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3,91

sur 4194 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne suis pas capable d'écrire des critiques littéraires, contrairement à certains membres de Babelio, que j'admire, mais c'est un de mes livres préférés, donc je vais écrire quelques mots. J'ai lu « La conjuration des imbéciles » en 1984. Dès les premières pages, j'ai été émerveillée par ce récit et surtout par le personnage d'Ignatius Reilly. J'ai fini le livre en une journée, pendant la lecture j'ai beaucoup ri, j'ai admiré, j'ai été comblée. Tout de suite après je l'ai recommandé à tout mes amis et tout le monde l'a adoré. Encore aujourd'hui, nous parlons de « the great Ignatius », avec sa valve pylorique, son « travail » chez « Pantalons Levy », ses folles aventures…Mes enfants à leur tour ont apprécié ce livre génial, la preuve, ils ont tous les deux mis « La conjuration… » dans leur Top 5 sur Babelio.
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Au frémissement de moustache, un remugle de décadence parvient jusqu'à vos narines éclairées… Sans doute faites-vous partie des anachroniques de l'acabit d'Ignatius Reilly. Dans ce cas, autant vous prévenir tout de suite : la lecture de la Conjuration des imbéciles vous fera l'effet d'une révélation. Mieux que Batman, presque équivalent à Boèce, Ignatius se situe droit dans la lignée des contempteurs de leur époque. Lorsque les vices décriés par les bonnes moeurs –saleté, misanthropie, exclusion sociale et professionnelle- deviennent les totems revendiqués de la lutte contre le nivellement par le bas, Ignatius Reilly fait figure d'orateur hors-pair, toujours sûr de lui et des théories uniques dont il s'est fait l'auteur.


A contre-courant de tout et de tout le monde, Ignatius mène une vie qui se constitue à l'exact opposé du rêve américain. A trente ans, après avoir passé près de dix ans à l'université pour ramener une licence qui ne lui servira jamais, il retourne vivre chez sa « manman » dans un pauvre taudis entouré de voisins suspicieux et racoleurs. Entre joutes verbales et confrontations physiques, le fils et sa mère passent leur temps à se contredire à la manière d'un vieux couple à la relation platonique. Leurs sorties se limitent à la vieille boîte miteuse des « Folles nuits » -avec « bouligne » quelquefois pour la mère Reilly qui désire se socialiser et cinéma pour Ignatius qui, en observateur attentif de la décadence de son époque, n'assiste qu'aux séances des films les plus populaires afin de s'insurger contre le lavage d'esprit dont sont victimes ses contemporains. Gare ! La colère bloque le mécanisme d'ouverture de son anneau pylorique –qui ne l'empêche cependant pas de se nourrir de macarons, de beignets et de hot-dogs maintenant son obésité maladive-, et pour pallier à cette réaction psychosomatique, Ignatius déverse sa bile noire dans des montagnes de petits cahiers, tous gribouillés, à moitié achevés lorsqu'ils ne sont pas à peine commencés.


Ces petits cahiers froissés, recouverts de miettes de beignets et de traces de sperme, constituent un chef d'oeuvre de politiquement incorrect. Leur humour ravageur tient à la fois à leur audace et au fossé qui les sépare du sérieux de la démarche d'Ignatius et de l'incohérence absurde de ses propos. Ses théories relèvent du surréalisme mais rien n'y fait : Ignatius s'y accroche avec conviction et ne doute jamais une seconde qu'il détient la vérité contre tous.


Personnage buté, grotesque, misanthrope, Ignatius est pourtant revigorant et libérateur. Qui ne lui a jamais été semblable une fois dans sa vie ? Il est le reflet de nos pensées les plus extrêmes, celles qu'on ressent parfois subrepticement avant de les chasser, rattrapés par la bonne couche de vernis policé et civilisé qu'on se doit de s'imposer pour vivre en bons termes avec la civilisation. Ignatius est drôle parce qu'il ose et assume l'insanité de ses convictions. On l'admire parce qu'il est sûr de lui, et on l'envie parce qu'il ne doute jamais et ne démord pas de ses théories, même dans l'adversité. Il est un personnage entier et honnête et même s'il n'a certainement pas les pieds sur terre, il vit dans un monde qu'il est le seul à percevoir de cette manière.


