Bête à croquer : Nouvelles

Sadisme, voilà le mot qui me vient à l'esprit lorsque j'évoque les 11 nouvelles de Bête à croquer d'Hannah Tinti (auteur américaine) qui met en scène un ou plusieurs animaux et des déséquilibres psychopathologiques.
Un soigneur d'éléphant maltraitant, un chien détecteur de paillasson( pièce à conviction de crime passionnel), des girafes "simulant un suicide collectif", une restauratrice de photos délirant sur l'ours empaillé du muséum, un lapin (jouet) d'un "Frankenstein junior", un tueur tué,une dinde qui mange une carte postale, un boa décapité, un coq agressif agressé,un enfant hyperactif aux parents irresponsables,une Miss au "tempérament fougueux" qui grimpe aux arbres comme une guenon.J' avoue avoir eu hâte de fermer ce livre (plein de violence sournoise, de folie,d'humour noir et de fantastique)qui démontre (dans la plupart des nouvelles) l'origine dans l' enfance (enfants battus, mal aimés ou parents trop laxistes) d'une violence exacerbée à l'adolescence ou à l'age adulte.
L'être humain a-t-il en lui plus de bestialité que les animaux?

« Bêtes à croquer » est un recueil rassemblant une dizaine de nouvelles traitant de thématiques très variées mais aillant pour fil conducteur le monde animal et son innocente cruauté. On y croise pêle-mêle un tueur mafieux en mission spéciale, un ours empaillé dévoreur de passants, des girafes suicidaires, une lady anglaise attirée par les primates, un chien nécrophage, etc… Comme dans le "Bon larron", son premier roman, l'auteur arrive à marier efficacement humour, cruauté et noirceur et c'est un mélange qui m'a toujours beaucoup séduite. Pour l'instant, le palmarès d'Hannah Tinti ne s'élève qu'à un roman et une poignée de nouvelles, mais au vu de la qualité de l'ensemble, je ne manquerai pas de mettre la main sur ses prochains livres !