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3,73

sur 680 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Désolations de David Vann.
Un de mes auteurs préférés.
Un révélation cet auteur pour moi.
J'ai lu Komodo, Aquarium et Sukkwan Island.
Dans ces trois romans son entièreté , sa capacité à aller au fond des choses, au-delà de là où çà fait mal avec tant de justesse , de creuser encore et encore la croute de la douleur m'ont totalement envoutée.
Dans ce roman, écrit après Sukkwan, j'ai été moins convaincue, moins embarquée et nettement moins bouleversée.
Evidemment, je garde toujours à l'esprit l'histoire personnelle de l'auteur , ce qui confèrera toujours à ses romans cette patine d'émotion , et ce pincement dans mon coeur pour cet auteur .
On retrouve dans ce roman les thèmes fondamentaux de David Vann : le suicide et les relations familiales.
Ici il s'agit principalement des rapports de couples et c'est peut être la raison pour laquelle j'ai moins accroché , préférant les rapports parents/enfants évoqués dans les 3 romans précédemment lus.
Pour autant, David Vann excelle encore dans sa connaissance et sa retranscription sans condescendance des rapports humains.
Les changements qui s'opèrent en nous, au fil des événements de notre vie, notre évolution en tant que personne au sein du couple, et la distance qui peut ainsi se créer.
Les menus détails, les moindres bassesses auxquelles un couple à la dérive peut se livrer entre l'amour et la haine.
Des situations poussées à l'extrême, au paroxysme de l'entêtement jusqu'à l'absurde.
J'ai trouvé pas mal de longueurs dans ce roman, que ce soit au niveau du nature writing, un peu trop détaillé par moment à mon goût, mais aussi au niveau des différentes histoires de couples que j'ai trouvées assez inégales : seule l'histoire principale de Iréne et Gary ayant une bonne densité à mes yeux, les autres me semblant plus secondaires et moins intéressantes.
Une petite déception donc sur ce titre, bien que j'ai versé ma larme lors d'un passage, qui j'imagine à du être particulièrement dur à écrire pour l'auteur.
Un roman que j'ai trouvé très sombre, avec une écriture puissante, profonde , violente et comme désespérée. Un roman au nom particulièrement évocateur et très à propos .

