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EAN : 9782020101967
150 pages
Seuil (01/06/1988)
3.52/5   68 notes
Résumé :
Voici, enfin, les mémoires de Roland topor, génie et peintre. Mémoires purement imaginaires, qui n'en sonnent que plus vrai.
M.G. (Le Nouvel Observateur)

Topor a écrit là un superbe pastiche des ces ouvrages narcissico-mondains, ridiculo-lyriques, où tel ou telle n'en finit pas de se conjuguer à tous ls temps du satisfecit. En cela "les mémoires d'un vieux con" est un livre salubre.
Jean-Didier Wolfromm (Magazine littéraire)

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Les cons, ces feuilles mortes de la vie !"
(F. Dard)

M'as-tu-vu ? J'ai tout vu ! J'étais partout, j'ai tout fait !
Une biographie fictive de "monsieur Roland", artiste génial hors normes, écrite avec beaucoup de mordant par le tout aussi génial Roland Topor.

Dès sa naissance, l'incroyable talent artistique du petit Roland est irréfutable - il suffit de regarder avec quel panache il trace les ébauches de Klee dans sa purée - tchac et tchic et tchac ... oooh !! Quel dommage que ces oeuvres, datant de sa prime jeunesse, sont tous périssables !
Mais, arrivé à l'automne de sa vie, le Maître sent que le temps est venu de léguer à la postérité non seulement ses tableaux qui font craquer les musées du monde entier, mais aussi ses mémoires - cette indispensable rétrospective de sa vie, afin qu'on sache bien à quel point a-t-il contribué à l'évolution de l'Humanité.

On connait bien cette sorte de mémoires - tous les politiques mégalomanes et les artistes prétentieux ne peuvent pas s'empêcher d'écrire les leurs...
... mais monsieur Roland, veuillez m'excuser, c'est d'un tout autre gabarit !

Bien sûr qu'il a connu les hauts et les bas, mais c'est un chemin de croix de chaque artiste qui se respecte, avant que son génie soit reconnu.
En tout cas, sachez que malgré les coups rudes de la Vie, il a fait avancer l'art mondial de la fin du 19ème siècle et d'une bonne partie du 20ème pratiquement à lui seul ! Dans chaque nouveau "-isme", il y a une sacrée part de "rolandisme"...
Où seraient Toulouse-Lautrec, Mondrian, Gaugin, Chagall... (continuez à volonté, tous les noms sont permis) sans lui !

Touche-à-tout, conseiller polyvalent, il fait décoller Méliès vers la Lune, il offre la madeleine à Proust; par un mouvement de cloche bien visé, il inspire à Hemingway le titre d'un roman.
Où croyez vous que Picasso a appris la poterie ? L'ingrat ! En guise de remerciements, il est parti, les poches de sa blouse cradingue pleines d'idées volées !
Artiste engagé, il voyage - il tutoie tous les hommes politiques aussi divers que Trotski, Hitler, Lénine ou Mussolini.
Amant engagé - ah, si Sarah Bernhardt était encore vivante, elle pourrait raconter ! Ou cette bonne Gertrude Stein !

Je pourrais enchaîner sur la musique, mais je crois que je commence à vous fatiguer...

Le livre est rempli de clins d'oeil au lecteur - parfois on se tapait avec Topor dans les mains en rigolant; parfois je suis passée à côté...
...mais après tout, il y a que les "vieux cons" qui comprennent tout.
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* Mémoires d'un Vieux con toujours vert !*

Roland Topor (1938-1997)
Artiste multidisciplinaire.

Il m'a embarqué dans un tourniquet incessant de noms plus illustres les uns que les autres.
Des anecdotes farfelues et loufoques de son invention (certaines je l'espère étaient réelles) ; anecdotes riches d'absurde dont il fait ici un usage qu'il cultive avec jubilation.

C'est grinçant, drôle, déjanté ....

Des facéties de vieux gamin toujours en recherche de bons mots et dans la dérision totale.

Un trublion d'humour !

