Intéressant texte de l'auteur situationniste, proche de G Debord, qui fait de l'idée de jouissance le concept-pivot d'une critique radicale touchant tous les champs du social, de l'économie à la politique, et ne reculant pas devant la violence. Si le propos paraît initialement pertinent et percutant, le style pamphlétaire et parfois emporté dessert progressivement la lecture. le texte repose sur un sens de la formule très puissant mais qui permet mal d'étayer le raisonnement. Il a finalement vieilli et semble aussi anachronique que les textes de Debord paraissent justes et appropriés.
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Il est si facile en somme de tourner le dos au travail, à la peur, à la récompense, à la punition, il est si facile de briser le miroir des rôles et de découvrir de l'autre côté la seule vraie réalité de la vie, le rayonnement d'une étreinte amoureuse, l'exaltation de créer, la rencontre fortuite, le changement de rythme organique, la saveur des choses libérées de l'insipidité marchande. Qui va au fond de soi sait comment construire le monde au verso des ruines qui l'encombrent.
Le plaisir obligatoire remplace le plaisir prohibé. La jouissance s'affronte à la façon d'un examen, avec échec ou réussite à la clé. [...] Pour le brevet de radicalité, indiquez ici la moyenne horaire de vos orgasmes.
Le 22.05.18, Thibault Henneton recevait Gérard Berréby dans "À voix nue" (France Culture), pour un entretien en cinq parties :
"Gérard Berréby vit de petits boulots et se met en quête : que faisaient les Guy Debord, Raoul Vaneigem et consorts avant 1968 ?
Sa première rencontre, c?est avec le poète et plasticien Gil Joseph Wolman, membre fondateur de l?Internationale lettriste : point de départ d?une généalogie des avant-gardes qui le conduira à rassembler et publier, en 1985, ses Documents relatifs à la fondation de l?Internationale situationniste. Ce qui n?a pas plu à tout le monde."
Photo : Gérard Berréby et Ralph Rumney à Cosio d'Arroscia. © Pauline Langlois.
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