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ce roman est incroyable, il raconte un moment de la vie de Gary et Irène (les parents), de Rhoda et Jim (la fille et le gendre), de Mark et Karen (le fils et la belle-fille). Ce roman parle de l'amour "naissant", de rancoeurs, de regrets, de peur, de trahison, de mensonges.
Irène est persuadée que son mari, Gary, va la quitter, Gary veut partir mais a des doutes. Ils ont tous deux d'énormes regrets liés à leur vie commune, leur mariage. Malgré ça ils se lancent dans la construction d'une cabane sur un îlot isolé, la construction d'un nouveau foyer, mais c'est le projet de trop.
Irène a un souvenir d'enfance horrible... qui la hante et lui cause peut-être ses maux de tête incessants qui la rendent effrayante aux yeux des siens.
Jamais je n'aurais imaginé la fin que David Vann a fait vivre à ses personnages. Ce livre a des passages durs, un thème lourd.
Il y a de magnifiques descriptions de paysages d'Alaska, de glaciers, de la faune et de la flore... Magnifique !
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Dans ce roman, David Vann nous entraîne dans le sillage d'une dérive et a l'art de maintenir une tension croissante jusqu'au drame que l'on sent inéluctable.
Réflexion sur les sentiments et les aspirations de chacun dans le cadre du couple et du mariage. Ce qui lie deux êtres, deux vies passées ou à passer ensemble et sur le sens de sa vie intime, personnelle.
Le dépaysement est total, l'histoire se passe en Alaska dans une nature magnifique et hostile à la fois. Rudesse des éléments pour revenir vers soi, à l'origine et se tester dans un idéal de vie originelle, voué à l'échec si l'on n'est pas d'abord en accord avec soi.
Beau roman, un bémol car j'ai trouvé quelques longueurs parfois mais la tension est telle qu'il est difficile de s'arrêter pour attendre la fin.
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Ce second roman de David Vann est tout aussi glauque que le premier mais ça marche de la même façon. Cet auteur arrive, par la qualité de son écriture, à faire en sorte que le lecteur ne lache pas sa lecture alors même qu'il ne se passe pas grand chose en termes d'action. Moins intimiste, Désolations raconte les vies plus qu'ennuyeuses d'Irène et Gary, de Rhoda leur fille, de Mark leur fils, le tout dans un décor toujours admirablement bien décrit et qui colle parfaitement aux vies des personnéges : désertique et glacial. L'alternance des chapitres consacrés à chacun des personnages qui malgré tout restent liés entre eux, dynamise le récit et permet au lecteur de changer d'atmosphère. En effet, l'auteur a inséré des passages relativement cocasses principalement en ce qui concerne Rhoda, ce qui allège l'ambiance générale et, à mon sens, permet au lecteur de ne pas se lasser. Irène souffre d'horribles maux de tête inexplicables, elle vit avec Gary, son mari qui ne l'aime pas et qui rêve d'une cabane sur un îlot perdu ; Rhoda aime Jim et voudrait l'épouser mais l'aime-t-il en retour? Chacun des personnages s'interroge sur sa vie mais "on ne peut pas redonner à sa vie une autre forme que ce qu'elle a été". En ce qui me concerne, j'ai préféré ce roman au précédent car la fin ne laisse pas le lecteur sur sa faim.
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Péninsule de Kenai, Alaska.
Irene et Gary sont mariés depuis 30 ans. Ils se sont installés en Alaska au tout début de leur idylle. C'était le souhait de Gary. de cette union sont nés deux enfants, Rhonda et Mark, aujourd'hui adultes.
Le roman commence par Irene qui raconte à sa fille le jour où elle a découvert sa mère pendue dans la maison, au retour de l'école. L'ambiance est posée... Nous suivons donc durant les quelques 200 pages, Irene, Gary, Rhonda, Mark et leur couple respectifs à travers le quotidien. Mark ne se soucie de rien et fume trop, Rhonda, elle, rêve de son mariage avec Jim dans le pacifique. Gary se lance dans le projet de sa vie : construire une cabane sur un îlot isolé. Irene, bien malgré elle, le suit dans cette entreprise barrée. Mais jusqu'à quel point va-t-elle supporter tout ce cirque?

David Vann nous offre une immersion totale au coeur de l'Alaska et n'est pas avare en détails. La nature omniprésente est rude, violente. La tempête souffle sur la péninsule et balaie les âmes esseulées, mornes. Malgré de nombreuses tentatives, Irene et Gary arrivent en bout de course. Irene manque d'air, suffoque. Gary rêve d'une vie en solitaire avec pour seule compagnie le froid, la pluie, la neige et le vent mordant. L'auteur expose ici l'intime de ce couple ainsi que les recoins de la vie de cette femme et de cet homme. Se sont-ils vraiment aimés un jour? La lassitude a-t-elle eu raison de leurs sentiments ? Qu'est ce qui les pousse à se détester à ce point?

