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EAN : 9782070197378
448 pages
Gallimard (27/04/2017)
3.98/5   75 notes
Résumé :
Samuel Hawley, marginal, cambrioleur et passionné d'armes à feu, a sur le corps douze cicatrices de blessures par balles. Loo, sa fille de 12 ans, aimerait en savoir plus sur sa mère morte en couches. Un road-movie à travers les Etats-Unis, entrecoupé du récit des événements qui provoquèrent chaque balafre de Samuel.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Si les rayures sur la crosse du fusil de son père témoignent du nombre de victimes ayant malheureusement croisé sa route, les stigmates laissées sur le corps de Samuel Hawley par douze balles de fusil sont autant de jalons d'un parcours de bandit que la quarantaine venue ferait bien d'interrompre. D'autant plus que Loo, sa fille devenue adolescente, a furieusement besoin de lui. Et vice-versa.

Se posant enfin après une énième cavale, Hawley et Loo vont chercher en vain une stabilité impossible. Peut-on vraiment imaginer mener la vie de Monsieur tout le monde quand on est constamment sur ses gardes ? Que vivre avec autrui n'est pas un apprentissage naturel ? Et que le passé revient chaque jour un peu plus avec ses interrogations sans réponses ? À l'âge de tous les questionnements pour Loo, les secrets, silences et non-dits de Hawley ne peuvent plus tenir longtemps et la jeune femme au tempérament bouillonnant va vivre ses apprentissages en mode accéléré.

Dans Les douze balles dans la peau de Samuel Hawley, Hannah Tinti -traduite par Mona de Pracontal- appuie sa jolie histoire de relations père-fille sur une construction habile et remarquablement maîtrisée. Usant intelligemment des flash-backs pour apporter aux moments opportuns les explications du passé à sa trame du présent, elle réussit un roman rythmé et des portraits délicats et attachants, y compris de Lily, la mère absente. L'atmosphère pesante, l'omniprésence des armes et l'action soudaine et souvent violente qui surgit au détour d'un paragraphe sans s'être annoncée, instaurent une tension qui font de ces Douze balles, une réussite du noir US contemporain.
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Une fois dit que Les douze balles dans la peau de Samuel Hawley est un roman fort singulier, portrait d'une Amérique violente à travers des personnages attachants qui ont du mal à tracer une limite entre le bien et le mal, à quel genre pourrait-on bien le rattacher ? Western contemporain, thriller sanglant, roman d'initiation, épopée familiale ? Toutes les définitions sont bonnes avec ce récit unique, foncièrement tragique si l'on s'en tient aux faits mais conté avec une énergie et un talent indéniables. le livre est divisé en deux parties avec des chapitres qui alternent : le présent, pour Samuel Hawley et sa fille adolescente Loo, qui semblent enfin avoir posé leurs valises après des années de fuite et d'errance ; le passé, ou comment Samuel, voyou marginal, a reçu douze blessures par balles au cours de sa "carrière" de malfrat, tout en trouvant le moyen de tomber amoureux et de devenir père. Au-delà des péripéties, toujours renouvelées malgré le risque de répétition, Les douze balles est un roman sur la relation fusionnelle entre un papa et sa fille, nourrie par des tas de sentiments le plus souvent contradictoires. Il y est question de transmission, de culpabilité, de survie, d'ostracisme et de résilience. Hannah Tinti possède une plume remarquable, comme si elle avait retenu le meilleur de la littérature américaine et rend cette odyssée passionnante alors même qu'il lui arrive assez souvent de raconter des choses assez atroces. Il est évident que la principale réserve au sujet du livre concernera son rapport aux armes à feu et à l'usage fréquent qui en est fait. En particulier pour une jeune fille qui est y est initiée dès l'âge de 12 ans. Même si on ne peut accuser l'auteure de complaisance vis-à-vis de la violence, il apparait malgré tout qu'elle n'est pas le moins du monde gênée pour multiplier de longues scènes de fusillades, avec un luxe de détails inouï. Avec un aspect graphique dont la fureur est contrebalancée par un humour et une ironie permanentes. Peut-être qu'avec 6 balles dans la peau plutôt que douze, l'on aurait été moins enclin à pointer du doigt cet excès de poudre et de sang ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Si vous et moi nous mettions autour d'une table pour parler de la vie de nos papas respectifs, il est fort à parier que nous serions en mesure de retracer assez fidèlement les étapes de leur vie à coup d'anecdotes heureuses ou malheureuses. Nous en aurions probablement pour des heures, quels que soient les rapports que nous entretenons avec eux.

