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Noël Chassériau (Traducteur)
EAN : 9782070385089
288 pages
Gallimard (22/04/1992)
3.67/5   64 notes
Résumé :
Wild Town (1957)
Publié en français sous le titre" Éliminatoires", Gallimard (1965 à 2007) puis dans une nouvelle traduction intégrale sous le titre "Ville sans loi", Payot & Rivages (2018)

Coupable d'homicide involontaire et libéré de justesse par l'armée, David "Bugs" McKenna semble incapable de faire le bon choix au bon moment. Lorsqu'il atterrit dans la bourgade de Ragtown, Texas, les choses semblent pourtant s'arranger pour Bugs. Il obtien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Si le titre premier (et qui s'affiche sur Babelio) est Eliminatoires, le livre que j'ai entre les mains se nomme " Ville sans loi"et me séduit davantage.
Bugs McKenna arrive dans une petite ville de l'ouest du Texas, après avoir roulé sa bosse dans pleins de plans foireux , accumulé la scoumoune et (accessoirement), fait de la taule. Aussi, lorsque le flic de la dernière ville traversée, lui offre sur un plateau, un d'emploi sérieux , est-il très ettonné : le vent aurait-il tourné en sa faveur ? il s'occupera de la sécurité dans le seul hôtel de la ville. Entre le shériff qui a l'air ripoux, sa petite amie, que Bugs convoite sans trop oser convoiter , le propriétaire de l'hôtel( un homme richissime cloué dans un fauteuil ), sa femme qui court après Bugs et aimerait bien qu'il s"occupe" de son mari, plus tous les autres employés hauts en couleur, le lecteur ne sait plus trop qui est honnête et qui ne l'est pas. A qui peut-il faire confiance ? Dans le flou, le brouillard les 3/4 du roman, le voile se lève à la fin, et la surprise du lecteur est totale.
Ce que je retiendrai de ce roman noir, ce n'est pas tant son suspens (encore que...), mais sa petite musique "vintage" : le roman est sorti en 1957. Machisme, racisme, alcoolisme... et tous les autres trucs en "isme" , qui ont un peu vieilli , et qui font de ce roman noir, un objet du passé , une sorte de "Dernière séance"... Le potentiel cinématographique est bien là, dans sa caricature, ses codes d'une époque révolue. Le décor d'un grand hôtel est vraiment une très bonne idée, car il ajoute une touche impersonnelle (et donc anxiogène) , à l'histoire.
En me penchant sur la biographie de l'auteur, j'ai découvert que Jim Thompson avait été scénariste à Hollywood. On lui doit des films très célèbres, bien qu'il ait été surtout, reconnu après sa mort. Los Angeles peut parfois être très injuste.
- Une "Ville sans loi " ?
- Non, mais, Une Ville qui peut parfois être cruelle...

Challenge Mauvais genres 2020
Challenge Multi-défis
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Dingo McKenna a le chic pour être au mauvais endroit au mauvais moment...Après plusieurs incarcérations pour violence et vols, il pense avoir trouvé la planque idéale, qui plus est, servie sur un plateau par Lou Ford, premier adjoint au shérif de la petite ville de Loqueville. Ce dernier lui a trouvé le poste de détective du seul hôtel de la ville, l'hôtel Hanlon, lui expliquant qu'un détective pouvait empêcher en amont des exactions en tout genre et alléger ainsi le travail du shérif. L'hôtel Hanlon fondé par le propriétaire actuel Mike Hanlon, qui a bâti sa fortune sur les gisements de pétrole qu'il a su faire fructifier, est paraplégique et marié avec la ravissante Joyce, une vraie femme fatale. Quand Dudley, le comptable de l'hôtel, est retrouvé mort, après une chute de la fenêtre de sa chambre et que cinq mille dollars ont disparu, les évènements s'enchainent, mettant en cause les divers protagonistes, McKenna en tête.

