L'Homme s'est interrogé sur la dignité et les possibilités naturelles de son action ; et il a constaté que le groupe formé par sa race ne représentait encore qu'une masse dispersée et dormante. Les individus, ignorants et passifs, n'allaient pas jusqu'au bout de leurs pouvoirs ; et la collectivité organisée, surtout, où les ressources individuelles sont appelées à s'accumuler, à se soutenir, à « résonner », avec une intensité et une infaillibilité sans limites, n'était pas encore constituée.
Nous sommes tellement familiarisés, aujourd'hui, avec les notions (bien ou mal comprises) de Progrès, de Devenir, d'Humanité, que nous avons bien de la peine à ne pas les joindre au lot d'idées essentielles qui constituaient le fonds intellectuel de Platon, d'Aristote ou de saint Thomas. Si ces grands esprits n'ont pas disserté comme nous de ces choses qui nous occupent tant, c'est, dirions-nous pour un peu, qu'après les avoir pesées ils les ont dédaignées.
Le Savant, jusqu'au XVIIIe siècle, c'était surtout le Curieux, c'est-à-dire celui qu'une douce manie ou de longs loisirs inclinaient à cultiver une occupation honnête, intéressante, mais peu utile. C'était aussi, à l'intérieur du monde religieux, l'Apologète, qui se plaisait à inventorier les merveilles de la Création, ou bien qui cherchait à réfuter des adversaires sur quelque domaine philosophique ou scripturaire, ou bien tout simplement qui aspirait à décorer l'Église des dépouilles du monde profane. Nulle part encore le chercheur n'était encore ce qu'il commence à nous apparaître maintenant une sorte de prêtre .
Léopold Sédar SENGHOR et la mort. Teilhard de Chardin
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Léopold Sédar SENGHOR lit un extrait de son oeuvre traitant de Dieu, de la mort et de
Pierre TEILHARD DE CHARDIN.