Si Loo Hawley, 12 ans, se joignait à nous, elle pourrait juste vous dire qu'hier, son papa lui a appris à tirer à la carabine. C'était son cadeau d'anniversaire. Elle vous dirait aussi que demain, vous ne la trouverez probablement plus au même endroit, car, avec son papa, elle change souvent de lieu de vie. Elle ne sait pas trop pourquoi. Elle sait juste que c'est comme ça depuis que sa maman est morte peu après sa naissance. Et qu'à chaque arrivée dans un nouvel hôtel, son papa installe dans la salle de bain les objets fétiches qui ont appartenu à sa femme : sortie de bain, parfum, photos …
Elle en sait tellement peu sur son papa qu'elle cherche des réponses partout où elle peut en trouver, notamment près de sa grand-mère. Mais ce n'est pas toujours facile de croire les adultes. Elle en vient même à se demander si ce n'est pas son papa qui a tué sa maman.

Si Samuel Hawley, son papa, se joignait à nous, il vous dirait que sa vie est écrite sur sa peau : douze cicatrices, douze balles, douze événements qui ont façonné sa vie et celle de sa fille.

Si je pouvais vous raconter le 24ème et dernier chapitre, vous comprendriez qu'Hannah Tinti a écrit un roman décapant et profondément humain, un road-movie mené tambour battant dans une Amérique contemporaine où les armes à feu sont omniprésentes.

Douze chapitres pour Loo,
douze chapitres pour Sam.
Quatre étoiles pour un livre puissant, à part, sur les chemins tortueux qu'emprunte parfois l'amour paternel.
Lien : https://belettedusud.wixsite..
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Après des années de cavale passés à changer de motels toutes les semaines et à fuir les problèmes, Loo et son père se posent enfin à Olympus, la ville qui a vue grandir la mère de Loo, disparue tragiquement quand elle était bébé.
Loo va enfin mener une vie normale, ou presque, puisqu'elle est élevée par un père un peu particulier : criminel repenti, collectionneur d'armes à feu et de cicatrices sur le corps, avec un penchant pour le whisky et les bagarres. Pourtant, Samuel et Loo s'aiment avec toute la tendresse d'un père et sa fille...
Dans une amérique violente, celle des motels de bord de route, des diners à l'ancienne, sièges en cuir et néons qui clignotent et des rades portuaires aux relents de varech, on suit la jeune Loo dans sa quête de vérité.
Qu'est-il arrivé à sa mère, excellente nageuse, morte accidentellement noyée dans un lac ?
Et que font tous ces impacts de balle sur le corps de son père ?
Entre western moderne et roman initiatique, l'histoire de chacune des douze balles dans la peau de Samuel Hawley, bandit au coeur tendre, alternent avec celle de Loo, ado intelligente qui cherche des réponses.
Un livre difficile à classer tant il est riche de saveurs : on y parle de rédemption, de deuil et d'amour filiale, mais sans jamais tomber dans le pathos ou la noirceur, car le monde qu'Hannah Tinti fabrique d'une main de maitre est loufoque, émouvant, souvent drôle, et ses personnages terriblement attachants.
Un très bon roman, tragi-comique un peu déjanté, que je recommande vivement.
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Difficile de se faire une opinion tranchée sur le personnage de Samuel Hawley, héros principal de cette longue ballade américaine.
Quant au roman c'est à la fois une histoire familiale, celle d'un père et de sa fille, un roman noir mêlant bons et mauvais garçons, un récit d'aventures dans ces paysages américains du Massachusetts à l'Alaska, , une ode à la protection de la nature, un thriller...Un roman qui pourrait servir de scénario à un de ces films noirs américains dans lesquels humour, beaux paysages, violence se côtoient... tournés par les frères Coen.
Samuel Hawley est un petit malfrat qui gagne sa vie en participant à des cambriolages, en étant homme de main pour des truands...bref, le genre de bonhomme qui peut difficilement avoir une vie de famille rangée. Un bonhomme qui avant de sortir, choisit dans sa panoplie les armes qui vont l'accompagner..Il n'en manque pas....
Avec Lily il a eu une fille Louise, dite Loo. Lily est décédée alors que Loo était encore bébé. Et, pendant de nombreuses années, il dut confier ce bébé à la mère de Lily, une femme qui ne s'en laisse pas compter non plus, une belle-mère à laquelle il reprendra sa fille..
Et, père et fille, feront tous deux connaissance. Il lui apprendra à se servir d'une arme, à être indépendante, toutes choses que la gamine apprendra vite. Elle découvrira sur le corps de son père toutes ces cicatrices indélébiles héritées de cette vie tumultueuse.
Il lui parlera de sa mère, cette femme qu'il a beaucoup aimée, et malgré sa vie dissolue, il offrira à sa fille une certaine stabilité qui les rapprochera. Une stabilité qui canalisera la violence qui couvait en elle et lui évitera de mal tourner.
Le roman alterne les chapitres dans lesquels le père et la fille se découvrent mutuellement et ceux qui égrènent les situations qui, les unes après les autres, ajoutèrent une cicatrice supplémentaire sur le corps de Samuel. Scènes familiales intimistes du présent et scènes violentes du passé toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Sourires assurés
L'émotion n'est jamais bien loin dans les différentes scènes de retrouvailles père-fille...
Le lourd passé de Samuel le rattrapera...Mais je ne vais pas tout vous raconter.
De temps en temps, il y a des situations dans la vie, des circonstances dans lesquelles on a besoin de se changer les idées, de se laisser porter par des bouquins ou par des films d'action sans lendemain, qui vous font tout oublier.
"Les douze balles dans la peau de Samuel Hawley" en fait partie.

