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3,82

sur 1077 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ru », c'est un récit court, poétique et exotique. « Ru », c'est une histoire familiale ; celle de Kim Thuy ; mais aussi celle d'un pays ; le Vietnam.

Avec de très courts chapitres, l'auteure nous évoque des bribes de sa vie, depuis son enfance à Saigon, en passant par son exil au Québec à l'âge de dix ans, jusqu'à sa vie actuelle entre occident et tradition orientale.
Des extraits de vie, des souvenirs, organisés en chapitres très courts et sans réelle linéarité chronologique, puisque l'on est dans le présent puis l'instant d'après dans le passé, aux différents âges de Kim Thuy.

Au travers de ce récit autobiographique, on découvre le Vietnam et le quotidien de sa population avant, pendant et après la guerre.
Une histoire très émouvante et d'une poésie tout à fait charmante qui rend la lecture très fluide et donc très agréable.
En plus de l'histoire autobiographique, Kim Thuy nous livre un contexte historique et politique que l'on connaît peu. Pour ma part, c'était en effet la première fois que je lisais une histoire avec le Vietnam en toile de fond. Je regrette malgré tout que ce ne soit pas plus long et qu'il n'y ait pas de passages plus détaillés sur les conditions de vie durant cette fameuse guerre, dont on a forcément entendu parler mais que l'on connaît finalement très peu.

Kin Thuy m'a charmé avec ce roman, tant pour son fond que sa forme. Une écriture magnifique et très douce. J'espère pouvoir lire d'autres livres de cette auteure.
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Ce récit, émouvant, est livré par brides et sans chronologie. C'est comme si l'auteur nous racontait sa vie lors d'une conversation intime au hasard de sa mémoire. Elle navigue par association d'idées, un souvenir en appelle un autre. L'horreur côtoie la beauté, la peur la solidarité et le tragique le comique. Tout se mélange et s'associe pour former un récit d'une grande délicatesse et d'une grande pudeur. Les nombreuses histoires nous font voyager du Vietnam au Québec en passant par la Thaïlande. Seul point négatif, c'est qu'à quelques reprises le fouillis d'anecdotes nous égare et nous laisse perplexe.
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Comme le petit ruisseau dont il tire son nom, Ru a sonné comme de la musique à mes oreilles. L'écriture est si colorée, si parfumée et si poétique que je me suis laissée dériver le long de son cours sans aucune difficulté.
L'histoire de cette réfugiée vietnamienne immigrée au Québec est émouvante à la base, mais encore plus que l'histoire, c'est l'écriture qui m'a enchantée. Avec Ru, j'ai compris toute la signification de l'expression lire entre les lignes. J'ai rarement vu un auteur faire naître des images si fortes avec une telle économie de mots. Si j'écrivais des livres, c'est comme Kim Thuy que je voudrais le faire.
Je frôle le coup de coeur. le seul bémol que j'ai à émettre, c'est que c'est trop court. J'en aurais voulu plus, parce qu'on a beaucoup trop rapidement terminé de le lire.




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Des textes courts qui se succèdent comme des tranches de vie, pour évoquer l'exil, la peur, l'intégration, le renoncement, la différence.

Kim Thuy nous raconte avec poésie et finesse quelques épisodes issus de son enfance au Vietnam.
Ensuite la fuite avec ses parents, l'arrivée en Malaisie dans un camp de réfugiés puis le Canada.

Une vie heureuse dans une famille aisée, puis la guerre et la nécessité de fuir, de tout quitter en n'emportant que l'essentiel.

Se reconstruire, comprendre les codes culturels d'un nouvel univers.

Ru est un récit construit autour de souvenirs, d'instants de vie partagés sans ordre chronologique. Comme un kaléidoscope d'émotions.

C'est un texte émouvant, d'une grande force. Un témoignage de courage emprunt de dignité.
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Comment raconter les boat-people et l'exil.

Inspiré de sa vie, Kim Thúy raconte l'exil d'une réfugié vietnamienne de Saigon au Québec sous la forme d'un recueil de courtes proses poétiques en patch-work.

Les fragments de cette mosaïque prennent des formes diverses, d'un portrait, d'une anecdote, d'un souvenir à un témoignage, alternant rapidement du comique au tragique. le tout compose une toile remplie d'émotions diverses : de joie, de peine, de peur ou encore de nostalgie. Ce qui offre une lecture d'une douceur sans pareil sur un sujet aussi difficile à traiter.
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Un livre cours qui fait voyager comme on le devrait plus souvent. Voyage au pays des souvenirs, des émotions et de l'Histoire racontée par quelqu'un qui l'a vécue.
J'ai été happée durant ces quelques heures par des mots d'une rare poésie, décrivant une vie difficile mais riche.
Il m'a remis à ma place, moi et mes petits soucis de riche jeune fille occidentale. On se sent petit face à tant de courage et d'humilité.
Une vraie leçon de vie.
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Ru, un titre parfaitement trouvé.

