La version américaine et drôle de " Jérôme " de Martinet, écrit plusieurs années auparavant.
Beaucoup de points communs unissent les héros des deux livres : Ignatius, 30 ans, obèse, diplômé en histoire médiévale, sans emploi, végète dans une maison minuscule et délabrée de la Nouvelle Orléans, passant pour un inadapté. Ses rares incursions dans le monde du travail se sont soldées par de cuisants échecs : en tant que prof de fac il a déclenché une manif d'étudiants contre lui, en tant que bibliothécaire il a tenu 15 jours avant d'être viré et de voir sa carte de lecteur annulée. Il a de grandes théories sur l'état du monde occidental de son époque (année 50/60 ?) et sur les moyens de retrouver un peu de " théologie et de géométrie ". Il écrit beaucoup et notamment son " Journal d'un jeune travailleur " où il raconte son expérience pour le moins étonnante en tant qu'employé d'une usine fabriquant des pantalons en perte de vitesse, puis en tant que vendeur de hot-dog ambulant. La galerie de personnages est savoureuse au possible : Ignatius ; sa mère, à la fois abusive et dépassée par ce qu'est devenu son gros fils ; le flic Mancuso que son patron punit en lui imposant un déguisement nouveau chaque jour (hilarant) ; Santa, la tante de Mancuso, sorte de mémé trash qu'Ignatius appelle " la catin
Battaglia " ; le " vieillard vicieux " Claude qui drague la mère d'Ignatius, obsédé par les " communisses " ; Lana Lee, la patronne du bar louche qu'Ignatius surnomme " la patronne nazie " ; Darlene, l'entraîneuse de ce bar qui veut devenir danseuse et qui fait un numéro pitoyable avec son perroquet qui tousse et perd ses plumes ; Mr Levy, le patron et sa femme, Desperate houswife avant l'heure qui veut sauver une pauvre octogénaire qui ne demande que la paix et la retraite, un certain Dorian Greene qui doit son pseudo à qui vous devinez, sans oublier un inoubliable personnage féminin Myrna, avec qui Ignatius forme un " couple " aussi improbable qu'intéressant (elle milite pour l'épanouissement sexuel alors qu'Ignatius se prétend dégoûté par les relations sexuelles, elle se met en tête de le sauver alors qu'il dit la détester et la traite d'" ignoble péronnelle " : leur relation est faite d'un mélange de curiosité et d'affrontement intellectuel.
Ce qui est le plus drôle dans ce gros roman (presque 500 pages), c'est les dialogues penchant tantôt du côté de l'humour noir, tantôt vers l'absurde, le trash et le mauvais goût.
Une petite comparaison entre le héros de ce livre, celui de Martinet de celui de
Junot Diaz, "
La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao" ici :
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