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
24 juillet 2017
Un roman coup de cœur qu’on recommande sans réserve.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
28 avril 2017
Un père marginal et sa fille affrontent mille périls.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les marques sur le corps de son père avaient toujours été là. Il ne les montrait pas spécialement à Loo, mais ne les cachait pas non plus. Elles lui faisaient penser aux cratères de la Lune, qu'elle examinait la nuit avec son télescope. Des cercles imprimés par des comètes et des astéroïdes qui s'écrasaient violemment contre la pierre froide et dure dépourvue d'atmosphère pour les brûler. Comme ces cratères, les cicatrices de Hawley étaient les signes de dégâts antérieurs, qui avaient affecté sa vie bien avant la naissance de Loo. (P. 47)
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Il avait oublié combien cela pouvait être agréable, de se servir seulement de la force du vent. Rien que le bruit des vagues frappant les côtés de la coque et le doux écho des drisses contre le mât. C'était une leçon d'humilité d'être confronté à un tel paysage, de fendre les kilomètres qui s'étendaient au-dessus de la surface et en dessous, les strates de créatures de toutes tailles et de toutes formes qui passaient sous la coque fragile du bateau en allant s'entre-dévorer. P. 409
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Nous sommes des parents, maintenant, et le baptême fait partie du boulot, dit Lily. C'est une police d'assurance.
- Contre quoi ?
- Au cas où l'enfer et le paradis existent. Je ne veux pas que notre bébé se retrouve coincé au purgatoire. C'est comme une salle d'attente où ton tour ne vient jamais.
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La sécurité bascula. La crosse du fusil vint se caler contre son épaule. La visée était là pour la guider quand elle inclina légèrement la tête, leva le canon d'à peine un centimètre, inspira puis expira à moitié. Elle appuya sur la détente.
Puis vint le grondement.
C'était un bruit si fort qu'il chassa tout le reste de l'esprit de Loo - comme une gomme effaçant la totalité de ses pensées. Un bref instant elle ne fut plus qu'une personne en un lieu, sans qu'il n'y ait ni passé ni futur, juste cet instant-là où sa vie s'ouvrait d'un coup - où elle était éveillée, vivante, réelle. Alors le grondement faiblit jusqu'à n'être plus qu'un écho et elle se retrouva dans son ancienne peau, le souvenir de l'instant passé réduit à une odeur de poudre dans l'air, comme une allumette craquée et vite soufflée.
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Hawley en avait rencontré, au fil des ans, des nanas dures à cuire, mais c'étaient les difficultés de la vie qui les avaient façonnées ainsi. Mabel, c'était autre chose. Sa dureté était constitutive, et elle la balançait aux autres avec la violence d'un pétrolier qui fonce au milieu d'une flottille de barques à rames.
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