Henry David Thoreau,
Walden ou la vie dans les bois, éditions Gallmeister, Totem n°78, 389 pages, 2018 (première publication en 1854), 10 euros.
Les éditeurs savent flairer l'air du temps. Dans cette édition 2018 d'un grand classique américain sur l'écologie et la décroissance,
Henry David Thoreau, universitaire, décide, en 1845, de vivre deux années consécutives, en autonomie dans la forêt, près du lac Walden (Massachusetts).
Il construit lui-même sa cabane, cultive un grand potager, en vend parfois le produit, mais refuse chasse et pêche. Il ne vit pas en ermite, son but n'étant pas l'isolement complet, mais il veut juste montrer que l'on peut vivre sans travailler, en subvenant soi-même à ses besoins, au plus proche de la nature. Et la nature, il sait l'observer, la décrire, dans de grandes phases élégantes et alertes. Il nous emporte alors dans cette magnificence qui l'entoure, où nous restons subjugués par la grandeur des paysages, la profondeur du lac, et tous les habitants de ce lieu, même minuscules, qu'il regarde avec admiration, et dont il connaît le nom. Poète, naturaliste, ingénieur géomètre, il multiplie les talents. Cet ouvrage de presque 400 pages, publié sept ans après son retour de Walden, est un bijou de littérature et un précieux outil de réflexion sur nos rapports avec la société, le travail, la nature.
Suite à son séjour en autonomie près du lac Walden, où il a pu réfléchir au sens de l'existence, aux raisons qui poussent les humains à se ranger aux injonctions de gouvernements indignes, Thoreau rédige
La désobéissance civile, petit fascicule de 38 pages qui paraîtra deux ans après son retour de Walden. Il estime que son gouvernement est indigne parce qu'il est esclavagiste et qu'il a engagé une guerre contre le Mexique. En signe de protestation, il refuse alors tout net de payer une taxe. Il fera de la prison pour cela. Ce petit livre court, mais dense et riche d'enseignements humanistes, a eu un retentissement tel qu'il a été le livre de chevet de Gandhi,
Martin Luther King et
Nelson Mandela. On peut être petit et devenir un monument de la contestation !
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