Parodie ricanante d'humour noir !
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Le vieux con serait donc Roland Topor ? Ah, ah ! vous y avez cru, pas vrai ? Quand même…


Les mémoires d'un vieux con sont des mémoires FICTIVES, c'est-à-dire que Roland Topor ne se sent absolument pas concerné en tant que protagoniste –seulement en tant que parodieur ricanant. Les victimes de son ironie sont les artistes avant-gardistes de la première moitié du 20e siècle. S'inscrivant de leur plein gré dans le domaine de l'art comme s'il s'agissait d'une secte moderne, profitant à l'occasion de quelques menus privilèges mondains et financiers, on comprend que ces artistes « avant-gardistes » aient pu s'attirer le mépris d'un Roland Topor au regard critique, surtout lorsque leur seul mérite est celui de savoir « graver des Klee dans la purée à la fourchette ».


Roland Topor se glisse donc dans la peau d'un ancien jeune con devenu vieux con (on ne se refait pas) et qui, n'ayant plus d'idée pour renouveler l'art, décide de consacrer les dernières années de sa vie à se lancer des fleurs, reconstituant ainsi son aura de gloire par un enjolivement biographique. Nous n'avons pas le temps de tourner autour du pot, ni de jouer au plus subtil. Roland Topor dégaine et envoie attaque après attaque, pulvérisant son vieux con sous des clichés faciles qui font sourire mais qui finissent par ensommeiller à force de consensualisme. Critique de la bourgeoisie, assimilation de l'art moderne à la défécation, arrivisme des artistes et des collectionneurs, branlette intellectuelle… qui sait si cette déflagration n'était pas effectivement hallucinante au moment de la publication du livre en 1975 ? En tout cas, son propos n'a plus rien de surprenant aujourd'hui.


Roland Topor se laisse d'ailleurs prendre au piège de sa propre critique : si son vieux con est un mégalomane prétentieux qui étale les noms de ses relations (Picasso, Chagall, Matisse, André Breton, Méliès, Proust, Einstein…) et de ses contributions majeures dans les domaines de la peinture, de la littérature et même de la science, se prétendant de tous courants et de toutes découvertes majeures du siècle précédent, Roland Topor ne fait pas mieux et nous dégoûte si bien de toute cette mondanité qu'on aimerait parfois le laisser seul face aux héros qu'il dégomme.


« le cartooniste, Steinlen, ému par mon aventure, accepta de payer à ma place. Par Steinlen, je fus présenté à France qui m'employa comme pègre pendant deux mois. le temps d'écrire L'île aux pingouins. Mais Anatole payait mal. Je fis un peu de journalisme avec Albert Londres, sans vraiment me passionner pour ce métier ingrat. »


