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L'Arche (01/01/1892)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Ecrit en 1892.
Cette pièce appartient au cycle des pièces en un acte rédigées par le dramaturge dans une perspective expérimentale : cherchant « la formule du drame de l’avenir », il s’efforce d’y condenser au maximum l’action.
Strindberg, dans ses écrits théoriques comme dans ses drames, a marqué à maintes reprises sa fascination pour les travaux de ses contemporains sur les maladies mentales et le fonctionnement du psychisme humain. En particulier p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une mère qui veut que sa fille de 18 ans vienne jouer aux cartes avec elle plutôt que d'aller se baigner avec des jeunes gens de son âge. Seulement, la fille vient tout juste d'arriver à un tournant de sa vie ; c'est la prise de conscience que le soi-disant amour maternel toujours vanté haut et fort par la mère est avant tout mensonge, égoïsme et volonté d'empêcher toute émancipation de la fille. Deux personnages extérieurs se font l'écho de deux points de vue radicalement différents ; la "tante" Augusta, soutenant la mère envers et contre tout, taxant la fille d'ingratitude, et Lisen, une des rares amies de la jeune fille (peut-être même la seule), qui tente de la réveiller et de l'inciter à prendre son envol, quitte à la brusquer carrément.


Le sujet valait largement la peine d'être scruté par Strindberg. Même s'il n'est pas le premier ni le dernier à le traiter, il fait bon voir un auteur s'attaquer intelligemment à la relation mère-fille, qui relève parfois du tabou tellement on peut avoir tendance à la nimber d'une sainte auréole (rassurez-vous, je ne pense pas pour autant que toutes les mères soient maltraitantes ou que l'amour maternel ne soit qu'un vaste mensonge universel !) La pièce est subtile dans son étude psychologique - c'est-à-dire tout le contraire de Mademoiselle Julie (hum). Ce drame a ceci de spécifique qu'il ne nous conduit pas là où on l'attendrait : Strindberg montre comment s'émanciper est extrêmement compliqué pour une jeune fille, comment elle peut à la fois éprouver du dégoût pour sa mère et ne pas être capable de s'en détacher, jusqu'à en vouloir à la seule personne qui cherche à la tirer de son cloaque, jusqu'à choisir de s'enfermer dans cette relation malsaine de mère à fille.


C'est une histoire ordinaire, mais riche d'implications et de méandres psychologiques, avec des personnages et des dialogues qui sonnent juste. Et qui, pour le coup, aurait mérité un traitement plus long, d'autant que les personnages d'Augusta et, surtout, celui de Lisen, recèlent des ambiguïtés ici non développées. Si je me serais bien passée des dialogues fatigants de Mademoiselle Julie, je reste donc un chouïa sur ma faim en ce qui concerne Amour maternel, qui, cependant, ne manque pas d'intérêt, loin s'en faut.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
LA JEUNE FILLE. Et si tu savais comme notre intimité et, ces jours derniers, mes visites chez toi m'ont été précieuses, à moi qui n'avais jamais vécu jusqu'ici dans un milieu cultivé. Imagines-en le bienfait pour moi qui ai grandi dans un trou, dans une atmosphère renfermée, où les gens, d'une existence douteuse et mystérieuse, s'agitaient autour de moi, chuchotant, se disputant, taquinant ; sans jamais pour moi un mot aimable ou une caresse, surveillant mon âme comme on surveille un forçat... Penser que c'est de ma mère que je parle ainsi et cela me fait mal, oh ! si mal ! Et tu vas me mépriser !
LISEN. On ne choisit pas ses parents...
LA JEUNE FILLE. Non, mais on expie leurs fautes. On dit, je le sais, qu'on peut mourir sans avoir réellement connu la nature des parents, avec qui on a passé sa vie. Cela est probable : car le saurait-on qu'on ne le croirait pas !