Sans se limiter à Ignatius, les personnages qui l'entourent –sa mère Reilly, son employeur Levy, son amie-ennemie Myrna, le policier Mancuso, le pédérastre Dorian…- constituent des figures secondaires atypiques, complètement anormales elles aussi mais d'une manière plus conventionnelle. Car Toole a ce talent : révéler, à travers l'excentricité d'Ignatius, la folie tout aussi vive qui touche ceux dont les comportements sont pourtant validés par la civilisation. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la Conjuration des imbéciles : en s'exprimant d'un ton pince-sans-rire, John Kennedy Toole nous fait comprendre qu'Ignatius n'est pas plus dérangé qu'un autre, et il met ainsi en avant toute la folie des comportements contemporains.


Une lecture exaltante et excitante qui nous fait voir le monde à travers le prisme « du bon goût, de la décence, de la géométrie et de la théologie » -valeurs sûres et définitives d'une civilisation qui se respecte.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Voilà un livre assez extraordinaire ! Il nous raconte les aventures d'un garçon absolument odieux, se débattant dans un quartier, une ville (la Nouvelle Orléans), un monde même, pour lequel il n'est pas du tout adapté.
Ignatius J. Reilly est un obèse monstrueux, génie ou abruti complet (à vous de voir...) pouvant à peine se déplacer, rotant sans cesse, martyrisant sa mère et méprisant le monde entier avec une fougue et un sens de la répartie extraordinaires. Hypocondriaque, de mauvaise foi, persuadé de sa propre supériorité, colérique et dégoûtant : le gendre idéal, quoi !
Obligé par un concours de circonstances à chercher du travail, il ira de catastrophe en catastrophe, rencontrant une multitude de personnages tous plus cinglés les uns que les autres, créant sans cesse sur son passage des situations saugrenues et inextricables.

Les personnages sont exceptionnels ! Ils sont tous complètement frappés, sauf peut-être un ou deux (Gus Levy, patron des jeans Levy, qui est torturé par sa femme, que j'ai trouvé à peu près sain; et Jones, le noir employé comme balayeur dans le bar des Folles nuits, le seul du livre à être capable de second degré). Les dialogues sont ciselés, un vrai plaisir : on rit à chaque page, une vraie mine de citations !

J'ai été un peu déçu par le manque d'intrigue, puisque le fil conducteur, c'est la stupidité. Mais il faut dire qu'il y a de quoi faire. Ouah-ho !
Pour paraphraser ce bon Ignatius : "Si vous n'avez pas lu ce chef-d'oeuvre de la littérature du XXème siècle, vous méritez le fouet jusqu'à l'évanouissement."
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Mon système nerveux tout entier est sur le point de se révolter contre moi pour l'avoir soumis à un tel choc. Si je devais soudain vous paraître plongé dans une stupeur comateuse, ignorez-moi, je vous en prie.
p 228

Mes demoiselles, mes MaDames et Mes Sieurs,
il est temps de vous présenter un Seigneur
Le Jean Claude van Damme bien avant l'Heure
"Outil" de la théologie , de la géométrie , de notre penseur
Pour tenter d'ouvrir son anneau pylorique, véritable hiatus
l'homme a la casquette verte du chasseur , Mmes ET Mrs Mr REILLY IGNATIUS......lever de rideau, roulement de tambour, cacatoes, anneau dans l'oreille et tout le tralala .Incohérence pour les rationnels délire assuré pour les illuminés....tralala ouha - ho la paranoïa y a !!

J'ai osé demander quelques contributions aux membres d'un challenge obscur
OUA HO offusqués, certains se sont indignés, ont pris ça pour une injure
Espèce d'huitre cocu qui fait la moule CES CONS CHIENT LIT CULTURE
Pire certains m'ont même envoyé les agents de la censure (si si c'est vrai je vous jure, quelle aventure !)
Oua ho, par tous les moyens m'exclure pour une démarche puérile,
Une gageure , un remugle, une confrontation, un renvoi à une conjuration de vieux imbéciles.