Ru est un mot très court, comme chacun des chapitres du livre. Mais ils s'enchaînent par un maillon ténu comme une goutte. Et la lecture en découle fluidement. (ndlr : j'ai toujours un faible pour les livres écrits en chapitres courts, j'ai l'impression d'avancer plus vite :)

Ru est un petit ruisseau et le récit part de petites anecdotes qui enflent pour former de grandes rivières d'émotion chez le lecteur.

Ru en vietnamien signifie berceuse (euh, c'est écrit à la première page :) et il est vrai qu'on est bercé par la poésie prégnante des images, des souvenirs de cette belle personne qui a tant vécu et le raconte si joliment.

Pas de rappel de temps, parfois un rappel des lieux (Montréal, Bangkok, Hanoi, la Malaise, Saïgon) mais le récit nous replace de lui-même là où il faut.

Coup de coeur pour des images, celle des soutiens-gorge filtres à café, des tantes et oncles numérotés, des tenues locales dont un minuscule carré de peau visible retourne d'envie.

morceaux choisis :

"Elle était très vieille, tellement vieille que la sueur coulait dans ses rides comme un ru qui trace un sillon dans la terre. Elle avait le dos courbé, tellement courbé qu'elle était obligée de descendre les marches à reculons pour ne pas perdre l'équilibre et débouler la tête la première."

"Durant les premières années de la victoire communiste, les livres d'histoire n'avaient pas assez de pages pour contenir tous les héros, alors ils se logeaient dans les livres de mathématiques : combien d'avions le camarade Công a-t-il abattu par semaine s'il en descendait deux par jour?"

Un très beau moment de lecture

4/5

is@mai14
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Ce petit livre retrace la vie de l'auteur, de son enfance au Vietnam à son exil au Canada.
Enfant d'une famille aisée de Saigon, elle a une jeunesse dorée jusqu'à la victoire communiste.
Il faut alors fuir pour survivre. La Malaisie dans un premier temps, avec ses camps de réfugiés, puis le Canada. Sans argent, ne comprenant pas la langue, il va lui falloir se reconstruire et préparer son avenir.

A l'ouverture de ce livre, j'ai été intrigué par le découpage en très courts chapitres. Ils n'excèdent jamais 2 pages et se répondent continuellement. On y suit la pensée de l'auteur, et l'enchaînement est à la fois logique et non chronologique. Un peu déroutante au début, cette structure narrative est pour beaucoup dans la qualité du livre. Elle nous permet de "flotter" au fil des pensés de l'auteur, nous donnant l'impression d'être dans sa tête. Par exemple, quand l'auteur visualise un moment fort de son passé où apparaît un nouveau personnage, elle enchaîne logiquement par un autre moment fort avec cette même personne. Mais ça ne concerne pas que les personnages, un objet ou un endroit peuvent également donner lieu à ce fascinant ping-pong.

Hormis cette structure peu commune, la force de ce livre repose sur son authenticité. On y rentre dans la vie de l'auteur avec beaucoup de pudeur. Son parcours hors du commun, ses parents visionnaires et prévoyants et sa famille y sont tous présentés avec beaucoup de délicatesse et d'humour.

« Chaque tableau noir de classe, chaque bureau, chaque maison devait accrocher au moins une photo de Hô Chi Minh sur les murs. Sa photo remplaçait même celles des ancêtres, que personne n'avait auparavant osé toucher puisqu'elles étaient sacrées. Les ancêtres - qu'ils aient été joueurs, nuls ou violents - devenaient tous respectables et intouchables une fois morts, une fois sur l'autel avec de l'encens, des fruits, du thé. Les autels devaient toujours se trouver à une hauteur assez élevée pour que le regard des ancêtres nous surplombe. »

Il est étonnant de voir autant de recul dans le regard que pose l'auteur sur son pays. Vous ne trouverez aucune colère dans ce récit, l'auteur est apaisé.

« Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini. »


Ce livre permet également de nous montrer un autre regard sur la guerre du Vietnam. Pas celui de la guerre et du sang, mais celle des familles. Une vision qui ne manquera pas de nous faire réfléchir.

