Termine au logis

Défilent les saisons, dansent les mots, chante le rondeau. le poète a toujours raison assure la chanson. le confirme le nouvel ouvrage de l'écrivain Pierre Thiry, conteur infatigable et « écriveur » inspiré. Normal donc que le titre de ce recueil de cent rondeaux estivaux « Termine au logis » trouve une résonance avec l'ironie des temps présents. En cette période de reconfinement qui coïncide avec le retour des matins frisquets, on valide aussi les mots du musicien Jean-Marc Quillet qui affirme dans sa préface : « les rondeaux d'été font du bien en toute saison ».
En quête permanente des trésors que recèle cette si belle langue française, de juin à septembre 2020, Pierre Thiry s'est ainsi appliqué à consigner tous ces textes qu'il a de plus mis en voix sur différents réseaux sociaux.

Dans cette anthologie (qu'on lira donc au logis), on en apprend davantage sur une forme de poésie, qui au xvie siècle, époque de prédilection du sonnet, avait fait débat. Qualifié de « désuet » par Joachim du Bellay, le plus haut représentant de Dieu sur terre himself, en l'occurrence le pape Léon X, avait même banni l'usage du rondeau lors des fêtes religieuses. On y découvre aussi comment Vincent Voiture (1597 - 1648) est perçu comme le maître absolu en matière de rondeaux ; parmi ses morceaux de bravoure, saluons le Soleil, un poème pouvant être considéré comme la Rolls (elle était facile celle-là) du rondeau.

Par bonheur, plus rien aujourd'hui ne s'oppose à l'art du rondeau. Dans sa postface où il s'explique sur ses motivations, Pierre Thiry confie que son choix n'a rien d'innocent, qu'il nourrit en effet le projet d'adjoindre un jour à certains de ses textes un accompagnement musical. À ce propos, Pierre Thiry évoquait récemment dans la presse locale que deux rondeaux ont d'ores et déjà été mis en musique par Jean-Marc Quillet, mentionné plus haut. Et de souligner : « J'effectue un véritable travail sur le rythme de la langue… Les rondeaux de ce livre ont en général été écrits sous l'impulsion d'une idée, d'une émotion ou d'un rire intérieur que j'ai voulu partager. le rondeau avec sa forme désuète me paraît être une esquisse de sourire. »
En tout état, avec Pierre Thiry comme ambassadeur, le rondeau a de beaux jours devant lui et – n'en déplaise à ce bon vieux Joachim – prouve que ce genre poétique peut faire bon ménage avec la modernité. J'en veux pour preuve les diverses plateformes où il est possible de découvrir tout un univers : profil Instagram de l'auteur sous le hashtag #UnJourUnRondeau @ThiryPierre, chaîne Youtube et site Internet http://www.pierre-thiry.fr

En cette année 2020, j'avais par ailleurs fait de très plaisantes incursions dans cette bulle poétique. Pour mémoire : cf. Chronique du 15 février 2020 sur le premier opus de la trilogie des Sansonnets, intitulé « Sansonnets, un cygne à l'envers – Cent sonnets insignes allant vers » et chronique du 22 septembre 2020 à propos du recueil « Sois danse au vent » composé de quatre-Vingt-dix sonnets et quinze rondeaux.
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