5* , moi j'assume, j'ai pas trouvé ça débile
bien au contraire j'y ai trouvé oua- ho un certain style !

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Bienvenue à la Nouvelle Orléans.
Vous connaissez sans doute le quartier français, bourbon street, le jazz...
mais connaissez-vous Ignatius J Reilly ?
Comme dirait monsieur Jones "- L'gros enfoiré à la casquette verte, c'est une bombe nucleyère à cent pour cent garantie sur facture" .
Vous l'aurez compris Ignatius est gros, mais plus gros encore est son ego, un ego surdimensionné.
Ignatius est une sorte de Don-Quichotte, ses moulins à vent sont le monde moderne.
Un retour à la royauté dans une société médiévale, la bonne parole et le fouet pour les récalcitrants.
Ce Tanguy vit chez " manman " au grand désespoir d'Irène Reilly, qui pour fuir ce sale gamin picole et enfile ses chaussures de" bouligne".
J'oubliais Ignatius à des problèmes avec son anneau pylorique, le moindre tracas entraine gaz et éructation.
Ce livre est une merveille, des personnages plus délirants les uns que les autres, des situations franchement cocasses...
quel paradoxe écrire un livre si drôle et un auteur si malheureux au point de se donner la mort.
pour finir je trouve la traduction géniale, félicitation à monsieur Carasso qui a dû manger beaucoup de " cloune " pour rendre ce récit si vivant.
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Voilà, on a tourné la dernière page d'un grand livre et fatalement, un sentiment de vide, de perte se fait. Comme si l'acte de lecture maintenait un cordon ombilical entre le livre et nous, et que, en le terminant, on coupait ce lien en s'apprêtant à vivre un petit deuil.
Alors c'est l'heure de dire au revoir à Ignatius, à son anneau pylorique capricieux, à ses imprécations paranoïdes à l'encontre de la terre entière (et surtout de sa mère!), à ses projets dignes du roi des sociopathes et surtout à son langage anachronique, ampoulé et réactionnaire qui nous fait hurler de rire et aussi bien souvent nous inquiète. Sur le rapport mère-fils et individu inadapté-société, on a guère fait mieux.
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Quel dommage que l'auteur se soit suicidé anéanti par les refus d'édition. Toutefois, sa maman s'est battue pour qu'il soit reconnu, même si c'était de façon posthume, La conjuration des imbéciles a obtenu le prix Pulitzer en 1981. Alors que ce n'est pas le genre littéraire dont je suis coutumière, j'ai aimé suivre les élucubrations d'Ignatius qui, à trente ans passés, vit toujours chez sa mère, une mère qui abuse de sa boisson favorite, le moscatel, qu'elle s'évertue à cacher dans le four de la gazinière.
J'ai accompagné Ignatius dans ses recherches d'emploi, ses aventures rocambolesques, j'ai lu ses diatribes qu'il consigne dans des cahiers et ses échanges épistolaires avec une ancienne amie fréquentée à l'université ... J'ai accompagné sa maman au "bouligne", écouté ses doléances ...
Bref, ce roman est inénarrable. À lire !

Challenge Pavés 2016-2017 - 534 pages
Challenge Atout Prix 2016-2017 - Prix Pulitzer à titre posthume 1981
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Oeuvre adulée, controversée, la conjuration des imbéciles, au-delà du mystère soigneusement entretenu autour de son auteur, est une lecture que je qualifierais d'incontournable, dans laquelle je replonge de façon cyclique et qui me produit toujours le même effet.

Dès les premières lignes, le ton est donné et jamais ne s'essouffle au long des 475 pages (éditions 10/18 - 1980) de ce monument ; le lecteur ébahi ne pourra s'empêcher, à chaque page, de laisser échapper des exclamations de stupeur, de joie et de grands éclats de rire ! Car il s'agit là d'une immense fresque burlesque au centre de laquelle Ignatius, personnage à l'intelligence tout aussi remarquable que le nombre de pathologies mentales et physiques dont il souffre : obésité, flatulences, paranoïa, égocentrisme, misanthropie, schizophrénie... se meut, éructe, vocifère et philosophe. Violent, haineux, doté d'une force surhumaine, et de la capacité de tenir des propos d'une grande cohérence comme d'une totale absurdité, il sème le chaos et la misère sur son passage, entraîne dans sa suite sa malheureuse mère, personne de peu d'instruction impuissante à le maîtriser, et une multitude de personnage des bas fonds décrits avec une grande justesse.