J'ai beaucoup aimé les thèmes traités dans ce roman, et le personnage d'Irene m'a émue. La nostalgie qui se dégage à la lecture apporte du relief au texte ainsi que du caractère mais j'ai trouvé à quelques reprises des longueurs (notamment lorsqu'il est question fils Mark qui n'apportent pas grand chose et alourdissent le texte à mon avis).
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Racine en Alaska ! Âmes sensibles s'abstenir... DESOLATIONS de David Vann porte en effet bien son titre. La désolation ce n'est finalement pas vraiment celle du paysage hivernal mais plutôt celle de l'âme des personnages jusqu'à la crise ultime. On suit Gary et Irene, la cinquantaine, 30 ans de mariage et surtout beaucoup de rêves laissés sur le bord de la route au fil des années. Une vie passée côte à côte mais une solitude grandissante. le rêve de Gary, construire, une cabane au bord du lac, va cristalliser tous les non dits du couple jusqu'à l'explosion. On croise aussi Rhoda et Mark leurs enfants, et les conjoints de ceux-ci. Rhoda, 30 ans, une fille bien, vit avec Jim, 40 ans qui, lorsqu'il a croisé la jeune et magnifique Monique, a réalisé qu'il ne pourrait jamais être fidèle.
David Vann dévoile ce qu'il y a de plus triste dans l'âme humaine, une violence et une noirceur qui contrastent avec la blancheur des lacs d'Alaska...
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Le roman porte bien son nom: en effet tous les personnages dans ce roman se désolent, que ce soit d'un amour qui n'a jamais existé ou d'une vie emplie d'échecs. J'ai trouvé que le début était un peu lent, on avait du mal à s'immiscer dans l'histoire. Ensuite, au bout de la vingtième page (à peu près), l'histoire s'est bien installée et on a appris à connaître tout un ensemble de personnages liés entre eux, et tous ayant une philosophie de vie assez différente. J'étais habituée au style de David Vann puisque j'avais lu "Sukkwan Island" (qui m'avait d'ailleurs beaucoup plu) et ici on retrouve bien cette ambiance oppressante, le sentiment d'une profonde tristesse qui se déploie autour de tous les personnages. J'ai beaucoup aimé les personnages de Rhoda et Carl, que j'ai trouvés attachants, même si parfois je me demandais s'ils ne méritaient pas un peu leur malheur ... (Oui je suis méchante).
Par contre David Vann a réussi à me faire détester Monique, Jim et Gary. Beaucoup d'égoïsme de la part de plusieurs personnages dans ce livre qui ne pensent qu'à leurs besoins personnels et en font souffrir les autres. C'est assez troublant de lire comment les autres, justement, ne se rendent compte de rien et laissent faire ... C'est pour cela que je trouve ce livre intéressant parce que l'auteur entre dans l'esprit de tous ses personnages, et parfois si profondément qu'on touche à la folie, comme avec Irene.
Pour le dénouement, je n'ai pas été surprise comme je l'ai été avec "Sukkwan Island", je m'y attendais même un peu, et c'est pour cela que ça a légèrement gâché mon plaisir.
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Désolée, Désolations de David Vann ne m'a pas vraiment enthousiasmée!
Non, qu'il soit mal écrit,au contraire, on y vit dans cet endroit perdu, sur cette péninsule Kénai en Alaska, mais la vision pessimiste de l'auteur sur les couples et l'amour (filial,parental,fraternel ou marital) est par trop désespérée.Celà vient sans doute de la propre enfance de David Vann qui avait déjà évacué ses angoisses dans Sukkwan Island(prix Médicis étranger 2010).
A moins qu'il ne relate le marasme de notre société actuelle en recherche de surexcitation pour survivre à tout prix.
Résumons.
Gary, "un jean et des grosses chaussures" en guise d'uniforme, entraîne son épouse Irène dans son projet vieux de trente ans: une cabane en rondins au milieu de nulle part, il a "toujours aimé les taches physiques" et "construire quelque chose en contraste avec la vie universitaire". Est-ce le désir d'Irène?
"Hé,les ours!" crie-t-il en arrivant. Sait-on jamais?
Question d'adaptation, les efforts demandés vont vite submerger "Reney-Reine"dont la tête, martelée de migraines, dérive peu à peu sur le fil d'une improbable électricité et d'un téléphone inexistant, sur les échos de la tempête.Elle plonge dans les noires angoisses de la solitude.De prises de tête en crise de violence:"le temps est peut-être venu de laisser mourir leur mariage?" pense Gary.
Pendant ce temps, leur fille Rhoda, trente ans vétérinaire,croit filer le parfait amour avec Jim dentiste, bourré aux as.Elle rêve mariage et ne s'aperçoit pas de la platitude de leur vie sexuelle.Elle est la seule à se préoccupper de l'isolement de ses parents,partis sans lui dire au revoir, et s'en ouvre à son frère avec lequel l'entente n'est pas au rendez vous.