Scène III
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LA JEUNE FILLE. Puis-je aller me baigner avec les jeunes filles, aujourd'hui ?
LA MÈRE. Pas sans ta mère, tu le sais bien !
LA JEUNE FILLE. Oui, mais elles savent nager et tu ne sais pas !
LA MÈRE. Il ne s'agit pas de savoir qui sait nager ou non, mais tu sais que tu ne dois jamais sortir sans ta maman.
LA JEUNE FILLE. Si je le sais ! Je l'ai entendu depuis que j'ai pu comprendre ce que tu disais.
L'HABILLEUSE. Cela montre que tu as une mère pleine d'amour, qui voulait le bien de son enfant... Oui, c'est cela !
LA MÈRE (tend la main à l'habilleuse). Merci ! Merci pour ces paroles, Augusta ! Ce que j'ai été pour le reste, cela... mais que je sois restée une bonne mère, je peux le dire moi-même sans crainte.
LA JEUNE FILLE. Oui... Ce n'est pas la peine de demander la permission d'aller jouer au tennis non plus !
L'HABILLEUSE. Il ne faut pas être impertinente envers sa mère, ma jeune demoiselle, et quand on ne veut pas faire à ses proches la joie de partager leurs humbles plaisirs, alors il me paraît pour le moins offensant
de venir demander à s'amuser dans la compagnie des autres !
Scène I
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LA JEUNE FILLE. Si je suis une grande personne, pourquoi me traites-tu comme une enfant ?
LA MÈRE. C'est parce que tu te conduis comme une enfant !
LA JEUNE FILLE. Cela au moins tu ne devrais pas me le reprocher puisque tu veux que je sois ainsi !
LA MÈRE. Écoute, Hélène, il me semble que tu es devenue bien raisonneuse ces derniers temps... Quelles
gens fréquentes-tu ici ?
LA JEUNE FILLE. Vous, entre autres !
LA MÈRE. Tu commences à avoir des secrets pour ta mère ?
LA JEUNE FILLE. Oui, il est temps, je trouve !

Scène I
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Videos de August Strindberg (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de August Strindberg
« Rares sont les auteurs suédois qui ont joué un rôle dans la littérature mondiale. Swedenborg (1688-1772) fut l'un d'eux […]. Un autre fut le Strindberg (1849-1912) des dernières années […]. » (Kjell Espmark)
« La voix de Tomas Tranströmer (1931-2015) est celle d'un homme de notre temps, un homme dont les poèmes nous apprennent qu'il a voyagé […] ; un homme qui est surtout très ordinairement père de deux enfants, qui prend sa voiture pour se rendre à son travail, dort parfois dans des hôtels, et plus souvent encore dans sa propre maison en Suède. […] Rien là qu'un lecteur de cette fin de siècle n'ait pu vivre lui-même. […] […] ses poèmes nous semblent […] un « parti pris des choses ». […] Un monde complexe s'étend sur la page : ainsi la nature suédoise, rugueuse sans être inhospitalière - des fortes profondes, des racines tortueuses, des fjords semblables à des déchirures dans la terre, des pierres partout, la neige surtout. […] Tranströmer ne se voue pas, en le recensant, à la banalité du monde contemporain. […] Trop humble, Tranströmer, c'est-à-dire trop rieur ; il déclarait discrètement éprouver ce litige en évoquant toutes ces « choses qu'on ne peut écrire ni passer sous silence » […] Qu'elle soit métaphore, analogie ou comparaison, l'image redouble la chose, la sort de cette indifférence où le langage que Tranströmer dit « conventionnel » la tient ; la sort de son idiotie en lui donnant un reflet, cette différence dont notre regard nécessairement la doue. Sans doute ce langage « conventionnel » suffit-il à désigner les objets que nous plions à nos usages : leur silence, c'est-à-dire leur façon d'être absents des mots, signale assez notre familiarité avec eux. Mais lorsque soudain nous réalisons leur présence dans son épaisseur et sa différence véritables, alors leur altérité radicale nous apparaît. Ni les noms communs ni nos usages quotidiens n'épuisent ce surplus […]. Ce surplus est l'appel auquel l'image répond […]. Réaliser, c'est prendre conscience et rendre réel ; c'est réponde à la nécessité que deux vérités s'approchent, « l'une de l'intérieur, l'autre de l'extérieur », l'une dicible, l'autre visible, et dialoguent par-delà leur séparation. […] Tel est le sens du face-à-face que crée la poésie. […] le pouvoir infini de création verbale qu'exprime l'image poétique est la métaphore de notre rapport infini au monde. Par lui, nous accédons à la conscience de ce qui nous dépasse. […] » (Renaud Ego)
« […]
Un an avant ma mort, j'enverrai quatre psaumes à le recherche de Dieu. Mais cela commence ici.
Un chant sur ce qui nous est proche.
Ce qui nous est proche.
Champ de bataille intérieur où nous les Os des Morts nous battons pour parvenir à vivre.
(Tomas, Tranströmer, Un artiste dans le nord) »
0:00 - Les pierres 0:45 - Kyrie 1:19 - de la montagne 2:03 - Sombres cartes postales II 2:20 - Haïkus I 2:31 - Haïkus X 2:45 - Générique
Référence bibliographique : Tomas Tranströmer, Baltiques, traduit par Jacques Outin, Éditions Gallimard, 2004
Image d'illustration : https://sis.modernamuseet.se/objects/83349/tomas-transtromer
Bande sonore originale : So I'm An Islander - Lonely Secrets We Had Lonely Secrets We Had by So I'm An Islander is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike license.
Site : https://www.free-stock-music.com/soimanislander-lovely-secrets-we-had.html
#TomasTranströmer #Baltiques #PoésieSuédoise
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