Bienvenue à Loqueville, petite ville du Texas, qui a connu son heure de gloire, mais qui désormais n'est qu'un lieu qui a perdu de sa superbe et qui apparaît comme un panier de crabes...Une enquête menée de loin en loin par un adjoint de shérif qui se prétend plus naïf qu'il ne l'est vraiment, qui doit faire avec un détective, porte-poisse, bon gars mais qui se fait avoir systématiquement, un concierge d'hôtel qui se balade dans les couloirs, les deux frères Gusik, rats d'hôtel, une femme fatale. Une enquête un peu embrumée, avec beaucoup de dialogues, pas toujours explicites qui m'ont une peu perdue, mais qui vaut par une galerie de personnages hauts en couleur, on peut sentir que Jim Thompson s'est amusé avec cette peinture de la nature humaine.
Au final, ville sans loi est une intrigue qui tient la route mais un peu confuse.
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Ragtown, « ville loqueteuse », est une bourgade perdue dans l'ouest du Texas qui doit son expansion rapide au pétrole. L'air y est imprégné de l'odeur du gaz, les jets de feux des torchères colorent l'horizon. La sécurité est assurée par l'adjoint au shérif Lou Ford ; un être brutal et corrompu qui cache son cynisme sous une bêtise feinte. Les puits de pétrole et l'hôtel appartiennent à Mike Hanlon, un vieil homme en fauteuil roulant resté coriace en affaires. A ses côtés se trouve Joyce, son épouse volage qui attend son héritage avec une certaine impatience. C'est dans cet milieu trouble que débarque McKenna, riche de son seul casier judiciaire bien chargé. Ce n'est pas qu'il soit malhonnête, non, il est juste malchanceux et parfois d'un caractère irascible. A peine arrivé, il va rencontrer Lou Ford qui va l'écrouer avant de lui proposer un poste de vigile au sein de l'hôtel d'Hanlon. McKenna ne peut refuser l'offre mais, devinant les intentions du Shérif, il craint de s'empêtrer dans de nouveaux soucis. Et la suite va lui donner raison. Machinations, vols, chantages, mensonges, la pression va monter au fil du récit sur McKenna. Les rebondissements se cumulent et compliquent l'intrigue qui peine à délivrer un dénouement éventé. J'ai eu l'impression qu'il y avait un personnage de trop dans le coeur du récit. le roman s'émousse et perd de sa force. Même Lou Ford, le héros de «l'assassin qui est en moi» qui fait une nouvelle pige, perd de sa superbe. C'est bien regrettable car le livre contient des passages fabuleux, je pense notamment aux portraits satiriques des employés de l'hôtel (Thompson a exercé la profession de groom) ou à la description d'une crise de délirium tremens de haute volée ( Thompson a connu de nombreuses crises d'éthylisme)...
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Quand Dingo « Bugs » McKenna sort de son énième séjour en prison après avoir visité la plupart des cellules et pénitenciers fédéraux de l'Ouest des États-Unis, il a bien conscience qu'il est désormais grand temps de se ranger des embrouilles et de ne plus tenter les shérifs alentours qui n'attendent qu'un faux pas pour le recoller au trou.

Alors quand Lou Ford, l'adjoint du shérif d'une petite ville pétrolifère du Texas, lui propose un poste de responsable de la sécurité du grand hôtel local, l'aubaine paraît un peu trop belle pour Bugs. Plongé dans un panier de crotales plus venimeux et imprévisibles les uns que les autres, il va vite devoir comprendre qui en est le charmeur caché, tirant les ficelles de ce microcosme malsain. Surtout quand l'un d'entre eux a la mauvais goût de décéder après être tombé de plusieurs étages depuis la fenêtre de sa chambre…

Disons-le tout de suite, Ville sans loi de Jim Thompson (traduit par Pierre Bondil), lu rapidement après L'assassin qui est en moi, est un cran en-dessous de ce dernier. L'intrigue y est un peu plus décousue et l'atmosphère davantage en huis-clos, hôtel oblige.

Il reste cependant une incroyable galerie de personnages – Lou Ford aux aphorismes désopilants, Bugs McKenna le balourd au grand coeur, Hanlon le boss en fauteuil roulant et les pépées, Amy, Rosie ou Joyce aux formes généreuses et à l'instinct toujours en éveil – qui à eux-seuls valent le détour, sans omettre la langue imagée de Thompson, qui reste un délice à savourer page après page…
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Dingo est un être malchanceux, bagarreur, irascible et un peu benêt. Il voit enfin sa chance tourner et l'occasion de se racheter une conduite quand le shérif de Loqueville l'aide à décrocher un job de détective dans l'hôtel de ce trou perdu du Texas. A peine a-t-il le temps de profiter de cette respectable situation qu'il fait malencontreusement passer le comptable par la fenêtre. Bien décidé à masquer son forfait, il se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire qui, comme tout ce qui l'entoure, le dépasse totalement.

