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EAN : 9782722605138
72 pages
Collège de France (26/09/2019)
4.5/5   12 notes
Résumé :
Ce n,'est ni en défaisant l'Etat social ni en s’efforçant de la restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C'est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu'il est et tel que nous voudrions qu'il soit. Et, aujourd'hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail.
Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l'horizon du travail au XXIe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet ouvrage met en évidence la nécessité de rendre intelligibles le contenu et le sens du travail au XXIe siècle pour deux raisons :

Premièrement, la société numérique, mais surtout phygitale, implique de définir l'interface entre le monde virtuel, numérique et le monde physique. Cette interface concerne non seulement les rapports entre êtres humains, mais aussi les rapports entre êtres humains et machines, qui s'annoncent bien plus complexe que les familiers écrans-claviers-souris, et les rapports de machines à machines.

Deuxièmement, la crise écologique , dont l'activité humaine est en partie responsable et pour laquelle les modèles de société présents ne nous munissent pas des moyens efficaces pour l'endiguer, menace notre vie sur terre.

Si nous attendons, cette crise écologique nous échappera de nouveau et inéluctablement une tragédie régulatrice malthusienne se mettra en place pour notre détriment selon l�ge : « il n’y a pas de problème sans solution à condition qu’on ne s𠆞n occupe pas. »
.
Souvenons-nous que la première élévation significative de notre niveau de vie dans l'histoire de l'humanité, fut engendrée par la révolution industrielle de la vapeur. Elle a permis d'accroître les richesses à une vitesse exponentielle telle qu'elles ne soient pas immédiatement compensées par l'augmentation de la population.

L'espoir d’étendre ce bienfait à l'ensemble de l'humanité représentait alors une utopie du progrès.

A contrario , l'état d'esprit guerrier des pays devenus riches à engendrer une barbarie industrielle où les êtres humains étaient considérés comme un matériau, une marchandise à consommer - la chair à canon des tranchées de la Première Guerre mondiale, l'holocauste, le génocide d'un peuple de la Seconde Guerre mondiale.

Donc, vraisemblablement, les hommes au pouvoir, les modèles de société, les états d'esprit n'ont pas conduit au bien-être global des êtres humains sur terre. Soulignons aussi, que la grippe espagnole de 1918, nous a fait comprendre que l'humanité n'avait pas fait fructifier ses connaissances sur des sujets vitaux laissés en jachère.

Donc, que va-t-on faire de la révolution numérique ?

Saurons-nous saisir cette seconde chance ?

La pandémie de 2020 nous laisse pantois en ce qui concerne la résilience de l'humanité qui, pour le profit d'un petit nombre, n'a pas orienté les efforts dans un sens assurant la prospérité de tous dont la santé.

En effet, l'ultralibéralisme a contrecarré les leçons tirées par la conférence de Philadelphie , suite au deux guerres mondiales, dont la nécessité d'une justice sociale, d'un sentiment d'appartenance à un dessein commun, d'une cohésion d'ensemble, d'une vision porteuse de l'avenir.

Serons-nous donc capables ou pas de construire, d’œuvrer, de travailler, de penser les contributions de la multitude pour la prospérité, a minima la résilience, du village monde ?

La lecture de cet ouvrage nous incite à poser ce type de question et à envisager des réponses

A l'évidence, la gouvernance par les nombres qui conduit à l'avènement des imposteurs n'est pas une réponse.

Bonne lecture.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En dépit de la jurisprudence qui a reconnu dans le pilotage par algorithmes tous les traits de la subordination salariale, les travailleurs "ubérisés" sont fortement maintenus dans un "en deçà de l'emploi", par des dirigeants politiques soumis à l'intense lobbying des plateformes.
Voir le cas de l'ancienne vice-présidente de la commission européenne, Mme Nellie Kroes, qui, après avoir violemment critiqué dans l'exercice de ses fonctions la condamnation par un tribunal belge des services Uber pop, a rejoint le "comité de conseil en politique publique" de Uber, où siègent également l'ancien secrétaire américain aux transports Ray LaHood, l'ex-président de l'autorité de la concurrence australienne, un ex-Premier ministre péruvien et une princesse saoudienne.

(page 18)
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En sorte qu'à l'échelle des entreprises comme à celle des nations, l'exploitation du travail ne repose plus aujourd'hui sur la promesse d'un enricissement, mais sur la menace du déclassement, de la pauvreté et de la misère. Dans les entreprises, cette menace prend la forme de ce que la Cour de cassation nomme "le management par la peur".
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Aucun déterminisme n'a présidé à cette grande invention juridique du XXe siècle que fut l’État social. Il fut la réponse démocratique à la paupérisation de masse, aux massacres déments et aux expériences totalitaires engendrées par la seconde révolution industrielle.
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Ce n'est ni en défaisant l'État social ni en s'efforçant de le restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise écologique.
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La révolution numérique est porteuse de risques comme d’opportunités.
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Vidéo de Alain Supiot
Avec Alain SUPIOT, juriste et professeur émérite au Collège de France
A l'issue de chacune des deux guerres mondiales, les nations s'étaient accordées pour affirmer « qu'une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale ». Toute société reposant sur une certaine répartition du travail et de ses fruits, l'injustice de cette répartition, si elle excède certaines bornes, engendre nécessairement la violence. Mais il est plus facile de s'accorder sur ce qui est injuste que sur ce qui est juste. La division du travail, à une époque et dans une société donnée, dépend de multiples facteurs géographiques, technologiques, politiques, culturels et religieux, en sorte que la justice au travail n'est pas une donnée a priori, mais l'horizon de luttes et de controverses toujours recommencées. Au XXème siècle, le périmètre de la justice sociale avait été limité à la question de la sécurité et des revenus du travail. Aujourd'hui la révolution numérique et les périls écologiques devraient conduire à l'étendre au travail lui-même, en vue de procurer à tous les êtres humains « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».
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