Vendredi ou La Vie sauvage

J'ai étudié ce livre en 6ème, et il m'avait bien plu (pas fréquent dans les livres lus dans le cadre scolaire en général), et depuis je l'ait souvent relu, même s'il s'agit d'un ouvrage plutôt jeunesse et qu'il aurait peut-être bien fallu que je découvre sa version "adulte": Vendredi et les Limbes du Pacifique. Mais j'ai encore du temps pour cela.

Néanmoins, même si c'est plutôt jeunesse, ce livre est très appréciable pour tous les publics, et j'en suis la preuve vivante! Michel Tournier propose une relecture du mythe de Robinson Crusoé. Il le fait à travers une écriture très belle, très fluide, sans chichi, qui est d'ailleurs caractéristique du style Tournier. L'histoire est rigoureusement menée avec ce qu'il faut d'aventure, de rebondissements, mais aussi d'émotion et de réflexion. Bien sûr, c'est mis à la hauteur d'un jeune public, mais il y a la patte d'un vrai écrivain derrière, et ce n'est donc ni naïf ni simpliste.

Pour ma part, ce qui m'avait beaucoup séduit plus jeune, c'était la capacité de l'auteur à rendre graphique la beauté de cette île exotique, et de manière générale à rendre visible les choses par les mots (le début est d'ailleurs saisissant en la matière). Il y a pas mal de descriptions dans ce texte, mais elles sont toutes passionnantes car on visualise les choses décrites, et je dirai que le seul ennui qui peut venir d'une description (exercice souvent décrié dans la littérature contemporaine) vient de l'incapacité de l'écrivain à rendre les choses, les paysages visibles et sensibles. Il n'en est rien ici.

Très bel ouvrage frais et humain, Vendredi ou la vie sauvage est un joli livre dont on sort revigoré, indiciblement plus heureux, et si j'ai de si bons souvenirs de 6ème, c'est aussi un peu grâce à Michel Tournier.

Robinson Crusoé, anglais, en quête de nouveaux horizons sur les océans, est pris dans une tempête au large des Côtes du Chili. La Virginie et son équipage coulent, tandis que Robinson se réveille sur une île déserte.
Robinson devra apprendre à manger seul, à construire une maison seul, à pleurer seul, à essayer seul... bref, à survivre, quoi.

Un jour, le chien de la Virginie apparait et aide le pauvre Robinson à sourire petit à petit. La solitude à deux.
Mais un jour, des Indiens viennent sur l'île et se livrent à un sacrifice inhumain aux ordres d'une sorcière sous les yeux pétrifiés de Robinson.

C'est lors de la deuxième visite de ces Indiens que le malheureux sacrifié tente de s'enfuir et que Robinson va lui venir en aide.
Il le nommera Vendredi.

Une longue aventure s'ensuit, avec Robinson, maître de l'île et Vendredi, jeune poète aux douces pensées. Cet univers pourrait-il changer ? Robinson va-t-il ne plus voir la civilisation ? Vendredi deviendra-t-il plus humain ?
Ça, c'est à vous de le découvrir...

Je remercie ma prof de français de nous avoir fait lire (moi et ma classe de 5ème), ce livre gratuitement !
J'avais peur, au début de l'histoire, que ce soit un roman long, ennuyeux, comme un autre roman de ce genre que j'ai lu l'année dernière et que j'avais moins aimé, mais j'ai été surprise : Je l'ai DÉVORÉ !

Aventure, suspens, poésie, solitude, joie, tristesse, folie... Autant de rebondissements possibles autour d'une île déserte au large des Côtes du Chili...
Je vous conseille ce livre fortement !

Les Robinsonnades, ça me connaît ! J'en ai lu plusieurs, parmi lesquelles l'originale de Defoe bien-sûr, mais aussi Deux ans de vacances de Jules Verne (petite j'étais amoureuse de Doniphan dans l'adaptation en animé par Masayuki Akehi). le Royaume de Kensuké de Morpurgo m'attend patiemment depuis quelques années dans ma PAL.

Mais Vendredi ou la vie sauvage passe devant toutes les autres robinsonnades que j'ai lues jusqu'à présent.

J'ai aimé ses personnages tout d'abord. Que ce soit Robinson ou Vendredi, ils sont tous deux suffisamment nuancés pour paraître vraisemblables et pour être attachants. Ils évoluent au fil du récit, s'apprivoisent, apprennent l'un de l'autre.

J'ai aimé le récit et son évolution, les choix de l'auteur sur ce qu'il montre du quotidien de ses personnages sur l'île, leurs relations, et enfin leur devenir. Sa manière d'inclure dans son récit des notions historiques ou technologiques. C'est, comme souvent en littérature jeunesse, un savant mélange de plaisir et d'apprentissage caché.

J'ai aimé l'écriture enfin. Sans fioritures inutiles, elle se fait poétique lorsque la nature environnante le réclame, intime lorsque Robinson s'interroge sur sa vie ici bas, dure lors de massacres, factuelle pour décrire une invention ou une construction. Elle est comme les personnages du roman, elle s'adapte à la situation. Et c'est très beau !
Ma fille, qui devait lire cette oeuvre pour son cours de français (6ème), a été subjuguée.

Si j'avais du courage, je lirais Vendredi ou les limbes du Pacifique afin de comparer les deux oeuvres, ça ne manquerait pas d'être intéressant. le problème, c'est que j'avais déjà essayé de le lire mais qu'il m'était tombé des mains... Aucune envie de retenter, je préfère garder à l'esprit Vendredi ou la vie sauvage qui est sans nul doute, et de l'avis même de Michel Tournier, bien meilleur !