Entre femmes fatales, flic usé, petits larcins et crimes de sang froid, Jim Thompson concocte ici un roman noir rusé et amusant. Moins tourmenté et plus léger que ses autres oeuvres, ce récit teinté d'ironie nous permet tout de même de retrouver avec grand plaisir tout le talent et l'écriture aiguisée de l'auteur. Une lecture rapide et très agréable mais qui ne laissera probablement un souvenir impérissable.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
— C’est Ford qui fait la loi… et il la fait, moi, je te le dis. Il a mis la ville et le reste du comté dans sa poche, et personne n’ose lever le petit doigt sans lui demander la permission. Le plus marrant, c’est qu’il n’a pas du tout l’air d’un dur. Jeune, beau gars toujours souriant…
— Mais un rapide de la détente, hein ?
— Ben… c’est le seul flic de la ville qui ne porte pas de pétard. Seulement… je ne sais pas comment il s’y prend. Enfin, ça ne peut pas s’expliquer. Faut le voir pour comprendre. Dingo avait été incarcéré au début de la matinée. Le lendemain après-midi, le gardien vint le chercher et le fit monter au rez-de-chaussée. Il crut qu’on l’emmenait au tribunal. Au lieu de cela, le gardien lui tendit un billet de dix dollars et lui montra la porte.
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Le pétrole en avait jailli au rythme de trois mille barils de brut paraffineux par jour. En un clin d'oeil, la ville s'était arrondie telle une femme enceinte de huit mois dans l'attente de triplés. Une femme, disons, qui agit à la va-comme-je-te-pousse, qui se moque de l'impression qu'elle donne. Car la demande de logements avait été immédiate alors que les matériaux étaient difficilement disponibles, au milieu de nulle part, en ce lieu où ne poussait que l'herbe rase.
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- Bon, je me disais... j'ai dans l'idée que je ferais bien de vous équiper d'une arme à feu, pour ce travail. C'est pas que je pense que vous en aurez des raisons de vous en servir, mais des fois, la meilleure façon de ne pas en avoir besoin, c'est d'en avoir une.
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McKenna se prénommait David, mais on l'avait toujours appelé Dingo. Dingo, le gamin de dix ans emprunté et presque aussi grand que son maître ; Dingo, l'adolescent timide et peu sûr de lui ; Dingo encore, l'homme repié sur lui-même, hargneux, toujours sur la défensive. McKenna avait le don de faire toujours ce qu'il fallait au moment où il ne fallait pas, de se méfier de ses amis et de faire confiance à ses ennemis, de se montrer ridiculement intransigeant sur des points insignifiants et indifférent pour les choses importantes.
Les gens disaient qu'il était branque(...)
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Il marchait la tête légèrement levée comme pour humer l’air en quête d’une odeur méphitique. Son visage pâle et bouffi était aussi hautain dans l’assurance de sa supériorité que celui d’un pékinois pure race, avec lequel il possédait une certaine ressemblance. Les gens avaient tendance à sourire la première fois qu’ils le voyaient. Mais le plus bref contact avec cet homme de petite taille suffisait à leur en ôter l’envie.
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Vidéo de Jim Thompson
L?action se déroule sur une journée, un samedi de Pâques. Tôt le matin, la foudre s?abat sur Richard Weatherford, pasteur respecté d?une petite communauté de l?Arkansas. Son jeune amant vient lui réclamer le prix de son silence : 30 000 dollars. Marié, cinq enfants, prêcheur intégriste, toujours prompt à invoquer la figure de Satan pour stigmatiser les homosexuels, embarqué dans une croisade pour la prohibition de l?alcool, Richard va tout faire pour préserver la façade de respectabilité qu?il a patiemment construite. A n?importe quel prix. Au nom du bien. Au bout de ce samedi noir, la petite ville sera à feu et à sang, mais Richard Weatherford aura réussi à sauver sa réputation?
Fils d?un prêcheur baptiste, Jake Hinkson continue à régler ses comptes. Après L?Enfer de Church Street et Sans lendemain, Au nom du bien enfonce le clou avec une rage jouissive. Admirateur de Flannery O?Connor et de Jim Thompson, Hinkson livre un texte polyphonique, radicalement noir, portrait au tranchoir d?une petite communauté étouffante, prisonnière de valeurs hypocrites et d?une morale d?un autre âge. En bon auteur du Sud, il pousse le jeu jusqu?à son paroxysme. La fin, qui se déroule un an plus tard et montre le pasteur dans son prêche de Pâques, droit devant l?armée des âmes bien pensantes, est un monument de cynisme ravageur. Entre-temps, Donald Trump est arrivé à la Maison-Blanche. Michel Abescat Dry County, traduit de l?anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. Gallmeister, 320 p., 22,60 ?.
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