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EAN : 9788887528213
Elzeviro (01/01/2008)
5/5   1 notes
Résumé :
Une mosaïque rassemblées dans une tentative visant à révéler l'énigmatique essence de Venise, à creuser dans son passé, depuis le début d'une longue histoire de treize siècles. Une histoire riche en événements, et se situant entre mythe et réalité, où l'auteur fournit une cartographie complète et documentée, divisé en six scénarios: Les quartiers de la ville. Chaque quartier sont pleins de legendes à découvrir le lecteur peut franchir le seuil d'entrée d'une autre V... >Voir plus
Que lire après Veneziaenigma : Treize siècles de mystères, de curiostiés et d'événements extraordinaires entre histoire et mytheVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Veneziænigma" est à l'image de Venise. Une mosaïque

Venise est une mosaïque de quartiers que sont Cannaregio, Castello, Dorsoduro, San Marco, San Polo, et enfin Santa Croce.
Ces quartiers mosaïques qui ne forment qu'un tout, un tout construit comme un rêve, mais pas forcément cet attribut romantique, mais plutôt comme une utopie qui anima l'oeuvre de ces hommes qui choissirent pour demeure un endroit inhospitalier, voire un "non-lieu".
Et c'est cette utopie, qui pouvait permettre à ces hommes à tracer des lignes à la surface de l'eau, lignes sur lesquelles la ville a pris forme : un lieu artificiel, pétri et gouverné par la créativité humaine, construit dans ses moindres détails, pensé pour exprimer sa fonction de capitale d'un empire.

Ce livre est une mosaïque qui nous invite à regarder au delà de de l'évidence artistique, deviner les codes et symboles enchâssés dans les pierres, les briques, pour s'enfoncer dans un labyrinthe d'allégories, de récits de fables qui font le charme de cette ville.

L'auteur nous invite à plonger dans son passé vieux de treize siècles, et à découvrir des histoire, une Histoire pleine d'événements, en équilibre entre mythe et réalité, dont il fournit une cartographie complète et documentée, divisée en six scénarii comme les Sestieri de la ville.

Et le lecteur franchira le seuil des apparences, en même temps que le seuil de certains lieux, en pénétrant dans une Venise différente, subtile et mystérieuse, faite de signes lissés et laissés par le temps, d'allégories et de codes à déchiffrer. Chroniques, us et coutumes, traditions, contes populaires et légendes transmis, deviennent alors la clé pour découvrir des vérités enfouies, des lieux, des faits et des personnages fascinants, protagonistes d'événements extraordinaires qui témoignent de l'ancienne splendeur et de la puissance qui appartenaient à la "Dominante" (nom donné à Venise et Gênes) .
Une collection apparemment désordonnée de légendes et de curiosités, d'anecdotes et de mystères, d'histoires sombres et de faits amusants.
Dans cette ville lente dans un monde très rapide, tous ces contes risquaient fort de disparaître à jamais, engloutis par l'inévitable hâte avec laquelle on est habitué à vivre. Car ce sont des histoires qui ont été racontées, et personne n'a le temps ou ni l'envie d'en raconter, ni d'en entendre parler.

Histoires de doges et de courtisanes, de roturiers et dans certains cas d'animaux, aspects d'une vénétianité perdue ou simplement dépassée, dont parlent les pierres mêmes de la ville, si vous arrêtez un seul instant le temps de les écouter.
Voici donc les histoires de tous les temps, déjà écrites ailleurs mais jamais rassemblées toutes ensemble (et en tout cas jamais rapportées dans les lieux où elles se sont produites) : celle du luganegher (fabricant de saucisses) Biasio qui faisait une délicieuse sauce avec de la viande d'enfants, du père Ernetti et sa machine à explorer le temps, la maison en trompe-l'oeil jeu des grands-parents avec leur petits-enfants, la relique capricieuse de saint Jean le mendiant, celui d'un diable déguisé en singe qu'un brave moine a fait sortir d'un mur qui porte encore les marques...