Le dit frère Mark, marginal, vivote de son coffee bus,et se prélasse en fumant de l'herbe, avec sa copine Karen et ses amis Monique et Carl, dans un sauna aux pratiques de massage un peu space.
Sur ce,Jim,pris du démon de la quarantaine et épris du corps sensuel de Monique, se lance dans une aventure torride qui va le mener par le bout du nez de son porte monnaie et du reste!
"T'as un bourrelin!" sussure la perfide jeunette àJim dépité, alors que Carl se morfond de ses absences répétées.
"Un bourrelin?" Vite,la muscu!
Cette phrase, prononcée par Gary comme une évidence "le temps est peut-être venu de laisser mourir leur mariage" pourrait s'appliquer à chaque personnage du livre,l' infidèle qui regarde ailleurs,la "popote" qui rêve seule de mariage,la maître chanteuse prête à tout pour sortir de sa condition,le loser,le marginal drogué,la soumise,le cultivé désirant se transformer en trappeur, la suicidaire au lourd passé génétique.
Conclusion pour qu'un couple tienne,il faut regarder ensemble dans la même direction,évoluer sur une même longueur d'onde, éviter les dettes, le chômage, les trop grandes différences d'âge(à moins d'être plein de sous!) et relancer le désir défaillant.
C'est très bien vu mais là trop c'est trop!Où est l'espoir dans ces vies qui partent toutes en live?
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Le nouveau de David Vann était probablement très attendu des nombreux lecteurs qui se sont laissés bluffés par l'angoisse stressante du très bon livre Sukkwan Island.
Oserais-je dire que Désolations n'en est qu'une pâle copie ? Certes pas dans le scénario, même si l'on y retrouve des thèmes chers à l'auteur, mais dans la gestion de l'angoisse qui est nettement moins bien maîtrisée.
Ici, seule la nature qui fait l'objet de longues et répétitives descriptions est angoissante.
J'ai trouvé les personnages agaçants avec leurs soucis montés en exergue par des esprits simplistes. Carl n'est qu'un pantin larmoyant, Monique, une caricature de fille facile et vénale, Jim, un vieux beau qui pique sa crise de la quarantaine.
Que dire d'Irène, cette mère de famille cinquantenaire qui, tout à coup, ne croit plus à son couple? D'où vient cette folie soudaine? d'un manque de sommeil lié à ses migraines, d'un abus de médicaments, d'un mauvais souvenir de jeunesse?
Si, une fois de plus, tous les maux des personnages viennent du malaise du couple, il me semble que leur psychose n'est pas suffisamment explicitée. En tous cas, je n'y ai pas adhéré.
Je suis donc un peu déçue par cette lecture, peut-être parce que j'attends trop des auteurs qui m'ont l'an dernier enthousiasmée.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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David Vann a une plume poétique. Les paysages enneigés apparaissent sous nos yeux, le froid envahit nos os, sa morsure entame nos chairs.
Le vent balaie mes cheveux et empêche ma voix de porter.
Je suis en Alaska. Je suis sur les rives de ce lac, au pied de ce glacier, je suis devant la maison familiale d'Irene et Gary. Je suis sur le bateau de pêche, je suis à la clinique vétérinaire, je suis dans le cabinet dentaire de la petite ville côtière. Je suis dans ces montagnes blanches.
Je suis le froid.

Je suis aussi dans les rêves butés de Gary, dans la douleur idiopathique d'Irene, dans les espoirs fragiles de leur fille.
Je suis sur l'île.
Cette île qui les attire à elle. Irrémédiablement. Vers leur destin. Vers leur fin. La fin d'un nous, la fin d'un tout. Je les observe se déchirer. Ne sais comment quelqu'un pourrait les aider. Les dés semblent avoir été jetés il y a bien longtemps. Il est trop tard pour regretter.
Les mots leur manquent, l'un rejette la faute d'une vie manquée sur l'autre, qui subit et se retranche dans ses souvenirs les plus sombres. Prisonniers. Prisonniers des glaces. Prisonniers d'eux-mêmes.
Je saisis qu'au fil du temps passé sur cette terre glacée, leur coeur aussi s'est gelé, frigorifié.

Et alors que je les quitte, refroidis, sur cette île, je tourne la dernière page qui me laisse un goût amer. le malaise persiste. J'ai soudain peur de me voir à leur place, un jour. de goûter à ce désespoir amer, cette résignation tragique.

Je ne sais dire si j'ai aimé le voyage. J'ai seulement croisé des âmes égarées dans ce grand vide, si ce ne sont pas elles qui étaient des coquilles, vides.
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