S'attaquer à Walden s'apparente à une cure de détox : pas évident, mais profitable.
Disons-le clairement, s'emmener au bout de ce texte demande de la persévérance. Il faut surmonter le regard mordant que braque sur nous Thoreau, lorsqu'il décortique avec intransigeance les travers de ses contemporains ; leurs faiblesses qui sont encore les nôtres près de 150 ans après la parution de Walden.
Le bonhomme ne prend pas de pincettes pour opposer son rigorisme, dépouillé de tout matérialisme, à nos vies encombrées et captives.
Parvenus à un degré de mortification quasi létal, c'est avec bonheur que nous voyons soudain se dessiner des tableaux vivaces, rythmés par les battements d'ailes d'oiseaux ou le clapotis des vagues du fameux lac Walden. Dès lors, le texte embaume l'humus et la résine de conifère. Revigorés, on adhère au propos de Thoreau. La solitude n'est plus, alors, qu'une vue de l'esprit, tandis que la liberté se révèle à portée de bon sens.
Il faut cependant, digérer certains passages fastidieux consacrés, par exemple, au détail économique de son séjour dans les bois, ou bien à l'étude approfondie de la formation des couches de glace en surface du lac Walden.
La dernière page tournée, on éprouve à la fois du soulagement, et le sentiment d'avoir ouvert quelques pistes de réflexions pour poursuivre au mieux notre chemin.
Pour ma part, je vous souhaite d'orienter le vôtre vers une librairie et d'y satisfaire votre voracité livresque, en dépit du regard réprobateur du sieur Thoreau.
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