Et puis les autres histoires jamais écrites, de fantômes d'enfants dans d'anciens orphelinats, de veilleuses dans des moulins abandonnés où le corps d'un saint a été enterré, de vampires improvisés qui agressent et mordent des filles en plein jour, et mille anecdotes de vie vivaient dans une ville extraordinaire et unique, qui méritait d'être racontée ne serait-ce que pour le lieu où ils ont pris vie.
Les lieux, en fait. le fait que Venise soit essentiellement la même ville des XVIe, XVIIe et XIXe siècles (sans parler des siècles précédents, tous stratifiés dans les marbres et le briques), permet de raconter des histoires en indiquant exactement leur origine, presque topographique. "Veneziaenigma" est un ensemble de lieux où ils reprennent vie, comme par magie,

Ce qui apporte un "plus" et sublime cet ouvrage ce sont les photographies, forcément, en noir et blanc . Elles sont aussi travaillées que le texte : regards obliques, perspectives fuyantes, clichés insolites, gros plans inquiétants.

Et comme le dit l'inscription gravée à l'erbaria, sur la colonne d'angle du palais du tribunal "non dir di me se di tu sai pensa di te e poi di me dirai" (ne parle pas de moi si tu sais quelque chose pense plutôt à toi puis tu parleras de moi")

En tout cas ce livre est comme tout ouvrage sur Venise un très beau moyen pour se mêler et se confondre avec cette ville et ses légendes : la cité la plus littéraire du monde. Celle où se rencontrent tous les arts dans un magnifique syncrétisme entre l'Orient et l'Occident, le réel et l'irréel, la légende et vérité.

Et je termine cette critique, telle une coutume sur un ouvrage traitant de la Sérénissime, par à mon sens, le plus beau texte sur Venise, a savoir L'éloge de Venise, de Luigi Crotto Cieco d'Hadria, prononcé pour la consécration du doge sérénissime de Venise Luigi Mocenigo, le 23 août 1570 :

« Voici la ville qui, à tous, inspire la stupeur. Et j'ajouterai que toutes les vertus en Italie dispersées en fuyant la fureur des barbares ici se rassemblèrent, et, ayant reçu du ciel le privilège des alcyons, firent, sur ces eaux, de cette cité, leur nid. Et je conclurai ainsi : qui ne la loue est indigne de sa langue, qui ne la contemple est indigne de la lumière, qui ne l'admire est indigne de l'esprit, qui ne l'honore est indigne de l'honneur. Qui ne l'a vue ne croit point ce qu'on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu'il voit. Qui entend sa gloire n'a de cesse de la voir, et qui la voit n'a de cesse de la revoir. Qui la voit une fois s'en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s'il la quitte c'est pour bientôt la retrouver, et s'il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. de ce désir d'y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de Venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une douce prière : Veni etiam, reviens encore. »

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Un recueil de 396 pages recensant diverses anecdotes oscillant entre mystère et légende, dans la continuité du titre précédent, toujours proposé par Alberto Toso Fei, et, intitulé Légendes vénitiennes et histoires de fantômes. Guides des lieux mystérieux de Venise.

Certaines de ces anecdotes - également regroupées par quartiers - sont amusantes tandis que d'autres font frissonner.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On-dits ? Ragots ? Superstitions ? Il est vrai que chaque bâtiment vénitien avec une histoire a dû être le théâtre d'épisodes violents, comme l'expliquent les plus rationnels, mais ceux qui planent sur la Ca'Dario n'ont pas l'air de simples légendes. Le fait que la maison continue d'être habitée par de mystérieux fantômes, parmi lesquels se trouvent ceux de ses malheureux propriétaires, en est la preuve.
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Treize siècle se sont écoulés depuis qu'a commencé l'édification de ce rêve appelé Venise. Et ce mot, « rêve », n'est pas à lire comme un attribut romantique par lequel on vend la ville aux amoureux, plutôt comme l'utopie qui anima l'oeuvre de ces qui choislrent pour demeure un endroit inhospitalier, un « non-lieu » au sens propre du terme : le cœur de la lagune vénitienne, une dimension de terre et d'eau dominée par une nature indolente et vorace.
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Le "ferro" de proue - de la gondole - (dont la forme actuelle remonte au XVIIIe siècle) est un élément décoratif à six dents, représentant respectivement les six sestieri de la ville, et le septième, de l'autre côté, l'île de la Guidecca. Parmi ces six dents, on voit souvent trois frises, rappelant les îles de Murano, Burano et Torcello. Au dessus, la partie en forme de corno (le couvre chef du doge) est le symbole du pouvoir et de la protection exercés sur la ville. Le reste du fer, qui court jusqu'au dessous de la gondole, représente le Grand Canal.

(J'ajoute que pour certains le Pont du Rialto est figuré sous le chapeau du doge par le demi-cercle évidé)
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