De ce que j'en sais, on aime ou on déteste ce livre. Alors, si vous ne l'avez pas encore lu, essayez...
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Superbe découverte que ce roman bourré d'humour avec des personnages qui font tout à l'envers pour notre plus grand plaisir de lecteur. Ignatius Reilly, sorte de Tanguy fainéant et glouton qui, ayant fait de bonnes études supérieures tient des discours au langage élaboré en contradiction absolue avec son comportement, Myrna, sa copine de fac, anarchiste fantaisiste, Mancuso le policier haut en couleur, et toute une galerie de protagonistes déjantés peuplent cette histoire drôlissime. L'auteur invente une société américaine en complète opposition avec ce qu'elle est ou voudrait être et cette vision décalée, en opposition de phase permanente avec la réalité, crée un espace imaginaire inventif, savoureux et réjouissant.
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Autant vous le dire d'emblée, j'ai beaucoup de mal à écrire cette critique. Syndrome de la page blanche, ça arrive même aux meilleurs. Je ne sais pas vraiment que dire qui n'ait pas déjà été dit, puisqu'un rapide coup d'oeil montre que La Conjuration des Imbéciles est un livre unanimement apprécié. Pour un peu, j'aurais presque préféré ne pas l'aimer, comme ça je n'aurais pas eu à hurler avec les loups.

Tant pis, continuons cette critique.

C'est un livre que j'aurais mis deux semaines à finir – ce qui est extrêmement long par rapport à d'habitude. de cette lenteur, une explication très simple : c'est un très très très bon livre dont j'avais envie de faire durer indéfiniment la découverte.

Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, voici un court résumé :

Ignatius J. Reilly, un gus dont le cynisme n'a d'égal que sa fénéantise et son ventre proéminent, vit dans un taudis avec sa vieille moman alcoolique. Et puis un jour, devant rembourser une dette, la vieille moman somme Ignatius de trouver un boulot. Et c'est là que les emmerdes commencent.

Je ne sais pas pour vous, mais ce rapide résumé concocté par mes soins ne donne pas vraiment envie. C'est bien dommage, parce que ce livre est formidable. Même ma maman me l'a dit, et pour que ma maman le dise, c'est qu'il est vraiment formidable.

Mais alors, pourquoi La Conjuration des Imbéciles est-il formidable ? me demandes-tu, toi qui aimes les critiques construites.

Déjà, point extrêmement important : le personnage principal (Ignatius, si tu as bien suivi), non content d'être doté d'un cynisme de type qualitatif – ce qui est, plus qu'un bon point, un critère –, il arbore aussi une imposante pilosité sub-buccale. Chose qui, dans l'histoire de la littérature, est assez rare pour être souligné.

Notre héros a une moustache, mais ce n'est pas ici la seule bonne chose qu'offre ce livre. En plus, l'histoire, elle est bien ficelée. Tu sens que pour la fin, John s'est creusé les méninges. C'est le genre de livre où quand tu les refermes tu ressembles à Alain Soral parce que tu répètes : « Waah, tout est lié… Tout est lié… ».

Voilà. Monsieur Chabance, que j'aurais salué s'il n'était pas mort, aurait pesté en voyant qu'il n'y a que deux arguments, et à peine construits, dans ma critique – j'allais écrire « mon devoir ». Tant pis. J'espère quand même que ce modeste billet vous aura donné envie de le lire. Ou de le relire. Mais si vous voulez le relire, c'est que je prêche un converti, donc que mes efforts pour écrire une critique qui finalement n'aurait pu s'attirer qu'un « à développer » de la part de Monsieur Chabance auront été vains.

Bah, ce n'est pas grave : Comme dit le poète, on ne se bat point dans l'espoir du succès.
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