significations cachées du texte, cette lecture s'est avérée pleine de surprises et plus sulfureuse qu'il n'y paraissait de prime abord.

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Voici un conte fantastique dont le fond est tombé dans le langage courant, évoquant la double facette que chacun porte dans sa personnalité, renvoyant au thème biblique du bien et du mal.
Pour être très honnête, la seule adaptation que j'en connaissais est le film de Jerry Lewis qui m'a fait rire aux larmes plus d'une fois.
Je suis tombée par hasard sur ce petit livre (moins de 90 pages) dont justement la modeste taille a levé le frein qui m'avait laissé loin de ce classique.
Bien m'en a pris car c'est une vraie bonne surprise tant sur le fond que sur la forme.
La première partie est présentée comme un roman policier : actes indignes, meurtre, personnage repoussant, disparition, tout y est sauf la police. Lorsque les explications à ces mystères surviennent, le genre du récit se transforme, si j'ose dire, vers la science-fiction.
Concernant la forme, le style est plutôt fluide, assez rare me semble-t-il dans la littérature de cette époque. Il est vrai que je n'avais jamais lu cet auteur. Les chapitres sont courts et la construction fait bien monter le suspens. On se croirait dans les « 5 dernières minutes » avec le fameux commissaire Bourrel.
Enfin, ce qui a achevé de me conquérir est la préface. Ecrite par le traducteur (Jean-Pierre Naugrette pour cette édition), elle contextualise le texte dans l'époque de la naissance de la psychanalyse et donne certaines clés accessibles seulement par les anglophones qui peuvent lire le texte dans sa langue originale.
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Sensationnel Stevenson, capable de nous emmener en goélette vers l'île au trésor ou bien sur les chemins des Cévennes en compagnie d'une ânesse, et, dans ce livre d'aborder le dédoublement de personnalité en lui conférant un caractère ésotérique, horrifiant et terrifiant par moments, puis empreint de sensibilité lorsque Jekyll prend le pas sur Hyde. C'est aussi pour l'époque un vrai roman d'anticipation qui explore les tréfonds de la personnalité humaine. Ne sommes-nous pas tous de potentiels Jekyll ou Hyde? Les faits divers criminels, anciens très célèbres, ou récents très tragiques, n'illustrent-ils pas les troubles de la personnalité développés dans le roman de Stevenson? Son roman est formidablement construit, avec une alternance des doubles qui tient le lecteur en haleine et le mène peu à peu vers un dénouement digne de la dimension de cette fiction inoubliable.
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Pour moi, "L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde" est d'abord un mythe rendu célèbre grâce au cinéma. Pourtant, à l'origine, c'est Robert Louis Stevenson, l'écrivain voyageur, qui a écrit ce roman fantastique en 1886. Depuis, il a été adapté de nombreuses fois.
Ce qui est passionnant lorsqu'on revient au texte initial c'est la richesse du dispositif narratif très différent d'un scénario de cinéma.
Certes, nous connaissons l'histoire de l'infortuné docteur Jekyll, chercheur passionné qui décide de devenir le sujet de ses expériences en absorbant un breuvage qu'il a mis au point pour prouver qu'il y a une dualité profonde dans tout être humain.
Pour autant, le roman de Stevenson se présente un peu comme un roman policier. Il y a beaucoup de suspense même quand on connaît l'histoire.
Dans le brouillard londonien, à la fin du 19e siècle, Mister Hyde sème la panique autour de lui avec son air démoniaque. Alors pourquoi est-il protégé par le respectable docteur Jekyll ?
Un lien mystérieux uni ces deux êtres que tout oppose (je me suis même demandée si on n'allait pas les accuser d'homosexualité) sans que l'on sache qu'il s'agit de la même personne. On ne le comprendra que tardivement, ce qui permet une analyse psychologique grâce à la multiplicité des points de vue proposé par l'auteur.
J'ai trouvé que Hyde, qui représente le mal, ne cherche pas des victimes mais se retrouve involontairement violent dans un contexte qui le pousse à l'agression. C'est peut-être une façon pour Stevenson de glisser dans ce roman une remise en question de la société victorienne d'autant plus qu'il montre que le supposé Bien n'est qu'un prétexte à se donner bonne conscience et afficher un masque d'honorabilité qui peut s'avérer fragile.
Cet incontournable du roman fantastique est surtout une façon de démontrer avec brio que la nature humaine est complexe.


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