Avec un humour décapant,
Jonathan TROPPER nous raconte l'enterrement d'un père de famille à l'occasion duquel femme et enfants se retrouvent pendant tout une semaine pour la shiv'ah. On est prévenu : Aucun membre de sa famille ne sait communiquer ni montrer ses sentiments : Chez eux, l'humour est une fuite, et il y aura donc de l'humour tout au long de ce roman… C'est ce qui permettra à cette famille de faire son deuil… Mais aussi de se supporter pendant une semaine.
Judd, le narrateur, vient de quitter son boulot et sa femme car celle-ci, suite à la perte de leur bébé, a pris son employeur pour amant. Paul, son frère ainé, a repris les magasins du père et en veut à Judd pour une vieille bagarre qui a mal tourné. Il ne parvient pas à avoir d'enfant avec sa femme Alice. Alice tente alors de coucher avec Judd pour avoir cet enfant… Wendy, la soeur de Judd, débarque avec ses trois enfants et son mari issu du milieu de la finance, qui ne parle qu'à son portable ; Philippe, le dernier frère et vilain petit canard, enchaîne les conquêtes et les gaffes durant cette semaine de deuil. La mère, enfin, pourrait bien faire une révélation pour le moins surprenante au reste de sa famille !
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Je suis tombée sur ce roman dans une gare, de retour d'un enterrement, et j'ai eu envie de découvrir l'auteur. du début à la fin, j'ai adoré ce roman qui se dévore d'une traite grâce à la plume épatante de son auteur : Des propos piquants mais justes, un humour permanent mais que je n'ai pas trouvé lourd car il saisit, en quelques mots seulement, une image qui nous parle et plante le décor, exprime une pensée, un sentiment.
« Sa femme, Emily, jolie et silencieuse, a un regard nerveux, et un sourire qui s'allume et s'éteint sans cesse, sans jamais parvenir à prendre. »
« Elles entrent dans un tourbillon de jambes bronzées, de roulements de cul, laissant derrière elles un sillage sexuel comme de la poussière de fée, et se dirigent droit vers la chaise de mon frère. »
« Mais comme c'est l'été, une bonne partie d'entre eux sont en short, découvrant leurs jambes blafardes et imberbes aux mollets desséchés, aux veines épaisses et gonflées, comme si des vers s'étaient retrouvés piégés sous la peau, et qu'ils étaient morts en creusant un tunnel à la recherche d'une sortie. »
Chez d'autres auteurs je vous dirais qu'il en fait trop mais, dans ce roman, ça passe tout seul. Un peu comme dans les « Chroniques de San Francisco » d'Armisted MAUPIN,
Jonathan TROPPER aborde ici des sujets graves avec une légèreté toute contrôlée. Les personnages sont attachants, les situations un peu grossies sont amusantes mais justifiées dès le départ par l'annonce qu'aucun d'eux ne sait montrer ses sentiments. Si vous recherchez un livre de détente amusant mais qui ait du sens, je vous conseille celui-ci ! Je pense relire dès que possible cet auteur, mais j'espère ne pas être déçue par ses autres récits…
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