Toutes ces mémoires sont écrites à la manière de ce listage laborieux et la blague devient bientôt trop répétitive pour convaincre. Roland Topor permet à son amertume ironique de se déverser en ces termes : « L'art est jouissance comme le bonheur. Il est immoral comme lui. Vive l'argent ! Vive l'Avant-garde ! Vive le communisme ! » et, encore une fois, le voilà pris à son propre piège. D'autres après lui (et en même temps que lui) avaient déjà fait leur cette antienne sur le mode de la sincérité sans vergogne. Presque quarante ans après la publication de ce livre, tous les esprits l'ont enregistrée. L'art, c'est immoral. L'art, c'est monnayable. le vieux con avait raison ! Et il a vieilli à toute allure, parce que Roland Topor n'a pas su être assez méchant pour surpasser la vénalité d'une certaine mondanité artistique.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Je ne connaissais pas l'auteur, mais j'ai voulu tenter. Et bien je ne regrette pas, c'était franchement bien ! Une écriture vivante, une histoire délirante, en un mot une grande plaisanterie. Un livre comme on n'en a jamais lu, et comme on n'est pas près de revoir sitôt. Je conseille !
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Je connaissais Roland Topor d'abord pour ses dessins inclassables et que j'apprécie beaucoup.
J'ai découvert l'existence de ce livre par hasard.
Ce sont les mémoires, fictives, d'un artiste méconnu , ayant traversé le XXe siècle, qui racontent comment il a été l'inspirateur de la quasi totalité des grands maîtres de cette période: tous se sont inspirés à un moment ou l'autre de ses idées et réalisations pour façonner leur oeuvres et connaitre la renommée.
L'idée est séduisante. Parodie des autobiographies hagiographiques si nombreuses, ce livre est sympatique et fait sourire. Cependant l'exercice est seulement à moitié réussi car finalement la ficelle est la même tout au long des pages. On finit par s'ennuyer un peu.
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critiques presse (1)
Telerama
28 septembre 2011
Mémoires d'un vieux con est une grandiose parodie de la prétention humaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Le portrait de Cole Porter était splendide ! On ne parla pas de Pop Art, car on ignorait ce terme, mais moi j'ose affirmer que c'en était déjà. A peine terminé le portrait de Cole Porter, je reçus la visite d'Irving Berlin. Il paya d'avance le double de l'autre. Lui aussi s'intéressait aux airs que je sifflotais. Il écrivit coup sur coup "Cheek to cheek" et "Change partners" pendant les séances de pose. D'ailleurs, il tenta vainement de les prolonger. Il prétendit son portrait raté et me demanda de le recommencer. Je ne fus pas dupe. Il partit en claquant la porte, sans se préoccuper de la toile.
Gerschwin lui succéda. On me doit une grande partie de "Porgy and Bess", mais je ne voudrais pas passer pour un hâbleur et je préfère laisser le grand public ignorer mon rôle dans le domaine musical. Les arts plastiques me suffisent.
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Le dîner chez Gertrude Stein est un de mes souvenirs favoris. C'est là que je fis la connaissance de Picasso. Il ressemblait à ses portraits. C'était un petit homme aux yeux verts et à l'accent espagnol. Il ne portait pas de cravate. Il y avait aussi Alice Toklas, la secrétaire de la maîtresse de la maison, Clemenceau et Bernard Shaw. Mes oeuvres, exposées sur les cimaises du salon, étaient parfaitement encadrées. Elles me parurent d'une telle beauté que je fus ébloui. Tout d'abord, je ne les reconnus pas. Picasso se méprit sur mon attitude.
"Vous n'aimez pas ? Gertrude vient de les acquérir pour une fortune, et je pense, Madre de Dios ! qu'elle a bien fait.
- Je les trouve magnifiques, dis-je le plus sincèrement du monde. Et pas chères."
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Je respecte les opinions, toutes les opinions, mais elles sont le contraire de la communication. Une opinion, pour survivre, doit se trouver à l’intérieur d’une coque hermétiquement close. Plus la coque est résistante, mieux se porte l’opinion. Si la coque est trop fragile, l’opinion se brise et répand son jaune d’œuf. Les opinions réussissent à coexister lorsqu’elles sont protégées par des coques d’égale solidité. Fort bien. Mais quel rapport avec la communication ? Aucun. On vit avec son opinion, on meurt avec elle, on en change, mais on ne communique pas. A la rigueur, on trinque avec ceux qui ont la même, c’est tout.
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Comment devient-on collectionneur ? Le plus simplement du monde. On achète une œuvre d’art. Il est faux de prétendre que l’acquisition d’une œuvre est un placement ; déplacement serait un terme plus approprié. De la puissance à la gloire, la voix royale est tracée, but suprême de la communication : elle permet d’atteindre l’accord parfait entre l’artiste et son public, entre la banque et l’Etat, entre le prophète et les croyants. Béni soit l’argent ! Il reste la dernière valeur de notre époque incrédule ! Celle qui assure la pérennité de l’œuvre d’Art !
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- Peut-être avez vous entendu parler de moi ? Je suis Sarah Bernhardt, et j'aimerais poser pour vous. Nue.
Me trouvez-vous jolie ?
Tranquillement, elle défit son kimono pour m'apparaître dans la splendeur de sa nudité intégrale. Un élan me projeta sur le tapis, à ses pieds.
- Trop belle, madame ! Je ne parviendrais qu'à vous enlaidir ! Et cela, je ne me le pardonnerais jamais !
Elle vint s'allonger voluptueusement à mes côtés.
- Vous avez raison, me soupira t-elle. Renonçons à ce
portrait. Mais les voies de la création ne sont pas toujours
impénétrables ...
J'avais quinze ans.
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Vidéo de Roland Topor
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L'Oeil de Pierre - Dessine-moi un mouton arlésien
On connaît les rencontres de la photo en Arles, le premier festival du dessin vient de s'ouvrir là-bas. de Sempé à Vuillemin, de Loustal à Victor Hugo, de Topor à di Rosa, les grands du trait artistique politique seront là et le président du festival, Antoine de Caunes nous le présente dans l'Oeil.
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