(Lecture commune avec ma fille, qui devait le lire pour le collège)

J'ai adoré l'histoire.

Terrible.

L'ayant lu adolescente, et ayant moyennement aimé, je ne pensais pas qu'il me ferait ressentir autant d'émotion en le lisant aujourd'hui.

J'ai eu les larmes aux yeux.

Cela me touche surement d'autant plus, qu'en tant qu'adulte, le temps qui passe, les obligations sociétales, la solitude, sont des sujets que l'on expérimente tout à fait différemment qu'en tant qu'enfant ou adolescent.

Je me demande si Michel Tournier imaginait que l'on puisse étudier son oeuvre au collège. N'est-ce pas trop tôt pour comprendre ce qui émane de ce livre?

Robinson n'est ici finalement pas le héro propre de l'histoire. Non, Robinson est le personnage qui apprend toutes ces années durant, et qui grandit., mais le personnage phare de ce récit, celui dont tout dépend, est bien Vendredi.

C'est assez fou comme lecture car on s'attache aux personnages, mais on arrive très souvent à détester ce qu'ils font.

Ils évoluent énormément dans ce roman. Les années se succèdent et ils changent. On ressent très clairement, aussi bien la solitude, l'ennui, le désarroi, que le bonheur, la béatitude, l'entrain et la liberté qu'ils traversent au fur et à mesure des années.

Robinson et Vendredi, ces hommes que tout opposait, et qui se retrouvent à vivre ensemble.

Certains passages m'ont particulièrement choqués, notamment un passage où Vendredi se sert d'un bouc pour en faire un cerf volant et autres accessoires .... j'ai trouvé cela ignoble, et j'ai trouvé Vendredi beaucoup plus cruel que Robinson finalement.

Tuer cette bête ne lui suffisait pas, il fallait qu'il l'humilie.
Je n'ai pas pu partager mon ressentit avec ma fille, qui, du haut de ses 11 ans, n'a pas du tout ressentit la même chose, et heureusement.

En bref, ce roman est un vrai petit bijou qui m'a apporté énormément.

Mon regard sur la solitude, la vie, les règles et la bienséance, s'en retrouve encore affûté.

Je suis vraiment heureuse d'avoir pu relire ce livre!
Merci les lectures obligatoires du collège.

En ce moment, je me plais à redécouvrir des classiques lus il y a longtemps par le biais des livres audio. C'est un bon moyen de se replonger dans l'histoire, d'y trouver de nouveaux sens, de savourer autrement les mots.

En écoutant Vendredi ou la vie sauvage lu par Michel Tournier lui-même, je me suis aperçue que j'avais oublié toute une partie de l'histoire, que je ne me souvenais même pas du dénouement.
Pourtant c'est sûrement la partie la plus riche : celle de la découverte par Robinson d'une nouvelle vie, faite de liberté et de jeux, inspirée par Vendredi.
Je me suis donc replongée avec plaisir dans ce texte savoureux, cette histoire édifiante.

Après 153 critiques, je vais juste faire un tout petit résumé de l'histoire.

Robinson est un anglais de York. Il est parti faire fortune en Amérique du Sud. Malheureusement, il échoue avec son bateau sur une île déserte. Il va donc être livré à lui même et il va devoir survivre sur cette île en attendant que des bateaux passent pas loin de son île...

Cette île n'est pas si déserte que ça : Robinson va découvrir qu'une tribu d'indiens sauvages sont aussi sur cette île. Il va faire la connaissance de Vendredi, un indien rejeté. Ensemble, ils vont survivre pendant longtemps. Robinson n'a pas le droit à l'erreur : sa famille compte sur lui à York ; elle l'attend...

Ce livre a été lu pour l'école il y a longtemps. J'ai estimé devoir faire une critique vu que ce livre est très connu et que je l'ai bien aimé.

Il y a sûrement quelques "coquilles" dans résumé car comme je l'ai dit, c'est un livre lu il y a longtemps. Merci de me les signaler ! 😊

J'espère que vous lirez ce livre au plus vite !

Bonne lecture et 108 critiques !

C'est la première fois que je lis un livre de ce genre et qu'il me plaît. J'ai plutôt tendance à m'intéresser aux livres de science-fiction ou fantastiques.
On devait le lire pour un devoir en français, au collège.
Je me suis dis "Allez... encore un livre ennuyant..." Et bien non, au contraire. Il m'a beaucoup plu. J'étais plongée dans l'histoire du début à la fin, ce qui m'a permis de voir ce devoir comme un divertissement.

C'est un livre d'une grande vivacité que nous offre Tournier, et je suis le premier à m'en féliciter. En effet, c'est un ouvrage agréable à lire, et un livre profond. Les deux personnages principaux-Vendredi et Robinson-en sont très réussis. Leur ampleur philosophique plaît autant que leur finesse psychologique.

Un magnifique livre de Michel Tournier ; Félicitation !!!!
Je vous le recommande vraiment...

Un souvenir de lecture collégienne, un des rares ouvrages m'ayant vraiment marqué dans le cadre scolaire. Un passage me fascinait et reste aujourd'hui comme une belle page de littérature : Robinson se faufilant dans un étroit boyau après s'être enduit de lait, pour atteindre une cavité dans laquelle il manque de rester prisonnier. Cavité maternelle, descente en lui-même qui marque un tournant du récit.