Voilà un livre pour celles et ceux qui aiment les chats... et la philosophie grecque.
Avant les jeux olympiques d'Athènes, les autorités ont décidé d'éloigner tout ce qui détonne dans leur capitale (tiens, tiens cela me rappelle quelque chose) donc les chats de gouttière (en les castrant).
Une société de vieilles dames indignes (ou plutôt très dignes) menées par un olibrius un peu beaucoup matois-matou s'y oppose avec virulence.
Un parallèle est établi entre ces chats et les philosophes grecs dont ils partagent le nom, les traits de caractère et les nombreuses vies simultanées.
D'ailleurs, n'en seraient-ils pas la réincarnation ?
J'ai beaucoup apprécié l'humour corrosif de l'auteur et sa grande connaissance de ces deux sujets (les chats et surtout la philosophie grecque), je devrais dire trois avec la psychologie des vieilles dames.
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Attention OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) !
Ce drôle de livre, très joliment illustré, est une histoire racontée sur le ton du conte avec beaucoup d'ironie et de références culturelles qui peuvent vite faire perdre le fil au lecteur !
Tout commence avec une affaire de voisinnage et une association pour la protection des chats de gouttière. Mais tout cela n'est qu'un prétexte ! En cela, ce livre est vraiment très très déroutant! On nous parle de Madame Grigoriou et Monsieur Dimitracopulos, puis on en parle plus, puis ils reviennent , mais dans ce "nouvel" épiosde, ce qui est raconté n'a pas grand chose à voir avec ce qui avait été dit précedemment.
Pour en revenir aux petits félins, ils représentent le lien des Grecs avec leur passé, les postures de ces éternels voyageurs rapellant beaucoup les philosophes. La frontière entre figures du passé et chats d'aujourd'hui est d'ailleurs si mince, que là aussi on s'y perd parfois.
Pour ma part j'ai beaucoup apprécié les réflexions (plutôt philosophiques!) très riches de ce roman , ainsi que les "petites" critiques" à la politique grecque et athénienne au moment des JO de 2004. le tout par petites touches, comme des petits coups de pattes !
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Challenge Globe-trotteurs 2019
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Les chats ont sept vies, c'est bien connu. An Grèce, ils ont sept âmes. Ce sont aussi des animaux fiers et indomptables. Qu'y aurait-il de surprenant à ce que d'éminents philosophes – dont la pensée marque encore notre société contemporaine – aient choisi de se réincarner en ces animaux remarquables ?
Et certains ont bien compris l'identité secrète de certains de ces chats de gouttière. Malheureusement, la capitale grecque va bientôt accueillir les Jeux olympiques et les deux mots d'ordre sont sécurité et salubrité. Autant dire que nos philosophes des temps modernes ne sont pas les bienvenus.
Entre les félins et les autorités, il ne reste qu'un seul rempart, le Comité de défense des sept âmes, présidé par M. Ioannis Dimitracopoulos et composé dans sa quasi-totalité de respectables dames d'un certain âge. La fin justifie les moyens, et le Comité ne s'arrêtera à rien pour mener à bien sa mission. Toutes ces dames sont plus motivées que les plus fervents syndicalistes et ne reculent devant rien, sans craindre le ridicule et sans se plier aux règles de la société.
C'est le titre de ce petit roman qui a attiré mon regard, c'est son résumé qui m'a intéressé et c'est sa première page qui m'a convaincue. L'achat a été bouclé en quelques minutes, et je n'étais pas du tout venue pour ça. Je dois avouer, je ne regrette absolument pas cet achat impulsif et totalement imprévu.
Le sujet n'est pas commun et l'auteur a une plume habile qui sait nous tenir en haleine. Bon, les cours de philosophie remontent à loin pour moi et j'ai sans doute raté certaines allusions. J'ai cependant passé un excellent moment avec ce petit livre que je ne peux que vous inviter à lire dès que possible.
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Un étrange cercle d'adorateurs de chats de gouttière se réunit régulièrement à Athènes. Sous la présidence d'une sorte de gourou au passé mystérieux, M. Dimitracopulos, des dames d'un certain âge pour la plupart, se rassemblent, nourrissent ces chers petits, et suivent leurs pérégrination dans la capitale de la Grèce. Ces animaux étranges dans la doctrine du maître sont la réincarnation des anciens philosophes qui ont fait la gloire du pays. Alors la perspective des Jeux Olympiques et de tous les travaux qu'ils impliquent sont sources d'inquiétudes pour notre association des amoureux des félins.
Je me suis profondément ennuyée dans ce livre, qui pourtant n'est pas bien long. Entre stéréotypes et humour un peu mou, je n'y ai pas trouvé mon compte. Mais je suis peut être passée à côté.
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Un ouvrage léger qui se lit assez facilement, sans passion. On aimera sans doute le ton léger, la cocasserie de la défense des chats de gouttière athéniens par un comité féminin, chats observés et progressivement assimilés aux philosophes antiques- surtout platoniciens- dont ils sont la réincarnation. On s'y perd parfois un peu et on peut douter de l'avancée du récit et de sa portée en dehors de l'identification des chats au philosophes.
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Contrairement au chien, pour qui la laisse et le collier font office d’attributs existentiels, le spectacle d’un chat attaché est aussi absurde que l’image d’un pingouin attendant son tour à l’entrée d’un cinéma. On ne saurait qualifier un chat, fût-il dépourvu de tout (domicile fixe, nom de baptême, prénom de la mère ou qualité professionnelle), de "pauvre clochard".
Car les chats, ou plutôt les sept-âmes, n’ont que faire de brevet, particule ou pedigree. Ils n’éprouvent pas non plus le besoin de justifier leur existence par la démonstration de sentiments philanthropiques en escortant quelque malvoyant ou en aboyant afin de protéger la fortune de leur maître.
Le chat n’aboie jamais. Il n’agite pas non plus la queue en signe de reconnaissance. Car le chat est un chat. Qu’il soit matou, minet ou simple chat de gouttière, il demeure ce félin indomptable qu’il n’a jamais cessé d’être.
Zénon d'Élée
L'éternel champion des paradoxes fut considéré comme l'instigateur de ces étranges sarabandes observées au premier cimetière, qui ne manquèrent pas d'inquiéter les membres du Cercle des sept-âmes. Pour démontrer que le mouvement n'existe pas, il contraignait ses disciples à exécuter des bonds en avant et en arrière autour du même point. À l'en croire, le mouvement du chat illustre, à rebours, le principe de son immobilité.
Démocrite
Déçu, au dire de M. Ioannis Dimitracopoulos, par la rigueur de la science moderne, le soyeux Démocrite avait décidé de vivre dans le quartier de Kéfalari, à Kifissia (où jadis Hérode Atticus possédait sa demeure), afin d'y goûter la fraîcheur du climat. Pourléchant sans relâche sa toison et ronronnant de plaisir, il ne cessait de répéter ce principe général : "En réalité, nous ne connaissons rien avec certitude.
Le chat n'aboie jamais. Il n'agite pas non plus la queue en signe de reconnaissance; Car le chat est un chat. Qu'il soit matou, minet ou simple chat de gouttière, il demeure ce félin indomptable qu'il n'a jamais cessé d'être.
Pratiquant la surenchère, diverses égéries souffrant de nationalisme exacerbé se mirent à hurler jusqu'à l'hystérie que le champ est un animal d'origine étrangère, importé, qui jamais ne saurait s'intégrer au patrimoine grec.
Institut français d'Athènes : ''Ecrire en français, venir d' ailleurs'' Animé par Takis Théodoropoulos