Désolée,
Désolations de
David Vann ne m'a pas vraiment enthousiasmée!
Non, qu'il soit mal écrit,au contraire, on y vit dans cet endroit perdu, sur cette péninsule Kénai en Alaska, mais la vision pessimiste de l'auteur sur les couples et l'amour (filial,parental,fraternel ou marital) est par trop désespérée.Celà vient sans doute de la propre enfance de
David Vann qui avait déjà évacué ses angoisses dans
Sukkwan Island(prix Médicis étranger 2010).
A moins qu'il ne relate le marasme de notre société actuelle en recherche de surexcitation pour survivre à tout prix.
Résumons.
Gary, "un jean et des grosses chaussures" en guise d'uniforme, entraîne son épouse Irène dans son projet vieux de trente ans: une cabane en rondins au milieu de nulle part, il a "toujours aimé les taches physiques" et "construire quelque chose en contraste avec la vie universitaire". Est-ce le désir d'Irène?
"Hé,les ours!" crie-t-il en arrivant. Sait-on jamais?
Question d'adaptation, les efforts demandés vont vite submerger "Reney-Reine"dont la tête, martelée de migraines, dérive peu à peu sur le fil d'une improbable électricité et d'un téléphone inexistant, sur les échos de la tempête.Elle plonge dans les noires angoisses de la solitude.De prises de tête en crise de violence:"le temps est peut-être venu de laisser mourir leur mariage?" pense Gary.
Pendant ce temps, leur fille Rhoda, trente ans vétérinaire,croit filer le parfait amour avec Jim dentiste, bourré aux as.Elle rêve mariage et ne s'aperçoit pas de la platitude de leur vie sexuelle.Elle est la seule à se préoccupper de l'isolement de ses parents,partis sans lui dire au revoir, et s'en ouvre à son frère avec lequel l'entente n'est pas au rendez vous.
Le dit frère Mark, marginal, vivote de son coffee bus,et se prélasse en fumant de l'herbe, avec sa copine Karen et ses amis Monique et Carl, dans un sauna aux pratiques de massage un peu space.
Sur ce,Jim,pris du démon de la quarantaine et épris du corps sensuel de Monique, se lance dans une aventure torride qui va le mener par le bout du nez de son porte monnaie et du reste!
"T'as un bourrelin!" sussure la perfide jeunette àJim dépité, alors que Carl se morfond de ses absences répétées.
"Un bourrelin?" Vite,la muscu!
Cette phrase, prononcée par Gary comme une évidence "le temps est peut-être venu de laisser mourir leur mariage" pourrait s'appliquer à chaque personnage du livre,l' infidèle qui regarde ailleurs,la "popote" qui rêve seule de mariage,la maître chanteuse prête à tout pour sortir de sa condition,le loser,le marginal drogué,la soumise,le cultivé désirant se transformer en trappeur, la suicidaire au lourd passé génétique.
Conclusion pour qu'un couple tienne,il faut regarder ensemble dans la même direction,évoluer sur une même longueur d'onde, éviter les dettes, le chômage, les trop grandes différences d'âge(à moins d'être plein de sous!) et relancer le désir défaillant.
C'est très bien vu mais là trop c'est trop!Où est l'espoir dans ces vies qui partent toutes en live?