« Je me souviens d'élèves à l'école secondaire qui se plaignaient de leurs cours d'histoire obligatoire. Jeunes comme nous l'étions, nous ne savions pas que ce cours était un privilège que seuls les pays en paix peuvent s'offrir. »

Je ne reprocherais à ce livre qu'une chose, en rebondissant de court chapitres en courts chapitres, les protagonistes que l'ont croise n'en restent souvent que des ébauches. Des ombres que l'on ne prend jamais le temps de connaître. J'aurais apprécié qu'elles aient un peu plus d'épaisseur.

Pour conclure, Ru est un témoignage plein de pudeur, émouvant et souvent drôle. A découvrir.


Note : 7,5/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Un voyage au pays des souvenirs... Suivant le cours de ses pensées, Kim thuy nous livre des bribes de sa vie, de son enfance : de son départ précipité, de sa vie de réfugié. Retour dans un pays devenu lointain, plus un lieu mais une berceuse. Un récit plein de pudeur...

Kim Thuy est née au Vietnam. C'est à l'âge de 10 ans qu'elle quitte son pays, accompagnée de sa famille, fuyant le régime communiste., comme tant d'autres, les boat people.

Mon avis

C'est un récit un peu décousu que l'autrice nous livre, laissant divaguer ses pensées. Elle regarde ses fils et se remémore son passé, sonde sa relation avec sa propre mère, compare sa vie d'aujourd'hui à celle d'hier. Et au fil des pages, elle reconstruit les morceaux du puzzle. Les souvenirs reviennent par bribes. Difficiles, lorsqu'elle se souvient de la traversée ou du camp de réfugiés, puis de plus en plus légers.
J'ai apprécié ce voyage dans le temps livré avec une grande pudeur, et beaucoup d'humilité.
Je suis admirative du courage et de la résilience de ces gens déracinés.
Ce récit donne à réfléchir.
Mais la souffrance n'est pas le sujet du livre. Les anecdotes sont nombreuses et parfois même drôles.
On y apprend beaucoup.
Je pense par exemple, à ce soldat qui venu réquisitionner la maison de ses parents et devant l'armoire à linge contenant des soutiens-gorges, se demanda pourquoi cette famille avait tant besoin de filtres à café et pourquoi double ? Car les bonnets lui avaient fait pensé aux filtres à café en tissu confectionnés par sa mère.
Un petit roman mais d'une belle intensité, qui donne la force d'avancer et d'arrêter de se plaindre.
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A la manière d'un peintre pointilliste, Kim Thúy réécrit son histoire par petites touches. Loin de reconstituer une fresque bien léchée, elle nous relate sa vie au gré de ses souvenirs et de ses émotions, un épisode ou une rencontre appelant l'autre.

A 10 ans, la fillette vit, insouciante, à Saigon. Issue d'un milieu aisé, elle n'a d'autres préoccupations que celles des enfants de son âge : rire et s'amuser. L'arrivée des communistes dans le sud du Vietnam et les menaces qui les accompagnent obligent ses parents à quitter le pays. Comme des centaines d'autres malheureux, ils s'entassent sur un rafiot de misère qui les conduit vers l'exil : un camp de réfugiés en Malaisie, avant de gagner le Québec.

Autre continent, autre culture : la narratrice découvre la neige et le froid, apprend le français et l'anglais, et mange le riz avec une fourchette. Elle croise les gens "d'ici" tout en se remémorant les gens "de là-bas" : Marie-France, l'institutrice aux hanches rondes et aux fesses rebondies, sa cousine Sao Mai élevée comme une princesse, Madame Girard, une blonde platine à la Marilyn chez qui sa mère fait le ménage, Tante Sept et ses crises d'hystérie... Autant de figures que l'on croirait accrochées dans un pêle-mêle et qui nous font voyager du Québec au Vietnam, au rythme des souvenirs et des images.

Excédant rarement deux pages, les chapitres s'enchaînent au rythme d'associations d'idées. Loin de perdre le lecteur, ce sautillement à travers le temps et la géographie se révèle émouvant et poétique. de la fillette à l'adolescente puis à la femme et à la mère, Kim Thúy pose un regard apaisé sur les événements qui ont marqué son existence et si elle témoigne - bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'un récit autobiographique - c'est en hommage "aux gens du pays" et par souci de transmettre à ses fils ce que la vie lui a appris : "Tous ces personnages de mon passé ont secoué la crasse accumulée sur leur dos afin de déployer leurs ailes au plumage rouge et or, avant de s'élancer vivement vers le grand espace bleu, décorant ainsi le ciel de mes enfants, leur dévoilant qu'un horizon en cache toujours un autre et qu'il en est ainsi jusqu'à l'infini, jusqu'à l'indicible beauté du renouveau, jusqu'à l'impalpable ravissement".

Lien : http://www.livredailleurs.bl..
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